Tous ne voient pas l’émergence de projets éoliens en Richelais et Bouchardais, d’un bon œil. Il y a quelques jours une réunion publique a réuni une centaine de personnes, à la salle des fêtes de Lémeré. Elle était pilotée par l’association Agir pour le développement durable et économique ; préservons nos territoires ruraux (Adder). « Nous ne sommes pas contre l’énergie éolienne ; on a besoin des énergies renouvelables, mais avec une réflexion utile. Nous sommes opposés à l’implantation d’un parc éolien dans le bois de la Gabillère, pour les raisons que nous allons exposer et nous sommes révoltés par les méthodes des porteurs du projet », introduit Romain Henry, président d’Adder, qui, avec Frédéric Bouvier, mène les débats.
Pour eux, le bois de la Gabillère est le dernier vestige de biodiversité, sur 180 hectares, dans une région céréalière. Le déboisement conséquent, lié à l’installation de huit éoliennes, le mettrait en péril. L’impact sur le tourisme est le second point soulevé par les opposants : « L’Indre-et-Loire est le dernier département du Nord-Ouest de la France à n’avoir aucune éolienne. La densité en lieux touristiques, son patrimoine architectural et végétal attirent les touristes. La pollution visuelle et acoustique créée par ces parcs serait un frein pour ce secteur. »
Localement, plusieurs projets seraient remis en cause ; à la clé une dizaine d’emplois, sur la seule commune de Lémeré. Sur la méthode, les deux intervenants font état de l’opacité de Soleil du midi et d’une certaine spéculation : les maires sont contactés, confidentiellement, un à un ; des parcelles auraient été vendues pour des prix très attractifs, la société aurait pris en charge des bornages, des protocoles de bail se révélant très contraignants auraient été proposés. « Il me paraît nécessaire de mettre en place une réflexion pour aller vers un schéma départemental dans ce domaine »,estime Christophe Baudry, maire de Cravant.