de Michel BERNARD, Association Environnementale du Sud Touraine (AEST 37), aest37@orange.fr
Difficile d'aller à l'encontre de ce qui est la norme à un moment donné. L'exemple des idéologies « Progressistes » dominantes au cours du 20è s peut nous aider à comprendre l'emprise contemporaine de l'idéologie de la « Vertitude » et comment elle impose ses préceptes comme normes éthiques , sociales « incontestables » à toute la société.
Au 20è s, le progrès devait être porté par « un Homme nouveau » que l'appareil éducatif était chargé de formater. Les inventions technologiques réduisaient la pénibilité du labeur, amélioraient le système de santé, allongeaient l'espérance de vie, apportait un confort ménager … que du bonheur devait s'exclamer la population… même s'il était réparti et vécu de façon très inégalitaire mais aller contre, critiquer ce principe de « progrès » était disqualifiant, infamant = aussi, « Tout le monde, il était beau, tout le monde, il était gentil » . Il était admis que « Moi, y'en a vouloir des sous » et les valeurs morales : « Liberté, Égalité, choucroute » étaient célébrées …du moins par Jean YANNE !
Aujourd'hui, rien n'a changé sauf que la « vertitude » a remplacé le « progrès » comme valeur politiquement correcte dominante et que le « comportement exemplaire » inspiré par une conscience « écologique » donc supérieure est défini par un système de références éthiques, sociales et de codes politiciens validé ministériellement et colporté par les médias et le système éducatif : comme dans toute conception totalisante, un « Homme Nouveau Vert Exemplaire » est donné en modèle à l'adhésion populaire et aux arrivistes qui cherchent un ascenseur social et politicien = faut être vert compatible, réciter le catéchisme et manier la novlangue (le nouveau vocabulaire et ses oxymores : développement durable, finance verte, investissements éthiques …) pour être reconnu comme citoyen responsable.
L'opération de saturation des esprits (des univers mentaux) par le politiquement correct pseudo-écologiste a si bien réussi à imposer ses normes qu'avant d'émettre des contestations, un opposant à cette « normalisation » intellectuelle est tenté de prouver sa bonne citoyenneté par la récitation des mantras convenables et des références « obligées » = « faut protéger le planète et les générations futures », « faut sauver les abeilles, les océans, la pureté de l'eau et de l'air », « faut économiser les énergies » … qui pourrait être contre !
La manipulation consiste, comme toujours, à inserrer dans cette liste respectable des assertions « toxiques ». Ainsi les technologies intermittentes sont glissées frauduleusement dans la catégorie des Énergies Renouvelables non polluantes alors qu'elles impliquent d'être compensées par des centrales thermiques et que leur construction inclut des métaux et des terres rares polluantes et qu'elles sont des arnaques technologiques et financières (chacun connaît les arguments)
Conséquence = de nombreuses associations d'opposants aux usines éoliennes
- commencent leurs proclamations de refus de cette technologie et de ses nuisances par une prosternation devant le « politiquement correct » = « nous ne sommes pas contre les éoliennes en tant que telles mais leur implantation près de chez nous est bien mal choisie » offrant le flanc à la critique d'être des égoïstes adeptes du NIMBY (pas chez moi). Concession inefficace à la bien-pensance.
- tentent de crédibiliser et de compenser leur refus d'éoliennes par des propositions de solutions technologiques locales alternatives sans avoir les compétences dans ces domaines qui supposent des connaissances scientifiques spécifiques et sans pouvoir évaluer tant le surcoût pour les consommateurs et la collectivité que les difficultés et les risques d'injection des productions dispersées dans le réseau… et autres frais annexes.
2- Pas d'usines éoliennes, ni ici, ni ailleurs !
Nos deux fédérations et leurs associations ont analysé les inconvénients et les nuisances des usines éoliennes et fondé leur opposition à cette technologie sur des expertises fiables mais aussi sur l'étude des données économiques et des nuisances environnementales, patrimoniales, sanitaires. (les dossiers sont disponibles pour tous les aspects)
Assumons publiquement le refus de cette arnaque. Nous sommes habitués à avancer les arguments contre la violation des choix économiques, en particulier touristiques des collectivités territoriales et des milieux ruraux = dénaturation des paysages, nuisances sanitaires (syndrome éolien), perturbation et parfois massacre de l'avifaune, atteintes aux patrimoines historiques et dévaluation des propriétés, atteinte au droit constitutionnel à la tranquillité.
On peut aussi assumer notre position anti éolienne en attaquant sur le terrain économique :
L'ouvrage de Rémy PRUD'HOMME : Le mythe des énergies renouvelables éd l'Artilleur est incontournable.
Quelques arguments économiques pour contrer les promoteurs :
1- Ils prétendent dans toutes leurs plaquettes que leur motivation désintéressée est la préservation de la planète = noble intention mais pas « durable » : ils cessent leurs investissements dans de nouveaux projets quand un État met fin aux privilèges : fin de la priorité d'achat de l'électricité éolienne et des tarifs subventionnés comme en Espagne depuis 2012
2- Alors que la France est en surproduction d'électricité et exporte ses surplus, pourquoi EDF doit-il acheter 3 fois plus cher et en priorité la production privée de financiers internationaux ?
3- Paradoxe : plus l'éolien et le solaire se développent plus il faut d'installations thermiques pour compenser leur intermittence
4- Paradoxe : les mécanismes de capacité : les centrales thermiques doivent être payées pour… ne pas produire et donc compenser leur absence de production et rester en veille lorsque le soleil et/ou le vent s'activent.
5- Demain on rase gratis : les bonimenteurs prétendent que la solution du stockage est en voie d'être opérationnelle :
un ex ; il faudrait 76 millions de batteries qui équipent une ZOÉ pour stocker la production française d'une journée. Coût exorbitant d'autres solutions miraculeuses du type production d'hydrogène par électrolyse.
6- Le mensonge de la substitution au nucléaire- l'éolien pourrait remplacer le nucléaire :
la substitution aux centrales nucléaires est une mystification qui surfe sur les angoisses générées par les catastrophes passées = pour équivaloir en puissance installée celle de Chinon-Avoine, il faudrait 7500 aérogénérateurs de 2 MW répartis sur une surface de 18 000 km2 , soit un carré de 45 km de côté : où trouver une telle surface ? Ou encore une ligne d'aérogénérateurs, espacés au minimum de 500 m, d'une longueur de 2500 km ! Comme la production éolienne est intermittente et aléatoire combien faudrait-il construire de centrales à gaz (polluantes) et où les mettre ?
L'alternative reposant sur les éoliennes implique un scénario = nucléaire (pour la production de base) plus les éoliennes (quand il y a un vent adapté) plus les centrales thermiques (pour pallier les intermittences) plus les lignes à Haute Tension diffuses (pour le raccordement au réseau), plus les postes-transformateurs ( de connexion au réseau) = un massacre des paysages.
Le Président de la République a recadré ces fantasmes le 18-12-2017 : « Si je ferme demain une centrale nucléaire, ce n’est pas vrai que l’on peut développer tout de suite du renouvelable »
7- les coûts indirects (externalités) qui pèsent sur les finances publiques et les consommateurs et qui s'ajoutent à «l'effet d'aubaine » des tarifs de rachat indécents : extension des réseaux électriques pour s'adapter à la dispersion des productions, coûts de ré-équilibrage des injections et surcoût « d'éviction », compensation aux centrales thermiques pour se mettre en veille, et surcoût de « l'effacement » compensation pour les gros utilisateurs qui diffèrent leur consommation, subventions des collectivités territoriales pour « attirer » des promoteurs afin justifier leur conformité aux incitations gouvernementales des Territoires à Énergie Positive … même lorsque que leur territoire est auto-suffisant en électricité traditionnelle.
8- Importation des machines composant les usines éoliennes produites en Allemagne, Chine = déficit commercial
9- Tromperie de l'image commerciale bucolique de « parc » éolien pour une production de proximité pour les habitants proches géré par une « ferme » locale (et en absence de vent?) alors qu'il s'agit d'investisseurs internationaux.
10- La vampirisation des finances publiques assèche les capacités d'investissements dans la recherche de technologies énergétiques efficaces et non dangereuses pour la vie sur la planète comme la fusion nucléaire, les centrales au thorium et d'autres innovations qui seraient salutaires.
Nous disposons d'argumentaires solides pour démontrer que les technologies intermittentes sont des arnaques et que les usines éoliennes sont une calamité pour les milieux ruraux et les habitants.
Quand des organismes officiels confirment nos critiques = prises de position des trois Académies et rapport de la Cour des Comptes, nous n'avons pas à camoufler notre refus de cette industrie.