Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

vendredi 30 juin 2017

« Le roi éolien est nu », l’arnaque est connue


L’Association Environnementale du Sud Touraine (AEST) lance un appel aux maires.

Par l’Association Environnementale du Sud Touraine

APPEL AUX ÉLUS d’Indre-et-Loire

Vous êtes conviés par l’Association des Maires de France à participer à une journée de rencontre « Éolien et territoires, concilier transition énergétique, paysages et patrimoines », le 4 juillet prochain.
L’AMF souligne à juste titre l’intérêt de cette rencontre pour les élus puisque les Maires ne sont que peu sollicités sur la question de l’éolien. Depuis la Loi BROTTES votre voix n’est que consultative face à des projets privés de promoteurs que ceux-ci décident seuls d’implanter dans telle ou telle commune sans tenir compte ni des projets de développement des collectivités territoriales, ni de l’impact sur les habitants, le patrimoine paysager et historique, la faune.
Nicolas HULOT a exprimé un avis conforme à notre souci de protection de la ruralité :
« Au départ, l’énergie éolienne est une très bonne idée, mais à l’arrivée, c’est une réalisation tragique. Si on nous disait au moins que cela permettrait de fermer des centrales. Mais cela n’est pas le cas. Cela peut dénaturer des paysages pour des résultats incertains... En bref, c’est simplement de l’habillage... »
Mise en garde remarquablement exprimée par le sénateur Jean GERMAIN dans sa tribune de janvier 2015 : « Sommes-nous enfumés par les éoliennes géantes ? »
Dans le même esprit, nous vous avons, depuis des années, mis en garde contre les séductions développées par les promoteurs pour « enfumer » les Maires ruraux et obtenir leur complicité afin de démarcher plus efficacement des propriétaires terriens et faciliter l’acceptation des habitants.
Il ne doit pas seulement s’agir de « faire le point » comme l’indique le communiqué de l’AMF, mais plutôt de retrouver la maîtrise du cap d’une politique énergétique qui dans nos territoires a dérivé vers l’éolien industriel au détriment du développement d’autres alternatives énergétiques.
Il est en effet grand temps pour les élus locaux de reprendre la barre et de ne pas se laisser conduire par les lobbys économiques et idéologiques prêts à sacrifier nos territoires ruraux et toutes leurs richesses sur l’autel d’intérêts financiers privés.
Tout laisse à penser que l’organisation de cette journée éolienne, avec des intervenants connus pour leur activisme pro-éolien, comme l’ADEME ou le Syndicat des Énergies Renouvelables n’a d’autre but que d’apaiser un mécontentement croissant que vous constatez tous les jours dans vos communes où l’arrivée d’un projet éolien suscite étonnement, crainte ou indignation et détérioration du climat humain communal, voie ouverte pour la zizanie entre ceux qui « touchent » et ceux qui « subissent ».
On a fait de vous, représentants légitimes de la population, de simples spectateurs. Les promoteurs vous mettent la plupart du temps devant le fait accompli (localisation choisie, promesse de baux signés) et si l’on vous consulte c’est surtout pour la forme et pour amadouer les réticences par des promesses financières et économiques en trompe l’œil = « la facilitation ».
De plus en plus d’élus ruraux, au fur et à mesure qu’avance le rouleau-compresseur éolien, prennent conscience du mépris dans lequel les promoteurs éoliens les tiennent ou croient les tenir par l’argent, et du déni cynique que ces industriels opposent à la beauté de nos paysages, de nos villages, de notre patrimoine et de notre Droit à la tranquillité.
Les lobbystes de l’éolien vous vantent ses mérites écologiques et ses mérites économiques, mais on ne peut plus les croire aujourd’hui. « Le Roi éolien est nu », l’arnaque est connue.
  • Il ne s’agit pas « d’écologie ». Tout le monde sait que l’éolien n’est pas une alternative crédible au nucléaire tant par son intermittence et la compensation par des centrales thermiques, productrices de gaz à effet de serre, comme le montre l’exemple allemand que par son coût pour les consommateurs et les finances de la nation.
    L’appellation Énergie Renouvelable est un leurre, une mystification.
    En revanche l’éolien pollue les paysages, bétonne à jamais les terres arables et menace des espèces protégées et, détruit la qualité de vie de ses riverains comme l’économie touristique rurale.
  • Dans les territoires ruraux, l’éolien n’apporte pas d’emplois durables et les impôts qu’il verse aux collectivités ne sont pas le produit de sa valeur ajoutée mais une part dérisoire des profits que lui permet le rachat subventionné de sa production, avec l’argent des taxes levées sur les consommateurs. Jeu de dupes. En revanche il est un repoussoir à l’attractivité du territoire, au tourisme et contribuera à la désertification de nos campagnes.
  • Il s’agit en réalité des profits financiers de grands groupes mondialisés qui exploitent sans scrupules le filon que des politiques énergétiques aveugles, ou inspirées par eux, leur ont grand ouvert depuis l’arrêté COCHET de 2001 créant un effet d’aubaine mis à profit par les financiers et industriels allemands, danois et maintenant chinois et canadiens.
    Les Maires, et tout particulièrement les Maires ruraux ne doivent pas être dupes de ces manœuvres et se laisser manipuler pour des intérêts privés qui ne sont pas ceux de leur population.
    Nos territoires ruraux et « hyper-ruraux » ne sont ni des déserts dépeuplés ni des zones industrielles. Leur développement ne passe pas par une industrialisation sauvage et sans profit durable, mais par l’exploitation intelligente et volontariste des atouts exceptionnels mais fragiles que l’histoire et le travail des hommes leur ont légués.
  • Notre opposition à l’éolien industriel dans nos campagnes rejoint d’autres voix, dont la compétence et l’autorité morale ne sauraient être contestées. On lira à ce propos les positions de :
Vous, Maires ruraux, avez été la cible des industriels de l’éolien qui n’attendent de vous qu’une chose , que vous soyez leurs relais et leurs porte-parole.
Certains, mal informés ou par idéologie acceptent ce rôle : REFUSEZ-LE.
N’abandonnez pas ces territoires magnifiques qui sont notre identité d’aujourd’hui, d’hier et de demain. RÉAGISSEZ avant qu’il ne soit trop tard ; ne nous abandonnez pas… pour une poignée d’euros pris dans la poche des consommateurs !
La rencontre qui vous est proposée par l’AMF le 4 juillet est une occasion pour vous de manifester votre défiance et aussi votre fierté face à des gens qui croient vous tenir entre leurs mains.
Rappelez à Nicolas HULOT ses positions favorables à la protection des territoires ruraux.
La transition énergétique souhaitable a pris un mauvais chemin qui conduit à une impasse tant technologique que financière.
Association Environnementale du Sud Touraine, le 27 juin 2017
aest37@orange.fr – 02 47 59 56 63
En complément :

Annexe 1 : L’éolien industriel n’a pas sa place dans nos territoires ruraux

  • Ce que l’on appelle « éoliennes » est impropre, il s’agit en réalité d’aérogénérateurs industriels qui relèvent des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).
    L’idéologie du « Tout sauf le nucléaire » a conduit les députés urbains à ne jamais demander si la campagne française avait vocation à accueillir par milliers ces machines qui la défigurent. Placé en hauteur et visible de loin, un seul parc éolien pollue visuellement le paysage à des dizaines de kilomètres à la ronde. Que dire des 10 000 éoliennes terrestres qu’on nous annonce.
    Le bon sens voudrait, comme le demandait en 2006 Nicolas HULOT, notre nouveau ministre de l’environnement : « Il ne faut pas miter le paysage. »
  • La technique de l’éolien industriel est très polluante tant au stade de la fabrication (terre rares, matériaux non recyclables), que de l’installation (destruction des haies et des chemins ruraux, coulage de milliers de tonnes de béton et compactage des sols). Une attention toute particulière doit être apportée aux zones bocagères qui jouissent d’un environnement préservé et produisent un élevage de grande qualité. Ce sont les poumons verts et la ressource aquifère de nos départements.
  • Les aérogénérateurs géants constituent une pollution nuisible pour la santé de la population, du fait du bruit et des infrasons émis.
  • La proximité des parcs éoliens avec les zones habitées devient une exception française. La réévaluation de la distance minimale de 500 mètres est toujours confuse, alors même que les éoliennes atteignent aujourd’hui des hauteurs démesurées (210 m pour certaines).
  • Le voisinage des éoliennes avec les maisons d’habitation en déprécie la valeur, jusqu’à 40 % aux dires des agents immobiliers et dans certains cas les rendent invendables.
  • L’installation de ces machines détruit le tissu économique local dans la mesure où elles portent atteinte à l’attractivité du territoire et accélèrent la spirale de la désertification des campagnes. Plutôt qu’apporter de nouveaux emplois, les parcs éoliens risquent de porter un nouveau coup à l’emploi rural et aux activités économiques liées au tourisme rural.
  • En banalisant les paysages, en polluant l’image du Patrimoine les parcs éoliens portent atteinte au développement touristique, en complète contradiction avec la volonté des pouvoirs publics et territoriaux de promouvoir des sites remarquables d’autre part. Il en va du respect des paysages et du patrimoine, véritables trésors culturels qui font l’âme de la France. La France est, dit-on, la première destination touristique du monde, faisons en sorte qu’elle le reste.
  • Les aérogénérateurs ne fonctionnent, au plus, qu’à 25 % de leur puissance nominale en raison de l’intermittence des vents et de leur faible vitesse (entre 5,5 et 6 m/s sur le territoire du département, là où il en faudrait au moins 10 m/s pour justifier d’une vraie rentabilité). C’est pourquoi on assiste actuellement à une course au gigantisme, pour aller chercher le vent plus haut. À quand une Tour Eiffel par commune ? L’intermittence de la production éolienne, non compensable sur le territoire (le « foisonnement » est un leurre) suppose pour être fiabilisée un complément instantané que seules les centrales thermiques émettrices de CO2 peuvent apporter. Où est le gain ?
  • Les associations de défense de l’environnement considèrent que la transition énergétique doit se faire avec des ressources énergétiques renouvelables douces et disponibles sur place (méthanisation, bio-masse et bois énergie, électricité au fil de l’eau...) et par l’isolation des bâtiments et l’abandon du chauffage électrique, autant de mesures productrices d’emplois et non pénalisantes pour le territoire ni, en aucun cas, au détriment de la population.
  • Les territoires ruraux souffrent d’un ensemble de handicaps que les récents débats électoraux ont mis en exergue, mais ils sont riches d’un ensemble de richesses humaines ou héritées de l’histoire qui sont de vrais atouts dans le monde urbanisé et souvent déshumanisé qui est le nôtre.
  • L’implantation d’une machine stérilise environ 1 ha de terre et les fondations en béton ferraillé seront pérennes. Rappelons que sur 1 ha il est possible de faire vivre un maraîcher et sa famille et produire des légumes sains et disponibles en circuit court.
    Le Syndrome des éoliennes qui se caractérise par une atteinte visuelle, sonore et psychologique est mondialement reconnu par des autorités étatiques sanitaires. En France la lucidité progresse. Voir le Rapport de l’Académie de Médecine publié le 9 mai 2017.

Annexe 2 : Après la séduction, les menaces

L’information concernant les nuisances sanitaires (le syndrome éolien) subies par les riverains des aérogénérateurs industriels déjà installés est de plus en plus souvent relayée par les médias et les habitants se mobilisent partout en Europe contre les projets comme c’est le cas dans le Sud Touraine.
Alors les promoteurs menacent de poursuites au titre du préjudice les communes qui après avoir donné leur accord pour des « études de faisabilité » ou des promesses de bail sur des terrains communaux reviennent, après s’être mieux informées, sur leurs engagements.
Attirer les opérateurs éoliens sur son territoire et leur refuser ensuite l’implantation d’un parc peut coûter cher aux collectivités et à l’État ! C’est ce qui ressort d’une décision récente de la CAA de MARSEILLE N° 15MA05017 du mardi 23 mai 2017.
La société Electribent poursuivait une commune pour rupture de contrat et demandait un dédommagement de :
  • frais d’étude = 1 990 535,98 €
  • perte de promesse de bail = 3 622 500 €

Annexe 3 : La protection du paysage

La protection des paysages « élément important de la qualité de vie des populations, élément essentiel du bien-être individuel et social » est bien argumentée dans la Convention Européenne du Paysage ratifiée par la France le 17 mars 2006.
Il revient aux collectivités territoriales de veiller à la préservation de ce bien public commun contre les intérêts privés d’industriels internationaux.

jeudi 29 juin 2017

Aude : Destruction environnementale (XV)

BOURIEGE

Au 22e jour de ce blocage pour faire respecter la propriété privée qui se trouve à droite et à gauche du Pont du Rec nous voilà 11 ruraux, à recevoir ce matin par huissier,une assignation en référé avec une convocation au tribunal de Carcassonne pour vendredi matin 10 h .

> > Dans le droit fil de ce que nous savons de ces compagnies éoliennes les voilà qui demandent à ce que l’arrêté temporaire départemental n°2017T285 -frappé d'irrégularité par ailleurs soit appliqué en argumentant que nous "occupons abusivement la chaussée au mépris des dispositions de l’arrêté sus visé" et "démultiplient les dénigrements par voie de presse et les appels à mobilisation dans le but de faire obstacle au passage des engins pourtant autorisés par l'administration à circuler sur la chaussée concernée".

> > Bien évidemment, depuis le début, nous sommes sur une propriété privée et, en aucune façon, sur la chaussée à moins que cette propriété ait été déclarée appartenant au domaine public... ce qui n'a jamais été le cas .

> > Si les engins ont été autorisés à circuler, c'est certainement pas sur une propriété privée....bien que le conseil départemental ait tenté l'élargissement et se soit arrêté après que nous ayons diligenté dans la demi journée un expert géomètre qui ait déclaré illégal cet empiétement.


> > La compagnie a omis de dire qu'elle a été condamnée en mars au civil pour violation de propriété privé et que plaintes ont été déposées la semaine dernière à la gendarmerie pour violation de la propriété privée avec arrachage de clôture et pour agression sur personne, lors du passage en force effectué le mercredi 21 juin .

> > Depuis de nombreuses années les mensonges se perpétuent et se sentant acculée, la compagnie en profite pour argumenter d'un préjudice de ... 80 000 euros et réclame une condamnation de 15000 euros .... 

> > Vous pouvez comprendre notre émoi dans la situation de victimes et de défendeurs de nos droits dans laquelle nous sommes et qui se trouvent en position de délinquants . C'est d'une perversion dans laquelle nous espérons que la Cour ne rentrera pas ...

> > Pour le collectif des résistants du pont du REC . 

Agnès Roy





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Bouriège : Valeco passe à l'offensive (29/06/2017)
http://www.ladepeche.fr/article/2017/06/29/2602822-bouriege-valeco-passe-a-l-offensive.html
Depuis plus de trois semaines , la route D52 est bloquée par des camions de transport d'éléments éoliens de la société Valeco, censés rejoindre le parc de St Pierre le Clair. Les riverains, farouchement opposés à ce projet depuis 10 ans, campent de part et d'autre de la chaussée , sur des parcelles privées, pour les empêcher de passer ( voir notre édition du 20 juin). La semaine dernière , les camions ont opéré un 1er passage en force, qui a conduit à deux plaintes des opposants pour dégradation et pour violence ( voir notre édition du 22 juin ). Hier, c'était au tour de la société de faire appel à la justice , 11 habitants du hameau ayant reçu, par huissier , «une assignation en référé avec une convocation au tribunal de Carcassonne vendredi matin à 10 heures ». Cette assignation est justifiée par une occupation «abusive de la chaussée au mépris des dispositions de l'arrêté (N.D.L.R. : arrêté départemental qui autorise le passage des camions sur cette D52)». «Vous pouvez comprendre notre émoi dans la situation de victimes et de défenseurs de nos droits dans laquelle nous sommes et qui se trouvent en position de délinquants», plaident les riverains. Ils appellent au soutien et à la mobilisation, demain à 9 h 30 devant le tribunal de Carcassonne.

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L'épreuve de force à Bourièges, dans l'Aude (29/06/2017)
Les riverains du petit hameau de Saint-Sernin, commune de Bouriège, dans l'Aude campent jour et nuit de part et d'autre du pont du Rec sur la départementale 52, pour empêcher un convoi éolien de «passer en force», au mépris des opposants, de la justice, et avec la complicité active des pouvoirs publics.
Les riverains du petit hameau de Saint-Sernin, commune de Bouriège, dans l'Aude, campent jour et nuit de part et d'autre du pont du Rec sur la départementale 52, pour empêcher un convoi éolien de « passer en force ».
Depuis dix ans deux collectifs, les Amis de Saint-Sernin et le collectif anti-éolien de Tourreilles et de Bouriège s’opposent à l’implantation de six éoliennes en haut de la colline qui surplombe la commune. Face à eux, les vigiles de Enercon, entreprise allemande de fabrication d'éoliennes, les chauffeurs portugais d’une entreprise sous-traitante et le groupe Valeco, spécialisé dans le développement et l'exploitation de projets d'énergies renouvelables.
Cette affaire dure depuis plus de 12 ans, 4 promoteurs successifs s’étant succédés, depuis 2004. Chaque fois, la question des voies d’accès avait été soulevée. Dans son rapport du 13 octobre 2005, le commissaire enquêteur avait émis un avis défavorable, fait assez rare pour être souligné. Cet avis avait entre autres été motivé par l’évidente impossibilité d’accès au site d'implantation des éoliennes, en l’état actuel de la voierie que l’on peut constater sur le 
terrain. Lorsque le permis de construire modificatif a été accordé le 14 décembre 2016, Valeco a immédiatement démarré les travaux de génie civil, en dépit des mises en garde écrites des « Amis de Saint Sernin » quant au problème des voies d’accès.
Les propriétaires des parcelles qui bordent la route sont opposés à ce projet et n'ont pas hésité à mobiliser pour faire respecter leur terrain. La société Valeco a même été condamnée à une amende par le tribunal de grande instance de Carcassonne en mars dernier qui lui reprochait déjà d'avoir empiété sur une propriété privée pour accéder au site en début d'année.
Le 6 juin, deux camions et deux grues transportant les socles d'éoliennes, 13 tonnes et 4,70 m de largeur, ont tenté de franchir la D52 pour rejoindre le parc de St Pierre Le Clair. Alertés, les riverains, les zadistes installés à proximité et plusieurs membres d'associations anti-éoliennes se sont mobilisés et ont décidé de se positionner de part et d'autre de la route, sur des terrains privés, formant ainsi deux chaînes humaines impossibles à éviter. «La société Valeco a expliqué à ses sous-traitants qu'ils pourraient passer. Cela fait 10 ans que nous répétons que les voies d'accès ne sont pas légales. Nous sommes même allés au tribunal administratif pour cette raison», explique Agnès Roy, de l'association «Les amis de Saint-Sernin».
Résultat de ce cafouillage, les camions restent sur le bord de la route. Et certains chauffeurs aussi, obligés de dormir dans la cabine de leur véhicule. « les transporteurs ont voulu faire demi-tour, mais le promoteur refuse de les laisser partir», expliquent les opposants qui ont proposé des solutions pour permettre au camion de faire demi-tour, propositions qui auraient été repoussées.
Jour et nuit donc, ils se relaient, riverains, sympathisants, pour éviter que les camions ne passent par surprise. Les soutiens affluent de toute la France.
Mais, le 21 juin, les vigiles ont immobilisé les personnes qui veillaient sur place pour protéger les propriétés privées, se sont emparé de leurs téléphones portables qu'ils ont jetés dans le fourré. Le convoi éolien est passé, détruisant les barrières posées depuis 10 jours par les riverains en limite de propriété. Un constat a été établi par la gendarmerie et des plaintes ont été déposées.
Face à l’obstination déraisonnable des promoteurs, les pouvoirs publics font preuve d’une complicité coupable : le président du conseil départemental de l’Aude, a tenté de procéder à un alignement illégal de la portion de voirie départementale au niveau du pont du Rec, et a publié un arrêté interdisant la circulation sur la D52 – route qui donne accès au site du projet éolien –fondé sur le motif que des véhicules privés occupent la voie publique.
Or, depuis plusieurs jours, les seuls véhicules stationnés sur la chaussée à la hauteur du pont du Rec sont les deux véhicules lourds des entreprises et ceux des services de sécurité privée.
La gendarmerie est d’une passivité déconcertante : elle passe 
régulièrement sur les lieux mais n'a pas demandé à ces sociétés de dégager la voie 
publique afin de rétablir une circulation normale pour les habitants du voisinage. Ils veulent faire croire que ce sont les riverains qui font obstacle à la libre circulation sur cette voie publique alors qu'ils se contentent d'être présents en bordure de chaussée sur des terrains privés, à nouveau délimités après passage d’un géomètre-expert ?
Le Collectif Toutes Nos Énergies/Occitanie Environnement (qui réunit 140 associations œuvrant pour la protection de l’environnement, du patrimoine et de la qualité de vie des habitants et, à ce titre, opposées à l’invasion de l’industrie éolienne dans les milieux naturels et les espaces ruraux de la région Occitanie) soutient cette mobilisation et dénonce les agissements violents des entreprises industrielles éoliennes. « Nous ne nous satisferont jamais de la prétendue légalité derrière laquelle ils s'abritent, abusant d'une législation et d'une réglementation qu'ils ont façonnées à leur convenance par un lobbying éhonté. Nous tenons à réaffirmer que la transition énergétique ne pourra réussir qu'avec les citoyens, dans le respect de la démocratie, de l'économie générale et de l'environnement. »
Aujourd’hui, 29 juin, les événements se précipitent. Voici le message que le collectif des résistants du pont du REC fait circuler : « Au 22e jour de ce blocage pour faire respecter la propriété privée qui se trouve à droite et à gauche du Pont du Rec nous voilà 11 ruraux, à recevoir ce matin par huissier, une assignation en référé avec une convocation au tribunal de Carcassonne pour vendredi matin 10 h...........(même texte que plus haut)


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Aude. Des agriculteurs protègent leurs terres menacées par les éoliennes et se retrouvent au tribunal


29/06/2017 – 20h20 Bouriège (Lengadoc Info) – Depuis une vingtaine de jours, la commune de Bouriège (Aude), 120 habitants, connaît une certaine effervescence. Ce vendredi 30 juin, onze habitants de la commune sont convoqués au tribunal de Carcassonne. Il leur est reproché de bloquer physiquement les camions d’un chantier d’éoliennes au niveau du pont du Rec. Seulement voilà, pour accéder au chantier, les camions sont obligés de traverser les terres de ces ruraux hostiles au projet.
Un projet d’éoliennes qui dure depuis 12 ans
A Bourriège, on se croirait presque dans le film Milagro de Robert Redford. Depuis 22 jours désormais, les Bouriègeois habitants aux alentours du pont du Rec se mobilisent pour stopper les camions du groupe Valeco et de ses sous-traintants qui doivent construire trois éoliennes sur la commune. Ce projet, qui existe depuis maintenant douze ans, fait face à une très forte résistance de la part des habitants et plusieurs entreprises énergétiques s’y sont cassés les dents. C’est donc désormais le groupe Valeco, qui après avoir racheté le projet à Alstom, tente de l’imposer de force aux habitants.
Seulement voilà, Valeco doit faire face à un petit problème, les terrains où doivent être installées les éoliennes, ne disposent pas de voies d’accès suffisamment importantes pour permettre aux gigantesques convois d’apporter les éléments des trois éoliennes (une pale d’éolienne fait près de 45 mètres).
« Avant qu’ils achètent, nous avons bien dit à Valeco que c’était un mauvais projet et qu’il n’y avait pas les voies d’accès sur le permis de construire. Ils étaient donc au courant » nous explique Agnès Roy du collectif des Résistants du Pont du Rec. « Ils ont proposé des sommes de dédommagement allant jusqu’à 400 000 €, mais nous, on n’en veut pas, on n’est pas achetables ».
Des propriétés privées violées à plusieurs reprises
« En janvier dernier la compagnie Aberous, un sous-traitant de Valeco, est passée en force sur une propriété privée, à 5 heures du matin en écrasant les plots du géomètre et en présence des gendarmes. Nous avons porté plainte mais à chaque fois le tribunal administratif a préféré croire Valeco ». Les habitants finissent pourtant par obtenir gain de cause mais au civil.
Depuis une vingtaine de jours, le groupe Valeco cherche désormais à passer en force. « Quand on a vu dernièrement les socles d’éoliennes à Bouriège, on s’est mis sur une propriété privée ». Quand le premier convoi est arrivé, les habitants présents ont fait une chaîne humaine le long de la propriété et le convoi n’est pas parvenu à passer.
« Il y a dix jours, ils sont passés en force à 5 heures du matin. La clôture a été arrachée et les jeunes qui dormaient sur le terrain ont été plaqués de force et leurs téléphones ont été jetés dans la nature ». Une plainte a depuis été déposée.
Aussi la convocation au tribunal ce vendredi passe mal chez les résistants : « c’est nous, les victimes, qui nous retrouvons au tribunal comme des délinquants, c’est hallucinant ».


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Voir tous les autres articles sur ce blog (Aude : Destruction environnementale I, II, III, ..., XIV)

L’éolien industriel et les abeilles ne vont pas bien ensemble

https://reporterre.net/L-eolien-industriel-et-les-abeilles-ne-vont-pas-bien-ensemble

28 juin 2017 / Sébastien Camuzat et Robert Lefavre

L’éolien est une énergie renouvelable et écolo, pensaient les deux auteurs de cette tribune, apiculteurs biologiques dans l’Indre. Pourtant, quand ils ont pris conscience des conséquences pour le bocage de l’installation d’engins de 200 m de hauteur, ils ont changé d’avis.

Robert Lefavre et Sébastien Camuzat sont apiculteurs, membres du collectif Bocage en péril. Ce mouvement citoyen interrégional, situé aux confins de l’Indre, du Limousin, de la Haute-Vienne, au sud-est du parc naturel régional de la Brenne, est motivé par la préservation de l’environnement et du bocage. Il se positionne contre la mauvaise gestion des déchets, l’agriculture déraisonnée, et contre les éoliennes industrielles. Ce dernier sujet pose question, car un a priori habituel présente cette technologie comme écologique et renouvelable.


Robert Lefavre, apiculteur à Bonneuil (Indre)

Notre bocage est en voie de disparition. C’est un territoire traditionnellement consacré à l’élevage. Depuis une trentaine d’années, le développement des grandes cultures céréalières et de l’agriculture intensive a entraîné la disparition des haies et de leurs chênes centenaires afin d’agrandir la taille des parcelles. Au cours des dix dernières années, la politique de transition écologique et la libéralisation du marché ont favorisé le développement de nombreux projets éoliens, à savoir 250 éoliennes géantes sur notre territoire.

Je suis agriculteur et apiculteur bio. En 2012, un promoteur m’a proposé l’implantation de deux éoliennes de 180 m de haut pour un loyer substantiel de 6.000 euros par éolienne et par an.

J’ai refusé cette proposition pour plusieurs raisons :


► Il fallait couler 1.500 tonnes de béton armé, en plein champ et dans un sol vivant pour la fondation d’une éolienne. Cela est contraire à mes pratiques agroécologiques ;

► Implanter une structure de 180 m dans un bocage où la hauteur d’un chêne centenaire est d’environ 30 m ferait une rupture dans le paysage ;
► Les nuisances sonores de l’éolienne en rotation (quand il y a du vent), située à environ 800 m de mon habitation, seraient inacceptables. De plus, les infrasons, préjudiciables pour l’homme, seraient également un risque pour les ruchers en production (perte de repères des abeilles pour retrouver leurs ruches) ;
► Lors des migrations, des grues cendrées se posent sur mon étang et seraient perturbées par la présence d’éoliennes. Les chauves-souris présentes à la lisière des bois éclatent à proximité des pales ;
► Mes enfants ont des projets d’accueil à la ferme et de résidence d’artistes. L’impact de la présence d’éoliennes à proximité serait négatif sur une clientèle urbaine et souvent étrangère qui recherche le calme et la qualité de vie.

Aujourd’hui, nous sommes 29 associations contre la destruction des paysages, la disparition de la biodiversité et pour le maintien de notre patrimoine culturel et historique. Nous luttons pour la survie de nos activités et pour transmettre aux générations futures un métier en harmonie avec leur environnement et la nature.

Nous n’avons qu’une seule planète, protégeons-la !


Sébastien Camuat est apiculteur à Saint-Gilles (Indre)

Avec ma compagne, nous sommes apiculteurs bio depuis une petite dizaine d’années. J’étais au départ favorable à l’énergie éolienne, étant moi-même écologiste au quotidien, autonome en énergie, utilisateur d’une petite éolienne domestique. Avec notre installation, l’essentiel de nos consommations est couvert par des panneaux solaires photovoltaïques (12 m²), qui produisent tout le temps. Nous habitons une maison patrimoniale, basse consommation et auto-rénovée.

Sur place, nous accueillons ponctuellement des publics — lycées, collèges, particuliers — en lien avec notre modèle énergétique : autonomie sur un petit volume de production, avec de basses consommations énergétiques.

Mon avis sur l’éolien a évolué depuis que nous devons faire face à une déferlante de projets gigantesques (près de 200 m de haut) dans notre secteur de production apicole.

Le projet de 15 éoliennes en face de notre exploitation a été rejeté par le préfet de l’Indre, du fait en particulier d’un dossier plein de lacunes. Ce projet impliquait une forte déforestation du bois contigu, et était proche de deux lignes à très haute tension qui abîment déjà fortement le paysage.

Mais il y a encore 230 projets d’éoliennes de 180 m de haut dans les alentours.

En particulier, un de nos ruchers les plus productifs est menacé par deux projets (23 éoliennes), qui impliqueront, s’ils voient le jour, la déforestation du lieu. Des dizaines d’hectares de forêt de châtaigniers et des haies risquent d’être rasés, en lisière d’une zone Natura 2000, ainsi qu’une bande sauvage qui fait le bonheur des marcheurs et autres curieux de la nature.

Il en va de même pour nos autres ruchers, qui sont menacés par des projets de parcs éoliens similaires… Soit par la déforestation directe des emplacements soit par les infrasons qui seront générés par ces machines géantes.

Dans le secteur, nous produisons entre trois et cinq tonnes de miel biologique. Celui-ci est très demandé et nous tombons en rupture de stock tous les ans. Les emplacements de production de miel biologique sont de plus en plus difficiles à trouver en France, et les espaces reculent tous les jours un peu plus.

La transition énergétique doit être faite, mais pas n’importe comment. Le bocage est un lieu de vie qui doit être respecté. L’avenir se trouve dans une production énergétique douce et une réduction des consommations. Utilisons notre intelligence individuelle et collective pour que modernité rime avec sobriété.



mercredi 28 juin 2017

LE GOUVERNEMENT AU PIED DU MUR DEVANT L'ÉCHEC ÉOLIEN

http://www.economiematin.fr/news-le-gouvernement-au-pied-du-mur-devant-l-echec-eolien

par LUDOVIC GRANGEON , le 28/06/2017

5 % : L'éolien a contribué en 2016 à près de 5 % de la consommation d'électricité en France. 

Après Sivens et Notre Dame des Landes, Bouriège, Saint Nicolas des Biefs, Bransat, les monts du Forez, et bien d’autres deviennent un risque majeur d’émeutes publiques pour le gouvernement, tant l’opinion publique est scandalisée.

Les mécontents sont désormais majoritaires. Les promoteurs éoliens passent en force en peignant leurs matraques en vert pour jouer leurs derniers coups et presser le citron jusqu'à la dernière goutte. L'Espagne et le Portugal ont totalement stoppé les frais et l'Allemagne amorce un fort ralentissement. L'éolien est saturé et de plus les installations existantes ont un rendement décevant en ne dépassant pas un jour sur cinq dans une année. Pourquoi continuer le saccage du territoire dans un investissement absurde "en dépit du bon sens" selon le terme de Nicolas Hulot lui-même ? Depuis l'origine en 2006, le nouveau ministre a toujours vu à juste raison les éoliennes uniquement sur des friches industrielles occasionnelles proches des lieux de consommation, comme un appoint astucieux et non comme un produit fiscal spéculatif, trop souvent lié aux soupçons de corruption. Les errements des dernières années montrent à quel point il est devenu absurde au nom de la seule finance.

S'il persiste, les retours vont être une multiplication des ZAD anti éoliennes pour le fric dans les prochains mois. La saturation est désormais majoritaire dans l’opinion. Des fortunes colossales ont profité de ce système subventionné à 100% par une taxe publique pour procéder à des opérations plus financières qu'industrielles. La plus célèbre est le pactole privé de plus d’un milliard constitué au Luxembourg au profit personnel de quelques dirigeants de la division énergies renouvelables d’EDF, une société nationale. Le sentiment d’oppression n’en est que plus cruel, surtout chez les ménages qui viennent de subir pour rien une augmentation de 35% de leur facture en quelques années, et tout cela pour entretenir un système hautement spéculatif et financier avant tout via la CSPE. Faut il rappeler ce monde à l'envers où tous les risques portent sur le consommateur et où le financier gagne quasiment sans risque grâce à des tarifs garantis d'avance par le contribuable, sans aucun contrôle de résultat, et au triple du prix du marché actuel de l'énergie électrique ?

Le Préfet de l’Aude vient d’envoyer les forces de l’ordre à Bouriège pour aider un promoteur à forcer le passage. Une propriété privée va être saccagée par le passage de 60 camions alors qu’elle n’est pas concernée et que les propriétaires ont porté plainte. Les habitants sont scandalisés par ce déni de démocratie, qui se passe en plus sur un joyau historique médiéval roman de Saint Pierre le Clair, dégradé par un groupement de financiers éoliens sans aucun scrupule.

Dans l’Allier, des sources pompées pendant plusieurs semaines sur le site éolien de Saint Nicolas des Biefs inquiètent la police de l'eau. Ces inondations sont qualifiées de fuites mineures par un expert miraculeux venu contredire toutes les thèses antérieures. A Bransat, une installation éolienne induit un préjudice immobilier et économique de plusieurs millions d’euros par an sur un rayon de 10 kilomètres.A Saint just en Chevalet, un promoteur controlé par un mystérieux investisseur egyptien menace le site touristique du château d'Urfé et l'économie de tout un canton. Des petites stations de tourisme vert du Forez risquent de se retrouver jonchées d'éoliennes. La Lozère a des pans entiers de son territoire totalement défigurés.

Plus de 10 milliards investis pour à peine 4% de l’énergie nationale seulement un jour sur cinq, des avantages fiscaux exorbitants, tout cela subventionné à 100% par le public sans risque, et au bout un échec cuisant. Les promoteurs éoliens le savent bien. 

Un échec cuisant décrit par les professionnels de l'éolien eux-mêmes

Le seul fabricant français de mâts d’éoliennes, Franceole, qui connaissait déjà des difficultés depuis plusieurs années, vient d’être placé en redressement judiciaire dans une situation critique pour ses 160 employés, alors qu’on nous racontait que ce secteur était «porteur» et créateur d’emplois. Cette entreprise reflète l'ensemble du secteur puisque chaque éolienne a besoin d'un mât. Le communiqué officiel de Franceole explique très bien le désarroi actuel de l'éolien en bout de course :

"Une surcapacité au niveau européen de plus de 30 % : 16.500 sections manufacturables pour un besoin de 11.000, certains de nos voisins comme l’Espagne ou le Portugal ayant stoppé leurs installations, d’autres comme l’Allemagne amorçant un ralentissement marqué. Une concurrence intra-européenne forte sur les coûts de productions, due à des niveaux de salaire différents, particulièrement dans les pays de la Péninsule ibérique Une directive européenne anti-dumping favorisant des importations extra-européenne (Chine, ….), à bas prix sur les produits finis.Une incertitude sur l’arrêté tarifaire induisant un attentisme des développeurs et des financeurs de parcs français qui diffère des projets nécessaires à notre charge régulière."

Cette situation catastrophique, décrite par un acteur majeur du secteur éolien en France et en Europe va sans aucun doute ouvrir les yeux du gouvernement avant que de multiples ZAD ne viennent ouvrir ses oreilles… Le modèle actuel des énergies renouvelables est une calamité économique et même écologique car ces installations ont un bilan carbone désastreux, contrairement aux apparences. Chaque éolienne installée nécessite une centrale thermique pour la remplacer les 80% du temps où elle ne produit pas en rythme annuel. Chaque nouvelle éolienne engendre quatre fois sa production en rejets CO2 puisque le nucléaire n'est pas assez souple.. Le solaire connait également de grosses difficultés avec le naufrage de Sillia ex Bosch qui laisse 400 emplois sur le carreau depuis son lancement et les multiples dépôts de bilan chez les fabricants allemands comme Q cell, Conergy etc... La finance s'est ruée sur les systèmes subventionnés au détriment des vraies énergies renouvelables délaissées à tort.

mardi 27 juin 2017

Chemins ruraux, bail emphytéotique et éolien

http://www.sauvegardesudmorvan.org/93+nos-actions-en-justice.html

Commune de Luzy (58) : Annulation de la promesse de bail emphytéotique de 40 ans signée par la maire au profit de Global Wind Power, portant sur 8 chemins ruraux de la commune. La promesse de bail est jugée illégale et doit être annulée.

Tribunal Administratif de Dijon, 22 janvier 2016

Objectif ​principal : Annulation de la promesse de bail emphytéotique de 40 ans signée par la maire de Luzy au profit de Global Wind Power, portant sur 8 chemins ruraux de la commune.


Explication ​préalableL'opérateur éolien GLOBAL WIND POWER (GWP) a impérativement besoin de disposer de droits étendus sur certains chemins ruraux de la commune de Luzy, afin de pouvoir les élargir, les consolider, les reprofiler, etc, pour permettre le passage des convois devant acheminer les éléments d'éoliennes (tronçons de mats, pales de 65 m de long, nacelles...) jusqu'aux parcelles destinées à les recevoir.

GWP a donc procédé en deux temps :


1. il a d'abord fait voter par le Conseil municipal de Luzy - le 25 novembre 2015 - une autorisation donnée à la maire de signer un bail emphythéotique sur les 8 chemins ruraux dont il a besoin (voir) ;

2. Il a ensuite fait signer à la maire de Luzy une promesse de bail emphytéotique de 20 ans - reconductible 5 fois 4 ans - sur ces 8 chemins ruraux, donnant à GWP des droits réels sur ceux-ci : possibilités de les aménager, de les hypothéquer, de céder ce bail à tout moment à un tiers, d'interdire le passage du public, etc. (voir)

Résumé de l'action ​en justice
SAUVEGARDE SUD-MORVAN a demandé au Tribunal :

1. d'annuler la délibération n°2015-072 du 25 novembre 2015 votée par le Conseil municipal de Luzy, autorisant la maire de Luzy à signer la promesse de bail emphytéotique ;

2. d'enjoindre à la commune de Luzy de faire annuler cette promesse de bail déjà signée par la maire, soit à l'amiable soit par voie judiciaire, sous un délai d'un mois.Jugement

Jugement : Victoire !

Par jugement n°1600307 du 25 avril 2017 (voir), le tribunal a déclaré illégale la conclusion d'un bail emphytéotique sur des chemins ruraux relevant du domaine privé d'une commune.

En conséquence : 

1. il a décidé l'annulation de la délibération du 25 novembre 2015 en tant qu'elle a autorisé la maire de la commune de Luzy à conclure une promesse de bail emphytéotique et de servitudes sur des chemins ruraux ;

2. il a enjoint la commune de Luzy d'obtenir de GWP la résolution amiable de la promesse de bail emphytéotique ou, à défaut, si elle n'y parvient pas dans un délai de deux mois à compter de la notification du jugement, de saisir le juge du contrat.

Conséquences : La promesse de bail emphytéotique sur les chemins ruraux de Luzy signée par la maire au bénéfice de Global Wind Power est déclarée illégale par le Tribunal.
​Global Wind Power perd ainsi les moyens d'acheminer ses éoliennes sur toutes les parcelles situées sur le territoire de la commune de Luzy.

Documents associés :

- Délibération n°2015-072 du Conseil municipal de Luzy du 25 novembre 2012 autorisant la maire à signer une promessse de bail au bénéfice de Global Wind Power (voir)

- Promesse de bail emphytéotique au bénéfice de Global Wind Power signée par la maire de Luzy (voir)

​- Jugement du Tribunal administratif de Dijon n°1600307 du 25 avril 2017 (voir)



Un bail emphytéotique (appelée aussi emphytéose) est un bail de longue durée, d'au moins 18 ans et d'au plus 99 ans. Il s'agit d'un droit réel immobilier, qui doit faire l'objet d'une publicité foncière, et qui peut être saisi ou hypothéqué. Le preneur peut également sous-louer les biens pris en location ou louer les immeubles qu'il a construits. A l'issue du bail emphytéotique, les constructions ou améliorations réalisées par le locataire deviennent la propriété du bailleur, en principe sans indemnité, sauf clause contraire. Le bail emphytéotique était à l'origine utilisé dans les activités rurales, mais il l'est aussi aujourd'hui par les collectivités locales ou des investisseurs pour des bâtiments industriels ou commerciaux.

A savoir
➼ Définition des voies communales : 
Il faut distinguer deux catégories de voies dans la voirie communale. 
– La voie communale (VC) qui appartient au domaine public de la commune 
– Le chemin rural (CR) qui appartient au domaine privé de la commune p.m. : le terme « Chemins Vicinaux Ordinaires » que l'on relève encore sur certains plans cadastraux, ne figure plus dans la terminologie officielle. 
– Ne pas confondre la voirie communale avec les voies privées : Chemins et sentiers d'exploitation, chemins de halage, chemins de terre, chemins de desserte, de culture, d'aisance ou de voisinage.
.......
http://www.cher.gouv.fr/content/download/6056/36019/file/definition.pdf


➼ Tout ce qu’il faut savoir pour interdire le passage de camions sur la voirie communalehttp://www.lagazettedescommunes.com/260311/tout-ce-quil-faut-savoir-pour-interdire-le-passage-de-camions-sur-la-voirie-communale/

Voir aussi : https://augustinmassin.blogspot.fr/2017/07/comment-bloquer-un-projet-eolien-en.html#more



Lire : 
Le bail emphytéotique est remis en cause

L'insertion dans l'emphytéose d'une clause contraire aux règles qui le régissent, entraîne sa requalification en bail rural soumis au statut du fermage.


Lorsqu'un propriétaire foncier souhaite mettre des biens agricoles à disposition d'un exploitant, sans risquer de se voir opposer le statut du fermage, il peut consentir un bail emphytéotique (article L. 451-1 et suivants du code rural). Mais il ne suffit pas de qualifier le contrat de bail emphytéotique pour qu'il le soit. Il risque toujours d'être requalifié en bail rural. Tout le monde sait qu'il doit d'abord porter sur une durée minimale de 18 ans. Mais cet élément n'est pas suffisant. Le bail doit aussi comporter la fixation d'un loyer modique, c'est-à-dire inférieur à ce que serait le loyer légal du fermage. De plus, le preneur a une quasi-propriété provisoire sur le bien objet du bail, puisqu'il peut consentir une hypothèque sur celui-ci. Une autre des caractéristiques du bail emphytéotique est la liberté absolue de cession et de sous-location. Sur le plan économique, non seulement le locataire a toutes les charges d'entretien, mais il peut réaliser des travaux sans que le bailleur soit tenu de le dédommager pour les améliorations apportées. Enfin, à défaut de stipulation contractuelle, le locataire utilise les biens à sa convenance.


L'indivision X., dont aucun des membres ne réside dans la région où se trouve la propriété viticole de famille, doit en assurer l'exploitation. Comme aucun des membres n'envisage de se consacrer à la viticulture, mais que la famille entend pouvoir disposer de ses biens à un moment déterminé et que les vignes sont à replanter, un bail emphytéotique est conclu avec Justin Y. Un acte en bonne et due forme est passé devant notaire et publié à la conservation des hypothèques. Rien n'est laissé au hasard pour être de la nature du contrat. La durée est fixée à 30 ans. Le preneur pourra céder sans la moindre intervention des bailleurs et remplacer les vignes avec des droits de plantation, qui seront la propriété des bailleurs. Tous les travaux d'entretien y compris les bâtiments seront à la charge du preneur. Il en sera de même pour la taxe foncière. Par contre, il faudra qu'ils renoncent à tirer le revenu substantiel qu'ils espéraient de cette location. Au titre du loyer, il sera stipulé seulement un hectolitre de vin par hectare alors que le loyer réglementaire des baux à ferme est fixé à 8 hl/ha par le préfet. Mécontents, les propriétaires interviennent dans la rédaction du contrat. Ils demandent, sans que le locataire y fasse obstacle, l'inclusion d'une clause, qu'ils ont l'habitude d'insérer dans leurs contrats de location d'habitation. Elle prévoit qu'à défaut de paiement d'un seul terme de loyer, un mois après un commandement demeuré infructueux, le bail sera résilié de plein droit. En fin de discussion, tout le monde est d'accord. La clause résolutoire est insérée.

Le conflit est né lorsque le locataire, en difficulté financière, n'a plus payé son loyer et n'a pas exécuté les travaux de plantation prévus dans le contrat. Forts des termes du contrat, les bailleurs entendent faire jouer la clause résolutoire. Ils ont tort et la justice le leur dit. La clause qu'ils invoquent est contraire au bail emphytéotique, car le défaut de paiement de la redevance est strictement réglementé par l'article L. 451-5 du code rural. En effet, pour engager l'action en résolution, il faut que la redevance soit restée impayée deux ans. A la demande du locataire, le tribunal, constate que le contrat contient cette clause contraire à l'existence d'un bail emphytéotique. Il requalifie alors la convention en bail rural soumis au statut du fermage. Non seulement le preneur n'est pas tenu d'exécuter les travaux sans indemnité, mais il bénéficie du droit de préemption. Justement, l'indivision se propose de vendre la propriété. Rien ne dit, du reste, que si le preneur est en redressement judiciaire, le bail ne pourra pas être cédé à un repreneur accepté par l'administrateur. Ainsi, pour une clause accessoire, toute la construction juridique et économique en place s'effondre. Piètre consolation. Les bailleurs auront peut-être la possibilité de faire fixer le fermage en conformité avec l'arrêté préfectoral. Rien n'est moins certain étant donné les exigences de la loi.

Les éoliennes industrielles et les citoyens (1/3)

https://www.polemia.com/les-eoliennes-industrielles-et-les-citoyens-13/
André Posokhow, consultant (25/06/2017)




♦ Face à l’accélération de l’implantation d’éoliennes industrielles sur le sol de nos régions et la connivence entre les groupes de pression avec les autorités publiques, la résistance s’affermit et prend des formes diverses : création d’associations de défense du patrimoine et des riverains, communiqués de presse, rencontres des politiques en ces temps électoraux, manifestations publiques, blocages de routes. Ces derniers mois trois auteurs ont publié des ouvrages importants sur les énergies renouvelables (ENR).

Jean Louis Butré, président de la Fédération environnement durable (FED), a fait paraître : Eolien, une catastrophe silencieuse/Vers une France défigurée chez L’Artilleur.

Alban d’Arguin a publié dans la collection Pourquoi : Eoliennes, un scandale d’Etat.

Enfin, Michel Gay a lancé comme un défi : Au diable les énergies renouvelables.

Ces trois livres prennent la question des éoliennes et des ENR sous des angles différents mais qui se recoupent largement.


Polémia propose, sous la plume de André Posokhow, une recension de leur contenu sous la forme de trois articles :
-les éoliennes et les citoyens ; les nuisances et les impacts sur l’environnement ;
-les éoliennes, le bien commun et l’intérêt général ;
-les éoliennes : l’expression d’une menace pour notre société et notre civilisation ?

I


Les éoliennes industrielles et les citoyens : les nuisances et les impacts sur l’environnement

Environ 7000 éoliennes industrielles sont implantées sur le sol français à ce jour. Les pouvoirs publics souhaitent l’érection de 20.000 de ces machines. Si les objectifs de la transition énergétique étaient poursuivis ce seraient des dizaines de milliers qui affecteraient nos régions. Bien évidemment cette invasion ne peut pas ne pas avoir de conséquences sur les citoyens français, qu’ils soient consommateurs, contribuables et surtout citoyens.

Le bobard de l’électricité de proximité et décentralisée

Dans le réseau électrique rêvé par les écologistes un nombre important de producteurs assureraient la fourniture décentralisée d’une électricité simple à produire, d’un coût réduit du fait des faibles distances et qui procurerait l’autonomie énergétique des familles. Dans leur esprit, cette formule serait un moyen idéal de production électrique et constituerait un contre-modèle à la grosse technologie néfaste pour l’homme.

C’est un argument commercial efficace mais fallacieux.

En réalité, les éoliennes qui sont érigées produisent une électricité vendue à EDF et centralisée au sein du réseau national, voire européen. Les riverains bénéficient de ce réseau centralisé comme tous les Français. C’est bien pourquoi l’électricité éolienne, dont la production n’est pas décentralisée mais éparpillée, requiert un réseau de raccordement et de transport estimé pour la France à 4000km de lignes à haute tension et des milliers de pylônes et de transformateurs électriques dont le coût sera fabuleux. Gabegie, quand tu nous tiens !

Selon M. Gay, un système de production décentralisée de courant ne présente pas d’intérêt pour l’intérêt général. Il souffre de défauts majeurs dont les principaux sont le coût et une production inadaptée aux besoins.

Autre bobard : celui de la réduction du coût de l’électricité

Jusqu’à récemment ce courant était acheté prioritairement et payé prioritairement au moins 2 fois plus cher que le mix EDF. Ce surcoût est compensé par une ponction sur nos factures EDF au travers de la Contribution du service public de l’électricité (CSPE) qui aura été de 8Md€ en 2017 (dont 71% au titre des ENR) et pourrait atteindre 20Md€ d’ici 10 ans. Les ENR ne peuvent que renchérir le prix à la consommation de notre électricité qui est aujourd’hui l’une des plus faibles d’Europe et environ la moitié de celui de l’Allemagne.

Un impact visuel catastrophique

Il faut savoir ce qu’est une éolienne industrielle. Il s’agit d’une machine comportant un mat de plus de 100 m et une nacelle de 70 tonnes contenant un générateur d’électricité entraîné par une hélice tripale. Chaque pale peut dépasser 50 m, soit une envergure de 100 m, supérieure à celle d’un Airbus 380. Ces pales sont bourrées de terres rares particulièrement polluantes. Les éoliennes qui font aujourd’hui 150 m dépassent couramment les 200 m, soit les 2/3 de la Tour Eiffel ou 5 fois la hauteur des châteaux d’eau que l’on peut voir dans nos campagnes.



Montagne Fayel, commune de la Somme. Des habitants exténués par la pression éolienne ont posé des panneaux annonçant la vente des maisons du village… (Le Courrier Picard du 05/06/2017)

Au plan visuel les parcs éoliens constituent une atteinte pesante à la beauté de nos paysages et également au patrimoine culturel et architectural de notre magnifique pays. Il est vrai qu’il n’y a pas de culture française, a dit un représentant éminent de l’oligarchie administrative. Alors, les paysages, quelle importance ! Aujourd’hui, des régions comme la Picardie, Champagne-Ardennes, l’Aveyron sont dévastées par l’impact visuel de cette industrialisation de nos campagnes. Comme l’écrit J.L. Butré, « les éoliennes, du fait de leur gigantisme, dévorent le paysage et cannibalisent l’espace ». Quant à l’Europe, survoler le nord de l’Allemagne ou l’Espagne est sidérant. Ce sont des km et des km de files d’aérogénérateurs. Au Portugal, la région entre Péniche et Lisbonne est complètement polluée jusqu’aux portes de la capitale.

Comme le dit Alban d’Arguin, l’éolien industriel est le triomphe du Laid.

Des impacts dévastateurs sur l’environnement

Mais ce n’est pas tout. Un parc éolien requiert un socle de béton de 1500 tonnes par éolienne qui restera pour l’éternité. J.L. Butré a calculé qu’avec les projets éoliens actuels on allait couler dans le sol français l’équivalent de la moitié du Mur de l’Atlantique ! Ce parc exige des voies d’accès élargies, des grillages de protection, des ateliers, des hangars. Il faut raser des haies, couper des arbres.

Ce sont des espaces naturels considérables qui sont livrés inutilement à la cupidité des promoteurs alors que l’urbanisation et la bétonisation de notre malheureux pays progressent à grands pas.

Le scandale sanitaire

Une éolienne industrielle et à fortiori un parc éolien font du bruit et émettent des infrasons voire des vibrations solidiennes. De nombreux riverains sont incommodés voire rendus malades par la proximité de ces engins industriels. Les témoignages sont impressionnants de riverains qui tentent d’échapper aux nuisances en couchant dans leur cave ou leur voiture et en déménageant, ce qui n’est pas toujours possible. La Fédération de l’environnement durable a remis environ 200 témoignages à l’Anses [Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail] en mars 2016.

Ce sont également des centaines d’études de scientifiques, d’acousticiens et de médecins qui, à l’étranger, démontrent l’existence de ces nuisances et leurs effets sur la santé des riverains. L’Anses, dans son rapport de mars 2017, considère que ces effets ne sont pas démontrés, qu’ils ont un caractère psychologique, tout en reconnaissant qu’elle n’a pas procédé à une étude épidémiologique.

Les promoteurs estiment que les riverains en souffrance s’habitueront. Quant aux pouvoirs publics, sidérés par leur propre idéologie, ils ne tirent aucune leçon du nuage de Tchernobyl, de la vache folle, du sang contaminé et de l’amiante. C’est la constante du mépris des citoyens.

Le rapport de l’Académie de médecine de mai 2017 estime que si l’éolien terrestre « ne semble pas induire directement des pathologies organiques, il affecte au travers de ses nuisances sonores et surtout visuelles la qualité de vie d’une partie des riverains ». Il juge que le caractère « intermittent et aléatoire » du bruit généré par les éoliennes d’anciennes générations « peut indubitablement perturber l’état psychologique de ceux qui y sont exposés ». Ce sont notamment les modulations d’amplitude causées par le passage des pales devant le mât qui « sont dénoncées comme particulièrement dérangeantes » par une partie des riverains (de 4 à 20% d’entre eux), explique l’Académie.

L’Académie recommande notamment de déterminer « la distance minimale d’implantation à la première habitation en fonction de la hauteur des nouvelles éoliennes afin de ne pas majorer leur impact visuel et ses conséquences psychiques et somatiques ». Elle appelle aussi à « systématiser » les contrôles de conformité acoustique.

Ce rapport de l’Académie de médecine est important. Même s’il est prudent et nuancé, il constitue un pas de plus vers la reconnaissance du risque sanitaire de l’éolien grossièrement nié en France par les promoteurs, les pouvoirs publics et leurs fonctionnaires.

Bénéfices pour les propriétaires ou risques à long terme ?

En moyenne les propriétaires de terrain encaissent au titre du bail qu’ils signent avec les promoteurs entre 5000 et 10.000€ par éolienne. Pour les gros propriétaires, comme en Beauce, cela peut représenter un chiffre d’affaires considérable sans effort. Pour les petits agriculteurs c’est une aide à la survie. L’oligarchie gouvernante les affame et certains se sauvent en bradant leurs terres et notre sol.

Ce que ces « bénéficiaires » ne voient pas c’est le risque à terme que constitue le démantèlement des aérogénérateurs. En moyenne la durée de vie de ces machines est de 20 ans. Au bout de cette durée, soit il faudra les remplacer, soit elles seront démantelées. En principe c’est à la société qui a contracté avec le propriétaire de procéder à ses frais à cette opération. Pour ce faire elle est tenue de faire un dépôt d’environ 50.000€ auprès d’une institution financière. En réalité des devis auxquels nous avons accès font apparaître des montants bien supérieurs : autour de 400.000€, par exemple. De surcroît ce n’est pas le promoteur qui contracte directement avec le propriétaire mais le plus souvent une micro-société, SAS ou autre, qui peut disparaître ou être revendue pendant cette période. L’agriculteur risque alors de se retrouver tout seul face à l’exigence de démantèlement et à des promoteurs requins défendus par des cabinets d’avocats spécialisés.

La dévalorisation de l’immobilier


A priori personne n’a envie d’investir dans un bien immobilier situé à proximité d’un parc éolien, ce qui ne peut pas ne pas avoir de conséquences sur la valorisation immobilière.

Certes, les promoteurs font valoir des études, d’ailleurs assez anciennes, concluant à l’absence d’effets de l’éolien industriel dans ce domaine. Cependant des témoignages écrits d’agents immobiliers et de notaires sont éloquents. Des décisions de justice vont dans ce sens.

Surtout une étude très récente réalisée en Angleterre sur une base statistique très large démontre la réalité de cette dépréciation qui, si elle constitue un obstacle à une fluidité du marché immobilier, pourrait affecter les ressources fiscales des collectivités locales.

Les clivages et les haines dans les campagnes

L’implantation d’éoliennes dans les campagnes engendre des désaccords de fond entre les pour et les contre, des jalousies entre ceux qui en bénéficient et les autres, notamment ceux qui en pâtissent. Ces désaccords débouchent sur des rancœurs profondes, des clivages humains jusque dans les familles et des haines destinées à durer. Lettres anonymes, pneus crevés, munitions à sangliers dans les boîtes aux lettres, menaces et injures en plein tribunal prolifèrent.

En définitive, l’éolien industriel bafoue, au détriment des riverains, le principe de précaution, hautement contestable dans son essence mais inscrit dans la Constitution. Quant à la publicité commerciale de la production électrique décentralisée, elle constitue un bobard intégral qui n’est pas assez souligné.

André Posokhow
24/06/2017

(A suivre)

Correspondance Polémia – 25/06/2016

Image : Village moyenâgeux dans le Lauragais. « Les Sénateurs sont censés avoir fixé à 1.000 mètres la distance entre une éolienne et des habitations, soit 500 mètres de plus qu’auparavant, dans un souci de protection des riverains ».(cnews.fr, 18/02/2015)

dimanche 25 juin 2017

Tarn : Arfons, sabotage du mât éolien installé par la société RES group

Un sabotage qui témoigne d'une exaspération ou d'un refus que les élus,
l'Etat et les promoteurs de l'éolien devraient prendre en considération.
http://www.letarnlibre.com/2017/06/23/6147-arfons-sabotage-mat-eolien-installe-par-societe-res-group.html

Dominique Escorne (23 juin 2017)

Le mât de mesure éolien installé par RES Group dans la forêt de Sarametgé sur la commune d'Arfons a été vandalisé par le feu. Un acte qui fort heureusement n'a pas fait de victime.

Qui a vandalisé le mât de mesure éolien installé dans la forêt de Sarametgé sur la commune d'Arfons ? La question est posée à l'heure où certains pensaient que dans sur cette partie de la Montagne Noire tarnaise, la présence d'éoliennes industrielles ne semblait pas poser de problème particulier, depuis que la société Valorem y a implanté les siennes en 2009. 
Force est de constater qu'ils se trompent et la destruction de ce mât de mesure de 42 m haut et installé sur une propriété forestière privée vaut peut-être avertissement. Ce dispositif est équipé de girouettes d'anémomètres, mais aussi de sondes de température destinées à recueillir dans la durée la vitesse des vents, leur orientation mais aussi l'hygrométrie du site en vue de déterminer le type d'éolienne à implanter pour le meilleur rendement possible. 
Pour l'instant difficile de dire, quand et par qui, mais l'équipement électrique du mât a été entièrement carbonisé. Du côté de la société RES group (basée à Avignon) qui a installé ce mât , on reconnaît que depuis plusieurs jours la communication a été interrompue. "Au delà du préjudice matériel et financier pour notre société, le sabotage d'un mât de mesure comme celui-ci fait courir plusieurs risques. Je me félicite que le mât ne soit pas tombé sur quelqu'un et d'autre part que ce sabotage n'ait pas mis en péril le massif forestier en provoquant un incendie," précise Jean-Paul Pin au nom de sa société spécialisée dans les énergies renouvelables. De son côté Alain Couzinié, le maire d'Arfons déplore cet acte de sabotage : "Nous avons déjà un parc éolien sur Arfons et cela n'a jamais posé problème. En ce qui me concerne je ne suis pas un pro ou un anti éolien, mais je pense que la destruction de cet équipement n'est pas la solution. D'autre part, si l'on écoutait les développeurs éolien, il faudrait implanter des machines partout. Ce n'est pas possible."

Mobilisation du collectif "Toutes nos énergies"


"…Sur le territoire du Parc Naturel du Haut-Languedoc la charte du Parc limite le nombre de machines. Il faut également tenir compte de l'acceptation par la population." La commune d'Arfons fait figure de pionnier puisque la société Valorem y a expérimenté "la première épargne éolienne destinée aux riverains du parc." Une expérimentation qui fait la fierté de l'industriel qui titrait en juin 2013 sur son site ((http://www.valorem-energie.com) : "Arfons dans le Tarn, village pionnier de l'éolien participatif." 
Depuis juin 2013, les parcs éoliens se sont développés en Montagne Noire et dans le Parc Naturel du Haut-Languedoc et la contestation aussi. Le collectif "Toutes nos énergies" qui milite depuis toujours contre l'implantation de parcs éoliens dans Parc Naturel du Haut-Languedoc au nom du respect des paysages, de la faune et de la flore ne cesse d'alerter les autorités sur ce point : "Dans toute la région et sous diverses formes, la colère des habitants se manifeste, dans nos zones hyper rurales, contre l'invasion de l'industrie éolienne. Il est urgent que les autorités prennent l'exacte mesure des problèmes sociaux, économiques et environnementaux que posent ces équipements qui ne sont certainement pas une réponse adaptée aux vrais problèmes de la transition énergétique." 
A l'occasion de la rencontre organisée le 4 juillet prochain par l'Association des Maires de France sur le thème « Eolien et territoires : concilier transition énergétique, paysages et patrimoines », les membres du collectif toutes nos énergie ont réalisé un mémoire qu'ils ont adressé à tous les maires des communes du Parc naturel du Haut-Languedoc et des départements limitrophes. A noter que le sabotage du mât éolien de la forêt de Sarametgé n'est pas une première dans la Montagne tarnaise. En 2007, un ou plusieurs individus avaient dévissé l'embase du mât éolien de 70 m de haut installé par la société Valorem au Plo de Lacroux sur les hauteurs d'Albine, provoquant l'effondrement de l'équipement sous l'effet du vent.