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Les perspectives restent imprécises pour les professionnels à moyen terme.
Quelles seront les conséquences sur l'activité des pêcheurs professionnels après que les deux parcs éoliens de Port-La Nouvelle / Gruissan et Leucate / Le Barcarès auront été mis en place ? C'est à cette question que le comité régional des pêches et élevages marins a tenté de répondre en menant une étude d'impacts socio-économiques.
"Tenté", car les réponses ne sont pas forcément au rendez-vous. Un rapport a été présenté la semaine dernière aux professionnels des deux départements concernés à l'occasion d'un comité interdépartemental qui s'est tenu à Port-La Nouvelle. Il laisse les pêcheurs perplexes.
Il permit toutefois d'obtenir des données intéressantes. Sur le secteur de Gruissan, 29 chalutiers, 21 palangriers, 9 senneurs, 5 fileyeurs pour la sole et 6 pour les merlus seront concernés, soit 68. Pour le secteur leucatois, il est légèrement inférieur, avec 60 navires. Il convient de noter qu'une cinquantaine de bateaux opère sur les deux secteurs.
La zone éolienne de Port-La Nouvelle représente une valeur ajoutée actuelle de 28 100 € pour l'armement et 27 000 € pour la branche terrestre (criée et mareyeurs). Donnée intéressante, la "création de richesse" sur le secteur Gruissan profite à 59 % aux professionnels nouvellois, 30 % à ceux d'Agde et à parts quasi-égales 5, 5 % aux pêcheurs de Sète et du Grau-du-Roi.
Il convient de noter, et c'est l'une des limites de cette enquête, que les chiffres d'affaires estimés ne correspondent qu'aux chalutiers et palangriers et que les petits métiers ne sont pas pris en compte.
Chantier ouvert
Le CRPMEM a donc encore du pain sur la planche. L'auteur du rapport en convient d'ailleurs. Il estime que « sur la base des montants chiffrés (...) issus des données des flottilles chalutières et palangrières uniquement, des mesures compensatoires seront à envisager au profit de la filière pêche.
Ces mesures non définies à ce jour feront l'objet d'un groupe de travail qui sera constitué de représentants professionnels, de pêcheurs et des porteurs de projet (Engie et Quadran)", écrit-il. Et d'en appeler à "l'amélioration de la qualité des données disponibles", donc à la mobilisation des pêcheurs concernés pour affiner l'argumentaire quand il faudra battre monnaie.
En outre, de son côté, le comité régional des pêches travaille à la mise en place d'un outil de spatialisation pour savoir précisément qui pêche où, et quand…
Cette première étude dont la méthodologie présente de "nombreuses limites" sera donc affinée d'ici à la mise à l'eau, encore hypothétique, des premières éoliennes, à l'horizon 2021.
(SOURCE L'INDEPENDANT)