Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

samedi 3 février 2018

Goven (35) : le projet éolien enterré par le conseil municipal contre l’avis du maire

https://www.breizh-info.com/2018/02/02/88121/goven-35-projet-eolien-enterre-conseil-municipal-contre-lavis-maire

Les éoliennes ne réussissent pas à Goven, une commune située au sud-ouest de Rennes. Huit ans après un premier projet enterré en 2010 à cause de la mobilisation citoyenne (association Paravent), le nouveau projet éolien contre lequel la même association a repris du service est désavoué par le conseil municipal. Qui inflige au passage un camouflet à son maire déjà en mauvaise posture.

Le 29 janvier, sur proposition du maire, le conseil municipal de Goven votait au sujet du projet éolien. Par quatorze voix contre, 1 pour et 1 abstention, le conseil municipal prenait position contre les éoliennes sur le territoire communal. Régis de la Croix-Vaubois, président de l’association Paravent, qui remercie dans son communiqué « les élus de la commune pour leur bon sens et leur engagement pour l’intérêt général », commente ce vote : « la seule voix pour est celle du maire qui a levé la main en disant qu’il était contre l’éolien à Goven mais pour l’éolien en général ». La préfecture devrait suivre l’avis du conseil municipal – c’est donc la fin probable du projet éolien.


La décision du conseil municipal est aussi un camouflet très net pour le maire, Philippe Gourronc (DVG), très contesté en interne et dans la commune bien qu’il a été élu sans opposition en 2014, où il n’y avait qu’une liste. Après la démission de 6 élus dont le premier adjoint Norbert Saulnier, des élections municipales anticipées devraient être organisées en avril. Selon nos informations, il pourrait y avoir trois listes – celle de Norbert Saulnier, une sous l’étiquette En Marche (LREM) et celle du maire actuel. Ce dernier est cependant fragilisé pour de nombreuses raisons, dont le projet éolien est loin d’être la moins importante.


Archives :

Goven (35). l’association Paravent reprend du service pour faire à nouveau barrage aux éoliennes (25/10/2017)


Elle avait stoppé un projet éolien en 2010. Elle reprend du service car un nouveau est envisagé sur Goven maintenant. Le porteur de celui-ci anticipe une modification législative en 2019 qui permettrait d’implanter des éoliennes à 10 km des aéroports seulement (Rennes Saint-Jacques en l’occurrence) contre 16 actuellement.
En 2010 les deux communautés de communes des pays des vallons de la Vilaine, Guichen et Bain-de-Bretagne, avaient déposé 17 demandes de ZDE (zone de développement éolien) pour cinquante grandes éoliennes de 160 m de haut dont huit à Goven. En septembre après une forte bronca locale, seules huit ZDE sont accordées dont six pour le petit et moyen éolien (moins de 50 mètres de haut), les deux autres pour le grand éolien entre Chanteloup et Laillé et au sud de la Noë-Blanche. Le projet éolien de Goven avait été abandonné. Il ressort des cartons aujourd’hui. Nous avons interviewé Régis de La Croix-Vaubois, président de l’association Paravent.
Breizh Info : Régis de La Croix-Vaubois, pourquoi votre association est-elle relancée ?
Régis de La Croix-Vaubois : Nous avions eu l’occasion il y a huit ans de causer l’abandon d’un projet de huit éoliennes lancé par le maire, le préfet a finalement refusé la ZDE. Aujourd’hui il y a un nouveau projet de quatre éoliennes, nous nous y opposons pour les mêmes raisons qu’en 2009-2010 voire davantage.
Breizh Info : C’est à dire ?
Régis de La Croix-Vaubois : Le secteur a gagné des habitants, donc il y aura encore plus de nuisances sonores et lumineuses. Goven est en grande périphérie de Rennes, c’est de l’habitat dispersé, il y a encore douze agriculteurs sur la commune. Ici il y a des gens qui ont fui Rennes et sa banlieue et qui vont se retrouver devant une zone industrielle – car une éolienne, c’est une installation industrielle classée avec 1 000 mètres cube de béton dans le socle et 8 km de tranchée vers le poste électrique de Pont-Réan qui vont traverser la commune. Pour nous, Goven n’est pas l’endroit le plus approprié pour planter des éoliennes.
Breizh Info : Oui à l’éolien, mais pas dans mon jardin ?
Régis de La Croix-Vaubois : Ce n’est pas cette logique là. Ce n’est jamais agréable quand ce sont des investissements publics, tels qu’une ligne TGV ou une route, mais ce sont les intérêts publics, communs. Là, ce sont des investisseurs privés qui ont des préoccupations loin de l’intérêt général avec des promoteurs qui installent des éoliennes partout où c’est possible. En France, c’est à 500 mètres des habitations, en Allemagne, c’est à 1,5 km.
Breizh Info : L’éolien se positionne comme une énergie écologique. L’intérêt général, dans ce cas, ce serait la protection de l’environnement ?
Régis de La Croix-Vaubois : Je ne suis pas sûr que quatre éoliennes à Goven sauveront les ours polaires. Et puis voir la valeur des maisons baisser de 25 à 30% [selon une étude diffusée par la FED, opposée aux éoliennes, NDLA], sachant qu’ici ce sont souvent des gens qui ont économisé toute une vie pour s’offrir un pavillon, les nuisances, les problèmes, tout ça pour des intérêts privés, à quoi bon ? Lors du premier projet, j’avais fait intervenir des habitants de Plélan-le-Grand qui étaient pro-éoliens au départ et sont devenus anti après l’installation des éoliennes ; ils nous ont dit de ne pas nous laisser faire, eux ils ont le bruit, la pollution sonore et une campagne morte où on n’entend plus les oiseaux chanter.
Breizh Info : Combien d’adhérents avez-vous ?
Régis de La Croix-Vaubois : En 2010 nous avions 450 adhérents, là nous venons de réactiver l’association, nous attendons de voir. Cependant nous appelons le conseil municipal à s’opposer aux éoliennes et même à tout projet éolien sur la commune. Ce n’est pas approprié pour la commune et pas d’intérêt général, pas plus qu’il y a huit ans – et le conseil municipal comme la préfecture en avaient convenu à l’époque.
Breizh Info : Quelle a été la réaction de la mairie suite à la relance de votre association ?
Régis de La Croix-Vaubois : Le maire a déjà accepté de nous recevoir à huis clos devant le conseil municipal, dans les mêmes conditions que quand il a entendu le promoteur en juin dernier. Plusieurs conseillers municipaux et un adjoint font partie de notre association, et ils sont de la majorité puisqu’il n’y avait qu’une liste.
Breizh Info : Nombreux sont ceux qui critiquent les tarifs de rachat obligatoire de l’éolien, tant terrestre qu’offshore, qui semble créer une bulle subventionnée en dépit du bon sens ?
Régis de La Croix-Vaubois : Généralement, finance et défense de l’environnement ne font pas bon ménage. Surtout quand l’Etat s’en mêle en empilant subventions et aides. Il y a un développement artificiel, des bulles, et l’intérêt général comme l’écologie en pâtissent. Nous avons proposé au maire de travailler sur d’autres implantations d’énergies renouvelables dans la commune, notamment d’énergie solaire et géothermique. On peut aussi rechercher comment économiser de l’énergie, plutôt que de chercher à produire toujours plus en saccageant les paysages et la qualité de vie des habitants.