Par Michel Gay.
Les promesses dans le domaine des énergies renouvelables n’engagent vraiment que ceux qui les écoutent et y croient…. Mais où sont donc les « gisements d’emplois non délocalisables » tant vantés ?
Mieux encore. Delphine Batho, qui l’avait précédé à ce poste, déclarait en décembre 2012 « La prévision, à ce jour, sans effort supplémentaire de l’État, c’est 295.000 créations d’emplois d’ici 2020. Quand on dit 100.000 emplois en trois ans, c’est un objectif crédible, réaliste« .
DES MILLIERS D’EMPLOIS À LA CLEF
Benoit Hamon, l’ancien ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire, a même réaffirmé en mars 2017 «Cette transition énergétique va être riche en emplois. Là où on fait de l’énergie renouvelable, on fait six fois plus d’emplois qu’avec de la production d’énergie classique ou nucléaire».
Est-il besoin de rappeler les autres promesses fallacieuses de centaines de milliers d’emplois qui auraient dû accompagner le développement des énergies renouvelables ces dernières années ?
QUEL EST LE BILAN AUJOURD’HUI ?
« Un vent froid souffle sur les industriels de l’éolien » indique Véronique Le Billon dans Les Échos du 10 novembre 2017.
L’industriel allemand Siemens, qui a déjà abandonné la construction de panneaux solaires devant la concurrence chinoise, mais qui reste encore impliqué dans les éoliennes, s’apprête à supprimer plus de 10 000 emplois en Allemagne.
Après avoir fusionné leurs activités dans l’éolien, Siemens et l’espagnol Gamesa ont annoncé 6000 suppressions de postes, soit près d’un quart de leurs effectifs.
Ce mois-ci, le cours de l’action de Vestas, un grand constructeur d’éoliennes, a fortement chuté en bourse après la publication de ses résultats trimestriels.
Le constructeur allemand d’éolienne Nordex a annoncé la suppression de 10% de ses effectifs, soit plusieurs centaines d’emplois en septembre dernier.
En France, Alstom a jeté l’éponge depuis plusieurs mois après des espoirs déçus et une expérience désastreuse dans l’éolien.
Les promesses dans le domaine des énergies renouvelables n’engagent vraiment que ceux qui les écoutent et y croient… Mais où sont donc les « gisements d’emplois non délocalisables » tant vantés ?
Des emplois éphémères ont bien été créés (parfois avec de la main d’œuvre étrangère), mais l’augmentation du prix de l’électricité, incluant les faramineuses subventions aux énergies renouvelables, a détruit d’autres emplois durables en France. La Commission de régulation de l’énergie estime le prélèvement financier sur les factures d’électricité des Français à… 8 milliards d’euros, uniquement en 2018.
LA RUINEUSE LTECV
Rendre possible l’exploitation ruineuse de moyens de productions intermittentes d’électricité et massacrer des paysages préservés devaient passer par une loi ! Et nos élus « bien conseillés » y sont parvenus. Elle s’appelle la LTECV.
La LTECV veille sur le magot des énergies renouvelables que se partagent des affairistes sans scrupules qui profitent de textes légaux élaborés dans le sens de leurs intérêts.
Mais comment ont-ils réussi à faire passer des lois qui leur permettent d’appauvrir les Français en toute légalité ?
Se réfugier derrière ce qui est légal pour défendre ce qui n’est pas moral est une stratégie politique qui ne tiendra pas longtemps. Comme pour le secret bancaire, le moment est venu d’ouvrir les yeux sur les « Panama » et autres "Paradise papers" verts.
ANESTHÉSIE DES CITOYENS
Cette loi « scélérate » est un bel exemple d’anesthésie des citoyens par des promesses mirifiques pour mieux les piller. Les initiateurs de cette loi inique peuvent ainsi brandir un laisser-passer qui a été validé par les représentants du peuple. Ils ont avec eux le droit et, dans le respect de la démocratie, ils vont coloniser les espaces libres avec d’immenses éoliennes et se servir dans le portefeuille des Français.
Pour « sauver la planète » et au nom de « l’avenir de nos enfants », le monde politico-médiatique n’est-il pas majoritairement le défenseur de ce système légal mais immoral ?
Une autre loi permettant de faciliter et d’accélérer les procédures pour avancer plus vite dans le développement des énergies renouvelables est en préparation dans le cadre plus général des lois de simplifications administratives. Des affairistes « verts » y travaillent activement. Et sans la vigilance de nos élus, ils arriveront à créer le « choc de simplification » promis.
Les Français auront alors un vrai choc… financier et émotionnel !
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📜 Articles de Michel GAY : https://ventsetterritoires.blogspot.fr/2016/12/les-articles-de-michel-gay.html
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Lire : Plus d’emplois ?
Dernier avantage parfois évoqué dans cette histoire : développer l’emploi. Malheureusement, le bilan net de l’affaire est l’exact inverse de ce qu’il nous faudrait : le développement de l’éolien et du solaire en détruit !
La raison est toute simple : pour produire un MWh de nucléaire (un MWh = 1000 kWh), il faut importer environ 2 euros d’uranium. Avec du solaire ou de l’éolien, il faut importer environ 20 à 30 euros de composants par MWh (l’amortissement dans la durée des composants importés – le module pour le solaire, la nacelle pour l’éolien – coute environ 20 à 30 euros par MWh produit par ces moyens). En passant du nucléaire à l’éolien ou au solaire, on augmente donc les importations à consommation constante, et ce faisant on diminue le PIB, et donc, toutes choses égales par ailleurs, l’emploi.
C’est un peu comme à l’époque de l’essor de la grande distribution, où ses promoteurs faisaient remarquer que dans leurs magasins on créait de l’emploi : dans les hypers, c’était certain. En bilan net dans la distribution, c’était l’exact inverse !
16/11/17 : Siemens prépare ses employés à des milliers de suppressions de postes
Objectif rentabilité: l'industriel allemand Siemens, déjà largement bénéficiaire, doit détailler jeudi à ses employés un vaste plan de restructuration qui menace des milliers d'emplois dans le secteur énergétique, en pleine transition.
La branche énergie du conglomérat, qui produit aussi bien des turbines à gaz, des éoliennes que des locomotives, avait déjà été réduite lors d'un vaste plan de restructuration de Siemens en 2013.
Mais Joe Kaeser, à la tête d'un groupe qu'il a transformé à marche forcée depuis quatre ans pour redresser ses marges, a annoncé jeudi dernier de nouvelles "coupes douloureuses".
"Nous devons nous attaquer aux difficultés structurelles de certaines activités", avait-il glissé la semaine dernière sans précisions, préférant détailler l'année "record" de Siemens: un bénéfice net annuel de 6,2 milliards d'euros lors de son exercice décalé 2016-17, en hausse de 11% sur un an, et 83 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Après des semaines de rumeurs au sein du groupe munichois, Joe Kaeser tient ce jeudi un comité d'entreprise pour exposer à ses salariés les détails de son plan, assurant faire tout son possible pour "atténuer ce coup" avec, par exemple, des requalifications et réaffectations de salariés plutôt que des licenciements secs.
- La principale usine menacée -
Le géant allemand a déjà annoncé début novembre la suppression de 6.000 emplois au sein de sa coentreprise leader mondial de l'énergie éolienne, Siemens-Gamesa, en raison d'une baisse des ventes. Selon le journal Manager Magazin, Siemens envisage désormais la fermeture de 11 de ses 23 sites mondiaux de production électrique, qui emploient au total 30.000 personnes, dont 12.000 en Allemagne.
Objectif rentabilité: l'industriel allemand Siemens, déjà largement bénéficiaire, doit détailler jeudi à ses employés un vaste plan de restructuration qui menace des milliers d'emplois dans le secteur énergétique, en pleine transition.
La branche énergie du conglomérat, qui produit aussi bien des turbines à gaz, des éoliennes que des locomotives, avait déjà été réduite lors d'un vaste plan de restructuration de Siemens en 2013.
Mais Joe Kaeser, à la tête d'un groupe qu'il a transformé à marche forcée depuis quatre ans pour redresser ses marges, a annoncé jeudi dernier de nouvelles "coupes douloureuses".
"Nous devons nous attaquer aux difficultés structurelles de certaines activités", avait-il glissé la semaine dernière sans précisions, préférant détailler l'année "record" de Siemens: un bénéfice net annuel de 6,2 milliards d'euros lors de son exercice décalé 2016-17, en hausse de 11% sur un an, et 83 milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Après des semaines de rumeurs au sein du groupe munichois, Joe Kaeser tient ce jeudi un comité d'entreprise pour exposer à ses salariés les détails de son plan, assurant faire tout son possible pour "atténuer ce coup" avec, par exemple, des requalifications et réaffectations de salariés plutôt que des licenciements secs.
- La principale usine menacée -
Le géant allemand a déjà annoncé début novembre la suppression de 6.000 emplois au sein de sa coentreprise leader mondial de l'énergie éolienne, Siemens-Gamesa, en raison d'une baisse des ventes. Selon le journal Manager Magazin, Siemens envisage désormais la fermeture de 11 de ses 23 sites mondiaux de production électrique, qui emploient au total 30.000 personnes, dont 12.000 en Allemagne.
La direction du personnel de Siemens envisage une coupe "à quatre chiffres", principalement en Allemagne, selon le plus grand syndicat allemand de l'industrie, IG Metall.
Sur la liste des sites menacés se trouverait la principale usine du groupe, la célèbre "Dynamowerk" de Berlin, d'où est partie l'aventure Siemens au début XXe siècle, une immense bâtisse de briques rouges où travaillent aujourd'hui 11.000 salariés.
D'autres usines sont sur la sellette, principalement dans l'est du pays, une zone déjà sinistrée économiquement et un terreau électoral de choix pour l'extrême droite allemande.
La ministre allemande de l'Économie, la sociale-démocrate sur le départ Brigitte Zypries, a écrit au patron de Siemens pour le mettre en garde, relate le journal Bild.
"Cela peut nourrir le mécontentement et les doutes qui favorisent les développements politiques auxquels on a assisté aux dernières législatives", dit-elle en référence au score historique du parti d'extrême droite AfD (Alternative pour l'Allemagne), qui a fait son entrée au parlement allemand en octobre.
- 'Résistance créative' -
IG Metall a jugé plus généralement "irresponsable" de mettre à la porte des milliers d'employés alors que le groupe affiche des résultats positifs et s'était engagé au nom de la célèbre "Mitbestimmung" allemande - le principe de cogestion direction/salariés - à consulter les employés sur tout futur plan de licenciement.
"Siemens doit se préparer à un combat difficile", a averti le syndicat, qui annonce la tenue de manifestations d'ampleur devant les sites menacés et des "moyens de résistance créatifs", citant par exemple "le refus (d'effectuer) des heures supplémentaires".
Sur la liste des sites menacés se trouverait la principale usine du groupe, la célèbre "Dynamowerk" de Berlin, d'où est partie l'aventure Siemens au début XXe siècle, une immense bâtisse de briques rouges où travaillent aujourd'hui 11.000 salariés.
D'autres usines sont sur la sellette, principalement dans l'est du pays, une zone déjà sinistrée économiquement et un terreau électoral de choix pour l'extrême droite allemande.
La ministre allemande de l'Économie, la sociale-démocrate sur le départ Brigitte Zypries, a écrit au patron de Siemens pour le mettre en garde, relate le journal Bild.
"Cela peut nourrir le mécontentement et les doutes qui favorisent les développements politiques auxquels on a assisté aux dernières législatives", dit-elle en référence au score historique du parti d'extrême droite AfD (Alternative pour l'Allemagne), qui a fait son entrée au parlement allemand en octobre.
- 'Résistance créative' -
IG Metall a jugé plus généralement "irresponsable" de mettre à la porte des milliers d'employés alors que le groupe affiche des résultats positifs et s'était engagé au nom de la célèbre "Mitbestimmung" allemande - le principe de cogestion direction/salariés - à consulter les employés sur tout futur plan de licenciement.
"Siemens doit se préparer à un combat difficile", a averti le syndicat, qui annonce la tenue de manifestations d'ampleur devant les sites menacés et des "moyens de résistance créatifs", citant par exemple "le refus (d'effectuer) des heures supplémentaires".
Pour accompagner la transition énergétique allemande du nucléaire vers les énergies renouvelables, le groupe aux 351.000 salariés avait déjà sacrifié 15.000 postes en 2013, dont un tiers en Allemagne.
Siemens avait entrepris de recentrer ses activités, cédant l'électroménager et les réseaux télécoms, puis abandonnant le nucléaire et l'énergie solaire. Le groupe avait misé sur l'éolien, qui a connu des débuts confus.
"Siemens est quand même censé pouvoir supporter certaines difficultés temporaires en attendant des solutions plus durables", estime IG Metall.
Une capacité d'amortissement que n'a pas son principal concurrent en difficulté, l'Américain General Electric, qui a annoncé lundi un vaste plan de restructuration pour se recentrer sur trois activités (aéronautique, santé et énergie) et s'accompagnant de milliers de suppressions d'emplois à travers le monde.
Siemens avait entrepris de recentrer ses activités, cédant l'électroménager et les réseaux télécoms, puis abandonnant le nucléaire et l'énergie solaire. Le groupe avait misé sur l'éolien, qui a connu des débuts confus.
"Siemens est quand même censé pouvoir supporter certaines difficultés temporaires en attendant des solutions plus durables", estime IG Metall.
Une capacité d'amortissement que n'a pas son principal concurrent en difficulté, l'Américain General Electric, qui a annoncé lundi un vaste plan de restructuration pour se recentrer sur trois activités (aéronautique, santé et énergie) et s'accompagnant de milliers de suppressions d'emplois à travers le monde.