http://blog.francetvinfo.fr/oeil-20h/2017/11/08/larmee-ennemie-numero-1-des-eoliennes.html
Les éoliennes : voilà un marché qui, en France, devrait avoir le vent en poupe. En effet, la loi impose qu’en 2030, l’éolien produise six fois plus d’électricité qu’aujourd’hui. Pourtant, la filière se heurte à un ennemi inattendu, qui lui met des bâtons dans les pales : l’armée. Pourquoi les éoliennes perturbent-elles les militaires ? L’Œil du 20h vous explique tout.
Les éoliennes : voilà un marché qui, en France, devrait avoir le vent en poupe. En effet, la loi impose qu’en 2030, l’éolien produise six fois plus d’électricité qu’aujourd’hui. Pourtant, la filière se heurte à un ennemi inattendu, qui lui met des bâtons dans les pales : l’armée. Pourquoi les éoliennes perturbent-elles les militaires ? L’Œil du 20h vous explique tout.
La commune la plus écologique de France, c’est peut-être Escource, dans les Landes. Ici, il y a des panneaux solaires partout : sur les réverbères, les salles de fête et même… les toilettes publiques. Mais Escource en veut plus. En 2011, la mairie envisage de construire un parc de 9 éoliennes. Il devait s’implanter à proximité de la commune et aurait fourni l’électricité à 15 000 habitants. Tout était prêt : les riverains étaient d’accord, les financements trouvés.
Mais au dernier moment, le vent tourne. Le ministère de la Défense met son veto. “L’armée utilise le ciel aux alentours pour ses entraînements à basse altitude, explique Kévin Zimmermann, qui a coordonné le projet. Or, pour capter du vent à Escource, il faut monter les éoliennes très haut. Et du coup on était obligé de les monter un tout petit peu trop haut par rapport au palier de sécurité de l’armée.”
Bref, les éoliennes prévues étaient trop hautes selon l’armée, et auraient pu gêner les hélicoptères pendant leurs entraînements.
Un projet de décret fatal aux éoliennes ?
Pas de chance pour les éoliennes : elles perturbent aussi les radars militaires ! Pendant quelques secondes, pour des raisons techniques, les avions disparaissent des écrans lorsqu’ils volent près des éoliennes.
Aujourd’hui, il est presque impossible d’implanter une éolienne à moins de 30 km d’un radar militaire, c’est la règle. Conséquence : plus de 50% du territoire est aujourd’hui inconstructible aux éoliennes.
Demain, un projet de décret que nous nous sommes procurés pourrait aggraver les choses pour la filière : l’armée voudrait étendre la zone d’interdiction de 30 à 70 km autour d’un radar. Une catastrophe pour les professionnels du secteur. « Il y a presque 90% du territoire qui serait couvert par les contraintes militaires, s’indigne Jean-Yves Grandidier, président de Valorem, un constructeur d’éoliennes. Au-delà de 2020, on ne pourra plus construire d’éoliennes terrestres en France. L’armée a le droit de vie ou de mort sur nos projets !”
Selon les syndicats de l’éolien, le ministère de la Défense a bloqué la création d’environ 3 500 éoliennes en quatre ans. La direction de la circulation aérienne militaire (Dircam) assure au contraire accorder beaucoup d’autorisations. Même si son directeur, le général Pierre Reutter, veut rappeler sa priorité : l’armée. « Nous avons un engagement en opérations extérieures qui est particulièrement fort, avec un engagement des équipages de chasse, de transport, d’hélicoptère, énorme, souligne-t-il. Il faut bien qu’on s’entraîne. Et il faut bien aussi assurer la surveillance, la protection du territoire. »
Conscient du problème, le gouvernement vient d’installer un groupe de travail pour trouver des solutions, comme construire des éoliennes… mais très loin, en pleine mer !
Ce qui coûterait beaucoup plus cher…
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http://www.defense.gouv.fr/air/dossiers/la-semaine-du-developpement-durable |
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https://drive.google.com/file/d/1ytrjwg28tgJcpJPGZynY84M5Vsdo8-hg/view?usp=sharing
📃 Articles de presse :
10/11/17 : Énergies renouvelables. Les éoliennes dans le collimateur du ministère de la Défense ?
Les éoliennes, il n’y a pas que les riverains ou les associations qui défendent les paysages qui en ont marre. L’armée aussi. Elle trouve que la France est « saturée » d’éoliennes et que celles-ci perturbent grandement le fonctionnement des radars. Un projet de décret, censé à l’origine assouplir l’installation d’éoliennes et qui a intégré les préoccupations de l’armée, inquiète la filière.
Aujourd’hui, la moitié des projets éoliens français (53% soit 253) font l’objet de recours en justice. Et les contraintes d’implantation sont nombreuses : « habitations, monuments, centrales nucléaires, zones Natura 2000, aéroports, radars météorologiques… » mais surtout « secteurs d’entraînement à très basse altitude de la défense, réseau très basse altitude de défense, zones de vols tactiques pour hélicoptères de combat, zones interdites, zones dangereuses ». Pour Jean-Yes Grandidier, patron de Valorem et cofondateur du syndicat professionnel France énergie éolienne (FEE), 6500 MW de projets éoliens sont gelés par le ministère de la Défense.
Dans un livre paru le 19 octobre (Le Vent nous portera, Gallimard) écrit avec le journaliste Gilles Luneau, il explique qu’à cause des contraintes imposées par les militaires et les centrales nucléaires, de plus en plus de portions de territoire sont interdites aux éoliennes. En France, 12.3% du territoire étaient grevés par ces contraintes en 2013, 50.25% en 2016 et d’ici 2019, cela pourrait être 86% du territoire.
Un décret vise en effet à étendre la zone tampon interdite aux éoliennes de 30 km autour d’un radar militaire à 70 km. « Les éoliennes sont dans le collimateur de l’armée car elles renvoient un signal qui, pour résumer, peut faire prendre à un radar des éoliennes pour des avions ou lui empêcher de détecter un avion qui passerait derrière un champ d’éoliennes », explique Le Monde. Pour le général Pierre Reutter, patron de la Dircam (direction de la circulation aérienne militaire), l’autorité qui rend les avis de l’armée sur les projets éoliens, « les éoliennes peuvent constituer un obstacle à la réalisation de nos missions en réduisant notre capacité de détection des menaces voire en les annihilant ».
Pour mieux connaître les impacts des éoliennes sur les radars, les modéliser et pouvoir les contrecarrer,« la direction générale des armées a chargé l’Office national d’études et de recherches aérospatiales de développer un logiciel de simulation dénommé Dempere – pour démonstrateur de perturbations des éoliennes sur les radars électromagnétiques. La première version, en cours d’élaboration, a pris du retard et la deuxième phase d’expérimentation ne devrait pas débuter avant le premier semestre 2018 ».
Le ministère de la Défense répondait au sujet de DEMPERE à un sénateur le 15 septembre 2016 : « Pour améliorer la précision de ses estimations, le ministère de la Défense a lancé le développement d’un outil spécifique de modélisation dénommé « DEMPERE » (DEMonstrateur de Perturbations des Éoliennes sur les Radars Électromagnétiques) afin notamment de mieux mesurer la contrainte exercée par l’implantation d’éoliennes sur la performance des radars de la défense. Cet outil doit faire l’objet d’expérimentations qui permettront d’affiner les données de simulation. C’est au terme de ces essais que le projet de décret sera finalisé en vue de définir les critères d’espacement, d’alignement et de neutralité hertzienne des aérogénérateurs vis-à-vis des installations de défense (radars, postes d’observations et zones sensibles). »
La réponse précise aussi les besoins des armées : « les armées nécessitent pour l’entraînement des avions de chasse et des hélicoptères en vol tactique de larges tracés libres sur le territoire national, présentant une faible densité de population, afin de préserver la sécurité des centres urbains. Cet entraînement est indispensable à la préparation des forces aériennes stratégiques et conventionnelles, appelées à être déployées en opérations extérieures. Ces tracés ne sont compatibles qu’avec des aérogénérateurs dont la hauteur varie entre 90 et 150 mètres au plus. Il appartient aux projeteurs de respecter ces plafonds dans ces secteurs » tout en ouvrant la voie à une réduction de ces secteurs. En 2014, une étude a amené à « de 18 % le réseau très basse altitude des avions de chasse et de 11 % les secteurs d’entraînement au vol tactique des hélicoptères ».
Le problème, c’est que tant que le logiciel n’est pas au point, l’armée se barricade derrière le principe de protection et « a prévenu qu’elle émettrait désormais des avis défavorables aux nouveaux projets ». Jusque là, l’armée accueillait plutôt favorablement le développement de l’éolien terrestre, comme il est précisé dans la réponse du ministère de la Défense au Sénat : « depuis 2011, [le ministère] a ainsi donné un avis favorable à près de 88 % des demandes de permis de construire de parcs éoliens qui lui ont été présentées, et a autorisé la réalisation de plus de 26 700 MW éoliens ». Comme les avis de la Défense sont nettement plus écoutés que ceux des opposants locaux ou des collectivités territoriales – et pour cause – ce sont souvent des arrêtés de mort pour les projets éoliens concernés.
Secrétaire d’État à la transition énergétique et solidaire, Sébastien Lecornu a installé ce 19 octobre un groupe de travail pour simplifier les règles de l’éolien terrestre et tenter de concilier les intérêts de la Défense et des industriels éoliens. « L’armée étudie chaque dossier en prenant en compte les perturbations que génèrent les éoliennes sur les radars qui protègent notre territoire et les obstacles que ces dernières peuvent représenter dans ses zones d’entraînements », explique-t-il au Monde. Les intérêts de l’armée ne seront pas sacrifiés, mais il milite pour que les vastes terrains de la Grande Muette servent à des « logiques de compensation », notamment pour y installer des panneaux solaires.
Aujourd’hui, la moitié des projets éoliens français (53% soit 253) font l’objet de recours en justice. Et les contraintes d’implantation sont nombreuses : « habitations, monuments, centrales nucléaires, zones Natura 2000, aéroports, radars météorologiques… » mais surtout « secteurs d’entraînement à très basse altitude de la défense, réseau très basse altitude de défense, zones de vols tactiques pour hélicoptères de combat, zones interdites, zones dangereuses ». Pour Jean-Yes Grandidier, patron de Valorem et cofondateur du syndicat professionnel France énergie éolienne (FEE), 6500 MW de projets éoliens sont gelés par le ministère de la Défense.
Dans un livre paru le 19 octobre (Le Vent nous portera, Gallimard) écrit avec le journaliste Gilles Luneau, il explique qu’à cause des contraintes imposées par les militaires et les centrales nucléaires, de plus en plus de portions de territoire sont interdites aux éoliennes. En France, 12.3% du territoire étaient grevés par ces contraintes en 2013, 50.25% en 2016 et d’ici 2019, cela pourrait être 86% du territoire.
Un décret vise en effet à étendre la zone tampon interdite aux éoliennes de 30 km autour d’un radar militaire à 70 km. « Les éoliennes sont dans le collimateur de l’armée car elles renvoient un signal qui, pour résumer, peut faire prendre à un radar des éoliennes pour des avions ou lui empêcher de détecter un avion qui passerait derrière un champ d’éoliennes », explique Le Monde. Pour le général Pierre Reutter, patron de la Dircam (direction de la circulation aérienne militaire), l’autorité qui rend les avis de l’armée sur les projets éoliens, « les éoliennes peuvent constituer un obstacle à la réalisation de nos missions en réduisant notre capacité de détection des menaces voire en les annihilant ».
Pour mieux connaître les impacts des éoliennes sur les radars, les modéliser et pouvoir les contrecarrer,« la direction générale des armées a chargé l’Office national d’études et de recherches aérospatiales de développer un logiciel de simulation dénommé Dempere – pour démonstrateur de perturbations des éoliennes sur les radars électromagnétiques. La première version, en cours d’élaboration, a pris du retard et la deuxième phase d’expérimentation ne devrait pas débuter avant le premier semestre 2018 ».
Le ministère de la Défense répondait au sujet de DEMPERE à un sénateur le 15 septembre 2016 : « Pour améliorer la précision de ses estimations, le ministère de la Défense a lancé le développement d’un outil spécifique de modélisation dénommé « DEMPERE » (DEMonstrateur de Perturbations des Éoliennes sur les Radars Électromagnétiques) afin notamment de mieux mesurer la contrainte exercée par l’implantation d’éoliennes sur la performance des radars de la défense. Cet outil doit faire l’objet d’expérimentations qui permettront d’affiner les données de simulation. C’est au terme de ces essais que le projet de décret sera finalisé en vue de définir les critères d’espacement, d’alignement et de neutralité hertzienne des aérogénérateurs vis-à-vis des installations de défense (radars, postes d’observations et zones sensibles). »
La réponse précise aussi les besoins des armées : « les armées nécessitent pour l’entraînement des avions de chasse et des hélicoptères en vol tactique de larges tracés libres sur le territoire national, présentant une faible densité de population, afin de préserver la sécurité des centres urbains. Cet entraînement est indispensable à la préparation des forces aériennes stratégiques et conventionnelles, appelées à être déployées en opérations extérieures. Ces tracés ne sont compatibles qu’avec des aérogénérateurs dont la hauteur varie entre 90 et 150 mètres au plus. Il appartient aux projeteurs de respecter ces plafonds dans ces secteurs » tout en ouvrant la voie à une réduction de ces secteurs. En 2014, une étude a amené à « de 18 % le réseau très basse altitude des avions de chasse et de 11 % les secteurs d’entraînement au vol tactique des hélicoptères ».
Le problème, c’est que tant que le logiciel n’est pas au point, l’armée se barricade derrière le principe de protection et « a prévenu qu’elle émettrait désormais des avis défavorables aux nouveaux projets ». Jusque là, l’armée accueillait plutôt favorablement le développement de l’éolien terrestre, comme il est précisé dans la réponse du ministère de la Défense au Sénat : « depuis 2011, [le ministère] a ainsi donné un avis favorable à près de 88 % des demandes de permis de construire de parcs éoliens qui lui ont été présentées, et a autorisé la réalisation de plus de 26 700 MW éoliens ». Comme les avis de la Défense sont nettement plus écoutés que ceux des opposants locaux ou des collectivités territoriales – et pour cause – ce sont souvent des arrêtés de mort pour les projets éoliens concernés.
Secrétaire d’État à la transition énergétique et solidaire, Sébastien Lecornu a installé ce 19 octobre un groupe de travail pour simplifier les règles de l’éolien terrestre et tenter de concilier les intérêts de la Défense et des industriels éoliens. « L’armée étudie chaque dossier en prenant en compte les perturbations que génèrent les éoliennes sur les radars qui protègent notre territoire et les obstacles que ces dernières peuvent représenter dans ses zones d’entraînements », explique-t-il au Monde. Les intérêts de l’armée ne seront pas sacrifiés, mais il milite pour que les vastes terrains de la Grande Muette servent à des « logiques de compensation », notamment pour y installer des panneaux solaires.
09/11/2017 : L'armée fait annuler un projet de parc éolien en Haute-Loire pour la sécurité de ses avions
Pour pouvoir assurer la sécurité de ses entraînements aériens, l'armée a obtenu l'annulation des permis de construire du projet de parc éolien de Bas-en-Basset et Valprivas (43). La décision vient d'être confirmée par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand.
Depuis des années, les contestations pleuvent sur les projets d'implantations de parcs éoliens. La plupart du temps, ce sont des associations de riverains qui tentent de faire annuler la construction, mais depuis quelques temps, un nouvel acteur met à terre plusieurs projets : l'armée. En Haute-Loire, le projet d'implantation de six éoliennes de Bas-en-Basset et Valprivas (43) vient d'en faire les frais.
En juillet 2015, la préfecture avait rejeté les demandes de permis de construire déposés par une filiale d'EDF. Pour justifier sa décision, le préfet avait suivi un avis défavorable émis par le ministère de la Défense, celui-ci estimant que le projet d'implantation se trouvait dans un SETBA (Secteur d'entraînement à très basse altitude de l'armée de l'air). Les SETBA sont des espaces dans lesquels les avions militaires peuvent évoluer à grande vitesse en dessous de 500 pieds (soit environ 150 mètres). Pour l'armée, l'implantation d'éoliennes de 170 mètres de haut pouvait constituer un obstacle à la navigation de ses aéronefs.
Face à ce refus, les porteurs du projet éolien avaient déposé un recours devant le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand, mais celui-ci a confirmé la décision de la préfecture le 17 octobre dernier, mettant un coup d'arrêt au projet.
Pour Guy Deloux, président de l'association 3PVB qui se bat contre l'implantation de ces éoliennes, "C'est plutôt une bonne nouvelle, mais il faut rester vigilant car on ne sait pas si EDF va faire appel."Contactée, la société "EDF Energies Nouvelles" ne nous a pas indiqué ses intentions à l'heure de la publication de cet article.
Les défenseurs de l'éolien, eux, s'inquiètent pour les projets à venir en Auvergne. Les SETBA couvrent en effet une bonne partie du territoire : à lui seul, le SETBA "Ardèche" concerne presque tout le département de la Haute-Loire, une partie du Cantal et du Puy-de-Dôme.
En juillet 2015, la préfecture avait rejeté les demandes de permis de construire déposés par une filiale d'EDF. Pour justifier sa décision, le préfet avait suivi un avis défavorable émis par le ministère de la Défense, celui-ci estimant que le projet d'implantation se trouvait dans un SETBA (Secteur d'entraînement à très basse altitude de l'armée de l'air). Les SETBA sont des espaces dans lesquels les avions militaires peuvent évoluer à grande vitesse en dessous de 500 pieds (soit environ 150 mètres). Pour l'armée, l'implantation d'éoliennes de 170 mètres de haut pouvait constituer un obstacle à la navigation de ses aéronefs.
Face à ce refus, les porteurs du projet éolien avaient déposé un recours devant le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand, mais celui-ci a confirmé la décision de la préfecture le 17 octobre dernier, mettant un coup d'arrêt au projet.
Pour Guy Deloux, président de l'association 3PVB qui se bat contre l'implantation de ces éoliennes, "C'est plutôt une bonne nouvelle, mais il faut rester vigilant car on ne sait pas si EDF va faire appel."Contactée, la société "EDF Energies Nouvelles" ne nous a pas indiqué ses intentions à l'heure de la publication de cet article.
Les défenseurs de l'éolien, eux, s'inquiètent pour les projets à venir en Auvergne. Les SETBA couvrent en effet une bonne partie du territoire : à lui seul, le SETBA "Ardèche" concerne presque tout le département de la Haute-Loire, une partie du Cantal et du Puy-de-Dôme.
08/11/2017 : HAUTE-LOIRE - Projet éolien à Bas-en-Basset : l’armée obtient gain de cause 😊😊
Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a rendu son jugement dans le conflit qui oppose l’armée à EDF. Le projet d’éoliennes à Bas-en-Basset est retoqué.
La société EDF a été déboutée de sa demande d’implantation de six éoliennes dans le secteur de Bas-en-Basset. L’affaire avait été examinée par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand le 17 octobre dernier. À l’origine du litige, la demande d’implantation d’éoliennes de 170 mètres de haut formulée par EDF auprès de la préfecture de la Haute-Loire, en décembre 2014. Une demande déjà refusée le 23 août 2015 par le ministère de la Défense.
Dans son avis, le ministre de l’époque précisait que « le secteur d’entraînement à très basse altitude (SETBA) est une zone d’entraînement militaire dédiée à l’armée de l’air avec des vols allant jusqu’à une hauteur de 150 mètres », par conséquent l’implantation de telles éoliennes nuirait à l’entraînement des pilotes. Ce qui a été retenu dans les conclusions finales.
De son côté, EDF avait décidé de contre-attaquer prétextant un « flou juridique » autour de cette interdiction. « Nous maintenons qu’il existe une erreur de droit dans ce dossier », avait soutenu Me Paul Elfassi, avocat d’EDF, qui n’a pas été entendu.
Cette décision devrait rassurer également une partie des habitants du secteur en croisade contre les éoliennes et leurs nuisances supposées.
http://www.leprogres.fr/haute-loire-43-edition-puy-en-velay/2017/11/08/projet-eolien-a-bas-en-basset-l-armee-obtient-gain-de-cause
25/10/2017 : Meurthe-et-Moselle - TOULOIS - Près de la base de Nancy-Ochey, les éoliennes tenues à distance
La présence de la base aérienne de Nancy-Ochey dans le Toulois empêche tout projet d’installations d’éoliennes sur un périmètre donné.
Des éoliennes sur le territoire de Royaumeix ? Tel fut le projet évoqué, jusqu’à cet été encore, dans le petit village du Toulois. Jusqu’à ce que le maire Patrick Flabat annonce finalement, en conseil municipal début octobre, l’abandon de cette éventualité. Motif invoqué : une « servitude aérienne ».
Une notion que le premier édile a découverte, à l’instar de quelques uns de ses voisins, alors que la société VSB Énergies Nouvelles l’avait approché pour envisager, sur le territoire communal, l’implantation d’éoliennes. « Cette entreprise nous a contactés pour nous proposer ce projet éolien », confirme Patrick Flabat, « nous étions intéressés mais finalement VSB est revenue vers nous pour nous dire qu’il fallait tout arrêter : après renseignements auprès de la préfecture, le village était en zone de servitude aérienne. »
À savoir, trop proche de la base aérienne 133, qui héberge les Mirage 2000D… et des radars militaires. Une des contraintes à prendre en compte par les sociétés d’éoliennes. « Nous disposons de données qui nous sont fournies par l’Armée et qui nous permettent de connaître un certain nombre de contraintes techniques, administratives et environnementales », résume Adrian Ward-Cherrier, du site rémois de VSB.
Prospectant -avec l’entreprise ADE d’Essey-lès-Nancy, pour notre région- grâce à des logiciels de cartographie pour trouver des terrains (municipaux ou privés) potentiellement intéressants, VSB croise ensuite les données dont elle dispose, avant de contacter les propriétaires fonciers pour leur proposer ses aéromoteurs.
Radars perturbés
« Une fois que le projet est lancé, et que nous sommes allés sur le terrain, nous envoyons une ‘’demande de consultation’’ aux services de l’État (la préfecture, N.D.L.R.), dont la base de données est plus précise. Cette consultation peut prendre plusieurs mois, voire un an, avant que l’on ait la réponse. » Une réponse négative donc, dans le Toulois.
Les éoliennes présentent en effet l’inconvénient de perturber les radars militaires, ceux de Météo France, ou encore les faisceaux de communication (hertzien par exemple).
Si cette servitude concerne donc la BA133 sise à Ochey, elle est valable pour tous les aérodromes, (civils et militaires), et génère deux périmètres distincts. « Jusqu’à 20 km autour d’un radar militaire, on ne peut rien implanter », poursuit Adrian Ward-Cherrier, « et entre 20 et 30 km, l’implantation d’éolienne est possible sous conditions, en implantant la machine selon un axe précis. »
Un récent projet de loi prévoit d’ailleurs d’étendre à 50 km ce périmètre interdisant toute éolienne. Ce qui ne manque pas d’inquiéter les professionnels du secteur, à l’heure où l’on prône les énergies vertes.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-toul/2017/10/25/les-eoliennes-tenues-a-distance
24/10/2017 : Yonne : Pourquoi il n'y aura pas d'éoliennes à Joigny
... Frédérique Colas, adjointe au maire de Joigny, vice-présidente du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté en charge de la transition énergétique et de l'environnement, explique pourquoi il n'y aura pas de projet éolien à Joigny, la ville étant partie intégrante et protégée d'un couloir aérien....
👀Voir sur ce blog : https://ventsetterritoires.blogspot.fr/2017/02/aviation-radars-et-eoliennes.html (article du 03/02/2017)Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a rendu son jugement dans le conflit qui oppose l’armée à EDF. Le projet d’éoliennes à Bas-en-Basset est retoqué.
La société EDF a été déboutée de sa demande d’implantation de six éoliennes dans le secteur de Bas-en-Basset. L’affaire avait été examinée par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand le 17 octobre dernier. À l’origine du litige, la demande d’implantation d’éoliennes de 170 mètres de haut formulée par EDF auprès de la préfecture de la Haute-Loire, en décembre 2014. Une demande déjà refusée le 23 août 2015 par le ministère de la Défense.
Dans son avis, le ministre de l’époque précisait que « le secteur d’entraînement à très basse altitude (SETBA) est une zone d’entraînement militaire dédiée à l’armée de l’air avec des vols allant jusqu’à une hauteur de 150 mètres », par conséquent l’implantation de telles éoliennes nuirait à l’entraînement des pilotes. Ce qui a été retenu dans les conclusions finales.
De son côté, EDF avait décidé de contre-attaquer prétextant un « flou juridique » autour de cette interdiction. « Nous maintenons qu’il existe une erreur de droit dans ce dossier », avait soutenu Me Paul Elfassi, avocat d’EDF, qui n’a pas été entendu.
Cette décision devrait rassurer également une partie des habitants du secteur en croisade contre les éoliennes et leurs nuisances supposées.
http://www.leprogres.fr/haute-loire-43-edition-puy-en-velay/2017/11/08/projet-eolien-a-bas-en-basset-l-armee-obtient-gain-de-cause
02/11/2017 : Radars militaires et éoliennes : peu de visibilité d’ici début 2019
Prévue par le groupe de travail éolien mis en place par le ministère de la Transition écologique et solidaire, la commission technique restreinte dédiée aux contraintes militaires va s’atteler à un sujet stratégique. Celui de la distance minimale entre les radars de l’armée et les éoliennes. Une question évoquée dans le récent ouvrage* de Jean-Yves Grandidier, président de Valorem.
Pour l’instant, la distance est de 30 km. Elle a été fixée par une simple circulaire de 2010 et n’exclut pas systématiquement les projets, à condition que des précautions soient prises. Mais les choses pourraient changer. « Suite à la Loi de transition énergétique, et à ses ambitions, France Energie Eolienne (FEE) a souhaité clarifier la situation. Nous avons besoin du décret qui fixe les contraintes autour des installations radars, qu’elles soient militaires ou civiles », explique Pierre Muller, président de la commission « chantiers techniques » de FEE. Prévu par l’article 141 de la LTE, un décret doit en effet spécifier les conditions d’implantation des éoliennes aux abords des installations militaires, de l’aviation civile et de Météo France. Plus de deux ans après la publication de la loi, il n’est toujours pas publié. Et ne devrait pas l’être de sitôt.
L’Hexagone en rouge
Le problème est assez simple : pour tirer vers le bas le prix de revient de l’éolien, les développeurs français ont besoin de machines de plus en plus hautes et puissantes. Ce que leur proposent les fabricants de turbines. Mais ces nouvelles machines, qui peuvent tangenter les 200 mètres pales comprises, sont bien sûr visibles de plus loin. Selon une note rédigée le mois dernier par FEE, « dans l’attente de la parution du décret, la Défense rend des avis selon les règles de la circulaire du 27 juillet 2010 pour les projets dont la taille des éoliennes est inférieure à 150 mètres. La Dircam (Direction de la circulation aérienne militaire) a récemment annoncé qu’elle se réservait le droit de durcir les règles d’instruction actuelles pour les éoliennes de 180 à 200 m de hauteur ».De fait, le projet...
https://www.greenunivers.com/2017/11/radars-militaires-eoliennes-de-visibilite-dici-debut-2019-170625/Pour l’instant, la distance est de 30 km. Elle a été fixée par une simple circulaire de 2010 et n’exclut pas systématiquement les projets, à condition que des précautions soient prises. Mais les choses pourraient changer. « Suite à la Loi de transition énergétique, et à ses ambitions, France Energie Eolienne (FEE) a souhaité clarifier la situation. Nous avons besoin du décret qui fixe les contraintes autour des installations radars, qu’elles soient militaires ou civiles », explique Pierre Muller, président de la commission « chantiers techniques » de FEE. Prévu par l’article 141 de la LTE, un décret doit en effet spécifier les conditions d’implantation des éoliennes aux abords des installations militaires, de l’aviation civile et de Météo France. Plus de deux ans après la publication de la loi, il n’est toujours pas publié. Et ne devrait pas l’être de sitôt.
L’Hexagone en rouge
Le problème est assez simple : pour tirer vers le bas le prix de revient de l’éolien, les développeurs français ont besoin de machines de plus en plus hautes et puissantes. Ce que leur proposent les fabricants de turbines. Mais ces nouvelles machines, qui peuvent tangenter les 200 mètres pales comprises, sont bien sûr visibles de plus loin. Selon une note rédigée le mois dernier par FEE, « dans l’attente de la parution du décret, la Défense rend des avis selon les règles de la circulaire du 27 juillet 2010 pour les projets dont la taille des éoliennes est inférieure à 150 mètres. La Dircam (Direction de la circulation aérienne militaire) a récemment annoncé qu’elle se réservait le droit de durcir les règles d’instruction actuelles pour les éoliennes de 180 à 200 m de hauteur ».De fait, le projet...
La présence de la base aérienne de Nancy-Ochey dans le Toulois empêche tout projet d’installations d’éoliennes sur un périmètre donné.
Des éoliennes sur le territoire de Royaumeix ? Tel fut le projet évoqué, jusqu’à cet été encore, dans le petit village du Toulois. Jusqu’à ce que le maire Patrick Flabat annonce finalement, en conseil municipal début octobre, l’abandon de cette éventualité. Motif invoqué : une « servitude aérienne ».
Une notion que le premier édile a découverte, à l’instar de quelques uns de ses voisins, alors que la société VSB Énergies Nouvelles l’avait approché pour envisager, sur le territoire communal, l’implantation d’éoliennes. « Cette entreprise nous a contactés pour nous proposer ce projet éolien », confirme Patrick Flabat, « nous étions intéressés mais finalement VSB est revenue vers nous pour nous dire qu’il fallait tout arrêter : après renseignements auprès de la préfecture, le village était en zone de servitude aérienne. »
À savoir, trop proche de la base aérienne 133, qui héberge les Mirage 2000D… et des radars militaires. Une des contraintes à prendre en compte par les sociétés d’éoliennes. « Nous disposons de données qui nous sont fournies par l’Armée et qui nous permettent de connaître un certain nombre de contraintes techniques, administratives et environnementales », résume Adrian Ward-Cherrier, du site rémois de VSB.
Prospectant -avec l’entreprise ADE d’Essey-lès-Nancy, pour notre région- grâce à des logiciels de cartographie pour trouver des terrains (municipaux ou privés) potentiellement intéressants, VSB croise ensuite les données dont elle dispose, avant de contacter les propriétaires fonciers pour leur proposer ses aéromoteurs.
Radars perturbés
« Une fois que le projet est lancé, et que nous sommes allés sur le terrain, nous envoyons une ‘’demande de consultation’’ aux services de l’État (la préfecture, N.D.L.R.), dont la base de données est plus précise. Cette consultation peut prendre plusieurs mois, voire un an, avant que l’on ait la réponse. » Une réponse négative donc, dans le Toulois.
Les éoliennes présentent en effet l’inconvénient de perturber les radars militaires, ceux de Météo France, ou encore les faisceaux de communication (hertzien par exemple).
Si cette servitude concerne donc la BA133 sise à Ochey, elle est valable pour tous les aérodromes, (civils et militaires), et génère deux périmètres distincts. « Jusqu’à 20 km autour d’un radar militaire, on ne peut rien implanter », poursuit Adrian Ward-Cherrier, « et entre 20 et 30 km, l’implantation d’éolienne est possible sous conditions, en implantant la machine selon un axe précis. »
Un récent projet de loi prévoit d’ailleurs d’étendre à 50 km ce périmètre interdisant toute éolienne. Ce qui ne manque pas d’inquiéter les professionnels du secteur, à l’heure où l’on prône les énergies vertes.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-toul/2017/10/25/les-eoliennes-tenues-a-distance
24/10/2017 : Yonne : Pourquoi il n'y aura pas d'éoliennes à Joigny