Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

mardi 7 novembre 2017

Le gouvernement abandonne l'objectif de réduire d'ici 2025 la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50%, annonce Nicolas Hulot

http://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-edouard-philippe/le-gouvernement-abandonne-l-objectif-de-reduire-d-ici-2025-la-part-du-nucleaire-dans-la-production-d-electricite-a-50-annonce-nicolas-hulot_2456302.html

07/11/2017

Selon le ministre de la Transition écologique, le calendrier adopté sous le précédent quinquennat entraînerait un dérapage sur les autres objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Nicolas Hulot a annoncé, mardi 7 novembre, qu'il allait revoir l'objectif fixé par le gouvernement de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production française d'électricité d'ici 2025. Selon le ministre de la Transition écologique, qui s'est exprimé à l'issue du Conseil des ministres, le calendrier adopté sous le précédent quinquennat - et maintenu par Emmanuel Macron- entraînerait un dérapage sur les autres objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

"Nous fixerons une nouvelle date"

"Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50%, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques et de la fermetures des centrales à charbon"
, a affirmé Nicolas Hulot.

"Si on voulait s'acharner sur cette date, il faudrait peut-être même rouvrir d'autres centrales thermiques"
, a continué Nicolas Hulot, expliquant qu'il fallait étudier différents scénarios."Tout ça va prendre quelques mois et, en fonction de ça, nous fixerons une nouvelle date", a-t-il conclu.


Ecouter le discours en ligne
http://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-edouard-philippe/le-gouvernement-abandonne-l-objectif-de-reduire-d-ici-2025-la-part-du-nucleaire-dans-la-production-d-electricite-a-50-annonce-nicolas-hulot_2456302.html
RTE propose des scénarios

Nicolas Hulot va dans le sens de RTE. Un peu plus tôt dans la journée, le gestionnaire du réseau affirmait que "l'objectif des 50% de nucléaire dans la production d'électricité en 2025 conduit systématiquement à une augmentation des émissions de CO2 du système électrique français".

RTE a élaboré plusieurs scénarios de réduction du nucléaire dans la production d'électricité. Tous supposent une forte croissance des énergies renouvelables, la fermeture de centrales nucléaires et une stabilité voire une baisse de la consommation électrique.

L'un d'eux prévoit par exemple de passer à 50% de nucléaire en 2030 pour descendre à 46% en 2035. A cette date seraient fermés l'équivalent de 16 réacteurs et le système électrique produirait 12 millions de tonnes de CO2 (contre 22 millions l'an dernier).



Vidéo : 

- http://www.dailymotion.com/video/x687j5z


Autres articles

➽ PART DU NUCLÉAIRE À 50% : NICOLAS HULOT ENTERRE L'OBJECTIF DE 2025
http://www.economiematin.fr/news-part--nucleaire-50-nicolas-hulot-enterre-objectif-2025

Contrairement à l'engagement du gouvernement, la part du nucléaire dans le production d'électricité en France ne tombera pas à 50% d'ici 2025. Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, l'a annoncé ce mardi 7 novembre.
L'engagement, pris par François Hollande en 2012 et assumé par le candidat Macron pendant la campagne présidentielle, ne sera pas tenu. Le gouvernement a pris acte des dernières prévisions du Réseau de transport d'électricité (RTE), indiquant que pour tenir l'objectif des 50% de nucléaire à l'horizon 2025, il faudrait fermer 24 réacteurs nucléaires, retarder la fermeture de centrales à charbon — très polluantes bien sûr — et construire des centrales au gaz supplémentaires.
Nouvelles centrales au gaz
Une perspective qui n'emballe pas Nicolas Hulot. À l'issue du Conseil des ministres, il a ainsi déclaré que si la France voulait être présente au rendez-vous de 2025, « ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques. Et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon et probablement que si l'on voulait s'acharner sur cette date, il faudrait même rouvrir d'autres centrales thermiques ». Dans le cadre du respect des engagements environnementaux du pays suite à la COP21, et alors que la France veut prendre la tête du combat contre le réchauffement de la planète, ce n'est sans doute pas ce qu'il faut faire.
Un calendrier difficile à tenir
Le ministre en convient. « Il sera difficile de tenir ce calendrier de 2025 sauf à relancer la production d'électricité à base d'énergies fossiles », a-t-il aussi déclaré pendant le compte-rendu hebdomadaire de Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement. Nicolas Hulot donne une nouvelle fenêtre pour la baisse à 50% de la part du nucléaire : 2030 ou 2035, a-t-il précisé sur Public Sénat.

➽ Réseau électrique : le nucléaire au cœur des réflexions

RTE a présenté le 7 novembre son « bilan prévisionnel »(1) de l’équilibre offre-demande sur le réseau électrique français. Le gestionnaire de réseau y présente ses prévisions pour l’hiver à venir ainsi que de grands scénarios de transition énergétique à l’horizon 2035.
Un hiver « sous surveillance » malgré des marges de sécurité
Le réseau électrique français sera à nouveau placé « sous surveillance » cet hiver, indique RTE. Dans des conditions de températures de saison moyennes, la consommation d’électricité pourrait avoisiner 221,5 TWh entre mi-novembre 2017 et fin mars 2018 selon les estimations du gestionnaire de réseau.
Mais c’est la pointe de consommation, atteinte en hiver aux environs de 19h, qui suscite une attention particulière. Comme chaque hiver, RTE rappelle que la consommation électrique française (stimulée par les nombreux chauffages électriques) est très « thermosensible » : au niveau national, chaque degré de température en moins au cœur de l’hiver entraîne un appel de puissance supplémentaire de 2 400 MW sur le réseau.
Avec des températures normales de saison, la pointe devrait se limiter à 85 GW cette année (elle avait atteint 94 GW l’an dernier) tandis que la puissance électrique disponible « au cœur de l’hiver » est estimée par RTE à 96 GW. En cas de vague de froid décennale, cette pointe pourrait toutefois s’élever à 99 GW et elle pourrait même atteindre 109 GW dans le cas d’une vague de froid centennale (le pic historique atteint le 8 février 2012 était de 102,1 GW).
Côté production, RTE prévoit une meilleure disponibilité des centrales nucléaires par rapport à l’hiver dernier : seuls 3 à 4 réacteurs devraient être à l’arrêt cette année contre 12 en décembre 2016 et 5 durant la vague de froid de janvier 2017. Par rapport à l’an dernier, la France devrait au total disposer respectivement de 7,2 GW et 2,8 GW de moyens supplémentaires en décembre et janvier (en incluant les capacités d’effacement et d’importations).
En cas de vague de froid durable ou d’arrêt imprévu de tranches nucléaires, RTE pourrait toujours recourir à des solutions « exceptionnelles » pour maintenir la sécurité du réseau : appels aux économies d’énergie, interruption volontaire de consommateurs industriels « électro-intensifs », baisse de 5% de la tension sur les réseaux de distribution, voire coupures momentanées et localisées. La 2e semaine de janvier apparaît comme la période « la plus délicate » de l’hiver, un recours à ces solutions étant envisageable à partir de 4,5°C en-dessous des normales de saison.
50% de nucléaire en 2025 : trop tôt pour RTE et Nicolas Hulot
RTE indique que les « marges de sécurité » du réseau électrique français seront plus importantes à partir de 2020, avec notamment la mise en service programmée des premiers parcs éoliens offshore et de nouvelles interconnexions avec l’Angleterre et l’Italie. Pour autant, le gestionnaire de réseau juge impossible de fermer dans le même temps les dernières centrales à charbon et les 4 réacteurs nucléaires atteignant 40 ans de fonctionnement d’ici fin 2021(2) sans « dégrader la sécurité d'approvisionnement ».
L’objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique français à l’horizon 2025 (contre 72,3% en 2016) conduirait par ailleurs « systématiquement à une augmentation des émissions de CO2 du système électrique français » selon RTE. Le gestionnaire de réseau indique qu’il faudrait en effet fermer 24 réacteurs nucléaires d’une capacité de 900 MW tout en développant massivement les unités de production renouvelables, mais surtout en repoussant la fermeture des centrales à charbon après 2025 (alors que le Plan Climat présenté cet été prévoit leur fermeture d’ici à 2022) et en construisant de nouvelles centrales à gaz (d’une capacité cumulée de 11 000 MW).
Cette cible de 50% présente dans la loi de transition énergétique a fait l’objet de nombreux débats au cours des derniers mois et les modalités concrètes pour atteindre cet objectif n’avaient pas été précisées dans la première programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Le ministre Nicolas Hulot a annoncé le 7 novembre à l’issue du Conseil des ministres qu’il était nécessaire de trouver une « date réaliste » pour que la fermeture de réacteurs nucléaires ne s’effectue pas au détriment des objectifs français de lutte contre le changement climatique.
Des orientations pour la transition énergétique d’ici 2035
La situation électrique de 2035 sera « le reflet » des grandes décisions d'investissements prises aujourd’hui, indique RTE qui rappelle l’inertie associée à l’évolution du système électrique. Parmi les différents scénarios imaginés par RTE (Ampère, Hertz, Volt, Watt) à cet horizon 2035 figurent quelques grandes tendances :
en matière de production : une croissance forte de la production renouvelable (entre 243 TWh et 315 TWh par an en 2035 contre près de 100 TWh par an à l’heure actuelle) et des fermetures de réacteurs nucléaires (déclassement de 9 à 52 tranches);
en matière de consommation : une évolution stable ou une baisse de la demande (« complément nécessaire à la réduction de la part du nucléaire »), et ce malgré le développement massif du parc de véhicules électriques (entre 5,5 et 15,6 millions en 2035).
Le développement des interconnexions électriques et de l’autoconsommation font également partie des options « sans regrets » retenues dans tous les scénarios de RTE.
Le gestionnaire de réseau alerte sur le fait que les différents scénarios « ne s’inscrivent pas de la même manière dans l’objectif de réduction de l’empreinte carbone fixé par l’Accord de Paris ». Les scénarios Ampère et Volt, s’appuyant sur un couple renouvelables/nucléaire, seraient susceptibles de faire baisser les émissions de CO2 déjà très faibles du secteur électrique français mais aussi celles des voisins européens (via des exportations de l'électricité française décarbonée).
Au contraire, le scénario Watt (70% de renouvelables et 11% de nucléaire dans le mix électrique en 2035, 21 GW de nouvelles centrales à gaz) conduirait selon RTE à augmenter les émissions françaises mais aussi européennes de CO2 du système électrique(3) (avec des importations d’électricité plus carbonée depuis les pays voisins).
Sources / Notes
1- Synthèse du bilan prévisionnel de l’équilibre offre-demande d’électricité en France, édition 2017, RTE.
2- Tricastin 1, Bugey 2, Tricastin 2, Bugey 3.
3- Le gestionnaire de réseau nuance toutefois ce constat en indiquant que les émissions des centrales à gaz françaises pourraient être réduites « en intégrant une conversion progressive vers du biogaz »


Le gestionnaire des lignes à haute et moyenne tension vient de publier cinq scénarios à l'horizon 2035 sur les modifications prévisibles du système électrique dans le cadre de la transition énergétique. RTE souligne la difficulté de sortir du nucléaire sans émissions de CO2, une position actée par Nicolas Hulot.
SORTIE. Entre producteurs et consommateurs, RTE remplit une mission cruciale. Cette filiale à 100% d'EDF doit assurer à la seconde près l'équilibre du réseau. Tout électron consommé doit être remplacé par un électron produit. Cet exploitant occupe donc une place privilégiée pour envisager l'avenir d'un système électrique qui doit quitter les énergies fossiles et le nucléaire pour embrasser l'éolien, le solaire, la biomasse. Une transition difficile sans émettre de gaz à effet de serre estime RTE. Une position également adoptée mardi après-midi par Nicolas Hulot.
L'année 2018 réglera le cas du fioul. Il n'y aura plus de centrale thermique au pétrole en activité. " Avec 3 à 4 réacteurs nucléaires à l'arrêt cet hiver, contre 12 l'an dernier, nous avons une disponibilité totale de production de 96 000 MégaWatts (MW), précise Clotilde Levillain, directrice de la direction clients-marché de RTE. Nous avons cependant décidé de mettre cet hiver sous surveillance car nos marges de sécurité peuvent être mises à mal par une période rigoureuse de froid ". Jusqu'en 2020, la couverture des besoins de la France est "ajustée " c'est-à-dire que les marges de manœuvre entre production et consommation sont restreintes, une particularité du système français puisque nos voisins européens disposent de marges plus importantes.
Entre 2020 et 2022, la mise en service de nouveaux moyens de production comme la centrale combinée au gaz de Landivisiau (Finistère) et les premiers parcs éoliens offshore vont augmenter la sécurité d'approvisionnement. "L'analyse montre que nous pourrons alors fermer l'ensemble des centrales à charbon et les quatre réacteurs nucléaires arrivant à l'échéance de 40 ans ", assure Olivier Grabette, directeur général adjoint de RTE. Deux de ces réacteurs sont situés à Tricastin (Drome), les deux autres à Bugey (Ain).
La loi de transition énergétique obsolète ?
Entre 2022 et 2025, le secteur électrique devra se mettre en conformité avec le principal objectif de la loi sur la transition énergétique (LTE) votée en 2015 : la diminution de la part du nucléaire dans le mix électrique à 50%. " Un bouleversement du parc de production d'électricité est nécessaire ", prévient Olivier Grabette. RTE avance aujourd'hui le nombre de centrales qu'il faudra fermer. Ce ne sont pas moins de 24 réacteurs " 900MW " qui devront cesser de fonctionner. Or, la capacité des énergies renouvelables atteindra 30 GigaWatts (GW) pour l'éolien terrestre et 5GW pour le secteur offshore, 24GW de solaire et 26GW pour l'hydraulique, soit 34% de la production électrique du pays. Manquent donc 16% qui devront être couverts par des centrales à gaz ou au charbon. Donc selon RTE, les objectifs de la loi de transition énergétique ne seront atteints qu'au prix de la dégradation des émissions de gaz à effet de serre du secteur. Selon les scénarios, les émissions de gaz à effet de serre varient de 9 à 42 millions de tonnes contre 22 millions de tonnes aujourd'hui. Pour éviter ce hiatus, il faudrait multiplier par trois la capacité de production des énergies renouvelables dans les 7 ans à venir. Or, ces installations sont systématiquement en butte à des recours juridiques qui retardent les projets.
Les différents scénarios ressemblent donc à un avertissement de RTE. Le distributeur plaide pour un pilotage fin de la montée des énergies renouvelables et de la fermeture des centrales nucléaires. Fermer trop vite les réacteurs sans attendre qu'éoliennes et panneaux solaires n'aient atteint des capacités suffisantes de substitution implique la construction de centrales thermiques qui vont dégrader le bilan en CO2 du secteur électrique. A la sortie du Conseil des ministres, mardi, le ministre de la Transition énergétique a fait sienne cette position : "Le gouvernement a réaffirmé très clairement son souhait d'atteindre au plus vite l'objectif de 50% de la part de nucléaire mais évidemment sans sacrifier ou rogner nos objectifs sur le changement climatique ". Cette prise de position est vécue comme un renoncement par les ONG du Réseau action climat.
RTE rejoint les projections de l'Ademe : en 2050, la France peut tout à fait atteindre les 100% d'électricité renouvelable. Le travail des distributeurs comporte au moins deux autres bonnes nouvelles.

Une baisse de la consommation
C'est la meilleure nouvelle de ce travail de perspective. RTE officialise la stagnation dans un premier temps, puis la baisse de la consommation électrique des ménages. Aujourd'hui à 480 milliards de kWh, la consommation pourrait même, selon le scénario le plus favorable au développement des énergies renouvelables descendre à 410 milliards. L'isolement des bâtiments chauffés à l'électricité, l'efficacité énergétique dans l'industrie et le tertiaire, la diffusion d'appareils économes expliquent cette baisse. Elle pourrait être accentuée par l'autoconsommation des ménages. RTE estime que 3,8 millions de foyers pourraient ainsi consommer en partie l'électricité produite par la maison.
Les voitures électriques non pénalisantes
La montée en puissance du parc de voitures électriques ne va-t-il pas mettre à bas ces prévisions ? "Nous avons inclus des prévisions comportant jusqu'à plus de 15 millions de véhicules électriques en 2035, oppose Olivier Grabette. Nous arrivons à une part de 8% de la production électrique destinée aux transports ce qui peut être compensé par les baisses de consommation ". Il faudra cependant faire attention aux heures de recharge. Pas question de faire le plein des batteries lors des pics de consommation, mais plutôt attendre la nuit. Les capacités de stockage des voitures devraient même être mobilisées pour capter une part de la production intermittente des renouvelables.

➽ Nucléaire : Nicolas Hulot acte le report de l'objectif de 2025

Le gestionnaire du réseau d'électricité RTE estime que réduire la part du nucléaire à 50 % dès 2025 augmenterait les émissions de CO2. Le ministre veut fixer « une nouvelle date ».
Tout ça pour ça. Six ans après la promesse de campagne de François Hollande de ramener la part du nucléaire de 75 % à 50 % de la production d'électricité en France à l'horizon 2025, le gouvernement a acté le report de cet objectif pourtant inscrit dans la loi de transition énergétique votée il y a deux ans.
« Si on veut maintenir la date de 2025 [...], ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques », a expliqué Nicolas Hulot à l'issue du conseil des ministres mardi. « On s'était fixé un objectif mais on s'était bien gardé de se mettre en situation d'en assurer la mise en oeuvre », a déploré le ministre de la Transition écologique dans une critique visant implicitement Ségolène Royal. En fin de journée, Nicolas Hulot a indiqué sur Public Sénat que « 2030 ou 2035 est une échéance sur laquelle on va travailler ».
« Décarbonation rapide »
Le gouvernement s'appuie, pour justifier son propos, sur le bilan prévisionnel sur l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité à l'horizon 2035 publié mardi par RTE (filiale autonome d'EDF). Réduire la part du nucléaire à 50 % à l'horizon 2025 imposerait de fermer 24 réacteurs (sur les 58 du parc EDF) sur la période, a détaillé RTE. L'accélération du développement de l'éolien et du solaire n'y suffirait pas : le parc de centrales à gaz devrait être doublé, entraînant un doublement des émissions de CO2 du secteur électrique.
Et peu importe que celui-ci soit très peu émetteur de CO2 _ 22 millions de tonnes l'an dernier, soit environ 7 % des émissions totales de CO2 réalisées en France, et quatre fois moins que la moyenne européenne : « C'est un avantage que nous devons préserver pour réussir la décarbonation rapide des principaux secteurs économiques », a estimé l'exécutif dans une communication à l'issue du conseil des ministres.
« Procrastination »
Si peu d'acteurs croyaient encore au respect de l'objectif de 2025, l'annonce gouvernementale, opportunément faite en pleine COP23, est critiquée par les ONG. Appelant à « ne pas se tromper de combat », Greenpeace a jugé que les énergies vertes « ne peuvent se développer que si la part du nucléaire est réduite dans le mix électrique français », tandis que France Nature Environnement a critiqué une nouvelle « procrastination ».
Nicolas Hulot préparera au premier trimestre 2018 « un plan d'actions pour simplifier fortement le développement des projets de production d'énergie renouvelable » et ce « au meilleur coût pour la collectivité », a indiqué le gouvernement.

Dans sa communication écrite, le gouvernement se garde bien de fixer un nouvel horizon, rappelant seulement son « attachement » à la diversification du mix. Il fixe en revanche de nouvelles lignes rouges : aucun nouveau projet de centrale fossile, zéro hausse des émissions de gaz à effet de serre et une mise à l'arrêt ou une reconversion « vers des solutions moins carbonées » des cinq dernières tranches au charbon en France d'ici à 2022.
Les scénarios de RTE montrent que le chemin sera long. Avec une consommation stable, la fermeture de 16 réacteurs et un triplement de la production verte, le scénario « Ampère » permettrait de ramener la part du nucléaire à 50 % de la production d'électricité en 2030 sans nouvelles centrales fossiles. Mais il est basé sur une hypothèse de croissance du PIB soutenue (+2 % par an). Et EDF, qui s'est imposé en maître des horloges ce dernier quinquennat, juge déjà ce rythme trop soutenu, évoquant plutôt 2033 à 2035.
Croissance moins rapide
Le scénario « Volt », qui table sur une croissance moindre (+1,5 % par an) et un prix de la tonne de CO2 à 30 euros, ne parviendrait qu'à réduire à 60 % la part du nucléaire à l'horizon 2030 (56 % en 2035), mais il serait « le plus performant du point de vue des émissions de CO2 », note RTE.
Ces scénarios, qui n'incluent pas de volet financier, seront discutés dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui doit décliner d'ici à un an les objectifs de la loi de transition énergétique pour la période 2023-2028. Des scénarios parmi d'autres : la préparation de la PPE « est l'occasion d'engager une grande concertation avec les Français et de rassembler les expertises disponibles », a expliqué le gouvernement. De quoi continuer à nourrir de longs mois les discussions.

➽ Nucléaire : l’exécutif « découvre » que l’objectif arrêté pour 2025 est irréaliste
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/nucleaire-l-executif-decouvre-que-l-objectif-arrete-pour-2025-est-irrealiste-757078.html

Sur fond de COP23 et sur la base du bilan prévisionnel présenté par le gestionnaire de réseau RTE ce même jour, Nicolas Hulot a reconnu la difficulté d’abaisser la part du nucléaire dans le mix électrique à 50% d’ici à 2025 sans accroître les émissions de CO2 de la production d’électricité française. Comme le souligne RTE dans son rapport, un pilotage de la transition énergétique est plus nécessaire que jamais.
Nicolas Hulot ne pouvait rêver meilleur timing pour faire cette annonce que tout le monde pressentait depuis un moment. Ce 7 novembre, en présentant son Bilan prévisionnel pour l'année et ses projections d'ici à 2035, RTE a montré qu'il était impossible de faire passer de 75 à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique à l'horizon 2025 tout en respectant la baisse des émissions de CO2 exigée par les engagements français sur le climat et la sécurité d'approvisionnement. Et alors que la COP23 a ouvert lundi 6 novembre à Bonn, tout renoncement au nom de la lutte contre le changement climatique devient plus recevable qu'à l'accoutumée.
« Si on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50 %, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon », a expliqué le ministre de la Transition écologique et solidaire à l'issue du Conseil des ministres de ce 7 novembre.
« L'objectif de baisse de part du nucléaire 2025 me semblait quelque peu brutal ou irréaliste », a -t-il déclaré, avant de poursuivre : « Nous prendrons le temps de décider d'une date réaliste, dans un délai le plus rapide possible. »
A court terme, choisir entre charbon et nucléaire
Selon les calculs de RTE dans son bilan prévisionnel, un « oracle énergétique » d'après son directeur général François Brotte, il faudrait, pour atteindre 50% d'électricité nucléaire en 2025, fermer 24 réacteurs sur les 58 que compte le parc français. Même dans un contexte de consommation électrique stable voire en légère baisse -une première depuis que RTE se livre à cet exercice- et en dépit d'un développement accéléré des énergies renouvelables, cela impliquerait d'après l'opérateur de réseau de doubler la capacité de production à partir de gaz et les émissions de CO2 avec. Impensable pour le pays champion de la lutte contre le changement climatique, qui surfe depuis 2015 sur le succès de la COP21.
Pourtant, les émissions liées à la production électrique française ne pèsent aujourd'hui que 22 millions de tonnes de CO2 sur un total de 700 millions de tonnes au niveau national et un tel doublement permettrait à la France de conserver un excellent bilan carbone de sa production électrique. Sans compter qu'il pourrait être compensé par des progrès en matière d'efficacité énergétique réalisés dans d'autres secteurs.
Etant donné les difficultés rencontrées pour fermer la seule centrale de Fessenheim (dont Nicolas Hulot assure qu'elle sera fermée « au cours du quinquennat ») et le manque d'anticipation sur le plan de la reconversion des compétences et des sites concernés, cette échéance de 2025 apparaissait en effet de plus en plus irréaliste.
A plus court terme, il n'est même pas possible au regard de la sécurité d'approvisionnement de fermer les quatre centrales à charbon encore actives en France d'ici à 2022, comme le prévoit le plan climat présenté par Nicolas Hulot en juillet, et les quatre réacteurs nucléaires qui auront atteint 40 ans d'ici là.
De 9 à 52 réacteurs fermés d'ici à 2035
A partir de 2030, cet objectif, annoncé d'abord par François Hollande en novembre 2012 avant d'être inscrit par Ségolène Royal dans la loi de transition énergétique de 2015 puis endossé comme promesse de campagne du candidat Macron au printemps 2017, devient plus atteignable. Mais, comme l'illustrent les différents scenarii élaborés par RTE à l'horizon 2035, à certaines conditions seulement, qui exigent un pilotage précis de la part des pouvoirs publics.
RTE a élaboré quatre trajectoires à l'horizon 2035 aboutissant à des mix énergétiques, des coûts économiques (allant de de 8 à 15 milliards d'euros par an) et des impacts climatiques assez différents. Baptisés Ampère, Hertz, Volt et Watt, ils correspondent à la fermeture de 9 à 52 réacteurs -dans l'hypothèse où la prolongation au-delà des 40 ans serait refusée pour tous- des émissions de CO2 en baisse de 60% ou au contraire en hausse de 45%, et une part du nucléaire dans le mix électrique allant de 11% à 56%. Différentes hypothèses de prix du CO2, de capacités d'interconnexions et d'exportations sont également prises en compte. Ainsi, dans le scénario Volt, un doublement des interconnexions permet à un nucléaire encore haut (56% du mix) de trouver des débouchés à l'export.
Tous les scénarios se fondent néanmoins sur un certain nombre d'hypothèses communes : une consommation stable ou en baisse malgré un fort développement du véhicule électrique (jusqu'à 15 millions en 2035) et d'autres transferts d'usage, grâce aux progrès de l'efficacité énergétique ; une progression de l'autoconsommation ; une diversification du mix électrique impliquant un déploiement accéléré des énergies renouvelables, la fermeture des centrales à charbon françaises et celle de réacteurs nucléaires.
50% de nucléaire et 50% d'émissions de CO2 en moins en 2030
Fort attentif à ne pas indiquer de hiérarchie ou de préférence entre ces différents scénarii et à rappeler que l'élaboration de ce bilan prévisionnel correspond à la mission qui lui est confiée dans le cadre du Code de l'énergie, le gestionnaire de réseau a néanmoins élaboré un scénario qui semble plus que les autres concilier un grand nombre des objectifs aujourd'hui fixés. Ampère, c'est son nom, permettrait en effet d'aboutir à une part de nucléaire de 50% en 2030 - seulement cinq ans plus tard que prévu par la loi de transition énergétique - et de diviser les émissions de CO2 par deux en évitant l'ajout de capacités de production thermique, dont la part tomberait à 4% seulement du mix électrique. Un triplement du rythme d'installation des énergies renouvelables serait nécessaire, ainsi qu'un développement important des mécanismes de flexibilité : effacement électrique, stockage, pilotage de la recharge de véhicules électriques, etc. Concernant les énergies renouvelables, l'objectif peut sembler d'autant plus ambitieux qu'il concerne uniquement le solaire et l'éolien, les capacités de développement de l'hydraulique (qui représente aujourd'hui la plus grande partie du parc renouvelable français) étant limitées. Mais c'est un rythme qui correspond à la fourchette haute de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et au rythme de croisière de certains de nos voisins européens.
Ce scénario prend par ailleurs comme hypothèse une croissance annuelle de 2%, qui permet de financer ce développement des énergies renouvelables ainsi que des actions d'efficacité énergétique notamment dans la rénovation thermique des bâtiments. Difficile de savoir précisément comment il évoluerait si cette hypothèse optimiste ne se concrétisait pas...
Un pilotage plus nécessaire que jamais
RTE insiste sur la nécessité de piloter au plus près l'évolution du parc nucléaire, quels que soient les choix effectués. Le gestionnaire de réseau souligne notamment l'impact potentiel de la durée de fermeture des centrales pour la quatrième visite décennale. Limitée à six mois, comme cela a été le cas pour les visites décennales précédentes, cela n'interférerait pas avec la pointe hivernale et ne poserait donc pas de problème particulier. En revanche, si cette durée atteignait douze mois, cela les rendrait indisponibles durant l'hiver, ce qui pourrait menacer l'équilibre du système électrique.
« L'ampleur et la durée des travaux sont des éléments d'incertitude, souligne RTE dans son rapport. Les analyses de sensibilité renforcent ainsi le message de vigilance sur la période 2018-2022 et sur la nécessité de réaliser des choix séquencés de manière cohérente pour maintenir le niveau de sécurité d'approvisionnement, en parallèle aux actions qui seront menées sur l'évolution du parc de production d'électricité. »
En actant le report de l'échéance de 2025, et alors que débutent les travaux concernant la PPE pour la période 2019-2023, Nicolas Hulot n'en a pas fini pour autant avec l'évolution du parc nucléaire.

➽ France: la baisse à 50% du nucléaire repoussée, colère contre Hulot
http://www.boursorama.com/actualites/france-la-baisse-a-50-du-nucleaire-repoussee-colere-contre-hulot-dbf8cc76df2a55238845f66c9e0f08ed

Le gouvernement a admis que la France ne pourrait vraisemblablement pas tenir l'objectif de ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité à 50% en 2025, un report dénoncé comme un "recul" de Nicolas Hulot par les écologistes.
Le ministre de la Transition écologique a estimé qu'il "sera difficile de tenir ce calendrier de 2025 sauf à relancer la production d'électricité à base d'énergies fossiles", évoquant dans la soirée une possible échéance de "2030 ou 2035".
"Le gouvernement a réaffirmé très clairement son souhait d'atteindre au plus vite l'objectif de 50% de la part du nucléaire mais évidemment sans sacrifier ou rogner nos objectifs sur le changement climatique", avait-il déclaré à la mi-journée lors du compte rendu du conseil des ministres.
La loi de 2015 sur la transition énergétique prévoit de ramener de 75% à 50% d'ici à 2025 la part de l'atome dans la production d'électricité française, un objectif qui avait été fixé après des mois d'âpres débats au Parlement.
"Si l'on veut maintenir la date de 2025 pour ramener dans le mix énergétique le nucléaire à 50%, ça se fera au détriment de nos objectifs climatiques. Et ça se fera au détriment de la fermeture des centrales à charbon et probablement que si l'on voulait s'acharner sur cette date, il faudrait même rouvrir d'autres centrales thermiques", avait souligné Nicolas Hulot. .........


➽ Mix électrique : RTE suggère de reporter à 2030 la réduction à 50% de la part du nucléaire
https://www.actu-environnement.com/ae/news/mix-energie-rte-part-nucleaire-renouvelable-scenarios-hiver-2030-29988.php4

RTE a présenté des scénarios de transition énergétique à l'horizon 2035. Le gestionnaire du réseau de transport électrique propose de fermer 18 à 27 réacteurs d'ici 2030 pour réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique.........