Guillaume Frouin (PressPepper)
Le rapporteur public a préconisé, ce vendredi, à la cour administrative d'appel de Nantes, de désavouer le ministÚre de l'Environnement, qui s'oppose depuis plusieurs années au projet de parc éolien de Vou et La Chapelle-Blanche-Saint-Martin.
Le magistrat, dont les avis sont souvent suivis par les juges, a suggéré, ce vendredi 6 septembre 2018, à la cour d'appel de Nantes, de confirmer le jugement rendu en premiÚre instance par le tribunal administratif d'Orléans. Un premier jugement de 2017 qui était favorable au projet de parc de cinq éoliennes à Vou et La Chapelle-Blanche-Saint-Martin, mais contre lequel l'Etat avait déposé un recours.
Pour rappel, en juillet et aoĂ»t 2015, les services de l'Etat avaient successivement refusĂ© de dĂ©livrer Ă la sociĂ©tĂ© Volkswind les permis de construire et l'autorisation d'exploitation nĂ©cessaires Ă la mise en route de son parc Ă©olien. Le commissaire-enquĂȘteur, au terme de l'enquĂȘte publique, avait lui-mĂȘme Ă©mis un avis dĂ©favorable au projet.
Co-visibilité avec les monuments historiques ?
Pour justifier ses dĂ©cisions, le prĂ©fet avait mis en avant les "insuffisances" de l'Ă©tude d'impact du projet sur la cigogne noire, un "enjeu local fort s'agissant d'une espĂšce protĂ©gĂ©e". Surtout, il avait listĂ© les "soixante-douze" monuments historiques qui risquaient, dans un rayon de 15 km, d'ĂȘtre "en co-visibilitĂ©" avec ces cinq Ă©oliennes de 120 m de haut.
Ce vendredi, devant la cour administrative d'appel de Nantes, le rapporteur public a ainsi comparé les nombreux photomontages de la préfecture d'Indre-et-Loire - "pris avec l'hélicoptÚre de la gendarmerie" - et ceux des élus locaux opposés au projet - "qui se sont transformés en photographes amateurs pour l'occasion" - avec ceux de Volkswind.
"D'un cÎté on nous montre quasiment des tours Eiffel du XXIe siÚcle, et de l'autre des éoliennes pratiquement invisibles... Tout est question d'appréciation", s'est amusé le magistrat, qui a invité les juges à faire preuve de "prudence" dans ce type de dossier. Il rappelait encore que la plupart des monuments sont "à plus de 5 km" du site.
Risque de collision avec une cigogne noire ?
"Il n'y a aucun élément au dossier pour certifier qu'un risque de collision avec une cigogne noire perdure dans la région", a par ailleurs ajouté le magistrat. Il a préconisé, en conséquence, de rejeter le recours de l'Etat contre le jugement du tribunal administratif d'Orléans et de le condamner à verser 1.500 ⏠à Volkswind pour ses frais de justice.
La cour administrative d'appel de Nantes, qui a mis sa dĂ©cision en dĂ©libĂ©rĂ©, rendra son arrĂȘt dans les prochaines semaines.
Plus de 240 Ă©oliennes pour Volkswind
Volkswind a déjà monté "plus de 240 éoliennes" en France, soit "l'équivalent de la consommation électrique d'une ville comme Nantes", explique la société sur son site. L'entreprise se prévaut aussi d'avoir développé en 2001 "le plus grand parc éolien d'un seul tenant" en France, à Cormainville et Guillonville (Eure-et-Loir) : il compte 30 éoliennes.
Autre article de presse :
08/09/18 : Indre-et-Loire : La Chapelle-Blanche-Saint-Martin : Ăoliennes en Ligueillois : feu vert en vue malgrĂ© lâopposition.
https://www.lanouvellerepublique.fr/indre-et-loire/commune/la-chapelle-blanche-saint-martin/eoliennes-en-ligueillois-feu-vert-en-vue-malgre-l-opposition
La justice administrative pourrait bien donner son feu vert au parc Ă©olien Ă La Chapelle-Blanche-Saint-Martin et Vou. Câest lâavis du rapporteur public.
Câest peu de dire que, localement, les cinq Ă©oliennes envisagĂ©es entre La Chapelle-Blanche-Saint-Martin et Vou ont soulevĂ© une fronde massive.
La mobilisation fut telle quâelle a pesĂ© dans lâavis nĂ©gatif rendu par le commisaire-enquĂȘteur. Dans la foulĂ©e, le prĂ©fet de RĂ©gion sâĂ©tait opposĂ© au projet de parc Ă©olien.
En 2015, les services de lâĂtat avaient, en effet, successivement refusĂ© de dĂ©livrer Ă la sociĂ©tĂ© Volkswind les permis de construire et lâautorisation dâexploitation nĂ©cessaires Ă sa mise en route.
Pour justifier ses dĂ©cisions, le prĂ©fet de RĂ©gion avait mis en avant les « insuffisances » de lâĂ©tude dâimpact du projet sur la cigogne noire, une espĂšce protĂ©gĂ©e. Surtout, il avait listĂ© les « soixante-douze »monuments historiques qui risquaient, dans un rayon de 15 km, dâĂȘtre « en co-visibilitĂ© » avec ces cinq Ă©oliennes de 120 m de hauteur.
La « topographie spĂ©cifique du site », sur un Ă©peron rocheux, aura pour consĂ©quence de rendre les Ă©oliennes « clairement visibles depuis le donjon de Loches, haut lieu patrimonial et touristique », sâinquiĂ©tait lâadministration.
DĂ©jĂ , en premiĂšre instance, le tribunal administratif dâOrlĂ©ans avait donnĂ© tort au prĂ©fet de RĂ©gion et annulĂ© ses deux arrĂȘtĂ©s qui bloquaient le projet Ă©olien. Cette fois, câest la cour administrative dâappel de Nantes qui pourrait bien aller dans le mĂȘme sens et donner son feu vert aux cinq Ă©oliennes.
Hier, le rapporteur public â dont les avis sont souvent suivis par les juges â a ,en effet ,prĂ©conisĂ© de dĂ©savouer lâĂtat et de confirmer le premier jugement.
LâĂ©tude de lâĂtat â sujette Ă caution â ?
Il a ainsi comparĂ© les nombreux photomontages de la prĂ©fecture dâIndre-et-Loire â « pris avec lâhĂ©licoptĂšre de la gendarmerie » â et ceux des Ă©lus locaux opposĂ©s au projet â « qui se sont transformĂ©s en photographes amateurs pour lâoccasion » â avec ceux de Volkswind. « Dâun cĂŽtĂ©, on nous montre quasiment des tours Eiffel du XXIe siĂšcle et ,de lâautre ,des Ă©oliennes pratiquement invisibles⊠» Et de trouver les photomontages de lâĂtat « moins convaincants » que ceux de la sociĂ©tĂ©, en concluant que « la crĂ©dibilitĂ© de la contre-Ă©tude de lâĂtat est donc sujette Ă caution ».Câest peu de dire que, localement, les cinq Ă©oliennes envisagĂ©es entre La Chapelle-Blanche-Saint-Martin et Vou ont soulevĂ© une fronde massive.
La mobilisation fut telle quâelle a pesĂ© dans lâavis nĂ©gatif rendu par le commisaire-enquĂȘteur. Dans la foulĂ©e, le prĂ©fet de RĂ©gion sâĂ©tait opposĂ© au projet de parc Ă©olien.
En 2015, les services de lâĂtat avaient, en effet, successivement refusĂ© de dĂ©livrer Ă la sociĂ©tĂ© Volkswind les permis de construire et lâautorisation dâexploitation nĂ©cessaires Ă sa mise en route.
Pour justifier ses dĂ©cisions, le prĂ©fet de RĂ©gion avait mis en avant les « insuffisances » de lâĂ©tude dâimpact du projet sur la cigogne noire, une espĂšce protĂ©gĂ©e. Surtout, il avait listĂ© les « soixante-douze »monuments historiques qui risquaient, dans un rayon de 15 km, dâĂȘtre « en co-visibilitĂ© » avec ces cinq Ă©oliennes de 120 m de hauteur.
La « topographie spĂ©cifique du site », sur un Ă©peron rocheux, aura pour consĂ©quence de rendre les Ă©oliennes « clairement visibles depuis le donjon de Loches, haut lieu patrimonial et touristique », sâinquiĂ©tait lâadministration.
DĂ©jĂ , en premiĂšre instance, le tribunal administratif dâOrlĂ©ans avait donnĂ© tort au prĂ©fet de RĂ©gion et annulĂ© ses deux arrĂȘtĂ©s qui bloquaient le projet Ă©olien. Cette fois, câest la cour administrative dâappel de Nantes qui pourrait bien aller dans le mĂȘme sens et donner son feu vert aux cinq Ă©oliennes.
Hier, le rapporteur public â dont les avis sont souvent suivis par les juges â a ,en effet ,prĂ©conisĂ© de dĂ©savouer lâĂtat et de confirmer le premier jugement.
LâĂ©tude de lâĂtat â sujette Ă caution â ?
Il a ,en outre, estimĂ© quâil nây avait « aucun Ă©lĂ©ment au dossier pour certifier quâun risque de collision avec une cigogne noire perdure dans la rĂ©gion ».
Lâavocate de Volkswind a insistĂ© sur les photomontages « absolument pas fiables », selon elle, de lâĂtat. Elle a aussi rappelĂ© que ses clients sâĂ©taient dĂ©jĂ heurtĂ©s Ă trois refus de permis de construire et deux dâautorisation dâexploitation successifsâŠ
Elle a donc invitĂ© les juges Ă ordonner au prĂ©fet de dĂ©livrer ces documents, et pas seulement de rĂ©examiner sa demande. La cour administrative dâappel de Nantes rendra sa dĂ©cision dans les prochaines semaines.
Lâavocate de Volkswind a insistĂ© sur les photomontages « absolument pas fiables », selon elle, de lâĂtat. Elle a aussi rappelĂ© que ses clients sâĂ©taient dĂ©jĂ heurtĂ©s Ă trois refus de permis de construire et deux dâautorisation dâexploitation successifsâŠ
Elle a donc invitĂ© les juges Ă ordonner au prĂ©fet de dĂ©livrer ces documents, et pas seulement de rĂ©examiner sa demande. La cour administrative dâappel de Nantes rendra sa dĂ©cision dans les prochaines semaines.