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Avril 2017
http://appgecomiac.for-lac.com/medias/files/acad-sciences-190417.pdf
Extraits :
Le recours aux énergies renouvelables est a priori attrayant, mais il ne faut pas
oublier les réalités. Rappelons d’abord que l’électricité ne représente que 25 % de
notre consommation d’énergie et qu’il faut donc bien distinguer le mix énergétique
qui concerne l’ensemble de nos activités du mix électrique. Pour les éoliennes, le
facteur de charge moyen en France (rapport entre l’énergie produite et celle qui
correspond à la puissance maximale affichée) est de 23 % ; il est de 13 % pour le
solaire photovoltaïque. Pour obtenir un niveau d’énergie donné, il faut donc mettre
en place des puissances plusieurs fois supérieures à la valeur répondant à la
demande. En termes de puissance, la situation est encore plus défavorable puisque
le rapport de la puissance installée à la puissance garantie est de l’ordre de 20 pour
l’éolien. C’est ce qui ressort des chiffres de production éolienne en France, montrant que la puissance disponible issue de l’ensemble des éoliennes réparties sur le
territoire tombe souvent à 5 % de la puissance affichée. Ainsi, un ensemble qui peut en principe
fournir 10 GW ne délivre qu’un demi GW pendant une partie du temps. Cette variabilité des
énergies renouvelables éoliennes et solaires nécessite la mise en œuvre d’énergies alternatives
pour pallier cette intermittence et compenser la chute de production résultant de l’absence de
vent ou de soleil. On pourrait penser que les échanges d’énergie au niveau européen pourraient
pallier ce problème. Or les nuits sont partout longues à la même période en Europe, et les
anticyclones souvent simultanés chez nous et nos voisins.
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Le simple bon sens conduit à conclure qu’une production d’électricité qui garantit la
consommation du pays nécessite la disponibilité des énergies « à la demande », celles qui ne
souffrent pas de l’intermittence et auxquelles on peut faire appel en permanence. De sorte qu’il
n’existe aucun pays qui, en l’absence de solution de stockage répondant à la variabilité de ces
productions renouvelables, recourt significativement à ces dernières sans faire appel à des
productions mobilisables et pilotables (centrales thermiques, nucléaire). Le cas de l’Allemagne
est exemplaire. En 2011 l’Allemagne décide de sortir du nucléaire, dont la contribution à la
production électrique n’était que de 22 % en 2010, sortie qui en conséquence ne représente
pas les mêmes défis qu’une sortie du nucléaire en France. Six ans plus tard, la part du nucléaire
est de 13 %, celle des renouvelables de 30 %, ce qui est remarquable, mais la part des
combustibles fossiles reste de 55 %. C’est la croissance de l’offre intermittente d’électricité
produite par les renouvelables qui a nécessité l’ouverture de nouvelles capacités de production
thermiques à charbon (13 GW) et un développement de l’exploitation du lignite. De sorte que
l’Allemagne continue à être l’un des pays européens les plus gros émetteurs de CO2 pour un prix
de l’électricité le plus élevé. On ne peut pas parler d’un succès.