Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

vendredi 26 janvier 2018

Un maire de la Creuse réclame 25.000 euros à la présidente d'une association anti-éoliennes

https://www.lamontagne.fr/saint-hilaire-la-plaine/environnement/justice/2018/01/26/un-maire-de-la-creuse-reclame-25-000-euros-a-la-presidente-d-une-association-anti-eoliennes_12715154.html

Le maire de Saint-Hilaire-la-Plaine, s‘estimant diffamé dans une lettre ouverte, réclame 25.000 euros à la présidente de Vents d’État, une association de riverains qui s'oppose à l'implantation d'éoliennes sur cette commune située au sud de Guéret. Liberté d’expression contre « petit maire » bousculé par des riverains pas contents au tribunal correctionnel de Guéret. 

« Ça fait des années que M. Lainé est harcelé par les opposants aux éoliennes », a plaidé l’avocat du maire de Saint-Hilaire-la-Plaine, Maître Tournier-Bosquet, lors de l’audience correctionnelle de jeudi. Maire depuis 2014, Joël Lainé a vu rouge, au début de l’été 2017, lorsqu’il a découvert une lettre ouverte, adressée à tous ses administrés, signée « Vents d’État ».

Cette association, qui a pris l’accent corse, s’oppose à l’implantation d’un parc éolien sur Saint-Hilaire. Ce projet est porté par une société qui a démarché également la commune voisine d’Ahun pour constituer un parc de « treize aérogénérateurs » au sud de Guéret.

Dans la salle d’audience, les anti-éoliens étaient venus en force pour soutenir la présidente de Vents d’État, mise en cause en tant qu’auteur de « propos diffamatoires ». La lettre ouverte incriminée dénigre une « consultation citoyenne » réalisée par la municipalité : pour les anti-éoliens, la formulation était biaisée. Selon Joël Lainé, elle comporte deux mots de trop : « mascarade » et le verbe « tromper ». Se jugeant diffamé alors qu’il est « dépositaire de l’autorité publique », le maire de Saint-Hilaire a engagé une procédure nominative contre la présidente de Vents d’État, Martine Faucher. Il lui réclame 20.000 euros pour son préjudice moral, ainsi que 5.000 euros de frais de justice.

Pour la défense, les faits justifient le ton et les termes de la lettre ouverte

Arnaud Baron, le président du Tribunal, a d’abord éclairci les circonstances de la rédaction de la lettre ouverte. Martine Faucher a expliqué à la barre que cette lettre avait été « rédigée collectivement par le bureau de l’association au cours d’un conseil d’administration ».

Sur le fond, l’avocat de la défense maître Mathieu Gillet, s’est employé à démontrer que les termes employés, qualifiés d’« outranciers » pour la partie adverse, s’appuyaient sur des faits : « La question posée par la consultation citoyenne aux habitants était : approuvez-vous la réalisation d’une étude en vue de la construction éventuelle d’un parc éolien ? On a fait voter les citoyens sur le principe d’une étude préalable. Ce que dénonce l’association, c’est que le Conseil municipal a ensuite décidé de signer des baux emphytéotiques avec la société porteuse du projet éolien et de transférer des biens de section en vue de maîtriser le foncier. On n’en était plus du tout au stade de l’étude. La population a bien été trompée ».

En face, Maître Tournier-Bosquet a appuyé sa plaidoirie sur le mal-être des maires ruraux « qui ploient sous les responsabilités, qui sont harcelés, diffamés, qui en ont ras-le-bol et ne veulent plus se présenter ». La décision du tribunal sera rendue le 8 mars




Site : Vents d'état : http://ventsdetat.fr/

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◈ 07/05/17 : Prolifération de projets éoliens en Creuse : le vent tourne-t-il ?
http://www.lamontagne.fr/gueret/opinion/environnement/2017/05/07/proliferation-de-projets-eoliens-en-creuse-le-vent-tourne-t-il_12393172.html
Impact sur le paysage, la santé, rentes potentielles « gonflées » pour les communes, voire développement « anarchique » : cinq personnalités expriment leurs doutes, leur refus catégorique ou leurs réserves à propos de la forte accélération du développement de l’éolien industriel dans la Creuse.
L’association Vents d’État (Ahun-Saint-Hilaire-la-Plaine) a organisé un « sommet » citoyen anti-éolien en Creuse, samedi. Entre 200 et 300 riverains de projets éoliens se sont réunis sur la colline de Grancher, à Guéret. Une douzaine d’associations sont en train de se fédérer (1). La Creuse se hérisse de mâts, ses habitants aussi. Plusieurs personnalités, dont Gilles Clément, paysagiste et personnalité majeure de la pensée écologique, soutiennent cette cause.
1. Gilles Clément, architecte paysagiste et penseur : « Il faut développer les solutions de production d’énergie individuelles ».
« On ne peut pas en même temps vanter la Vallée des peintres et nous mettre des éoliennes dans l’horizon. Il y a des possibilités d’éolien discret. Il faut envisager un ensemble d’énergies alternatives à l’échelle individuelle, avec de petites éoliennes, du photovoltaïque et de l’hydroélectricité. Pourquoi ne fait-on plus d’électricité avec les petits moulins ? On peut faire toutes les échelles à poisson nécessaires. C’est la pression des lobbys sur le législateur qui empêche la production d’électricité gratuite et individuelle. Aujourd’hui, il y a des technologies qui offrent de hauts rendements à ces micro-systèmes.
Moi-même, en Creuse, je suis en totale autonomie, je n’ai pas de compteur électrique grâce au photovoltaïque et à des batteries. Le réseau centralisé par une entreprise qui fait un profit n’est pas la solution ».
2.Alain Freytet, architecte paysagiste creusois de notoriété nationale : «Éviter le mitage»
Sollicité pour participer à cette réunion de Guéret, Alain Freytet a décliné : « Je travaille pour l’État en tant que paysagiste conseil et à ce titre je ne veux pas prendre position. Un schéma éolien a été élaboré pour le territoire et il faut le respecter, éviter le mitage, tenir compte du relief et des sites classés. Je suis favorable à un développement éolien raisonné qui permette, par exemple, de créer des zones indemnes, sans pas une éolienne à l’horizon dans un rayon de 30 à 40 km ».
3. Alain Belime : « Les infrasons sont un nouveau scandale sanitaire »
Alain Belime est un expert en prévention des risques qui vit dans la Loire, où il a réussi, dit-il, à convaincre les pouvoirs publics de stopper un projet éolien au nom du principe de précaution. « Argumenter autour de la protection du paysage, c’est perdu d’avance. Déjà que ce n’est pas facile d’arrêter les projets en essayant de protéger les humains ».
Son principal angle d’attaque, c’est l’impact sur la santé des « infrasons ». Selon Alain Belime : le bruit en lui-même ne constitue pas un risque, en revanche les sons à basses fréquences, et donc inaudibles, liés à la compression de l’air lors du passage de la pâle devant le mat, « provoquent des troubles physiologiques très graves pour les animaux (chevaux et vaches notamment) comme pour les humains ».
Dans son argumentaire-réquisitoire, Alain Belime, qui s’appuie sur des études réalisées à l’étranger et qui cite des séquelles épouvantables, évoque une loi du silence autour des infrasons, comparable à celle qui a débouché « sur les scandales de l’amiante et du sang contaminé ». Pour Alain Belime, il existe certes des technologies alternatives aux aérogénérateurs géants « tels l’arbre à vent », mais il ne remet pas en cause la poursuite du programme nucléaire ; au contraire : « la quatrième génération de réacteurs recyclera ses déchets », croit-il savoir.
4. Éric Correia : « On ne peut plus laisser se monter des projets contre la population ».
Le président de la Communatuté d'agglomération du Grand Guéret et conseiller régional est le premier « grand élu » creusois à s’alarmer de la « prolifération anarchique » des projets éoliens en Creuse. Il a d’ailleurs écrit un courrier dans ce sens au préfet Philippe Chopin en janvier. « Je suis pour une régulation ferme. L’un des atouts majeurs de notre territoire, c’est l’authenticité de ses paysages ».
Éric Correia oppose « un projet éolien vieux de dix ans sur les Monts de Guéret et suivi par l’agglo […] aux 14 éoliennes en projet entre Glénic, Saint-Sulpice-le-Guérétois, Anzême et Saint-Fiel. C’est n’importe quoi ! Des sociétés, aux raisons sociales opaques, démarchent directement les maires et leur assurent que l’éolien procurera une rente à leurs budgets communaux. Ca marche d’autant mieux que les dotations de l’État accusent une forte baisse. Les montages financiers de ces projets sont flous. Il faut analyser ces données à l’échelle intercommunale et je pense qu’on ne peut plus laisser se monter de tels projets contre la population ».
5.Muriel Moehring, association AQVA d’Anzême « Les prévisions de chiffre d’affaires sont gonflées » .
Muriel Moehring a exploité les données financières fournies par la société porteuse du projet d'Anzême et les a croisées avec d’autres informations : « Les éléments financiers sont erronés » et donc gonflés. Elle réfute, entre autres, les généreuses prévisions de « rendement » des aérogénérateurs prévus à Anzême : « Les prévisions de chiffre d’affaires sont gonflées car elles sont basées sur un taux de charge de 27 %. En Nouvelle-Aquitaine, le rendement moyen des éoliennes n’est que de 17,3 % ».
Pour Muriel Moehring, « il ne faut pas confondre rentabilité et trésorerie ».
Les généreux tarifs de rachat de l’électricité par EDF permettent de générer du cash dans les premières années d’exploitation : « cet argent remonte aux maisons mères qui opèrent des placements ou se font grassement payer leurs prestations […] Nos factures d’électricité, majorées pour favoriser le développement éolien, alimentent en fait un système financier. La France ne fabrique pas d’éoliennes, une grande partie des dividendes part à l’étranger ».
Recueilli par Julien Rapegno
(1) Les associations locales représentées à la réunion des anti-éolien de Guéret : Anzême, Glénic, Crozant, Saint-Fiel, Saint-Priest-Le Chauchet, Saint-Laurent, Azerables. Les associations en cours de création : Royère-de-Vassivière, Saint-Georges-la-Pouge et Mazeirat. Présence également de l’ADEV (association de défense des eaux et des vallées) et de la Fetem (qui fédère vingt associations en Haute-Vienne).

◈ 05/04/17 : 66 éoliennes en projet dans une dizaine de communes en Creuse
https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/66-eoliennes-en-projet-dans-une-dizaine-de-communes-en-creuse-1491380234
Des promoteurs ont lancé des projets aux quatre coins de la Creuse, et souvent cela crée un 'vent de fronde' chez les riverains. On fait le point sur ce qui est réellement en cours..
Actuellement, 19 éoliennes sont déjà en fonctionnement en Creuse, sur les communes Chambonchard, Bussière-Saint-Georges/Saint-Marien et La Souterraine/Saint-Agnant-de-Versillat. Ce sont pas moins de 66 éoliennes supplémentaires qui sont envisagées dans 11 secteurs différents. Quatre projets sont plus avancées que les autres, ils ont déjà obtenu toutes les autorisations (permis de construire, feu vert de la direction régional de l'environnement et de l'aménagement, enquête publique..) mais les éoliennes n'ont pas encore été érigées, souvent parce que des opposants multiplient les recours juridiques. Sont donc en attente : 5 éoliennes au Chauchet et Saint-Priest, 8 éoliennes entre Viersat et Quinssaine dans l'Allier, plus à l'Ouest 4 éoliennes entre Saint-Sébastien et La-Chapelle-Baloue, et non loin de là 10 éoliennes entre Saint-Sébastien et Azérables, sans doute le projet le plus proche de la concrétisation.
A celà s'ajoute 7 projets qui sont 'en cours d'instruction'. Des dossiers ont été déposés par des entreprises privées afin d'obtenir les autorisations de l'Etat : sur les Monts de Guéret entre Sainte-Feyre et Lépinas, à Anzeme, à Saint-Fiel, ainsi que les projets (déposés en décembre dernier) de Glénic, Saint-Sulpice-le-Guérétois, Saint-Hilaire-la Plaine et Janaillat/Saint-Dizier-Leyrenne. Certains de ces projets ont déjà franchi la première étape : le permis de construire validé par le préfet, le rôle du Maire de la commune n'étant que de vérifier si le permis est conforme avec le PLU.
En moyenne, un dossier met une dizaine d'années à aboutir, entre les premiers contacts pris avec la mairie et la construction des éoliennes. Une fois le permis de construire validé, il y a de nombreuses autorisations à obtenir de la part des services de l'Etat (ICPE, par les services de la DREAL). Ensuite, tous ces projets doivent faire l'objet d'une enquête publique, la population peut alors donner son avis au Commissaire enquêteur (mais l'avis des habitants n'est que consultatif), la Commission départementale 'Nature, paysage et site' est aussi consultée, avant le feu vert final du préfet. Ce dernier peut imposer des obligations pour la réalisation du projet (éloignement supplémentaire, mesures pour limiter le bruit..) Le décideur reste donc la préfecture qui représente l'Etat. La municipalité n'a pas de droit de veto lorsqu'il s'agit d'installations sur des terrains privés (c'est le plus souvent le cas).
"Les voisins ont découvert par hasard des micros sur leur terrain, c'étaient des mesures pour un projet d'éoliennes, en cours depuis un an et demi," dénonce Fabien Glemet, à la tête des riverains en colère à Saint-Fiel. Réponse du Maire : "Rien n'a été caché, l'autorisation pour le permis de construire n'est qu'un acte administratif, je fais confiance aux services de l'Etat pour évaluer le projet".
Très souvent, des recours en justice sont lancés par des riverains qui refusent de voir des éoliennes se construire à 500 mètres de leur maison (distance minimum légale).C'est le cas notamment pour les deux projets de Saint-Sébastien et au Chauchet. Quand le projet n'est pas encore autorisé, les habitants commencent par s'unir en association, comme à Anzême avec l'AQVA, ou plus récemment à Saint-Fiel avec l'Association de défense du pays Guérétois. Les projets étant nombreux autour de Guéret, les associations sont en contact et pourraient se fédérer pour mener une lutte commune. De son côté, l'Agglo a récemment réuni les maires pour les sensibiliser à la prolifération des projets et éviter qu'un petit territoire ne soit équipé de plusieurs dizaines d'éoliennes. Il est peu probable que l'ensemble des projets aboutisse.
Au moins deux autres projets sont à l'étude du côté de Ahun et de Chatelus-le-Marcheix, mais dans ces cas-là il n'y a aucun dossier déposé en préfecture.

◈ 06/06/16 : Creuse Projet éolien: l'ex-village des babas cool est devenu celui des bobos en colère
http://www.lepopulaire.fr/saint-hilaire-la-plaine/transport/2016/06/06/projet-eolien-l-ex-village-des-babas-cool-est-devenu-celui-des-bobos-en-colere_11946635.html
Les habitants du village du Grand Villard, à Saint-Hilaire-la-Plaine, entre Guéret et Ahun, se serrent les coudes face à un projet éolien. Il faudrait vraiment que le réchauffement climatique soit violent en Creuse pour qu'ils acceptent qu’on plante sept ventilateurs de 160 mètres de haut autour de leurs maisons de caractère.
On a trouvé le plus beau village de la Creuse. Il était bien caché, indiqué sur aucun guide touristique, presque clandestin. Bref, personne n’en avait vraiment eu vent jusqu’ici, mais le Grand Villard, à Saint-Hilaire-la-Plaine est un «village creusois particulièrement bien préservé et de caractère. Les maisons ont été rénovées avec goût, dans le respect du patrimoine», revendiquent ses habitants eux-mêmes.
Un écrivain comme porte-parole de son quartier
Assez jaloux de leur tranquillité, ils n’avaient pas songé jusqu’ici à faire une grande publicité à leur enviable cadre de vie. Jusqu’à ce qu’une ombre menaçante s’élève au-dessus du Peu de La Charse, la modeste colline boisée sur laquelle butent, au sud-ouest, les prés du Grand-Villard. « On nous promet cinq éoliennes d’un côté, dont les pales vont culminer à 160 mètres de haut, et deux de l’autre côté de la route ! », s’hérisse Martine Faucher, présidente du comité Vents d’état.
Mais que se passe-t-il dans le coin ? Au Moutier d’Ahun vient de naître un Front de lutte national pour la culture en Creuse (FLNCC) et voici des Creusois plutôt d’âge mûr, bien installés, qui laissent entendre qu’ils pourraient avoir le sang aussi bouillant que des natifs de Bonifacio si on fait pousser ces aérogénérateurs au-dessus de leurs jardins. Des jardins, il est vrai sublimes.
Dans le rôle du parrain, au Grand-Villard, il y a Jean-Marie Chevrier, écrivain creusois : « Nous sommes les plus anciens habitants, nous sommes arrivés en 1971. Le village était alors plus ou moins à l’abandon. Les maisons ont été restaurées par des gens de notre génération, des babas, des gauchos, je raconterai d’ailleurs cette histoire dans mon prochain livre ».
En caricaturant un peu, on peut résumer l’évolution sociologique du village en disant que les baba cools ont cédé la place aux bobos en colère.
En deux mois, les membres de ce jeune comité de défense sont devenus très calés sur l’énergie éolienne : « On n’avait qu’une vague idée des implications », reconnaît Françoise Philbet, riveraine et… première adjointe au maire de Saint-Hilaire. Et c’est là que cette histoire de Vents d’état se corse un peu. Le troisième adjoint, Jean-Michel Clergé-Dugillon adhère également à ce frais comité anti-éolien. Ambiance. Joël Lainé, le maire de Saint-Hilaire-la-Plaine, est favorable au projet : « La majorité du conseil aussi ».
Joël Lainé annonce qu’il va proposer au prochain conseil municipal l’organisation d’une consultation citoyenne : « Nous n’accepterons que le porteur de projet n’engage l’étude de faisabilité que si une majorité d’habitants se prononce favorablement ». Les sept éoliennes en projet de Saint-Hilaire s’intègrent dans un parc plus vaste (porté par deux opérateurs différents), qui comprend également quatre machines à Ahun et neuf à Mazeirat. « Les conseils de ces deux communes voisines ont voté l’engagement de l’étude d’impact », rapporte Joël Lainé.
Un argumentaire bien rôdé
« Ces trois communes se sont retrouvées classées en zone favorable dans le dernier schéma régional éolien, alors que le potentiel de vent ne peut assurer qu’un rendement de 4 % », estime Françoise Philbet. Impact sur le paysage et sur la santé des riverains, nuisances sonores, dépréciation des biens immobiliers, élargissement des routes, déforestation, prix de rachat exorbitant de l’électricité éolienne : depuis une quinzaine d’années, l’argumentaire anti-éolien a eu le loisir de s’affûter partout en France.
Le village de Grand-Villard ne revendique pas encore son indépendance mais François Philbet estime que ce projet : « est extrêmement clivant et très nocif pour le lien social […] On a fait miroiter au maire des chiffres mirobolants mais il faut raisonner à long terme. La Creuse a quoi à proposer en dehors de sa tranquillité et de ses paysages ? ».
Joël Lainé, trouve que l’intitulé de ce comité de défense du Grand Villard, qui pointe un doigt vengeur alors qu’il n’y a encore rien de décidé « est assez agressif ». L’édile ne veut pas résumer le bon accueil qu’il a réservé aux porteurs de ce projet éolien aux seules perspectives financières : « la loi de transition énergétique prévoit une augmentation de 50 % de la part des énergies renouvelables avant 2023. Les collectivités doivent participer à cet effort national ». La bonne volonté communale pourrait se traduire par la mise à disposition d’un terrain auprès du promoteur éolien.
Pour ces sept aérogénérateurs, Joël Lainé escompte une manne totale de 140.000 euros par an pour le territoire, ce qui représente 1 % d’un investissement de 14 millions d’euros : « 50.000 euros reviendraient au conseil départemental, 109.000 euros à l’intercommunalité Creuse Thaurion Gartempe, dont 30 % seront reversés à la commune. Pour Saint-Hilaire, nous pouvons donc tabler sur 40.000 euros par an ». L’édile est convaincu que le territoire n’a plus les moyens de se passer des sous du vent : « nos collectivités creusoises sont confrontées à la baisse des dotations. À Saint-Hilaire, il y a des investissements que nous ne pourrons pas assumer, comme la restauration de l’église ou des travaux d’accessibilité. À mon sens, ce projet éolien concilie patrimoine et modernité ».
Julien Rapegno
Réunions publiques. Le comité Vents d’état développera sa position vendredi 10 juin à l’occasion d’une réunion publique (18 h 30 à la salle polyvalente). Tandis que le maire envoie l’argumentaire pro-éolien dans toutes les boîtes aux lettres, avant une autre réunion publique (le 22 juin à 18 h 30).
D'autres projets dans les Monts de Guéret
Les opposants creusois aux éoliennes se fédèrent : le groupe Vents d’état est en contact avec Vies-Vents en Creuse, un comité qui vient de se constituer en association à Glénic.
Le conseil municipal de Glénic accueillait lundi soir la présentation de l’étude de faisabilité par la société canadienne Boralex. Ce projet de cinq éoliennes « de 180 mètres » selon Vies-Vents en Creuse est localisé sur le plateau, à proximité des limites communales d’Ajain et de Jouillat. Une zone de développement éolien avait été tracée il y a une demi-douzaine d’années autour de Glénic et de Jouillat : « Un premier projet a été abandonné pour une question de protection de sites classés, mais un autre est réapparu un peu plus loin et a progressé à bas bruit », décrit Christophe Bouis. Cet éleveur de chevaux vit au village de Mauques et serait aux premières loges de l’éventuel parc éolien.
Boralex est en fait la société qui a pris la suite d’Enel Green qui prospecte depuis 2008 dans les Monts de Guéret. D’autres projets sont actuellement à l’étude autour de Sainte-Feyre sont soutenus par l’agglo du Grand Guéret.

◈ 02/06/16 : Vent de colère en Creuse contre un nouveau projet de parc éolien
https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/creuse-un-nouveau-projet-de-parc-eolien-provoque-un-vent-de-colere-1464812661
Un parc d'une vingtaine d'éoliennes pourrait bientôt s'étendre entre les communes de Saint-Hilaire-la-Plaine, Mazeirat et Ahun. Plusieurs riverains opposés au projet se sont réunis au sein de l'association "Vents d'état" pour dénoncer une "catastrophe".
Les habitants du petit village de Grand Villard situé sur la commune de Saint-Hilaire-la-Plaine (209 hab.) ont eu vent par hasard le mois dernier de ce projet de parc éolien qui pourrait s'implanter à cinq cents mètres de chez eux. "Des éoliennes de 150 mètres de haut... une hérésie" pour ces riverains qui redoutent des nuisances sonores et visuelles pour eux comme pour la faune.
"On a des passages de grues, c'est magnifique, ça me gênerait de les voir découper en rondelles par les éoliennes!"
Tout commence début mars lorsque l'entreprise Eco Delta propose à Joël Lainé, le maire de Saint-Hilaire-la-Plaine, d'élever sept éoliennes sur sa commune, cinq sur la colline du Puy de la Charse et deux sur le Puy Beaubier. Des projets similaires sont à l'étude dans deux communes voisines. A Mazeirat, la société EREA projette d'implanter "entre huit et neuf éoliennes", d'après le maire Christophe Martin. Et puis à Ahun, l'entreprise Notus souhaiterait construire quatre éoliennes.
A Saint-Hilaire-la-Plaine, une vingtaine d'habitants opposés au projet se sont réunis au sein de l'association au nom sans équivoque "Vents d'état". "Pour construire une éolienne il faut 4.000 passages de camions, abattre les arbres pour faire une route de dix mètres de large, c'est une hérésie", déclare sa présidente Martine Faucher.
Conseillère municipale et membre de Vents d'état, Françoise Philbet dénonce "un projet catastrophique" : _"je vois pas pourquoi on vient bousiller ce magnifique territoire, je trouve ça complètement hallucinant." Habitant le village de Grand Villard, Jean-Michel raconte "être venu ici pour être tranquille. On a ici un paysage très agréable. Le défigurer pour quelques deniers, je ne vois pas l'intérêt."_
COP 21 et retombées économiques
Favorable au projet de parc éolien, Joël Lainé, le maire de Saint-Hilaire-la-Plaine, rappelle "les objectifs de la COP 21 de réduction des émissions de gaz à effet de serre" mais aussi, et il s'en cache pas, il y a "140 000 euros de retombées économiques".
"On a 5.000 euros en moins de dotations de l'Etat sur deux ans et là j'aurais aimé que la population se soulève pour dire ça suffit d'être un territoire abandonné. Les retombées seraient de 1% sur l'ensemble de l'investissement (140 millions d'euros), ce qui pourrait faire 140.000 euros et grâce aux impôts, cela multiplierait par dix notre capacité d'investissement au niveau de la commune."
Joël Lainé dit par ailleurs comprendre l'inquiétude de ces riverains mais pas le nom de l'association : "Vendetta, c'est vengeance alors que pour l'instant ce n'est que le début du début du projet." Le maire annonce qu'il proposera le 14 juin prochain en conseil municipal le principe d'une consultation citoyenne.
"Demain on ne va pas voir une centrale nucléaire dans la commune, ni même une éolienne! Il y a beaucoup d'études qui seront faites avant et la population aura son mot à dire, moi je ne suis pas un adepte des coups de force et du 49.3. La population sera associée à ce qui se fera."
En attendant, l'association Vents d'état organise déjà une réunion publique vendredi prochain à 18H30 à la salle polyvalente de Saint-Hilaire-la-Plaine "pour alerter la population".


Mise à jour du 08/03/18
Affaire de diffamation à Saint-Hilaire-la-Plaine (Creuse) : les anti-éoliens relaxés
Le délibéré est tombé ce jeudi 8 mars au tribunal de Guéret. La présidente de l’association des anti-éoliens Vents d’État a été relaxée pour diffamation. Le maire de Saint-Hilaire-la-Plaine est débouté de sa constitution de partie civile.
La présidente de l’association des anti-éoliens Vents d’État, Martine Faucher, a été relaxée par le tribunal de Guéret.
Le maire de Saint-Hilaire-la-Plaine, s’estimant diffamé, lui réclamait 25.000 euros de dommages et intérêts.
L’association, qui s’oppose à l’implantation d’un parc éolien à Saint-Hilaire-la-Plaine, avait adressé une lettre ouverte à tous les administrés de la commune qui dénigrait une « consultation citoyenne » réalisée par la municipalité. Selon le maire, Joël Lainé, elle comportait deux mots de trop : « mascarade » et « tromper ». L’audience a eu lieu le 25 janvier.
Le délibéré est tombé ce jeudi 8 mars. Le maire est débouté de sa constitution de partie civile.