Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la vague de contestation grossit contre le projet de 13 éoliennes dans le Contadour et à Peipin. La pétition lancée par l’association d’opposants, Les Amis de la Montagne de Lure, a très vite recueilli 4 000 signatures.
Les Amis de la Montagne de Lure. C’est une association constituée le 15 octobre dernier qui compte à ce jour 190 adhérents et continue de voir affluer les adhésions. La pétition qu’elle a mise en circulation totalise en un temps record, 4000 signatures.
L’objet de cette rafale d’opposition ? Un projet industriel de l’entreprise RES, filiale d’une multinationale domiciliée à Guernesey, de 8 éoliennes de 150 m de haut à Redortiers, dans le Le Contadour, et 5 autres à Peipin. Gérard Burcheri, maire de la localité, est favorable à cette installation et avance l’argument de l’apport financier en ces temps de restriction budgétaire. Cette position fait face à la fronde citoyenne, qui refuse « l’altération à jamais du paysage préservé des Hautes Terres, ouvrant la brèche à l’ouverture d’autres « fermes industrielles » qui s’implanteront sur la Montagne de Lure, de Peipin à Revest du Bion. »
Le 1er décembre une réunion publique à l’initiative de l’association a réuni 180 personnes. L’exposé a couvert les aspects environnementaux, économiques, touristiques, paysagers... pour démonter un à un les avantages promus par l’industriel et faire état d’ « un projet sur-dimensionné qui va dénaturer un site exceptionnel. RES va devoir enfouir 17 Km de câble. Comment croire qu’ils n’ont pas d’autres projets pour rentabiliser cet énorme chantier ? Les enjeux financiers sont tels qu’une manne serait versée, sans aucun rapport avec la « privation de jouissance » de 2500 m2. Quelle cause à cet enrichissement ? Qu’achète exactement l’entreprise ? Comment ne pas voir dans cette « générosité » suspecte, la volonté d’ouvrir les vannes à des implantations qui saccageront la Montagne de Lure, sa faune, sa flore et ses villages perchés. Les chiffres sont clairs : l’offre faite à Redortiers est trois fois supérieure à la moyenne nationale ! Pour quelles obscures raisons ? »
Dans ces conditions, «ce n’est pas acceptable»
1er adjoint à Vachères, Daniel Le Cornec explique que la transition énergétique que défendent les « Centrales villageoises » dont il est membre, prend en considération l’ensemble des énergies renouvelables, y compris l’éolien, mais à plusieurs conditions qui n’ont pas pour visée le verdissement de la finance : que le projet soit respectueux de l’environnement, qu’il s’élabore en concertation avec la population, qu’il soit conçu dans la proximité, à la mesure du territoire et sur un espace recevable. Ce n’est en l’occurrence pas le cas. « Une vingtaine de kilomètres de tranchée jusqu’au transformateur de Limans, avec certainement la nécessité de renforcer les lignes à haute tension, des mâts de 150 mètres sur ce lieu patrimonial, ce n’est pas acceptable ». Les communes de Revest-des-Brousses et Saumane ont adhéré à l’association des Amis de la Montagne de Lure et le conseil municipal de Vachères va en février délibérer pour à son tour rejoindre l’association d’opposition au projet RES.