La commune d'Adriers a été pionnière de l'éolien dans le Montmorillonnais. Elle est particulièrement bien placée puisque c'est sur son territoire que se trouve le point culminant du département, 231 m. Dix éoliennes réparties en deux parcs y ont été mises en service en 2016, après plus de dix ans de gestation, à la grande satisfaction des élus.
Mais l'enthousiasme est retombé depuis: « Nous ne sommes pas contre l'éolien, prévient le maire Philippe Rose, nous ne regrettons pas la construction des deux premiers parcs, mais nous souhaitons attendre d'avoir un retour complet sur leurs effets avant d'en construire un troisième. D'autant que les futures éoliennes feraient 180 m, 30 m de plus que les premières. Nous avons une très forte mortalité de chauves-souris au pied de certaines éoliennes, qui ont dû être bridées. Beaucoup de haies ont par ailleurs été arrachées dans le secteur où Volkswind veut construire le nouveau parc. Nous souhaitons donc attendre. D'autres promoteurs éoliens qui nous avaient sollicités ont respecté notre voeu. Volkswind, en revanche, est passé en force et nous l'avons en travers de la gorge. »
Autre article de presse :
Vienne : Adriers : soutien ministériel aux éoliennes de la discorde
https://www.lanouvellerepublique.fr/vienne/commune/adriers/adriers-soutien-ministeriel-aux-eoliennes-de-la-discorde
(Adriers compte déjà dix éoliennes. La commune souhaite attendre quelques années avant d’envisager un nouveau parc. Mais la société Volkswind avance plus rapidement.)
Adriers. Le projet controversé de parc éolien reçoit un avis favorable du commissaire enquêteur. Le ministère de l’Écologie pèse dans la balance.
En conflit ouvert avec les élus d’Adriers sur l’implantation d’un parc de dix éoliennes, ce serait le troisième dans la commune qui compte déjà dix aérogénérateurs, la société Volkswind vient de marquer un point : le commissaire enquêteur a rendu un avis favorable au projet, à l’issue de l’enquête publique.
« C’est une très mauvaise surprise, fulmine le maire Philippe Rose. Une très large majorité des habitants était contre : 27 sur 29 avis. Les deux favorables étant les propriétaires des terrains, dont un n’habite pas ici. Tous les autres avis favorables émanent de personnes ou d’entreprises qui ont un intérêt à trouver, comme un fabricant de ciment de Loire-Atlantique ! A quoi sert une enquête publique si on ne tient pas compte des avis des habitants et des élus locaux ? »
Contradiction avec la charte éthique
Dans son rapport, le commissaire enquêteur mentionne 47 avis favorables et 62 défavorables, estimant cependant que « la consultation publique […] n’a pas suscité de réelle dynamique d’opposition. »
Les représentants de Volkswind n’étant pas les bienvenus à la mairie d’Adriers, le commissaire enquêteur les a rencontrés « dans les locaux d’une commune voisine », constatant la « situation d’incompréhension et de blocage avec les élus ».
La charte éthique de France énergie éolienne, association professionnelle à laquelle adhère Volkswind, « engage » ses membres, « à concevoir, construire et exploiter [leurs] parcs éoliens en concertation avec l’ensemble des acteurs locaux concernés […] : élus, administrations, associations, […], etc. » (1) Le commissaire enquêteur relève bien la contradiction dans le cas d’Adriers mais estime que « cette préconisation » « n’est pas rédhibitoire pour élaborer et conduire les projets privés. »
Avantage financier du ministère de l’Écologie
Les représentants de Volkswind n’étant pas les bienvenus à la mairie d’Adriers, le commissaire enquêteur les a rencontrés « dans les locaux d’une commune voisine », constatant la « situation d’incompréhension et de blocage avec les élus ».
La charte éthique de France énergie éolienne, association professionnelle à laquelle adhère Volkswind, « engage » ses membres, « à concevoir, construire et exploiter [leurs] parcs éoliens en concertation avec l’ensemble des acteurs locaux concernés […] : élus, administrations, associations, […], etc. » (1) Le commissaire enquêteur relève bien la contradiction dans le cas d’Adriers mais estime que « cette préconisation » « n’est pas rédhibitoire pour élaborer et conduire les projets privés. »
Avantage financier du ministère de l’Écologie
Un élément pèse bien plus lourdement en faveur du parc de Tageau : il a été retenu, en février, parmi 22 lauréats d’un appel d’offre du ministère de la Transition écologique et solidaire pour le développement de l’éolien terrestre.
Le futur parc d’Adriers, s’il voit le jour (2), se verra attribuer « un contrat de complément de rémunération d’une durée de vingt ans. » On comprend mieux pourquoi la société Volkswind refuse d’abandonner ce projet, en terrain hostile certes, mais dont la rentabilité apparaît garantie par l’État.
Nous avons sollicité hier les responsables de l’agence Volkswind de Limoges : ils ne « souhaitent pas communiquer pendant la période d’instruction du projet ».
“ On ne veut aucun contact ”
Le futur parc d’Adriers, s’il voit le jour (2), se verra attribuer « un contrat de complément de rémunération d’une durée de vingt ans. » On comprend mieux pourquoi la société Volkswind refuse d’abandonner ce projet, en terrain hostile certes, mais dont la rentabilité apparaît garantie par l’État.
Nous avons sollicité hier les responsables de l’agence Volkswind de Limoges : ils ne « souhaitent pas communiquer pendant la période d’instruction du projet ».
“ On ne veut aucun contact ”
A Adriers, on ne souhaite pas non plus communiquer avec Volkswind :
« Nous refusons tous leurs courriers recommandés, indique Philippe Rose. La semaine dernière, ils nous ont envoyé un huissier de justice déposer une demande pour l’installation d’un mât de mesure. Il est reparti avec. Ils peuvent nous envoyer la garde républicaine ou une compagnie de CRS si ça leur chante ! On ne veut aucun contact avec eux. Je perds un temps fou avec cette affaire, je préférerais le passer à trouver un nouveau boulanger. Les habitants sont derrière nous, c’est notre force. Mais si nous, élus, ne pouvons plus rien, je rends mon tablier. »
(1) Texte complet sur le site www.fee.asso.fr.
(2) La décision préfectorale est attendue dans les prochains mois.
« Nous refusons tous leurs courriers recommandés, indique Philippe Rose. La semaine dernière, ils nous ont envoyé un huissier de justice déposer une demande pour l’installation d’un mât de mesure. Il est reparti avec. Ils peuvent nous envoyer la garde républicaine ou une compagnie de CRS si ça leur chante ! On ne veut aucun contact avec eux. Je perds un temps fou avec cette affaire, je préférerais le passer à trouver un nouveau boulanger. Les habitants sont derrière nous, c’est notre force. Mais si nous, élus, ne pouvons plus rien, je rends mon tablier. »
(1) Texte complet sur le site www.fee.asso.fr.
(2) La décision préfectorale est attendue dans les prochains mois.