Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

vendredi 1 décembre 2017

Une étude et un sondage édifiant, les touristes disent non aux éoliennes industrielles géantes.

http://association-hebergeurs-touristiques-indre.com/PDF/Article_AHTI_Une_etude_et_un_sondage_edifiant.pdf

Article AHTI - Novembre 2017
Association des Hébergeurs Touristiques de l’Indre et des départements limitrophes (AHTI) 
BP-Mairie de Bélâbre 36370 Bélâbre

Pour que le tourisme poursuive son expansion et reste une industrie rentable, ses modes de fonctionnement et de développement doivent évoluer vers des pratiques plus proactives d’un point de vue environnemental. L’engagement des acteurs professionnels du tourisme est au cœur de l’évolution qui doit s’accomplir en matière de responsabilité écologique. On pourra retenir par exemple, le nouveau label qui s'appliquera en matière d'hébergements dès 2018 dans le PNR Brenne : Marque Valeurs Parc. La Région Centre-Val de Loire est également très attachée à l'évolution de l'attractivité touristique [13]. 



Tout comme les industriels ou les artisans qui travaillent continuellement sur l’amélioration de la qualité de leurs produits, l'industrie du tourisme doit rendre à la nature ce qu'elle lui a pris et ce qu’elle reçoit presque gratuitement de la part de l’environnement. 

Un tourisme respectueux de l’environnement ou tourisme durable peut se définir comme un tourisme qui réponde aux besoins actuels des touristes et des entreprises du secteur, sans compromettre la capacité des touristes et entreprises de demain d’apprécier et de profiter des mêmes destinations. 

En d’autres termes, un tourisme durable est un tourisme qui répond aux besoins des générations actuelles tout en conservant et en mettant en valeur la beauté et l’intégrité des sites touristiques pour les générations futures.

Les chercheurs universitaires spécialisés dans le tourisme, particulièrement Butler [2], ont supposé que les destinations suivaient un cycle de vie : phase d’exploration, d’évolution, de développement, de consolidation, puis de stagnation et, à terme, de rajeunissement ou de déclin. Les impacts sur l’environnement apparaissent dès le début de la phase d’exploration et si aucune mesure de planification et de contrôle n’est mise en place, les conséquences sur l’environnement s’amplifieront pendant les phases d’évolution et de développement, et apparaîtront clairement pendant la phase de consolidation. La dégradation de l’environnement est un des facteurs clés de la stagnation et du déclin éventuel d’un site, alors que l’amélioration de l’environnement est vitale pour sa régénération. Un tourisme plus respectueux de l’environnement permettra au site concerné de subir une période de stagnation réduite au minimum et d’évoluer de la phase de consolidation vers une phase continue de rajeunissement [7], [9], [12]

La stabilité des formes matérielles et visibles du paysage constitue un élément stratégique très important pour l’industrie touristique. 

En effet, que les paysages d’une destination changent brutalement, et c’est tout un secteur touristique qui risque d’être ébranlé, parce qu’une destination perd l’une de ses ressources importantes, parce que l’image promotionnelle ne montre plus la réalité de la destination ou, encore, parce que les touristes ne rencontrent pas – ou plus – ce qu’ils sont venus chercher [3], [14].

Or, il n’est pas rare que des paysages soient amenés à changer de façon plus ou moins brutale et plus ou moins contrôlée, sous l’impulsion de phénomènes variés (industrialisation, changements climatiques…). L’image des destinations en question peut alors être amenée à évoluer, voire à s’affaiblir. Il s’agit donc d’un véritable enjeu pour les intervenants touristiques concernés. 


Le rapport international PNUE [7] est très clair concernant les impacts sur les paysages en matière de production d'énergie électrique et de chaleur. Dans certains cas, l’énergie (pour la production d’électricité et de chaleur) peut être fournie par des sources locales. Les sources d’énergie renouvelables doivent être privilégiées en faisant attention à l’impact des infrastructures correspondantes sur les paysages (par exemple : choix du lieu d’implantation d’éoliennes, de pylônes…). 

Dans le contexte d'implantation de parcs éoliens on peut également relever avec regrets et sur notre territoire, la mise en place du concept de greenwashing1 (lire : Le Parc éolien de Sainte Lizaigne racheté par le groupe IKEA [5]). 

L'association AHTI vient de clôturer une enquête afin d'apporter des éléments de mesure concernant l'impact d'implantation d'éoliennes industrielles sur le choix d'une destination touristique. Cette enquête a été menée en 2017 sur un corpus de 1280 touristes accueillis en Gîtes et chambre d'hôtes de l'Indre ou visiteurs (âgés de plus de 18 ans). 

Quel serait l'impact de l'implantation d'éoliennes industrielles sur votre choix de destination touristique ? 

Si ces éoliennes sont visibles depuis votre lieu d'hébergement : 
◾ Dans un environnement proche (0 à 2 kms) : 97 % changent de destination 
 A moyenne distance (2 à 10 kms) : 95 % changent de destination 
 A l'horizon (> à 10 kms) : 72 % changent de destination 

 Si ces éoliennes sont visibles lors de vos activités touristiques dans le PNR Brenne ou à proximité : 
 Dans un environnement proche (0 à 2 kms) : 71 % changent de destination 
 A moyenne distance (2 à 10 kms) : 56 % changent de destination 
 A l'horizon (> à 10 kms) : 34 % changent de destination

Les résultats obtenus montrent clairement que l'attractivité touristique d'un territoire et donc de son P.I.B peuvent être anéantis avec l'implantation d'éoliennes industrielles. 

Notre étude confirme les différents travaux présentés dans cet article : les touristes sont attirés en Brenne et Boischaut pour profiter des paysages ruraux et des derniers espaces naturels préservés, flore, faune, qui ont échappé à l’urbanisation et à l’artificialisation des terres. 

Compte tenu des résultats de l'enquête émise par la CCI de l'Indre en 2015 ([4]), notre territoire sera touristiquement sinistré si de nouveaux parcs éoliens sont implantés sur les pépites touristiques du département : Château de Valençay (87 960 visiteurs en 2014), Maison du Parc Naturel Régional de la Brenne (63 010 visiteurs en 2014), Parc de la Haute Touche (50 306 visiteurs en 2014), Maison de George Sand à Nohant (32 763 visiteurs en 2014). 

Ces chiffres enthousiasmants montrent l'attractivité de notre département et de ses sites prestigieux en l'absence d'éoliennes industrielles à proximité.

Les résidences secondaires : un atout majeur pour l'économie liée au tourisme.

Le tourisme occupe en France une place majeure : plus de 2 millions d’emplois, près de 7,5% du PIB, environ 10 milliards d’euros de contribution à la balance commerciale. Liée en grande partie au patrimoine des territoires (naturel, paysager, culturel, industriel, urbain…), cette activité repose plus que d’autres sur une étroite coopération public-privé et, plus largement, sur la mobilisation de ses multiples acteurs : collectivités et satellites, Etat, opérateurs, associations et, de plus en plus, consommateurs [8]. "Le cœur des territoires bat donc au rythme du tourisme…". L’économie territoriale privilégie traditionnellement deux approches.

La première prend pour objet principal la localisation des firmes sur le territoire : c’est l’économie productive. La deuxième est centrée sur les populations qui habitent sur ce territoire : c’est l’économie résidentielle. L’apport des séjournants provisoires devenant de plus en plus important, la notion d’"économie présentielle" s’est substituée peu à peu à celle d’"économie résidentielle" pour bien marquer que ces revenus étaient consécutifs à la présence des personnes et non à leur résidence sur le territoire. La population des territoires varie en effet tout au long de l’année par le double mouvement des visiteurs qui viennent y séjourner et des habitants qui partent en voyage. Par exemple, il n’est pas rare en effet de constater que le nombre de franciliens qui quittent la région pour des raisons touristiques soit supérieur à celui des visiteurs qui y entrent, de province ou de l’étranger. En moyenne, un parisien passe 57 nuitées par an à plus de 100 km de Paris. Il existe donc une fuite nette de consommation d’Ilede-France vers le reste de la France et du monde [8]. 


Dans les communes rurales les plus éloignées du monde urbain, 61 % des logements sont des résidences secondaires. Les revenus générés par la présence de résidences secondaires familiales sont bien plus conséquents que ceux occasionnés par l’hôtellerie ou le camping. L’économie locale en dépend majoritairement [8]. 

Le département de l'Indre est bien évidement concerné par cet enjeu majeur. La Cartographie 1 le montre avec des zones plus ou moins denses sur ce territoire. La part des résidences secondaires (y compris les logements occasionnels) en 2014 représentait 10,3% des logements dans ce département [10]. 

Lorsque l'on regarde géographiquement la position de ce département et du Berry, l’Indre se situe à l’interface de plusieurs entités géographiques et culturelles identifiées et reconnues comme des destinations touristiques : le Boischaut nord dont le château de Valençay constitue un pôle majeur, d’ailleurs intégré au circuit touristique des châteaux de La Loire, le Parc Naturel Régional de la Brenne avec ses milieux de faune et de flore préservés ainsi que le Boischaut sud avec La Châtre et le domaine de George Sand à Nohant. Il apparaît donc clairement, qu’à partir de cette position d’interface géographique, un potentiel de développement touristique existe (courts ou longs séjours de clientèles parisiennes notamment mais aussi tourisme d’affaires autour du romantisme) [6]. Il convient donc de préserver et de valoriser ces atouts [6] : 

• La proximité du bassin parisien, une localisation proche des bassins émetteurs et une accessibilité aisée au territoire font de l’Indre le premier "département vert aux portes de Paris", 
• Le territoire dispose d’un potentiel de clientèle non marchande important (70 483 lits en résidences secondaires) à rendre prescriptrice de la destination (1 million de nuitées en résidences secondaires), 
• Des lieux d’accueil prestigieux existent pour le tourisme d’affaires (Châteaux et lieux de caractère), 
• Les départements du Cher et de l’Indre travaillent depuis plusieurs années sur la stratégie de Marque "Berry" afin de commercialiser leurs produits et leurs séjours auprès des clientèles parisiennes. 

Les dépenses effectuées par les touristes dans les pays de l’Indre leur apportent de l’ordre de 9 à 15% de leurs bases économiques. On peut également noter que le tourisme constitue par ailleurs une importante source de revenus résidentiels dans l’Indre [11]. 

Quid de la prospection de l'offre et de la demande en matière touristique pour les territoires authentiques dans les prochaines années ?

Sur ce thème, les prédictions de Booking sont particulièrement marquantes pour l'année 2018 [1]. Cet acteur majeur en matière de services de réservations met en évidence les projections incontournables pour l'item tourisme. Les résultats de cette enquête, portant sur 19.000 de ses clients réguliers, confortent l'engagement que souhaite avoir le territoire de la Brenne pour les prochaines années : destination Brenne. 

Que peut-on retenir de cette enquête et des attentes des futurs touristes et de leur famille ? 


• 35% des personnes sondées souhaitent partir à la découverte de régions authentiques et tester les produits locaux. 
• 34% des touristes tenteront de revenir sur les lieux de leurs vacances d'enfance. Cette nostalgie touche même les fameux millenials (18-34 ans) qui seront 44% à privilégier la destination de leur enfance. 
• Les destinations qui mettront en avant la randonnée seront aussi privilégiées puisque 56% des voyageurs déclarent vouloir faire des randonnées pédestres (l'activité vélo est souhaitée pour 24%). 
• Les chambres d'hôtes seront particulièrement populaires (1 voyageur sur 3 déclare préférer rester dans une maison d'hôtes plutôt qu'à l'hôtel). 
• Un véritable espace de vie privatif est souhaité par les touristes. 

Les données présentées dans cet article sont parfaitement référencées. Cette contribution doit permettre de dégager des éléments nouveaux de compréhension au regard de l’économie touristique actuelle et future de notre département et du Berry. 

Elle permet également d’évaluer l’impact sur certaines conséquences pour les secteurs tels que l’immobilier, le BTP, le commerce et les services de proximité. 

Enfin, cette contribution vise à préciser les attentes des acteurs liés au tourisme et les besoins qu’ils engendrent au regard des politiques d’aménagement du territoire et des services publics, de valorisation de l’environnement ou encore du cadre de vie.

Repère :
[1] BOOKING, Les 8 prédictions de Booking pour 2018, http://blog.elloha.com/2017/11/05/les-8- predictions-de-booking-pour-2018/, 2017. 
[2] R. BUTLER, The tourism area life cycle, Channel view publications, 2006. 
[3] C. N. BUZINDE, D. MANUEL-NAVARRETE, D. KERSTETTER and M. REDCLIFT, Representations and adaptation to climate change, Annals of Tourism Research, 37 (2010), pp. 581-603. 
[4] CCI DE L'INDRE, La filière tourisme dans l’Indre, (décembre 2015). 
[5] CCI DE L'INDRE, PANORAMA DE PRESSE de l'Indre, (10 au 16 décembre 2016). 
[6] CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE L'INDRE, Promotion de la candidature de l’Indre au raccordement à la LGV POCL (2010). 
[7] O. M. DU TOURISME, Vers un Tourisme Durable-Guide à l'usage des décideurs, 2006. 
[8] F. G. FRANÇOISE PERTSOV, De nouvelles dynamiques pour le tourisme, Tendances, Répondre aux nouveaux défis des territoires, scet, Groupe Caisse des dépôts (2016), pp. 1-60. 
[9] HTTP://WWW.UNEP.FR/SHARED/PUBLICATIONS/CDROM/DTIX1043XPA/.
[10] INSEE, https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=DEP-36.
[11] LAURENT DAVEZIES, Les moteurs du développement des pays du département de l’Indre, Etude réalisée pour la Mission Interministérielle d’Aménagement et de Développement du Territoire (MIADT) de l’Indre (2004). 
[12] B. S. MARTIN and M. UYSAL, An examination of the relationship between carrying capacity and the tourism lifecycle: Management and policy implications, Journal of Environmental Management, 31 (1990), pp. 327-333. 
[13] RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE, Hébergements touristiques - Le guide du porteur de projet, 2015. 
[14] A. D. TASCI and W. C. GARTNER, Destination image and its functional relationships, Journal of travel research, 45 (2007), pp. 413-425.

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Paris le 5 décembre 2017,
Communiqué de Presse de la Fédération Environnement Durable

Oui, les éoliennes font fuir massivement les touristes et me-nacent le PIB des espaces ruraux.

L'association des Hébergeurs Touristiques de l’Indre et des départements limitrophes (AHTI) vient de publier un sondage d’opinion qui apporte des éléments quantitatifs nouveaux sur l'impact de l’implantation d'éoliennes industrielles dans le choix d'une destination touristique où la nature est recherchée.

L’enquête a été menée en 2017 auprès d’un corpus de 1280 touristes âgés de 18 ans et plus, accueil-lis en Gîtes et Chambre d'hôtes de l'Indre. Les résultats révèlent que 97% des touristes ne choisi-raient plus ces gites touristiques si des éoliennes se trouvaient dans un environnement proche. Les résultats montrent explicitement que l'attractivité touristique d'un territoire, et donc son PIB, peuvent être anéantis par une implantation d'éoliennes industrielles. Cette étude confirme les nombreuses alertes reçues par la Fédération Environnement Durable (FED) indiquant que le tourisme vert est la première victime de l’industrialisation des campagnes par les éoliennes industrielles. Doréna-vant hautes de 185 mètres, toujours autorisées en France à 500 mètres des habitations, les éoliennes industrielles vont s’élever prochainement à 235 mètres de haut (cf. projet Hauts de l'Armançon dans le Tonnerrois).

Constatant la dégradation actuelle des paysages ruraux français et de la qualité de vie de ses habitants par 7000 éoliennes en fonctionnement pour une production électrique de 1% ce lundi 4 décembre 2017, la FED demande l’arrêt immédiat de l’implantation de nouvelles machines et considère irresponsable le plan actuel du Ministère de l’environnement annonçant tripler ce nombre d’ici 2023. 

Contact Presse
Fédération Environnement Durable 
Jean-Louis Butré contact@environnementdurable.net  
Pdt FED

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