Née en décembre dernier, l’Association de défense du cadre de vie du Warndt continue de contester le projet d’implantation d’un parc éolien dans un secteur qu’elle dénonce comme étant déjà saturé.
L’association est née en décembre dernier et, depuis, elle a fédéré autour d’elle quelque 150 habitants des communes de Varsberg, Bisten-en-Lorraine et Guerting. « Et ils sont très remontés ! », précise Christian Varoqui, président de l’Association défense du cadre de vie du Wardnt.
Depuis quatre mois, il se démène avec l’aide de son père, Jean-Marcel, secrétaire de l’association, et Jean-Noël Karls, vice-président, pour faire monter le nombre d’adhérents. « Nous faisons du porte-à-porte, ça prend du temps, mais les gens sont réceptifs. Nous avons même quelques candidatures spontanées d’autres villages alentours », détaille Jean-Marcel Varoqui.
Combattre les moulins à vent
Si le but premier de cette association portée par les trois hommes est la protection du cadre de vie, de la faune et de la flore. Aujourd’hui, son cheval de bataille c’est un projet de parc éolien. Prévu à l’horizon 2019-2020 selon les membres de l’association, ce parc devrait voir 9 éoliennes implantées sur le territoire des communes de Bisten-en-Lorraine, Guerting et Varsberg. «Depuis la formation de l’association, nous avons creusé et vérifié le projet. Ce dernier a été mis en place dans la plus grande opacité et sans concertation avec les populations. Lorsque les conseils municipaux ont eu à voter pour ou contre le projet, la délibération a été présentée comme émanant d’une décision de la Communauté de communes du Warndt prise au début du 2e trimestre 2016. Or, nous n’avons rien trouvé de tel », résume Jean-Marcel. « Nous avons donc contacté la Communauté de communes pour qu’elle nous transmette la délibération. On nous a répondu qu’il s’agissait en fait d’une information aux élus. Il y aurait eu un comité de pilotage qui a arbitré l’appel à projets lancé en janvier 2017, mais on refuse de nous communiquer les noms de ses membres».
Le milan royal
Autre point problématique pour les membres de l’association : « Non seulement ce projet de parc se fait dans une zone déjà saturée, mais en plus il ne correspond pas au schéma régional éolien de Lorraine. Ce dernier a été annulé à la fin de l’année dernière, mais à l’époque de la conception du projet, il ne tenait déjà pas compte des recommandations de ce document », souligne Jean-Noël. «Dans un rayon d’à peine cinq kilomètres, 60 éoliennes sont implantées ou en passe de l’être. »
Autant de grands moulins dans un espace réduit pourraient représenter un danger pour les espèces animales vivant aux alentours : chauves-souris et oiseaux migrateurs en tête. « Lorraine association nature (Loana), qui est reconnue pour son travail au niveau régional et qui mène un plan d’action pour la sauvegarde du milan royal, a adressé un courrier à la Dreal afin de demander l’abandon du projet de parc sur nos trois communes. En effet, un nid de ce rapace protégé a été découvert à Coume, à quelques centaines de mètres du lieu où les éoliennes seraient implantées. Le courrier n’a pas de pouvoir coercitif, mais je vois mal la Dreal ne pas en tenir compte. »