Un projet d'installation de 4 à 8 éoliennes à Brizay, près de l’Île Bouchard, inquiète certains habitants qui redoutent une détérioration du paysage et une atteinte à la biodiversité. Le maire, de son côté, estime que l'impact est très limité. Une réunion d'information est prévue ce jeudi.
Alors que l'Indre-et-Loire reste le dernier département sans éoliennes, les promoteurs continuent de démarcher les maires des petites communes pour tenter d'installer des parcs en secteur rural. C'est le cas d'un projet de parc éolien à Brizay, près de l'Île-Bouchard qui provoque beaucoup d'interrogations et de débats. Le conseil municipal a pris il y a plusieurs mois (approbation en conseil municipal le 10 février 2017) une délibération en faveur de l'implantation d'un parc de 4 à 8 éoliennes de 150 mètres de haut dans le bois de la Gabillère, un bois qui sert de refuge à la faune sauvage et qui est un gage de la préservation de la biodiversité selon les opposants au projet. Une permanence d'information se tient d'ailleurs ce jeudi de 16h à 20h en mairie de Brizay, et en présence du promoteur.
"Les promoteurs agissent en catimini, en totale opacité, et promettent des retombées financières"
L'ADDER, l'association Agir pour le Développent Durable et Economique : Préservons nos territoires Ruraux, et présidée par un apiculteur, se mobilise non pas contre l'énergie éolienne, mais contre la zone retenue pour implanter les mâts, ce bois de la Gabillère. Pour l'ADDER, il s'agit de l'une des dernières zones de biodiversité dans le Richelais. Ça pourrait se faire ailleurs que dans le seul bois qui reste. Il s'étend sur 180 hectares et Romain Henry de l'association ADDER ne comprend pas le sens de la démarche. L'association évoque aussi l'impact négatif en terme touristique.
Par ailleurs selon l'association, de nombreux maires ruraux sont approchés en toute confidentialité pour des projets éoliens, avec des promesses financières. Dans ces négociations, les habitants sont totalement oubliés.
Un parc de 8 éoliennes, c'est 20.000 euros par an pour une petite commune comme Brizay
Mais le bois ne sera pas impacté, explique le maire de Brizay Jean Louis Schosser. Pour monter une éolienne, il faut 2.000 m2. Pour un parc de 8 éoliennes, il suffit de faire le calcul. Selon lui donc, moins de 2 hectares des 180 seront utilisés pour y implanter les éoliennes. Pour justifier son choix, le maire de Brizay explique aussi que cela pourrait compenser la baisse des dotations de l'état. Il a fait son calcul, huit éoliennes, c'est 20.000 euros par an pour sa commune de 310 habitants. Ce n'est pas beaucoup, mais cela permet d'entretenir nos chemins et notre patrimoine sans augmenter les impôts. Cette somme, c'est peu mais cela représente 80% de la taxe d'habitation.
Les maires des communes voisines ont eux aussi été démarchés par le promoteur, Soleil du Midi, comme à Lémeré. Dans cette commune, le Conseil Municipal a en revanche rejeté le projet à l'issue d'un débat associant les propriétaires riverains.