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La préfecture d’Eure-et-Loir a lancé une procédure pour la mise en place d’une directive paysagère. L’objectif est de préserver les cônes de vue sur la cathédrale de Chartres. Conséquence, des projets de parcs éoliens sont retoqués.
La cathédrale Notre-Dame de Chartres représente un symbole et un atout majeur pour le département. Pour préserver les vues sur le monument, la préfecture d’Eure-et-Loir a lancé une procédure pour la mise en place d’une directive paysagère.
30 km de rayon environ composent le périmètre du projet de directive paysagère dédié à la protection des cônes de vue de la cathédrale de Chartres.
Le but est de réglementer les constructions dans les cônes de vue de l’édifice, comme l’explique la préfète, Sophie Brocas : « Il faut qu’on protège cet héritage du XIIIe siècle. Nous avons des vues remarquables sur un rayon de 25 à 30 km autour de la cathédrale. Il faut les conserver. Sinon, l’Unesco pourrait nous retirer le label patrimoine mondial. »
«Favorables à l’éolien, mais pas n’importe où»😠
L’urbanisation intensive, avec parfois une construction massive et désordonnée de bâtiments, est notamment en cause. Mais pas seulement. Certains projets d’implantation de parcs éoliens sont également dans le viseur. Plusieurs ont été gelés. La préfecture d’Eure-et-Loir a, par exemple, retoqué, en début d’année, le projet de parc éolien que la société EDPR souhaite implanter à Ermenonville-la-Grande, avec six éoliennes, et d’un poste de livraison.
La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) a été missionnée pour mettre en place cette directive paysagère.
Un autre pose question. Il s’agit de celui porté par H2air, développeur et exploitant éolien indépendant, avec son « projet éolien des Passiflores », qui prévoirait un équipement composé de trois à dix machines, avec des mâts de 100 à 150 m, dans le secteur de la commune du Thieulin. La société organise des réunions avec les habitants pour présenter son projet (*).
Mais ce projet semble se situer sur un des cônes de vue de la cathédrale. Les porteurs ont été reçus à la préfecture, le 12 avril, en présence de Laure de La Raudière, députée (Agir-La droite constructive) de Nogent-le-Rotrou-Lucé, et Philippe Schmit, maire du Thieulin et président de la Communauté de communes du Pays courvillois.
Sophie Brocas détaille : « Avec les services de l’État, nous avons expliqué aux représentants de H2air ce qui motive cette directive paysagère. Nous avons fait un travail d’information. Nous sommes favorables à l’éolien, mais pas n’importe où. L’Eure-et-Loir est le premier département de la région Centre-Val de Loire sur les implantations de mâts. J’ai annoncé à H2air, par cohérence intellectuelle, que je ne pourrai que refuser leur demande de permis de construire s’ils ont vraiment l’intention d’implanter leur projet dans un endroit où la vue doit être préservée. S’il le faut, on ira au contentieux.»
"Si le projet est dans une vue remarquable, c’est non."
La préfète ne veut aucune ambiguïté : « Lorsqu’on reçoit une demande, les services de l’État regardent si le projet est situé dans le repérage des vues remarquables. Il faut argumenter d’une manière objective. Mais quel que soit le projet, s’il est dans une vue remarquable, c’est non. Cela ne veut pas dire que plus rien ne pourra être construit dans ce rayon de 25 à 30 km. Il y a une question de hauteur. Cela ne va pas mettre le territoire sous cloche. »
La cathédrale de Chartres, construite entre 1194 et 1220, monument historique depuis 1862, fait partie de la première liste des monuments classés par l’Unesco, en 1979.
La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) s’appuiera sur des outils numériques pour déterminer les zones de vue à préserver et établir des hauteurs maximales de construction.
(*) L’association PPEEBP (Protection paysages environnement entre Beauce et Perche) dénonce un manque de concertation de la part de H2air et entend pouvoir participer à ces réunions.
Un arrêté ministériel pour une "concertation".
Sophie Brocas, préfète d’Eure-et-Loir, a présenté aux élus concernés, le 12 décembre 2017, le projet de directive paysagère dont elle espère l’approbation, par décret, du Conseil d’État. La procédure se poursuit, selon la représentante de l’État : « J’ai saisi le ministre du Développement durable, en février, car il faut un arrêté ministériel pour définir le périmètre de concertation. Je suis en attente de cet arrêté. J’espère que cela ira vite. Les élus des collectivités concernées pourront avoir la parole, comme l’ensemble des acteurs, associations, porteurs de projets, public… Cet arrêté ministériel de concertation vise vraiment à engager un processus approfondi de dialogue. » La préfète ajoute : « Dans mon esprit, lorsque nous aurons l’arrêté ministériel, je proposerai à l’ensemble des porteurs de projet, de venir à une réunion pour présenter la démarche, avec les endroits où les vues sont exceptionnelles. »
Le but est de réglementer les constructions dans les cônes de vue de l’édifice, comme l’explique la préfète, Sophie Brocas : « Il faut qu’on protège cet héritage du XIIIe siècle. Nous avons des vues remarquables sur un rayon de 25 à 30 km autour de la cathédrale. Il faut les conserver. Sinon, l’Unesco pourrait nous retirer le label patrimoine mondial. »
«Favorables à l’éolien, mais pas n’importe où»😠
L’urbanisation intensive, avec parfois une construction massive et désordonnée de bâtiments, est notamment en cause. Mais pas seulement. Certains projets d’implantation de parcs éoliens sont également dans le viseur. Plusieurs ont été gelés. La préfecture d’Eure-et-Loir a, par exemple, retoqué, en début d’année, le projet de parc éolien que la société EDPR souhaite implanter à Ermenonville-la-Grande, avec six éoliennes, et d’un poste de livraison.
La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) a été missionnée pour mettre en place cette directive paysagère.
Un autre pose question. Il s’agit de celui porté par H2air, développeur et exploitant éolien indépendant, avec son « projet éolien des Passiflores », qui prévoirait un équipement composé de trois à dix machines, avec des mâts de 100 à 150 m, dans le secteur de la commune du Thieulin. La société organise des réunions avec les habitants pour présenter son projet (*).
Mais ce projet semble se situer sur un des cônes de vue de la cathédrale. Les porteurs ont été reçus à la préfecture, le 12 avril, en présence de Laure de La Raudière, députée (Agir-La droite constructive) de Nogent-le-Rotrou-Lucé, et Philippe Schmit, maire du Thieulin et président de la Communauté de communes du Pays courvillois.
Sophie Brocas détaille : « Avec les services de l’État, nous avons expliqué aux représentants de H2air ce qui motive cette directive paysagère. Nous avons fait un travail d’information. Nous sommes favorables à l’éolien, mais pas n’importe où. L’Eure-et-Loir est le premier département de la région Centre-Val de Loire sur les implantations de mâts. J’ai annoncé à H2air, par cohérence intellectuelle, que je ne pourrai que refuser leur demande de permis de construire s’ils ont vraiment l’intention d’implanter leur projet dans un endroit où la vue doit être préservée. S’il le faut, on ira au contentieux.»
"Si le projet est dans une vue remarquable, c’est non."
La préfète ne veut aucune ambiguïté : « Lorsqu’on reçoit une demande, les services de l’État regardent si le projet est situé dans le repérage des vues remarquables. Il faut argumenter d’une manière objective. Mais quel que soit le projet, s’il est dans une vue remarquable, c’est non. Cela ne veut pas dire que plus rien ne pourra être construit dans ce rayon de 25 à 30 km. Il y a une question de hauteur. Cela ne va pas mettre le territoire sous cloche. »
La cathédrale de Chartres, construite entre 1194 et 1220, monument historique depuis 1862, fait partie de la première liste des monuments classés par l’Unesco, en 1979.
La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) s’appuiera sur des outils numériques pour déterminer les zones de vue à préserver et établir des hauteurs maximales de construction.
(*) L’association PPEEBP (Protection paysages environnement entre Beauce et Perche) dénonce un manque de concertation de la part de H2air et entend pouvoir participer à ces réunions.
Un arrêté ministériel pour une "concertation".
Sophie Brocas, préfète d’Eure-et-Loir, a présenté aux élus concernés, le 12 décembre 2017, le projet de directive paysagère dont elle espère l’approbation, par décret, du Conseil d’État. La procédure se poursuit, selon la représentante de l’État : « J’ai saisi le ministre du Développement durable, en février, car il faut un arrêté ministériel pour définir le périmètre de concertation. Je suis en attente de cet arrêté. J’espère que cela ira vite. Les élus des collectivités concernées pourront avoir la parole, comme l’ensemble des acteurs, associations, porteurs de projets, public… Cet arrêté ministériel de concertation vise vraiment à engager un processus approfondi de dialogue. » La préfète ajoute : « Dans mon esprit, lorsque nous aurons l’arrêté ministériel, je proposerai à l’ensemble des porteurs de projet, de venir à une réunion pour présenter la démarche, avec les endroits où les vues sont exceptionnelles. »
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Archives :
➽ La vue sur la cathédrale de Chartres bientôt sous protection (janvier 2018)➽ La vue sur la cathédrale de Chartres empêche un projet d’éoliennes en Eure-et-Loir (février 2018)
➽ L’énergie éolienne et ses conséquences pour les territoires (février 2018)
➽ Les éoliennes en Eure-et-Loir (décembre 2017)
➽ Eure-et-Loir : Eoliennes et cathédrale (janvier 2017)
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