CÔTE PICARDE : Une barge sonde les fonds marins, en zone de pêche, là où les 62 éoliennes seront installées.
La société Éoliennes en mer Dieppe - Le Tréport, filiale d’Engie, poursuit son calendrier d’études préalables à la construction de son parc éolien en mer de 62 mâts. Après une phase d’études géophysiques, voici celle des études géotechniques, qui va durer jusqu’à la fin septembre.
La barge Excalibur, de la société néerlandaise Fugro, vient de gagner la future zone d’implantation, grâce à un remorqueur. « Il s’agit de mener des essais de forages dans les fonds marins pour déterminer les fondations de chaque éolienne », résume Christophe Leblanc, directeur du développement d’EMDT. « On teste le comportement du sous-sol ». La barge Excalibur, qui ne ressemble pas à un navire, prend appui sur les fonds marins grâce à « des jambes qui se posent sur le fond », précise Christophe Leblanc. « Il faut qu’elle soit très stable pour réaliser les forages et les prélèvements de sédiments ».La présence de cette barge dans la zone prisée par les pêcheurs professionnels fait bondir Olivier Becquet, vice-président du Comité régional des pêches de Normandie. « Ces forages ont lieu en même temps que la migration des seiches, des rougets barbets, des vives », s’indigne le pêcheur. « C’est une atteinte au milieu ». « Ces études sont évidemment autorisées et se font dans le respect de la réglementation », répond Christophe Leblanc. « Cela n’empêche pas l’activité des pêcheurs, sauf dans la zone d’exclusion de 500 mètres autour de la barge, et l’impact est très limité. ».
Une manifestation au Tréport le 11 juillet
http://www.courrier-picard.fr/121434/article/2018-07-03/la-barge-qui-enerve-les-pecheurs
L’annonce du président Macron, le 20 juin, sur les économies que fera l’État (15 milliards d’aides publiques en moins contre l’assurance, pour les industriels, de la poursuite des six projets éoliens en mer actuellement en cours) a scandalisé les opposants. À l’appel de l’association « Sans offshore à l’horizon », une manifestation est prévue le 11 juillet, à partir de 11 h 15, pendant l’inauguration du point info, au 9, rue de l’Amiral-Courbet, que la société EMDT a ouvert le 27 juin au Tréport. Ce point info accueille le public chaque mercredi.
http://www.courrier-picard.fr/121434/article/2018-07-03/la-barge-qui-enerve-les-pecheurs
L’annonce du président Macron, le 20 juin, sur les économies que fera l’État (15 milliards d’aides publiques en moins contre l’assurance, pour les industriels, de la poursuite des six projets éoliens en mer actuellement en cours) a scandalisé les opposants. À l’appel de l’association « Sans offshore à l’horizon », une manifestation est prévue le 11 juillet, à partir de 11 h 15, pendant l’inauguration du point info, au 9, rue de l’Amiral-Courbet, que la société EMDT a ouvert le 27 juin au Tréport. Ce point info accueille le public chaque mercredi.
Autres articles :
07/07/18 : Éoliennes en mer : Les forages pour tester le sol inquiètent les pêcheurs du Tréport
https://actu.fr/normandie/treport_76711/eoliennes-mer-forages-tester-sol-inquietent-pecheurs-treport_17634195.html
La campagne de test du sol, menée par la société Éoliennes en mer Dieppe - Le Tréport, a commencé au large. Elle devrait durer trois mois. Les pêcheurs s'en inquiètent.
https://actu.fr/normandie/treport_76711/eoliennes-mer-forages-tester-sol-inquietent-pecheurs-treport_17634195.html
La campagne de test du sol, menée par la société Éoliennes en mer Dieppe - Le Tréport, a commencé au large. Elle devrait durer trois mois. Les pêcheurs s'en inquiètent.
Depuis début juillet 2018, la société Éoliennes en mer Dieppe – Le Tréport (EMDT) procède à des essais de forage et de pénétration dans le sol au large des côtes.
Christophe Leblanc, directeur de développement du projet de parc offshore, en résume l’objectif :« Cette campagne consiste à faire des essais de forage et de pénétration dans le sol à l’aide de différents outils pour mieux caractériser le comportement du sol et du sous-sol pour définir les besoins techniques pour les fondations ».
Ainsi, 63 positions seront testées jusqu’à fin septembre : 62 pour les éoliennes et 1 pour le poste de transformation en mer,par l’intervention d’une barge. En pratique, le navire passe d’une position à l’autre tous les trois ou quatre jours.
Christophe Leblanc, directeur de développement du projet de parc offshore, en résume l’objectif :« Cette campagne consiste à faire des essais de forage et de pénétration dans le sol à l’aide de différents outils pour mieux caractériser le comportement du sol et du sous-sol pour définir les besoins techniques pour les fondations ».
Ainsi, 63 positions seront testées jusqu’à fin septembre : 62 pour les éoliennes et 1 pour le poste de transformation en mer,par l’intervention d’une barge. En pratique, le navire passe d’une position à l’autre tous les trois ou quatre jours.
« Trop important pour le milieu »
Olivier Becquet, responsable de la coopérative de pêche du Tréport, tire la sonnette d’alarme. « C’est trop important pour le milieu pour dire que ce n’est qu’une étude », s’exclame-t-il.
Pour lui, les forages réalisés à 70 mètres de profondeur vont gêner les gisements de coquilles, les seiches, les rougets barbets et les vives. « Au moment de la seiche et du rouget barbet, ce sont 80 bateaux qui sortent du port. S’ils font ces forages, personne ne pourra travailler. »
Ce n’est pas le cas de Christophe Leblanc qui ne relève « pas de perturbation sur le milieu ni sur l’activité de pêche car la pêche reste autorisée sur toute la zone du projet en dehors de la zone d’exclusion du navire ».
Olivier Becquet, responsable de la coopérative de pêche du Tréport, tire la sonnette d’alarme. « C’est trop important pour le milieu pour dire que ce n’est qu’une étude », s’exclame-t-il.
Pour lui, les forages réalisés à 70 mètres de profondeur vont gêner les gisements de coquilles, les seiches, les rougets barbets et les vives. « Au moment de la seiche et du rouget barbet, ce sont 80 bateaux qui sortent du port. S’ils font ces forages, personne ne pourra travailler. »
Ce n’est pas le cas de Christophe Leblanc qui ne relève « pas de perturbation sur le milieu ni sur l’activité de pêche car la pêche reste autorisée sur toute la zone du projet en dehors de la zone d’exclusion du navire ».
De plus, Olivier Becquet estime que le protocole d’accord n’a pas été respecté concernant le délai d’information de 72 heures avant la mise en route du bateau. « Ils ont prévenu le matin pour le soir ! »
Protocole de 72 heures
Christophe Leblanc indique de son côté : « Nous avons établi un protocole d’accord avec le comité des pêches pour qu’un délai d’information indicatif de 72 heures soit en effet respecté pour leur transmettre les informations sur les mouvements des navires. Bien évidemment, comme toutes les opérations en mer, ces plannings sont soumis aux aléas météo. La mobilisation de la barge Excalibur a été confirmée vendredi 29 juin et nous avons informé le comité dans la foulée. »
LIRE AUSSI : Éoliennes en mer Dieppe Le Tréport : le projet avance et informe le public
Zone de 500 m autour de la barge
Olivier Becquet rapporte également que des menaces d’amendes ont été lancées envers les pêcheurs qui s’approcheraient trop près de la barge. « EMDT n’a pas le pouvoir de dresser des amendes », note Christophe Leblanc. Toutefois, un arrêté émis par les autorités précise qu’il y a une zone d’exclusion de 500 m à respecter autour du navire. Ces dernières sont en charger de faire appliquer cet arrêté et de prendre les mesures éventuellement nécessaires s’il y a des contrevenants.
Protocole de 72 heures
Christophe Leblanc indique de son côté : « Nous avons établi un protocole d’accord avec le comité des pêches pour qu’un délai d’information indicatif de 72 heures soit en effet respecté pour leur transmettre les informations sur les mouvements des navires. Bien évidemment, comme toutes les opérations en mer, ces plannings sont soumis aux aléas météo. La mobilisation de la barge Excalibur a été confirmée vendredi 29 juin et nous avons informé le comité dans la foulée. »
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Zone de 500 m autour de la barge
Olivier Becquet rapporte également que des menaces d’amendes ont été lancées envers les pêcheurs qui s’approcheraient trop près de la barge. « EMDT n’a pas le pouvoir de dresser des amendes », note Christophe Leblanc. Toutefois, un arrêté émis par les autorités précise qu’il y a une zone d’exclusion de 500 m à respecter autour du navire. Ces dernières sont en charger de faire appliquer cet arrêté et de prendre les mesures éventuellement nécessaires s’il y a des contrevenants.
Les pêcheurs ont alerté le Département au cours d’un conseil portuaire et attendent un rendez-vous avec le préfet maritime. « 800 familles arrivent à se nourrir au Tréport avec la pêche, nous connaissons la mer. Les scientifiques le disent : ce projet, c’est la fin de la pêche côtière. Et là, ils mettent la charrue avant les bœufs », conclut Olivier Becquet.
05/07/18 : Le maire du Tréport indigné par la barge pour les éoliennes en mer
L’apparition d’une barge au large du Tréport, sur le futur site des 62 éoliennes, provoque la colère des opposants au projet, particulièrement des pêcheurs (voir notre édition de jeudi). Le maire du Tréport, Laurent Jacques, se fait leur porte-parole dans une lettre adressée au préfet maritime. Cette plateforme doit réaliser des études géotechniques, conformément à son calendrier. Mais l’édile écrit : « Je suis consterné par la présence de ce bateau dont l’action me semble prématurée. » Il rappelle que « l’enquête publique n’est, pour le moment, pas encore programmée », et donc que « l’issue n’est donc pas connue ». De toute façon, même si l’avis est favorable, insiste-t-il, « des recours seraient encore possibles » Laurent Jacques se dit indigné car les pêcheurs ont l’interdiction de travailler dans la zone de la barge, « alors que la période de la pêche du rouget-barbet et de la seiche débute ». Le maire appelle le préfet à « mettre bon ordre dans cette situation ».
De son côté, la société Éoliennes en Mer Dieppe Le Tréport (EMDT) rappelle que cette campagne d’études, qui se prolongera jusqu’à la mi-octobre, est bien autorisée. Elle évoque « 63 forages (pouvant aller jusqu’à environ 70 mètres de profondeur) sur l’emplacement prévu de chacune des 62 éoliennes et du poste électrique en mer. 15 autres prélèvements seront également réalisés jusqu’à 5 mètres de profondeur sur le futur emplacement des câbles reliant les éoliennes. » La société assure que « la zone du projet reste accessible aux usagers de la mer », en dehors d’une zone d’exclusion de 500 mètres autour des navires d’études géotechniques. « Un affichage a été déployé dans les capitaineries et l’information quant à la localisation des navires d’études est partagée avec les professionnels de la pêche 72 heures en amont. Des messages radios VHF sont également diffusés. »
Eoliennes offshores du Tréport
Lettre de Laurent JACQUES
Maire du Tréport
Au Préfêt maritime
Depuis lundi un bateau barge travaille sur le futur chantier du parc éolien offshore, visible de notre plage ils auront du mal maintenant à nous dire que nous ne verrons pas les moulins à vent.
Ce qui me pose problème aujourd'hui c'est l'interdiction de pêche sur le secteur, l'économie de la pêche Tréportaise en est mise en danger, j'adresse aujourd'hui un courrier au préfet maritime pour trouver des solutions.
Monsieur le Préfet,
Depuis quelques jours, je perçois la présence au large du Tréport d’un navire dont la mission serait de préparer l’installation éventuelle des ancrages des 62 éoliennes du projet mené par la société «Éoliennes en mer Dieppe Le Tréport». Je suis consterné par la présence de ce bateau dont l’action me semble prématurée (voir photo ci-dessous).
Même si le Président de la République a assuré que ce parc verrait le jour, vous n’êtes pas sans savoir que l’enquête publique n’est, pour le moment, pas encore programmée, que l’issue n’est donc pas connue et que, dans l’éventualité où un avis favorable serait donné, des recours seraient encore possibles.
Au-delà de la consternation, c’est surtout l’indignation qui m’étreint. En effet, j’ai été alerté par les pêcheurs du Tréport. Ils ont été avisés de l’interdiction qui leur était faite de travailler dans la zone où se trouve ce navire. Alors que la période de la pêche du rouget-barbet et de la seiche débute, cela est fort préjudiciable et aucune compensation n’a été prévue, ni même envisagée.
De plus, les répercussions sur cette action risquent d’être plus lourdes encore. En effet, les bateaux de pêche les plus conséquents pourront se rendre sur d’autres secteurs, mais cela aurait pour conséquence de les dérouter vers d’autres ports pour décharger leur pêche et s’approvisionner. L’activité de la CAPA (Coopérative des Artisans Pêcheurs Associés) qui commercialise le carburant et la glace s’en trouverait impactée.
J’en appelle donc à vous, Monsieur le Préfet, pour mettre bon ordre dans cette situation et faire en sorte que les droits des professionnels de la mer ne soient plus bafoués.
Recevez, Monsieur le Préfet, l’expression de mes salutations distinguées.
Laurent JACQUES
Maire du Tréport