Un témoignage de Sabine, habitante de Saint-Thomas-de-Cônac :
Jusqu’à présent, ce marais a été préservé de l’industrialisation et classé Natura 2000, essentiellement en raison du passage des oiseaux migrateurs (c’est le plus grand couloir de migration d’Europe).
La tradition de la chasse à la tonne et de la pêche au carrelet a ancré ce paysage dans une douce ruralité que beaucoup sont venus apprécier depuis d’autres régions de France et d’Europe.
Ce paysage à la fois naturel et façonné par l’homme, dans le respect de l’équilibre écologique et de la beauté du site, a en effet attiré grand nombre de neo-ruraux, émerveillés par le calme et la majesté des lieux (oh, le coucher de soleil sur l’estuaire!). Des collines aux cultures variées (blé, orge, vigne, tournesol, colza) plongent doucement dans cette zone quadrillée de canaux, où hérons et cigognes, aigrettes, passereaux et balbuzards ont trouvé refuge.
Les pouvoirs publics se sont attachés à maintenir à la fois cette diversité et cette permanence rurale par la création de points de vue (tour de Beaumont, Mortagne et autres) et pistes cyclables. Les sentiers de randonnée qui surplombent le marais sont le lieu idéal pour en savourer le charme.
Il faut préserver ce territoire des bords de l’estuaire qui a évité les folies de l’homme-bâtisseur. La loi Littoral impose des contraintes fortes aux communes et aux résidents, les architectes des bâtiments de France de même autour des sites classés dans ces communes, et on laisserait détruire ce paysage juste pour un affichage politique ? Le même ministre qui réclame des sanctuaires pour oiseaux depuis Royan en venant rencontrer la LPO (ligue de protection des oiseaux) évoque soudain le besoin pressant d’une armada d’éoliennes aux alentours ? Le même gouvernement qui a décidé de parsemer les campagnes françaises d’éoliennes- comme au petit bonheur la chance- entame soudain un plan photovoltaïque (avec 30 ans de retard sur ses voisins) ? Il faut jouer le « mix énergétique » alors on fait n’importe quoi, à toute allure, sans concertation, un jour ceci un jour cela !
Halte-là ! Cessons de laisser faire et de gémir, les armes de la démocratie existent, il faut s’en servir : pétitions, courriers, associations, réunions, réseaux sociaux, les possibilités sont multiples de manifester notre opposition.
Mais, au fait, pourquoi dire « Non » aux éoliennes ? On parle là d’un système industriel qui n’a rien à voir avec les hélices en ferraille du fond du jardin. Il s’agit de monuments qui atteignent le 2ème étage de la tour Eiffel avec une envergure égale à celle d’un Airbus, il s’agit aussi de pointiller le marais sur une distance de 40 kms d’une quarantaine de ces monstres (plus ou moins regroupés « dans le respect de l’habitat ») de créer des routes d’accès assez larges et droites pour manœuvrer des camions de 45m de longueur, de couler des plots en béton de plusieurs milliers de mètres cubes (inamovibles, on s’en doute). Il s’agit surtout de jouer sur les mots (la taxe carbone par exemple ou la crainte du nucléaire bien ancrée dans les esprits) dans l’intérêt purement financier de certains industriels étrangers...et ce, sans aucune contrepartie financière pour les usagers d’EDF, dont les tarifs ne sont jamais en diminution, bien au contraire (puisque les subventions dont se nourrissent cette soi-disant “énergie renouvelable” sont répercutées sur nos factures).
N’oublions pas que le système éolien ne peut fournir qu’un appoint, tout-à-fait négligeable (on parle d’un rendement de 17%) qu’il faut soutenir par des centrales thermiques (disons : à charbon ou à gaz) pour réguler le flux électrique.
Ces éoliennes sont INUTILES et néfastes dans le marais : battons-nous contre jusqu’à la victoire !