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- http://www.ladepeche.fr/article/2017/01/22/2501732-le-projet-de-transformateur-fait-des-etincelles.html#
Romain Gruffaz, le 22 janvier 2017
Le projet de transformateur fait des étincelles
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, hier, dans le centre-ville de Rodez, contre le projet de construction d'un transformateur électrique à Saint-Victor-et-Melvieu.
Jusqu'alors cantonnée au sud du département, la mobilisation contre la construction d'un transformateur électrique de 400 000 volts à Saint-Victor-et-Melvieu a franchi un cap, hier, en gagnant Rodez. Venus, en grande majorité, du sud de l'Aveyron (notamment grâce au covoiturage), les manifestants (dont le nombre a été estimé à 350 par les forces de l'ordre et entre 500 et 600 par les organisateurs) avaient choisi de faire entendre leur voix dans la préfecture, et même devant les locaux de cette dernière, où ils ont procédé, à l'issue de leur défilé dans le centre-ville, à l'enterrement symbolique du projet sous des feuilles et de la terre, que l'un d'entre eux a présentée comme «souillée» et «issue de (leurs) sols sacrifiés».
«Au départ, on pensait que le projet avait une portée locale, a expliqué Carole Joly, présidente de l‘association “Plateau survolté”. Par la suite, on a rapidement déchanté en constatant que le transformateur allait, en fait, servir à exporter l'électricité produite sur place, et qu'il ouvrait la porte à l'installation d'encore plus d'éoliennes au vu de sa capacité.»
Marc, Fauconnier et Bové dans le viseur
Présenté par ses détracteurs comme le «transfo aux mille éoliennes», l'équipement suscite, depuis plusieurs années, un profond clivage entre, d'un côté, des populations locales farouchement contre et, de l'autre, des responsables politiques favorables à sa réalisation. Hier, les visages d'Alain Marc, sénateur, d'Alain Fauconnier, maire de Saint-Affrique et président du parc naturel régional des Grands causses, et de… José Bové, député européen membre du groupe des Verts - Alliance libre européenne, avaient ainsi été dessinés sur des piñatas accrochées à l'avant d'un char sur lequel trônait une réplique d'un pylône de ligne à haute tension, piñatas qui ont, comme le veut la tradition, fait l'objet d'un acharnement à coups de bâton.
Spéculation
«On s'est rendu compte, avec la loi de transition énergétique, que la part du nucléaire dans la production d'électricité nationale allait être ramenée de 75 à 50 % (à l'horizon 2025, N.D.L.R.), mais qu'il allait falloir compenser cette baisse grâce aux énergies renouvelables et donc, entre autres, à celle produite par les éoliennes, a indiqué Carole Joly. La question est : pourquoi devrait-on toutes les installer en milieu rural ? Ailleurs en Europe, elles sont concentrées près des autoroutes ou dans les zones industrielles, là où se trouvent les installations permettant d'évacuer l'électricité.»
«On est actuellement à un tournant, avec la transition énergétique, a rappelé Francis Sabrié, co-porte-parole départemental de la Confédération paysanne. Est-ce que l'on doit repartir avec le même schéma et le même maillage qu'auparavant ? Non. On produit plus d'électricité que de besoin, ce qui donne lieu à de la spéculation et à de l'éolien industriel, comme dans le cas de Saint-Victor-et-Melvieu. On peut fonctionner d'une autre manière, grâce à la sobriété énergétique, et globalement, il vaut mieux produire et consommer localement. C'est cette démarche que l'on défend, à la Conf', en matière d'agriculture, et c'est pour ça que l'on est contre ce transformateur.»
Après s'être déroulée, dans sa majeure partie, dans un bon esprit, la manifestation a donné lieu, peu avant sa conclusion, à des débordements qui ont obligé les forces de l'ordre à faire usage de gaz lacrymogène. Trois de leurs représentants ont été légèrement blessés par des coups de pied et de bâton. Un individu a été arrêté par les policiers et était entendu, hier soir, au commissariat.
Violences aggravées à l'encontre de la force publique 😟
Violences aggravées à l'encontre d'agents de la force publique > Le syndicat Unité Police SGP FO communique : «Cet après-midi (hier après-midi, lire ci-contre N.D.L.R), au cours de la manifestation des militants anti-éoliens du collectif de l'Amassada, trois fonctionnaires de police qui encadraient la manifestation ont été délibérément blessés. Un des policiers a été volontairement projeté à terre et frappé d'un coup de pied par un manifestant qui a été interpellé et entendu à l'issue de la manifestation. Des jets de morceaux de bois, de branchage et de cailloux assortis de terre ont également blessé légèrement deux autres policiers. Le syndicat Unité Police SGP FO dénonce ces débordements ayant occasionné des blessures à trois policiers et condamne fermement ces actes de violences volontaires. Nous souhaitons un prompt rétablissement à nos collègues et leur apportons tout notre soutien. Enfin, nous espérons que la justice condamnera ces actes avec plus grande fermeté.»
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- http://causse-nature-solidaire.com/transformateur-de-saint-victor-et-melvieu-aveyron
Ce qu'il faut retenir en 4 points et,en bref...
Le succès de la manifestation…
Plus de 500 participants, à Rodez… au mois de janvier ! Des représentants de toutes les associations contre le développement anarchique et non concerté de l’éolien industriel en Aveyron étaient présents. Notre association (Vivre Ensemble Causse et Val de Serre) était bien sûr représentée, ainsi que Vivre à Campagnac et dans ses Hameaux, Protégeons nos Espaces pour l’Avenir (Sévérac d’Aveyron) et le Collectif 27-XII.
Le soutien des agriculteurs écoresponsables de la Confédération Paysanne de l’Aveyron…
Alors que son leader historique José Bové (zèlé défenseur du développement industriel éolien et du méga transformateur de Saint Victor), depuis le Parlement Européen, se désintéresse des aveyronnais et de leur environnement (en s’alliant aux lobbies, à Alain Marc Sénateur Les Républicains du Sud Aveyron, ou à Alain Fauconnier Maire PS de Saint Affrique et Président du PNR des Grands Causses), ses successeurs à la tête de la Confédération Paysanne prennent clairement position, avec responsabilité, contre ses projets mortifères en déclarant : “On est actuellement à un tournant, avec la transition énergétique. Est-ce que l’on doit repartir avec le même schéma et le même maillage qu’auparavant ? Non. On produit plus d’électricité que de besoin, ce qui donne lieu à de la spéculation et à de l’éolien industriel, comme dans le cas de Saint-Victor-et-Melvieu. On peut fonctionner d’une autre manière, grâce à la sobriété énergétique, et globalement, il vaut mieux produire et consommer localement. C’est la démarche que l’on défend, à la Conf’, en matière d’agriculture, et c’est pour cela qu’on est contre ce transformateur.”
Une manifestation pacifique et familiale…
Comme annoncé préalablement à Monsieur le Préfet, les participants ont déposé (pour enterrement symbolique de ces projets funestes) devant la Préfecture des feuilles et de la terre émanant de leurs terroirs d’Aveyron. Lors de ce geste symbolique, les forces de l’ordre ont jugé utile de faire usage de gaz lacrymogènes contre les premières rangées de participants largement composées de familles, d’enfants, et parfois même de poussettes… Malgré cette provocation (ou ce geste pour le moins incontrôlé), aucun incident sérieux n’a été a déploré.
Quand le Parc Naturel des Grands Causse devient Parc Industriel des Grands Causses…
Le Parc Naturel Régional des Grands Causses, par la voix de son Président Alain Fauconnier oscille désormais entre impuissance et connivence avec les promoteurs éoliens industriels et leur logique strictement financière. En Avril, les élus du PNR des Grands Causses votent une délibération limitant à 130 le volume d’éoliennes industrielles. En septembre 2017 le SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) valide le nombre de 150 machines. Enfin, dans une toute récente interview, Monsieur Fauconnier, annonce désormais 171 Permis de Construire accordés. Et ensuite ?
La réalité est que le transformateur géant de Saint-Victor-et-Melvieu (construit sur plus de 5 hectares…) est dimensionné pour collectés la production de près de 1000 machines industrielles, et on peine à imaginer que RTE (Réseau de Transport d’Electricité) investisse dans un équipement gigantesque… qui tournerait à moins de 80% de sa capacité.
Ainsi, dans les faits et à très court terme, l’Aveyron pourrait -si nous n’y prenons pas garde- devenir un territoire entièrement dédié aux lignes à haute tension aériennes et aux mâts industriels éoliens pour satisfaire à la consommation électrique des grandes métropoles méridionales et espagnoles.
Dans le même temps le futur Parc Naturel Régional de l’Aubrac, pose lui sur ses fonds baptismaux l’interdiction des installations éoliennes industrielles sur son territoire, ce afin de préserver le caractère remarquable de ses paysages, de son environnement, ainsi que pour préserver la solidarité villageoise. Les Aveyronnais des Grands Causses apprécieront que leurs paysages et leur patrimoine agro pastoral ne mérite pas autant d’égards de la part de leurs élus…
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Le 21 janvier 2017
Colère des opposants au transformateur de Saint-Victor
Près de trois cent personnes, cinq à six-cents selon les organisateurs, ont manifesté samedi après-midi, dans les rues de Rodez pour s'opposer à la création d'un transformateur électrique à Saint-Victor-et- Melvieux.
Une manifestation placée sous haute surveillance, compte tenu de la tension qui règne autour de ce sujet.
Finalement, la manifestation s'est déroulée sans trop de heurts. Toutefois, aux abords de la préfecture, la police a usé du gaz lacrymogène pour disperser des manifestants qui projetaient un peu de terre et de paille.
Au même moment, une échauffourée éclatait entre policiers et manifestant. A l'issue de celle-ci, trois représentants des forces de l'orde étaient blessés et un manifestant était interpellé. Il a été entendu par les policiers.
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- Par Delphine Gerard,
- Publié le
Manifestation contre un projet de transformateur en Aveyron
Ce samedi 140 associations d'Occitanie ont appelé à une manifestation commune à Rodez. Elles protestent contre un projet d'implantation d'un transformateur sur la commune de Saint-Victor-et-Melvieu. Une manifestation suivie d'échauffourées : 3 policiers ont été blessés et une personne interpellée.
Un vent de colère souffle sur la campagne aveyronnaise.
Ce samedi, une manifestation était organisée à Rodez par 140 associations de toute l'Occitanie, pour protester contre le trop-plein d'éolien dans le département. En ligne de mire, le projet de RTE (Réseau de Transport d'Electricité) qui souhaite construire à Saint-Victor-et-Melvieu, sur un terrain de 5 hectares, un transformateur électrique. Les associations et les riverains craignent l'implantation de centaines voire d'un millier d'éoliennes...
Selon l'unité SGP Police de l'Aveyron, des échauffourées ont perturbé la fin de la manifestation. Trois policiers ont été légèrement blessés ; ils ont procédé à l'interpellation d'un manifestant. Dans un communiqué, le syndicat "condamne fermement ce déferlement de violence caractérisé à l'encontre des effectifs de police."
Ce samedi, une manifestation était organisée à Rodez par 140 associations de toute l'Occitanie, pour protester contre le trop-plein d'éolien dans le département. En ligne de mire, le projet de RTE (Réseau de Transport d'Electricité) qui souhaite construire à Saint-Victor-et-Melvieu, sur un terrain de 5 hectares, un transformateur électrique. Les associations et les riverains craignent l'implantation de centaines voire d'un millier d'éoliennes...
Selon l'unité SGP Police de l'Aveyron, des échauffourées ont perturbé la fin de la manifestation. Trois policiers ont été légèrement blessés ; ils ont procédé à l'interpellation d'un manifestant. Dans un communiqué, le syndicat "condamne fermement ce déferlement de violence caractérisé à l'encontre des effectifs de police."
(Voir reportage en ligne)
INFO (24/01/2017) :
R O D E Z - MANIFESTATION DU 21 JANVIER - Situation mardi midi, 24 janvier 2017 - Info concernant un jeune arrêté en fin de manif A la fin de la manifestation antiéolienne de Rodez (samedi dernier) le manifestant que la police a emmené en garde à vue samedi soir vers 19h :
- est maintenant relâché
- a passé la nuit en garde à vue : là on l'a réveillé plusieurs fois en le sommant de donner son adn sinon il serait suspecté d'être un violeur: isolé, confronté à cette cette menace grave proférée par plusieurs policiers, il a fini par accepter de donner son adn : cet ami figurera désormais dans le fichier adn comme s'il était un criminel, ( fichier dénoncé comme étant une atteinte à la démocratie par les associations pour les droits de l'homme).
- les charges retenues contre ce manifestant sont d'avoir jeté des feuilles et d'avoir sur lui son petit couteau, celui qu'il utilise à table, comme tout bon rural qui sait se couper sa tartine de roquefort.
- son procès est prévu en mai 2017.
Le Collectif TNE Occitanie Environnement réitère son soutien à toutes les associations locales qui par les moyens légaux tentent de faire entendre raison aux pouvoirs publics contre des choix davantage dictés par des intérêts privés -financiers et industriels - que par l'intérêt général. Il s'inquiète d'éventuelles poursuites contre un des manifestants. Il dénonce toute tentative de jouer sur les peurs pour discréditer notre opposition résolue à l'éolien industriel et créer encore de la division entre les citoyens.
TNE Occitanie Environnement
Suite dans la presse :
27/01/17 : Éolien industriel : un vent frondeur souffle sur l’Aveyron
Suite dans la presse :
27/01/17 : Éolien industriel : un vent frondeur souffle sur l’Aveyron
Le 21 janvier dernier, une constellation d’associations a manifesté à Rodez, dans l’Aveyron, son opposition aux multiples projets d’éolien industriel prévus dans la Région.
Ce collectif s’illustre notamment par la diversité de ses actions, souvent teintées de bonne humeur et de portée symbolique. Dernier fait d’armes : l’irruption d’une cinquantaine de personnes en pleine réunion du parc naturel régional des Grands-Causses au moment du vote du schéma de cohérence territoriale, le 2 septembre 2016.
L’occasion de semer la zizanie dans la salle et de jeter une préparation à base de betterave au visage du président du parc, Alain Fauconnier. Un évènement qui fit les gorges chaudes de la presse locale, et qui occulta quelque peu la « semaine du vent » qui avait précédé, temps d’échanges et de réflexions entre différentes luttes (No-TAV, ligne THT en Haute-Durance…) et présentations d’initiatives alternatives dans la région.
Rodez (Aveyron), reportage
Sourires, fanfare, chansons : l’ambiance est chaleureuse, sous un doux soleil d’hiver, ce 21 janvier 2017 dans le chef-lieu du Rouergue. Au beau milieu de passants affairés pendant les soldes dans les magasins huppés du cœur bourgeois de Rodez, c’est un cortège relativement imposant et bigarré qui s’élance. Venus de toute la région Occitanie, Hérault, Tarn, Aveyron, mais aussi de l’Aude et l’Ariège, ils ont un mot d’ordre commun : « Non à l’éolien industriel ».
En tête, menant plusieurs chars et scandant des slogans franco-occitans, les militants sud-aveyronnais de l’Amassada. Jeunes, très dynamiques, ils sont l’une des forces motrices de ce mouvement. Et pour cause, ce sont eux qui, depuis maintenant deux hivers, ont construit une cabane sur les lieux d’implantation d’un transformateur électrique sur cinq hectares dans la commune aveyronnaise de Saint-Victor-et-Melvieu.Sourires, fanfare, chansons : l’ambiance est chaleureuse, sous un doux soleil d’hiver, ce 21 janvier 2017 dans le chef-lieu du Rouergue. Au beau milieu de passants affairés pendant les soldes dans les magasins huppés du cœur bourgeois de Rodez, c’est un cortège relativement imposant et bigarré qui s’élance. Venus de toute la région Occitanie, Hérault, Tarn, Aveyron, mais aussi de l’Aude et l’Ariège, ils ont un mot d’ordre commun : « Non à l’éolien industriel ».
Ce collectif s’illustre notamment par la diversité de ses actions, souvent teintées de bonne humeur et de portée symbolique. Dernier fait d’armes : l’irruption d’une cinquantaine de personnes en pleine réunion du parc naturel régional des Grands-Causses au moment du vote du schéma de cohérence territoriale, le 2 septembre 2016.
Absence de démocratie et de concertation
Aujourd’hui, l’inspiration est plus celle du carnaval, avec des chars improvisés, une piñata à l’effigie de quelques édiles locaux et des caddies transportant des sacs de terre et de feuille mortes « pour enterrer leur projet ». Pour Jordi, l’un des membres du collectif de l’Amassada, le lien entre le transformateur de Saint-Victor et « l’éolien industriel » est clair : « S’ils construisent le transfo, ça leur permettra d’autant plus de développer l’éolien en Aveyron et dans les départements voisins. »
Aujourd’hui, l’inspiration est plus celle du carnaval, avec des chars improvisés, une piñata à l’effigie de quelques édiles locaux et des caddies transportant des sacs de terre et de feuille mortes « pour enterrer leur projet ». Pour Jordi, l’un des membres du collectif de l’Amassada, le lien entre le transformateur de Saint-Victor et « l’éolien industriel » est clair : « S’ils construisent le transfo, ça leur permettra d’autant plus de développer l’éolien en Aveyron et dans les départements voisins. »
Mais si l’Amassada récoltait la palme du dynamisme, le cortège était pour l’essentiel constitué de la myriade de petites associations locales qui se battent contre leur projet éolien. On y retrouve tout le panel des griefs contre le développement de ce type d’énergie. En premier lieu : les questions paysagères, chères au cœur de Didier Pacaud, de l’association Sauvegarde des maisons et paysages du Tarn. Lui qui siège à la commission des sites à la préfecture du Tarn constate avec dépit l’impuissance des citoyens contre ces projets. « L’élu d’une commune vote pour le projet de l’élu voisin et le voisin soutient ensuite le projet sur la commune du premier. Ils se tiennent tous. »
Autres arguments évoqués : l’absence de démocratie et de concertation, comme dans la commune aveyronnaise de Bertholène, où étaient prévues six éoliennes dans une zone forestière d’importance. La population est majoritairement opposée au projet, l’enquête publique a conclu un avis défavorable et le préfet du département a fini par refuser le projet au printemps dernier. Pourtant, le promoteur, la société Vents d’Oc, sous-filiale de la société allemande cotée en bourse MVV Energie, attaque désormais l’arrêté préfectoral en justice. Pour Pierre Van Ommeslaeghe, président de l’Association Sauvegarde des Palanges, cela montre bien qu’ils « ne sont pas là pour apporter une richesse, mais pour prendre leur intérêt propre ».
Toujours dans l’Aveyron, à Séverac-le-Château, Bruno Ladsous, de l’association Protégeons nos espaces pour l’avenir, évoque avec colère : « Une unique réunion d’information il y a deux ans où seuls les propriétaires concernés par le projet éolien ont été invités. Depuis, le maire refuse de recevoir notre association, comme de répondre à nos courriers et il s’en vante publiquement. » Pour M. Ladsous, ancien DRH et coach en entrepreneuriat, l’éolien « ce n’est que de la finance ».
En l’occurrence, le porteur du projet est le groupe Valeco, déjà présent dans le Tarn, sur les monts de Lacaune, dans le Haut-Languedoc. Sur ce plateau frontalier avec l’Aveyron, déjà plus de trente mâts sont installés et de nouveaux projets sont prévus. « C’est comme s’ils ceinturaient toute la zone, explique Jacques, un habitant inquiet. C’est la première fois qu’on implante à grande échelle une industrie sur des zones de montagnes. Mais, nous, notre seule richesse c’est cette nature. » Propriétaire d’un gîte, il relate les coups de téléphone des touristes qui lui disent désormais de but en blanc : « Si c’est pour avoir des éoliennes qui clignotent devant la fenêtre, non merci ! »
Plus rares, mais présents également, des professionnels intéressés à la préservation de l’environnement. Ainsi, Vincent Romera, écologue et ornithologue, réalise des études d’impact pour les projets éoliens. À l’instar d’autres associations de protection des oiseaux, il dénonce les ravages de la multiplication des projets sur les populations fragiles. « Le problème, c’est le cumul des risques entre destructions des haies, lignes à haute tension et la multiplication des mâts éoliens sur les couloirs de migration. »
Les grands rapaces, comme le vautour fauve, espèce protégée, sont particulièrement exposés. Des chercheurs de l’université de Brandebourg, en Allemagne, s’évertuent à compiler toutes les données disponibles sur l’impact des éoliennes sur des oiseaux et des chauves-souris depuis le début des années 2000.
Selon leurs données, en Espagne, près de 2.000 vautours fauves ont été tués en une décennie par des aérogénérateurs. Un nombre qui doit être mis en relation avec les 24.000 couples recensés en 2008 dans la péninsule ibérique, où niche la plus importante population d’Europe. En France, à ce jour, seule une dizaine de cas ont été recensés, notamment dans l’Hérault.
« Violences aggravées avec jets de feuilles »
Comme souvent dans les discussions sur l’éolien, il reste difficile de démêler le vrai du faux, les arguments sur les problèmes réels et les extrapolations et confusions faites par des militants de bonne foi. Toute initiative des promoteurs est entachée de soupçons, de tentative de passer en force. Une attitude renforcée par les promoteurs eux-mêmes lorsqu’ils refusent de fournir aux militants le nom des bureaux réalisant les études d’impacts ainsi que les données, qui restent désespérément privées.
Reste la question, souvent posée, du nucléaire. En off, certains admettent : « C’est vrai qu’il y a de tout dans les anti-éoliens, y compris des défenseurs farouches du nucléaire. » Exemple avec la Fédération environnement durable, le regroupement national de nombreuses associations opposées à l’éolien parrainé par des figures aussi peu écolos que Marcel Boiteux, ancien PDG d’EDF ou Christian Gérondeau, qui préside l’Automobile club de France.
Mais beaucoup de militants refusent d’être enfermés dans l’alternative entre énergies renouvelables et nucléaire, comme Nelly : « La transition énergétique, ça n’existe pas. C’est simplement de l’accumulation énergétique. On ajoute aux centrales nucléaires des énergies renouvelables, pour produire toujours plus. » Pour Victor (prénom modifié), un autre membre de l’Amassada, « c’est toute une logique qu’on remet en cause ». Et de mettre en balance « d’un côté, la circulation libre et encouragée de l’énergie comme marchandise, partout et sans raison » et de l’autre, « le contrôle aux frontières de la circulation des êtres humains ». Pour ces militants, l’éolien s’inscrit bien dans une critique globale de l’État et du capitalisme. Une critique teintée d’inspirations libertaires et des dynamiques autonomes, avec les mouvements ZAD et No-TAV, mais une lutte ancrée, fortement marquée par son territoire, aveyronnais et occitan, comme en témoigne l’utilisation de visuels beaucoup plus proches de ceux des fêtes de villages du Sud-Ouest.
Cette pluralité de sources leur permet de se retrouver ainsi au côté de personnes loin de partager leur vision du monde, mais qui luttent avec eux contre ces éoliennes « industrielles ».
C’est unie que cette joyeuse troupe termina son parcours devant la préfecture, dans une atmosphère un peu plus tendue. Une action de dépôt de terre et de compost « pour enterrer symboliquement les projets » éoliens a occasionné quelques réactions immédiates des forces de l’ordre, avec jets de gaz lacrymogènes sur les plus âgés comme les plus jeunes, qui ont pu goûter ainsi le charme piquant du gaz au poivre dans les yeux. L’occasion aussi pour trois pandores de se retrouver les yeux rougis à cause de leurs collègues. Alors que le cortège se dispersait après ce petit évènement, l’un des militants a été interpellé par les gendarmes dans son véhicule. Après une nuit de garde à vue, il est aujourd’hui accusé de « violences aggravées avec jets de feuilles ». Procès attendu au mois de mai, même si certains soupçonnent le vent d’être à l’origine de toute cette affaire.
À SAINT-VICTOR, LE TRANSFORMATEUR EST ENCORE LOIN D’ÊTRE CONSTRUIT
On l’a appris la semaine dernière, à l’occasion de la venue à Saint-Victor-et-Melvieu du directeur du projet de transformateur chez RTE (Réseau de transport d’électricité, le promoteur du projet) : l’enquête publique, préalable obligatoire au chantier, vient une nouvelle fois d’être repoussée à l’automne 2017. Une annonce qui ne surprend pas après deux reports successifs. Pas de quoi inquiéter pour autant les élus qui soutiennent le projet, Alain Fauconnier, président du parc régional des Grands-Causses, José Bové, député européen et Alain Marc, sénateur, qui étaient reçus début décembre à Paris au ministère de l’Environnement (que nous n’avons pas pu joindre). D’ores et déjà, les militants de l’Amassada ont annoncé qu’ils ne participeront pas à l’enquête publique, une « mascarade ». Leur énergie est plutôt consacrée à construire une seconde cabane, en pierre, et à bâtir petit à petit un véritable hameau de résistance sur la zone même du futur chantier. Parallèlement aux constructions physiques, les opposants ont aussi érigé une « barricade de papier » en créant une indivision : « Au lieu de devoir expulser deux paysans, comme actuellement, ils devront bientôt expulser en plus 136 personnes propriétaires à part entière d’une partie des terres », explique Jordi. Autant de procédures juridiques supplémentaires pour le porteur du projet quand celui-ci tentera de démarrer les travaux.
Autres arguments évoqués : l’absence de démocratie et de concertation, comme dans la commune aveyronnaise de Bertholène, où étaient prévues six éoliennes dans une zone forestière d’importance. La population est majoritairement opposée au projet, l’enquête publique a conclu un avis défavorable et le préfet du département a fini par refuser le projet au printemps dernier. Pourtant, le promoteur, la société Vents d’Oc, sous-filiale de la société allemande cotée en bourse MVV Energie, attaque désormais l’arrêté préfectoral en justice. Pour Pierre Van Ommeslaeghe, président de l’Association Sauvegarde des Palanges, cela montre bien qu’ils « ne sont pas là pour apporter une richesse, mais pour prendre leur intérêt propre ».
Toujours dans l’Aveyron, à Séverac-le-Château, Bruno Ladsous, de l’association Protégeons nos espaces pour l’avenir, évoque avec colère : « Une unique réunion d’information il y a deux ans où seuls les propriétaires concernés par le projet éolien ont été invités. Depuis, le maire refuse de recevoir notre association, comme de répondre à nos courriers et il s’en vante publiquement. » Pour M. Ladsous, ancien DRH et coach en entrepreneuriat, l’éolien « ce n’est que de la finance ».
En l’occurrence, le porteur du projet est le groupe Valeco, déjà présent dans le Tarn, sur les monts de Lacaune, dans le Haut-Languedoc. Sur ce plateau frontalier avec l’Aveyron, déjà plus de trente mâts sont installés et de nouveaux projets sont prévus. « C’est comme s’ils ceinturaient toute la zone, explique Jacques, un habitant inquiet. C’est la première fois qu’on implante à grande échelle une industrie sur des zones de montagnes. Mais, nous, notre seule richesse c’est cette nature. » Propriétaire d’un gîte, il relate les coups de téléphone des touristes qui lui disent désormais de but en blanc : « Si c’est pour avoir des éoliennes qui clignotent devant la fenêtre, non merci ! »
Plus rares, mais présents également, des professionnels intéressés à la préservation de l’environnement. Ainsi, Vincent Romera, écologue et ornithologue, réalise des études d’impact pour les projets éoliens. À l’instar d’autres associations de protection des oiseaux, il dénonce les ravages de la multiplication des projets sur les populations fragiles. « Le problème, c’est le cumul des risques entre destructions des haies, lignes à haute tension et la multiplication des mâts éoliens sur les couloirs de migration. »
Les grands rapaces, comme le vautour fauve, espèce protégée, sont particulièrement exposés. Des chercheurs de l’université de Brandebourg, en Allemagne, s’évertuent à compiler toutes les données disponibles sur l’impact des éoliennes sur des oiseaux et des chauves-souris depuis le début des années 2000.
Selon leurs données, en Espagne, près de 2.000 vautours fauves ont été tués en une décennie par des aérogénérateurs. Un nombre qui doit être mis en relation avec les 24.000 couples recensés en 2008 dans la péninsule ibérique, où niche la plus importante population d’Europe. En France, à ce jour, seule une dizaine de cas ont été recensés, notamment dans l’Hérault.
« Violences aggravées avec jets de feuilles »
Comme souvent dans les discussions sur l’éolien, il reste difficile de démêler le vrai du faux, les arguments sur les problèmes réels et les extrapolations et confusions faites par des militants de bonne foi. Toute initiative des promoteurs est entachée de soupçons, de tentative de passer en force. Une attitude renforcée par les promoteurs eux-mêmes lorsqu’ils refusent de fournir aux militants le nom des bureaux réalisant les études d’impacts ainsi que les données, qui restent désespérément privées.
Reste la question, souvent posée, du nucléaire. En off, certains admettent : « C’est vrai qu’il y a de tout dans les anti-éoliens, y compris des défenseurs farouches du nucléaire. » Exemple avec la Fédération environnement durable, le regroupement national de nombreuses associations opposées à l’éolien parrainé par des figures aussi peu écolos que Marcel Boiteux, ancien PDG d’EDF ou Christian Gérondeau, qui préside l’Automobile club de France.
Mais beaucoup de militants refusent d’être enfermés dans l’alternative entre énergies renouvelables et nucléaire, comme Nelly : « La transition énergétique, ça n’existe pas. C’est simplement de l’accumulation énergétique. On ajoute aux centrales nucléaires des énergies renouvelables, pour produire toujours plus. » Pour Victor (prénom modifié), un autre membre de l’Amassada, « c’est toute une logique qu’on remet en cause ». Et de mettre en balance « d’un côté, la circulation libre et encouragée de l’énergie comme marchandise, partout et sans raison » et de l’autre, « le contrôle aux frontières de la circulation des êtres humains ». Pour ces militants, l’éolien s’inscrit bien dans une critique globale de l’État et du capitalisme. Une critique teintée d’inspirations libertaires et des dynamiques autonomes, avec les mouvements ZAD et No-TAV, mais une lutte ancrée, fortement marquée par son territoire, aveyronnais et occitan, comme en témoigne l’utilisation de visuels beaucoup plus proches de ceux des fêtes de villages du Sud-Ouest.
Cette pluralité de sources leur permet de se retrouver ainsi au côté de personnes loin de partager leur vision du monde, mais qui luttent avec eux contre ces éoliennes « industrielles ».
C’est unie que cette joyeuse troupe termina son parcours devant la préfecture, dans une atmosphère un peu plus tendue. Une action de dépôt de terre et de compost « pour enterrer symboliquement les projets » éoliens a occasionné quelques réactions immédiates des forces de l’ordre, avec jets de gaz lacrymogènes sur les plus âgés comme les plus jeunes, qui ont pu goûter ainsi le charme piquant du gaz au poivre dans les yeux. L’occasion aussi pour trois pandores de se retrouver les yeux rougis à cause de leurs collègues. Alors que le cortège se dispersait après ce petit évènement, l’un des militants a été interpellé par les gendarmes dans son véhicule. Après une nuit de garde à vue, il est aujourd’hui accusé de « violences aggravées avec jets de feuilles ». Procès attendu au mois de mai, même si certains soupçonnent le vent d’être à l’origine de toute cette affaire.
À SAINT-VICTOR, LE TRANSFORMATEUR EST ENCORE LOIN D’ÊTRE CONSTRUIT
On l’a appris la semaine dernière, à l’occasion de la venue à Saint-Victor-et-Melvieu du directeur du projet de transformateur chez RTE (Réseau de transport d’électricité, le promoteur du projet) : l’enquête publique, préalable obligatoire au chantier, vient une nouvelle fois d’être repoussée à l’automne 2017. Une annonce qui ne surprend pas après deux reports successifs. Pas de quoi inquiéter pour autant les élus qui soutiennent le projet, Alain Fauconnier, président du parc régional des Grands-Causses, José Bové, député européen et Alain Marc, sénateur, qui étaient reçus début décembre à Paris au ministère de l’Environnement (que nous n’avons pas pu joindre). D’ores et déjà, les militants de l’Amassada ont annoncé qu’ils ne participeront pas à l’enquête publique, une « mascarade ». Leur énergie est plutôt consacrée à construire une seconde cabane, en pierre, et à bâtir petit à petit un véritable hameau de résistance sur la zone même du futur chantier. Parallèlement aux constructions physiques, les opposants ont aussi érigé une « barricade de papier » en créant une indivision : « Au lieu de devoir expulser deux paysans, comme actuellement, ils devront bientôt expulser en plus 136 personnes propriétaires à part entière d’une partie des terres », explique Jordi. Autant de procédures juridiques supplémentaires pour le porteur du projet quand celui-ci tentera de démarrer les travaux.