Publié le 17/08/2005, Modifié le 01/01/2017
L'auteur de l'étude, Andrew Gill, de l'université de Cranfield (Royaume-Uni), a constaté que, malgré le grand intérêt que les milieux universitaires portent à l'énergie renouvelable offshore - près de 400 articles publiés en 2003 - rares sont les études incluant l'examen des impacts environnementaux, qu'ils soient positifs ou négatifs.
"Moins d'un pour cent de ces articles prennent en compte les risques environnementaux potentiels liés à l'exploitation de l'énergie renouvelable et aucun n'était consacré spécifiquement à l'écologie côtière. Les facteurs écologiques ne sont pas suffisamment examinés et sont négligés dans toutes les discussions sur les coûts et bénéfices de l'adoption de sources d'énergie renouvelable offshore", déclare le Dr Gill.
L'Europe du Nord est à la pointe des développements en matière d'énergies renouvelables offshore dans le monde, mais malgré leurs avantages évidents par rapport à l'énergie issue de combustibles fossiles, elles sont encore susceptibles d'occasionner une série d'impacts environnementaux directs et indirects.
Comme l'explique le Dr Gill: "La construction et le démantèlement des installations sont susceptibles de provoquer des nuisances physiques significatives affectant l'environnement local. Lors de l'exploitation journalière, les bruits sous-marins, les émissions de champs électromagnétiques et les collisions avec les structures énergétiques ou leur évitement représentent d'autres impacts potentiels sur les espèces côtières, notamment les grands prédateurs".
Etant donné le manque de documentation sur les impacts écologiques des énergies renouvelables offshore, le Dr Gill a étudié l'impact de la pêche et du dragage sur les habitats marins, les estimant analogues. Il a conclu que "la perte locale d'endofaune sédentaire et de constructeurs de récif était probable, et que les organismes benthiques non sédentaires seraient déplacés".
Les impacts du bruit et des champs électromagnétiques causés par les installations offshore sont plus difficiles à évaluer, bien que le Dr Gill pense que le potentiel de nuisance est élevé. "Le son est utilisé pour la communication, trouver des proies et des partenaires potentiels, et éviter les prédateurs", a-t-il expliqué, ajoutant que les câbles à haute tension peuvent interagir avec les animaux aquatiques sensibles aux champs électromagnétiques, notamment les requins et les raies, et les mammifères marins qui utilisent le champ magnétique de la Terre pour naviguer.
D'un autre côté toutefois, le Dr Gill pense que les développements ORED (pour: "Offshore Renewable Energy Developments") pourraient avoir des effets positifs sur l'environnement marin, par exemple en créant de nouvelles opportunités de nourriture et de lieux de refuge pour la jeune vie marine. Mais tant que la recherche n'accordera pas davantage d'attention aux impacts écologiques des énergies renouvelables offshore, il sera impossible d'évaluer le rapport effets dommageables/effets positifs.
"La stabilité des écosystèmes du monde entier est en danger. Les ORED doivent donc être planifiés de manière appropriée pour protéger l'écosystème de toute dégradation supplémentaire et le favoriser le plus possible, et les écologistes doivent jouer un rôle fondamental dans ce processus", conclut le Dr Gill.