Par Joane Mériot, publié le 12/09/2017
Un aigle royal est mort au début du mois d’août tué par une pale d’éolienne sur le plateau de l’Escandorgue à Joncels, dans l’Hérault. Une association de protection de la nature et de l’environnement porte plainte aujourd’hui, pour destruction d’espèce protégée.
Un aigle royal équipé d’un GPS a été retrouvé mort début août suite à une collision avec une éolienne sur le plateau de l’Escandorgue à Joncels, dans l’Hérault.
Plusieurs associations et spécialistes avaient averti des risques pour ces aigles royaux, des éspèces protégées, qui fréquentent le massif de l’Escandorgue.
FNE, France Nature Environnement, une association qui lutte pour la protection de la nature et de l’environnement, regrette que ces alertes n’aient pas été entendues. Aujourd'hui, l'association porte plainte contre EDF pour destruction d’espèce protégée.
Pourtant, la préfecture de l’Hérault avait instauré en 2015, un système d’avertissement anticollision. Des dispositifs DT Bird avaient été mis en place sur les éoliennes.
Le parc éolien de l'Escandorgue n'est pas le seul concerné par cette problématique. Sur le parc éolien du causse d'Aumelas 33 faucons crécerellettes ont trouvé la mort.
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Hérault : Des parcs éoliens accusés de destruction de rapaces
http://www.20minutes.fr/montpellier/2131647-20170913-herault-parcs-eoliens-accuses-destruction-rapaces
L’association France Nature Environnement a porté plainte pour destruction d’espèces protégées...
http://www.20minutes.fr/montpellier/2131647-20170913-herault-parcs-eoliens-accuses-destruction-rapaces
L’association France Nature Environnement a porté plainte pour destruction d’espèces protégées...
Un aigle royal a trouvé la mort début août après une collision avec une pale d’éolienne à Joncels, dans l’Hérault. L’oiseau, équipé d’un GPS, fait partie d’une espèce protégée depuis 1976, comme le sont toutes les espèces de rapaces en France.
En juin, l’association France Nature Environnement (FNE) avait évoqué la découverte depuis 2012 des cadavres de 30 faucons crécerelles sur le causse d’Aumelas. Elle estime à une centaine le nombre de ces oiseaux morts. « En tant qu’espèce protégée, leur destruction est une infraction pénale », rappelle l’association.
EDF assigné en justice
Elle a décidé en conséquence d’assigner EDF Energies Nouvelles, gestionnaire du parc éolien à Aumelas, et les sociétés propriétaires des éoliennes, devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre.
Elle souhaite obtenir réparation du préjudice subi au titre de la destruction de plus d’une centaine de faucons crécerellettes. « Si FNE n’est absolument pas opposée au développement de l’industrie éolienne, celui-ci ne doit cependant pas se faire au détriment des habitats naturels, ni au prix de la méconnaissance de nos règles environnementales », conclut l’association.
En juin, l’association France Nature Environnement (FNE) avait évoqué la découverte depuis 2012 des cadavres de 30 faucons crécerelles sur le causse d’Aumelas. Elle estime à une centaine le nombre de ces oiseaux morts. « En tant qu’espèce protégée, leur destruction est une infraction pénale », rappelle l’association.
EDF assigné en justice
Elle a décidé en conséquence d’assigner EDF Energies Nouvelles, gestionnaire du parc éolien à Aumelas, et les sociétés propriétaires des éoliennes, devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre.
Elle souhaite obtenir réparation du préjudice subi au titre de la destruction de plus d’une centaine de faucons crécerellettes. « Si FNE n’est absolument pas opposée au développement de l’industrie éolienne, celui-ci ne doit cependant pas se faire au détriment des habitats naturels, ni au prix de la méconnaissance de nos règles environnementales », conclut l’association.
En 2013, à la suite des premiers cas de mortalité, EDF a mis en place des systèmes de détection et d’effarouchement sur les éoliennes. Le système DTBird est basé sur la reconnaissance visuelle automatisée de cibles aériennes. « Il peut être couplé avec des modules de dissuasion, d’arrêt des machines ou de détection des collisions », évoque le programme national éolien-diversité.
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Au début du mois d’août, le cadavre d’un Aigle royal équipé d’un GPS a été retrouvé à proximité d’une éolienne exploitée par EDF Énergies Nouvelles sur la commune de JONCELS (34) au lieu-dit Combe Caude dans le massif de l’Escandorgue.
Alors que plusieurs associations et spécialistes avaient averti des risques pour les Aigles royaux qui fréquentent le massif de l’Escandorgue, FNE regrette que ces alertes n’aient pas été entendues et porte plainte aujourd’hui pour destruction d’espèce protégée.
FNE Languedoc-Roussillon soutient le développement de l’énergie éolienne parce qu’elle est incontournable pour la réussite de la transition énergétique, mais considère qu’elle doit passer par une bien meilleure prise en compte de ses impacts sur la biodiversité par les exploitants, et en particulier EDF Énergies Nouvelles (1).
Les impacts prévisibles des parcs éoliens du massif de l’Escandorgue sur l’Aigle royal
Six parcs éoliens sont construits (51 éoliennes) et 5 autres en projet (38 éoliennes) dans le domaine vital du couple d’Aigles royaux de l’Escandorgue, ce qui représente une pression très forte pour ce couple de grands rapaces. Malgré cette évidence, les études d’impacts n’ont pas suffisamment pris en compte l’impact cumulé sur ces derniers (2).
L’aménagement du parc éolien de Combe Caude, comprenant 7 éoliennes au sein d’un ensemble de 17 éoliennes, a été autorisé suite à un permis de construire accordé le 1er septembre 2005 à la société EDF EN France.
Alors que le risque de collision mortelle d’un Aigle royal avec une éolienne en fonctionnement apparaissait probable, EDF EN n’a pas cru utile de demander une dérogation pour la destruction d’espèce protégée, qui est la procédure conseillée par le ministère de l’environnement en présence d’enjeux importants.
Ce type d’autorisation constitue une garantie pour l’exploitant dont la responsabilité ne peut être engagée dès lors qu’il détient une telle autorisation. Elle est aussi une garantie d’une meilleure prise en compte des impacts sur la biodiversité puisqu’elle implique la réalisation d’une étude approfondie et, surtout, la mise en œuvre de mesures destinées à éviter, réduire et le cas échéant compenser les impacts résiduels sur les populations d’oiseaux concernées.
Pour limiter les impacts potentiels sur les Aigles royaux fréquentant le massif de l’Escandorgue, le préfet de l’Hérault a cependant pris un arrêté réglementant l’exploitation de ces éoliennes en 2015, imposant la mise en place d’un système d’avertissement anti-collision. Des dispositifs DT Bird – critiqués pour leur efficacité aléatoire – ont été mis en place sur les éoliennes.
La première fois qu’une collision mortelle d’un Aigle royal avec une éolienne est avérée en France
L’Aigle royal fait partie des plus grands rapaces. Tantôt admiré, tantôt persécuté, il a survécu au 20ème siècle après avoir frôlé la disparition et présente un fort caractère patrimonial. Aujourd’hui il fait l’objet de nombreuses protections (3) et il est inscrit sur la liste rouge de la faune menacée de France, dans la catégorie « rare ».
Si l’impact des éoliennes implantées dans le domaine de chasse des Aigles royaux était prévisible, c’est la première fois en France qu’une collision mortelle entre un Aigle royal et une éolienne est avérée. La détection de cette collision a été possible grâce au programme de suivi GPS porté par l’association BECOT depuis 1 an sur 9 jeunes Aigles royaux dans le sud du Massif Central. Le cadavre ayant été caché par un charognard, il n’aurait selon toute vraisemblance pas été retrouvé sans la puce GPS.
Cette mortalité démontre, une fois de plus et de manière incontestable que l’impact de l’éolien sur la faune volante (oiseaux et chauves-souris) existe et peut concerner des espèces protégées et menacées. Elle confirme, par ailleurs, que l’impact observé est probablement bien en deçà de la réalité, et que les dispositifs anti-collision ne sont pas une garantie d’absence d’impact pour les oiseaux, même de grande dimension (plus faciles à détecter).
En dehors de cette mortalité directe, un impact fort sur la fragmentation et la perte d’habitat
Si la rencontre d’un jeune aigle avec une pale d’éolienne revêt un caractère spectaculaire, le suivi GPS mis en place depuis 2014 sur un des Aigles royaux adultes du massif de l’Escandorgue montre surtout une forte fragmentation et une modification importante du cœur de leur domaine vital suite à la construction des premiers parcs éoliens. L’impact du développement éolien sur les aigles est donc multiple (destruction d’individu occasionnelle, mais aussi et surtout perte d’habitats), ce qui n’a jamais été mis en évidence ni appréhendé correctement par les études pré-implantation.
Concilier développement de l’énergie éolienne et protection de la biodiversité
Le développement d’éoliennes en Occitanie revêt un intérêt public certain. Il est incontestable que la région est peu autonome en matière d’alimentation électrique, et qu’un rééquilibrage de la production électrique est utile à cette région. Pour FNE LR, il est impératif de développer des énergies renouvelables (ENR) faiblement émettrices de gaz à effet de serre afin de protéger l’environnement sur le long terme.
Mais l’objectif de développement de l’énergie éolienne ne doit pas constituer un blanc seing au détriment des autres intérêts environnementaux et, tout particulièrement, la protection de la biodiversité. Cet enjeu est particulièrement fort dans notre région, qui contrairement à bien d’autres, a la chance d’accueillir des aigles.
Pour concilier ces enjeux environnementaux qui se heurtent au développement éolien avec une intensité particulière dans notre région, le développement de l’énergie éolienne doit être planifié de manière courageuse et les développeurs éoliens doivent se montrer exemplaires.
Comme le souligne Simon Popy, Président de FNE Languedoc-Roussillon : « Les exploitants éoliens et tout particulièrement EDF EN, doivent reconnaître les conséquences des éoliennes sur la faune volante pour mieux la protéger. Il en va de l’acceptation même des éoliennes et donc de leur bon développement. Que cela soit dans le cas du massif de l’Escandorgue ou dans celui du parc d’Aumelas dans l’Hérault, nous constatons que certains exploitants refusent de demander des dérogations à la destruction d’espèces protégées. FNE LR demande avec insistance que ces dérogations pour destructions d’espèces protégées soient mises en place pour les espèces patrimoniales. Bien que nous regrettions d’en arriver là, nous sommes prêts à recourir au juge si cela s’avère nécessaire pour y parvenir. »
(1) : EDF EN est une filiale d’EDF, détenue à 85,6% par l’Etat français fin 2016
(2) : Ainsi le permis d’aménager du parc de Bernagues (construit) a été annulé par la cour administrative d’appel de Marseille (arrêt du 26/01/2017) pour ce motif
(3) : désigné espèce protégées, inscrit à l’annexe 1 de la directive oiseaux, à l’annexe II de la convention de Berne et à la convention de Bonn qui lui accorde un statut de protection à l’échelle mondiale ou encore protégé par la convention de Washington sur le trafic d’espèce protégées.
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15/09/17 : La Fédération Nationale de l'Environnement porte plainte après la mort d'un aigle tué par une éolienne dans l'Hérault
https://www.francebleu.fr/infos/climat-environnement/la-federation-nationale-de-l-environnement-porte-plainte-apres-la-mort-d-un-aigle-tue-par-une-1505226527
La Fédération Nationale de l’Environnement du Languedoc-Roussillon porte plainte après la mort d'un aigle royal sur le plateau de l'Escandorgue dans l'Hérault. L'oiseau aurait percuté les pales d'une éolienne.
La Fédération Nationale de l'Environnement (FNE) du Lanugedoc-Roussillon porte plainte contre EDF Energies Nouvelles après la mort d'un aigle royal sur le plateau de l'Escandorgue dans le Lodévois (Hérault). Le rapace est mort après avoir percuté une éolienne.
La FNE (qui regroupe 3 000 associations de protection de l'environnement) estime que l'entreprise qui implante les éoliennes n'a pas tenu compte des avertissements répétés sur les dangers d'implanter des éoliennes à cet endroit. Elle porte donc plainte pour destruction d'espèces protégées.
"Nous sommes pour l'éolienne, mais on ne peut pas faire n'importe quoi sans réfléchir" (😡)
FNE Languedoc Roussillon affirme ne pas être opposé à l'implantation d'éoliennes, l'association soutien même le développement de cette énergie renouvelable, mais elle dénonce l'absence de mesures de protections pour les oiseaux. "On considère que le développement des éoliennes est nécessaire et indispensable pour la transition énergétique, mais on doit être exemplaire et donc on demande à ce que la planification soit plus courageuse et restrictive.
En Languedoc Roussillon, nous sommes dans une région parmi les plus riches en terme de biodiversité avec PACA, cela fait des années qu'il y a des plans pour protéger les espèces, beaucoup d'argent est dépensé. Donc on ne peut pas dire sous prétexte qu'il faut développer l'éolien, on peut en faire partout, n'importe comment, à toute vitesse, sans réfléchir" explique Simon Popy, président de la FNE Languedoc Roussillon.
"On peut équiper les éoliennes pour faire fuir les oiseaux avant qu'ils ne les percutent"
Il existe des moyens de limiter les nuisances des éoliennes sur les oiseaux ajoute Simon Popy : "Les éoliennes font fuir les aigles, donc là où ils allaient chasser avant, ils ne peuvent plus chasser. Donc une manière de compenser c'est de réhabiliter des zones où ils peuvent de nouveau chasser.
On peut aussi mettre des dispositifs d’effarouchement sur les éoliennes pour détecter l'arrivée des oiseaux, de les effaroucher et dans certains cas d'arrêter les éoliennes. Par exemple pour les chauve souris, si on arrête les éoliennes au crépuscule et en fin de de nuit, on réduit de 80 % l'impact sur les oiseaux. Et puis parfois on peut aussi prendre des décisions courageuses et ne pas implanter des éoliennes dans certains coins"
"Une trentaine de faucons tués, ça commence à faire beaucoup pour une espèce protégée"
Cet été, la FNE avait déjà assigné EDF en justice pour la mort d'une trentaine de faucons crécerellettes victimes des éoliennes sur le plateau d'Aumelas au nord de Sète. "C'est un des parcs les plus meurtriers de France, on a démontré qu'il y avait eu une trentaine de faucons tués, ça commence à faire beaucoup pour une espèce aussi patrimoniale, c'est une espèce qui avait failli disparaître dans les années 80 et qui est aujourd'hui en rémission. Nous on incite EDF à respecter la législation."