13/05/17 : Forêt de Lanouée. Coup d'arrêt aux 16 éoliennes en construction 😊
La construction de 16 éoliennes dans la forêt de Lanouée, au nord de Josselin, et d'un poste de livraison sur la commune des Forges est stoppée. Le juge des référés du tribunal administratif a suspendu le permis de construire. Le socle de huit machines était déjà réalisé et celui de quatre autres était commencé. C'est la SPPEF (Société pour la protection paysagère et de l'esthétique de la France) qui a engagé l'action en justice. « On pensait attendre que l'affaire soit jugée sur le fond mais quand on a commencé à voir les toupies de béton, on a enclenché une procédure d'urgence », indique sa délégué pour le Morbihan, Anne-Marie Robic. Le projet date de 2013. Il a été lancé par la SAS Les Moulins de Lohan, filiale de Louis-Dreyfus, qui a racheté la forêt de Lanouée en 2007. Celle-ci, avec 3.800 hectares, constitue la seconde surface forestière de Bretagne après la forêt de Paimpont. Depuis, la réalisation de cette très grande ferme éolienne a été reprise par Borex, un géant canadien des énergies hydroélectriques, solaires et éoliennes.
Forte concentration de parcs éoliens
C'est le sud-est du massif qui a été choisi pour implantation en raison de sa moindre sensibilité paysagère. La zone du projet couvre 331 hectares. Six kilomètres de routes nouvelles sont à construire, autant de voies forestières à réaménager et 11 hectares de défrichement nécessaires. L'investissement est de 60 M€, engendrant 90 emplois pour la construction.
Le juge, pour étayer sa décision, relève le fort impact sur l'environnement (les éoliennes de 180 m de hauteur dépasseront largement la cime des arbres). Mais aussi la forte concentration de parcs éoliens dans le secteur (53 éoliennes dans un rayon de 10 kilomètres selon la SPPEF) et les « intervisibilités » entre le parc projeté et les parcs existants. Le juge souligne, en outre, que « les massifs forestiers du type de la forêt de Lanouée constituent plutôt aujourd'hui des sites d'exclusion de l'éolien »
Forte concentration de parcs éoliens
C'est le sud-est du massif qui a été choisi pour implantation en raison de sa moindre sensibilité paysagère. La zone du projet couvre 331 hectares. Six kilomètres de routes nouvelles sont à construire, autant de voies forestières à réaménager et 11 hectares de défrichement nécessaires. L'investissement est de 60 M€, engendrant 90 emplois pour la construction.
Le juge, pour étayer sa décision, relève le fort impact sur l'environnement (les éoliennes de 180 m de hauteur dépasseront largement la cime des arbres). Mais aussi la forte concentration de parcs éoliens dans le secteur (53 éoliennes dans un rayon de 10 kilomètres selon la SPPEF) et les « intervisibilités » entre le parc projeté et les parcs existants. Le juge souligne, en outre, que « les massifs forestiers du type de la forêt de Lanouée constituent plutôt aujourd'hui des sites d'exclusion de l'éolien »
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13/05/17 : Coup d'arrêt aux éoliennes en forêt de Lanouée
La Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de France a demandé, ce matin, devant le tribunal administratif de Rennes la suspension des travaux du parc éolien dans la forêt de Lanoué, dans le Morbihan. Seize éoliennes pourraient être installées après un sérieux défrichage.
Les travaux de défrichage ont commencé sur une douzaine d’hectares. Les socles des éoliennes sont aussi installés. Mais les opposants au projet d’un parc éolien, le plus important de Bretagne avec 16 machines, ne lâchent pas.
La suspension des travaux
Ce matin, Me Sébastien Collet, du barreau de Rennes, a plaidé devant le tribunal administratif au nom de la Société de protection des paysages et de l’esthétique de France. L’avocat, spécialiste dans le domaine, a demandé la suspension des travaux dans la 2e plus grande forêt de Bretagne.
Me Collet a d’abord invoqué des problèmes de sécurité si les éoliennes devant être érigées sur cette partie sud-est de la forêt. "Les palmes, au plus haut, atteignent 185 m, argumente le juriste. Si un incendie devait se déclarer à cet endroit, il serait impossible de faire intervenir les canadairs pour arroser les arbres en feu."
Une atteinte au paysage
Les défenseurs de l’environnement estiment d’autre part que "le projet porte atteinte à la qualité du paysage". Ils rappellent que "le site est classé espace naturel remarquable avec une forte qualité biologique".
Le promoteur, Boralex, rétorque que" les éoliennes sont bien intégrées dans la partie la moins belle de la forêt". La préfecture a donné son feu vert à l’installation du parc.
Le tribunal administratif rendra sa décision au courant de la semaine prochaine.
Les travaux de défrichage ont commencé sur une douzaine d’hectares. Les socles des éoliennes sont aussi installés. Mais les opposants au projet d’un parc éolien, le plus important de Bretagne avec 16 machines, ne lâchent pas.
La suspension des travaux
Ce matin, Me Sébastien Collet, du barreau de Rennes, a plaidé devant le tribunal administratif au nom de la Société de protection des paysages et de l’esthétique de France. L’avocat, spécialiste dans le domaine, a demandé la suspension des travaux dans la 2e plus grande forêt de Bretagne.
Me Collet a d’abord invoqué des problèmes de sécurité si les éoliennes devant être érigées sur cette partie sud-est de la forêt. "Les palmes, au plus haut, atteignent 185 m, argumente le juriste. Si un incendie devait se déclarer à cet endroit, il serait impossible de faire intervenir les canadairs pour arroser les arbres en feu."
Une atteinte au paysage
Les défenseurs de l’environnement estiment d’autre part que "le projet porte atteinte à la qualité du paysage". Ils rappellent que "le site est classé espace naturel remarquable avec une forte qualité biologique".
Le promoteur, Boralex, rétorque que" les éoliennes sont bien intégrées dans la partie la moins belle de la forêt". La préfecture a donné son feu vert à l’installation du parc.
Le tribunal administratif rendra sa décision au courant de la semaine prochaine.
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Forêt de Lanouée : le parc éolien en cours d'élaboration
07/12/2016
Le défrichement de la zone d'accueil terminé, la société des Moulins de Lohan, porteuse du projet éolien en forêt de Lanouée, se concentre désormais sur l'élaboration du futur parc. La mise en route des 16 éoliennes est prévue pour le début de l'année 2018.
Des opposants au projet, membres de l’association anti-éoliennes Vent de Forêt, avaient dès lors choisi de porter un recours au tribunal administratif, mais celui-ci était non suspensif, l’entreprise porteuse du projet avait pu débuter les travaux.
10 hectares défrichés
La filiale de Ressources forestières, gestionnaire de la forêt, avait entamé la première phase de défrichement, visible depuis la route départementale 793, reliant Josselin à Mohon. Ces travaux n’ont pu être dirigés que quelques jours seulement, la période de nichage de certains oiseaux suspendant le chantier. «Voyez comme il existe un respect considérable des espèces protégées.»
Quelques mois plus tard, en été 2015, des travaux de terrassement ont été menés en vue de préparer la seconde phase de défrichement, évalué à près de 10 hectares au total, soit 0,3 % de la surface forestière. « Une opération que nous avons conduite tout au long du second semestre 2015, mais que nous avons véritablement terminée en septembre dernier, après avoir connu une période d’interruption liée à nouveau à l’intérêt faunistique. »
Des mesures compensatoires
En plus de ces temps d’arrêt, inhérents à la considération des espèces, Les Moulins de Lohan se sont engagés à respecter des mesures dites compensatoires. « On a d’ores et déjà restauré 3 hectares de prairies humides et recréé un habitat propice aux amphibiens, par l’aménagement de 4 mares de 100 m2 et de 7 ornières. »
De même, cet hiver, 1,75 hectare de forêt sera replanté au lieu-dit Plessis-Jeaulme en Mohon, et en hiver 2017-2018, ce sont 10,5 hectares qui seront reboisés à l’intérieur même de la forêt. « Il n’y aura donc aucune perte de surface forestière. » Frédéric Gosselin va même plus loin : « Au quantitatif, il faut ajouter l’aspect qualitatif. La zone qui a été défrichée étant essentiellement composée de résineux, nous reboiserons avec des feuillus de qualité qui permettront d’améliorer la biodiversité. »
Mise en route début 2018
Côté travaux, où en sont les porteurs de projets ? « Nous réalisons l’ensemble des voies d’accès. » S’enchaîneront les travaux de fondation jusqu’en mars. « Leur redémarrage est fixé dans le courant de l’été 2017. » Puis s’imposera la phase de montage des 16 générateurs, jusqu’en fin d’année 2017. « La mise en exploitation du parc est planifiée pour la fin du premier trimestre 2018. »
Maëva Dano
> Depuis septembre 2016, la forêt de Lanouée n’appartient plus au groupe Louis-Dreyfus mais à Boralex, société canadienne, qui développe, construit et exploite des sites de production d’énergie renouvelable au Canada, en France et aux Etats-Unis.
> L’électricité produite sera revendue à EDF grâce à un raccordement le reliant au poste source de Josselin.
Côté travaux, où en sont les porteurs de projets ? « Nous réalisons l’ensemble des voies d’accès. » S’enchaîneront les travaux de fondation jusqu’en mars. « Leur redémarrage est fixé dans le courant de l’été 2017. » Puis s’imposera la phase de montage des 16 générateurs, jusqu’en fin d’année 2017. « La mise en exploitation du parc est planifiée pour la fin du premier trimestre 2018. »
Maëva Dano
> Depuis septembre 2016, la forêt de Lanouée n’appartient plus au groupe Louis-Dreyfus mais à Boralex, société canadienne, qui développe, construit et exploite des sites de production d’énergie renouvelable au Canada, en France et aux Etats-Unis.
> L’électricité produite sera revendue à EDF grâce à un raccordement le reliant au poste source de Josselin.
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👉 association Vent de Forêt :
Lire aussi :
➤ Quand une multinationale s’achète une forêt pour en faire un parc éolien industriel
24 juin 2015 / Iona de Beaulieu
En achetant la forêt de Lanouée en 2007, la multinationale Louis-Dreyfus est devenue le premier propriétaire forestier privé en Bretagne. Le défrichement d’une douzaine d’hectares où doit être installé un parc éolien a débuté dans une quasi indifférence.
La forêt de Lanouée (Morbihan) est le second ensemble forestier breton par sa taille. À ceci près que les 7 000 hectares du premier, la forêt de Paimpont (Ille-et-Vilaine), sont divisés entre une multitude de propriétaires quand les 4 000 hectares de Lanouée sont aux mains d’une seule société, la multinationale Louis-Dreyfus. Avec ses 30 000 salariés, le groupe opère au sein de 53 pays dans divers domaines : le négoce de grain, le transport maritime, la distribution d’électricité, etc.
Éolien international
C’est en 2007 que la multinationale acquiert la forêt de Lanouée via sa filiale Ressources Forestières, afin d’asseoir sa stratégie de développement des énergies renouvelables. Après l’achat d’un massif en Grande-Bretagne et des négociations en Suède, « cette acquisition est une pièce importante d’un projet européen pour le groupe », expliquent alors François de Broucker et Bernard Hidier, responsables de Ressources Forestières France, au quotidien régional Le Télégramme.
Le projet se précise lors de l’élaboration du schéma régional «climat air énergie» à partir de 2010. La maîtrise d’ouvrage est assurée par la société Les Moulins de Lohan, filiale à 100 % de Ressources forestières, elle-même filiale à 100 % du groupe Louis-Dreyfus.
Cette forêt, où deux secteurs sont classés ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique), doit donc accueillir une ferme éolienne mais aussi être exploitée pour son bois d’œuvre ou de chauffe. « Le massif forestier continue ce faisant à jouer son rôle de puits de carbone, de réservoir de biodiversité et de ressource en bois d’œuvre, de construction, et de chauffage », conclut sans sourciller le résumé non-technique de l’étude d’impact.
L’installation des 16 ou 17 éoliennes implique le défrichement de plus de 11 hectares. Les associations Bretagne Vivante et le Groupe mammologique breton (GMB) ont fait front commun lors de l’enquête publique afin de dénoncer l’atteinte que ce déboisement représenterait à l’encontre de plusieurs espèces protégées, notamment des chauves-souris. Outre les chiroptères, la destruction de cet habitat pourrait nuire à des populations d’oiseaux et d’amphibiens.
Actuellement, la forêt est constituée de deux tiers de résineux et d’un tiers de feuillus. « Elle s’est beaucoup artificialisée au fil du temps, déclarait Xavier Grenier, responsable du CRPF (Centre régional de la propriété forestière) à Rennes, au journal Ouest-France en 2007, mais elle reste remarquable à cause de sa taille et de la richesse de sa faune. »
Le projet se précise lors de l’élaboration du schéma régional «climat air énergie» à partir de 2010. La maîtrise d’ouvrage est assurée par la société Les Moulins de Lohan, filiale à 100 % de Ressources forestières, elle-même filiale à 100 % du groupe Louis-Dreyfus.
Cette forêt, où deux secteurs sont classés ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique), doit donc accueillir une ferme éolienne mais aussi être exploitée pour son bois d’œuvre ou de chauffe. « Le massif forestier continue ce faisant à jouer son rôle de puits de carbone, de réservoir de biodiversité et de ressource en bois d’œuvre, de construction, et de chauffage », conclut sans sourciller le résumé non-technique de l’étude d’impact.
L’installation des 16 ou 17 éoliennes implique le défrichement de plus de 11 hectares. Les associations Bretagne Vivante et le Groupe mammologique breton (GMB) ont fait front commun lors de l’enquête publique afin de dénoncer l’atteinte que ce déboisement représenterait à l’encontre de plusieurs espèces protégées, notamment des chauves-souris. Outre les chiroptères, la destruction de cet habitat pourrait nuire à des populations d’oiseaux et d’amphibiens.
Actuellement, la forêt est constituée de deux tiers de résineux et d’un tiers de feuillus. « Elle s’est beaucoup artificialisée au fil du temps, déclarait Xavier Grenier, responsable du CRPF (Centre régional de la propriété forestière) à Rennes, au journal Ouest-France en 2007, mais elle reste remarquable à cause de sa taille et de la richesse de sa faune. »
"Compensation" : sophisme et pantalonnade
Un projet de développement industriel est encore une fois promu sous couvert de la lutte contre le changement climatique. Et la « compensation » qui devait être un ultime recours pour la construction d’infrastructures, après en avoir « évité » et « réduit » les impacts, devient un faire-valoir pour les porteurs de projet. La démarche d’évitement est en fait inexistante, parce que d’emblée, il a été choisi de mener le projet dans un lieu à fort enjeu environnemental.
Dans la forêt de Lanouée, les mesures compensatoires prévues sont de deux ordres : la recréation de milieux et la gestion forestière. Dans le premier cas il s’agit de reboiser douze hectares, en lisière et à l’intérieur de la forêt. Mais « sur des terrains dont les caractéristiques écologiques sont mal connues » et avec «un temps de résilience important», comme l’ont fait remarquer les associations environnementales.
« La démarche d’évitement relève ici d’un inadmissible sophisme où rien n’a été fait pour imaginer sortir les éoliennes de la forêt », constate le juriste de Bretagne Vivante, Romain Écorchard. L’amélioration de la gestion forestière semble quant à elle relever de la pantalonnade puisqu’elle fait déjà partie des engagements de l’exploitant à travers le programme de labellisation des ressources forestières PEFC. Par ailleurs, l’absence de données de référence sur la gestion antérieure de ce massif et le refus du propriétaire actuel de transmettre son plan de gestion aux associations ne permettent pas d’évaluer cette amélioration supposée.
L’étude d’impact a été menée par Biotope, bureau d’étude déjà vivement critiqué pour ses approximations et l’inefficacité de sa méthode compensatoire dans le dossier d’impact environnemental du projet d’aéroport du Grand Ouest. Ce sont les modes de calculs remis en cause par les experts à Notre-Dame-des-Landes qui sont ici froidement proposés.
Une justice qui passe trop tard
En dépit des avis négatifs de la commission faune du CNPN (Conseil national de la protection de la nature) et du CSRPN (Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel), les demandes de permis de construire, de défricher et d’exploiter une ferme éolienne ont reçu un avis favorable de la commissaire enquêteur et les permis ont été accordés en février 2014 par le préfet. Les associations de protection des paysages ont déposé un recours contre les permis de construire tandis que Bretagne Vivante et le GMB ont déposé un recours contre l’autorisation d’exploiter en août 2014.
Le dossier de dérogation concernant la destruction des espèces protégées n’a été mis à disposition du public qu’au mois de janvier 2015. Le GMB et Bretagne Vivante se sont efforcés d’émettre un avis solide dans le court délai imparti mais la demande de référé en suspension a été rejetée le 5 mars. Le projet de parc éolien « va créer un impact irréversible sur les populations d’espèces protégées avant même que nous puissions faire quoi que ce soit pour faire valoir nos droits, regrette Thierry Amor, secrétaire général de l’association Bretagne Vivante, dans un communiqué du 23 février. C’est un véritable camouflet pour la démocratie, qui conduira à un massacre programmé pour une partie de la biodiversité de la forêt de Lanouée. Bien que nous soyons favorables au développement des éoliennes, nous affirmons que celles-ci doivent absolument éviter les zones à fort enjeu écologique. »
L’association envisage encore un recours mais le porteur de projet s’est engouffré dans cette fenêtre de tir et a démarré le déboisement le 16 février suite à une autorisation obtenue le 4 février. Les travaux n’auraient en fait démarré que très partiellement forçant les associations à brûler leurs meilleures cartes juridiques. Les grands travaux ne commenceraient qu’en fin d’été… en toute sérénité pour Louis-Dreyfus.
Si le recours croissant des associations à la justice a permis des gagner des batailles devant les tribunaux, il ne doit pas se substituer totalement à des actions de terrain. Les aménageurs ont en effet appris à tourner les délais à leur avantage et à profiter de créneaux resserrés pour lancer leurs travaux, ne laissant pas aux associations l’opportunité de réagir sur le plan juridique ou ne leur laissant pas d’autre choix que d’épuiser, dans l’urgence, les recours possibles. Ne resteraient-ils que les « zadistes » pour bloquer des projets mettant à mal la protection de l’environnement ?
De fait, en l’absence d’occupation sur le terrain, la justice arrive souvent après les destructions. À Lanouée, un industriel a réussi, encore une fois, à couper les arbres sous le pied des naturalistes qui n’ont pas la force de frappe pour contrer la machine administrative et judiciaire parfaitement maîtrisée par les grands groupes. Ces dérives sont d’autant plus inquiétantes que les projets d’aménagements seront bientôt encore plus facilités par la loi Macron.
http://www.sppef.fr/2014/07/11/a-lanouee-morbihan-des-eoliennes-situees-entre-3-et-4-2-km-du-bourg-defient-monument-historique-et-paysage/
11 juillet 2014
11 juillet 2014
Ill. 1. Lanouée (Morbihan), clocher de l’église Saint-Pierre et son éolienne de 145 m de haut située à 3 km. Photo : Jean-Bernard Le Breton |
Début juillet, des mâts commencent à se profiler dans le ciel de Lanouée, dans le Morbihan, à une hauteur indécente. Le paysage, un écrin de verdure hautement préservé, est alors écrasé (Illustrations 1, 2 et 4). Le clocher de l’église Saint-Pierre (XIIIe - XVIIIe siècles), inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques, qui appelait si joliment nos regards vers le ciel au-dessus du bourg, se retrouve honteusement supplanté.
Ill. 2. Lanouée (Morbihan), église Saint-Pierre encadrée par des éoliennes de 145 m de haut situées à 3 et 3,7 km. Photo : Jean-Bernard Le Breton |
Il faut dire que l’on souhaite, dans le pays de Josselin, à tout prix densifier l’éolien. Un permis de construire pour 16 à 17 éoliennes de 186 mètres de haut, en pleine forêt de Lanouée, fait l’objet d’un recours de neuf riverains et de la SPPEF. Des études sont en cours pour implanter quatre autres machines aux abords du massif forestier. A l’est de celui-ci, le site protégé du camp des Rouëts, motte castrale du Xe siècle, sera bientôt cerné par les éoliennes de la forêt et dix autres à venir très bientôt sur la commune de Mohon… Le paysage est saturé (Illustration 3).
Ill. 3. A Lanouée, un paysage saturé d’éoliennes. Source : Vent de forêt |
Alors, depuis que l’éolienne du maire s’est dressée dans le ciel de la commune, la colère des riverains ne se contient plus. Ils sillonnent les chemins des communes impactées, distribuent leurs « flyers » (Illustrations 3 et 5) et recueillent les adhésions à Vent de Forêt.
Anne-Marie Robic, déléguée de la SPPEF pour le Morbihan
L’histoire a commencé le 20 août 2006. Lors du conseil municipal, un adjoint au maire approuve la création de la ZDE (zone de développement éolien) de La Valette. Or, il est l’un des propriétaires retenus par la société A4E2 candidate à l’implantation de quatre éoliennes et d’un poste de livraison.
Le 10 avril 2014, ce même élu, devenu maire de la commune, signe un certificat de non retrait du permis délivré en 2008. Les travaux interrompus pendant plus de trois ans vont reprendre.
Mais, l’éolienne E2, située sur le terrain du maire, ne tombe-t-elle pas sous le coup de l’article 432-12 du Code pénal (prise illégale d’intérêt) et de l’article L. 2131-11 du Code général des collectivités territoriales (illégalité des délibérations prises par des élus dans certaines circonstances) ou de tout autre qui nous aurait échappé ? Le 29 mai 2014, l’association Vent de Forêt et la SPPEF adressent une lettre au Procureur de la République de Lorient afin qu’il instruise cette affaire.
Le 10 avril 2014, ce même élu, devenu maire de la commune, signe un certificat de non retrait du permis délivré en 2008. Les travaux interrompus pendant plus de trois ans vont reprendre.
Mais, l’éolienne E2, située sur le terrain du maire, ne tombe-t-elle pas sous le coup de l’article 432-12 du Code pénal (prise illégale d’intérêt) et de l’article L. 2131-11 du Code général des collectivités territoriales (illégalité des délibérations prises par des élus dans certaines circonstances) ou de tout autre qui nous aurait échappé ? Le 29 mai 2014, l’association Vent de Forêt et la SPPEF adressent une lettre au Procureur de la République de Lorient afin qu’il instruise cette affaire.
Ill. 4. Lanouée (Morbihan), combat inégal de l’église Saint-Pierre avec une éolienne de 145 m de haut située à 3,7 km. Photo : Jean-Bernard Le Breton |
Le Figaro du 4 juillet nous a révélé que le Service central de prévention de la corruption (SCPC), dépendant du ministère de la Justice, dans son rapport d’activités de 2013, a lancé une alerte auprès du Gouvernement, décrivant la multiplication des prises illégales d’intérêt dans les projets éoliens comme un « phénomène d’ampleur » représentant des « dérives graves » et a demandé un audit de ce phénomène.
Cela mènera-t-il à une condamnation ? Piètre consolation, au demeurant, face au désastre paysager que les élus et l’Etat s’obstinent à vouloir parachever.Anne-Marie Robic, déléguée de la SPPEF pour le Morbihan
➤ Un parc de seize éoliennes en projet dans la forêt de Lanouée
Publié le 12/11/2013, Olivier CLÉRO.
Pourquoi ? Comment ?
Où se situeront les éoliennes ?
Elles seront installées dans le tiers Sud-Est du massif forestier de Lanouée. Un triangle de 331 hectares entre Lanouée, Mohon et La Grée-Saint-Laurent. L'étude d'impact souligne que toutes les éoliennes se situeront à plus d'un kilomètre des habitations les plus proches. Une douzaine de kilomètres de routes seront nécessaires pour en permettre l'accès, dont 6,5 km de nouvelles voies.
Quelle taille auront-elles ?
Il s'agira d'un parc formé de 16 ou 17 éoliennes hautes de 178 à 186 mètres avec des rotors de 101 à 103 mètres de diamètres suivant les modèles choisis, trois constructeurs sont actuellement en concurrence. D'une puissance de 3 mégawatts chacune, elles devraient pouvoir fournir une puissance totale de 51 mégawatts, soit la consommation de 50 000 personnes (70 % de la population du pays de Ploërmel). Ce parc serait ainsi le plus puissant de Bretagne, détrônant celui de La Gacilly et ses onze éoliennes.
Qui porte le projet ?
C'est la société Les Moulins de Lohan, filiale de Ressources forestières, l'exploitant du groupe Louis Dreyfus, propriétaire de la forêt de Lanouée. Ce projet constitue le volet éolien d'une plateforme de production et de distribution d'énergie à partir du vent et de la biomasse de la forêt. Le groupe étant également impliqué dans les projets de chaufferies biomasse de Josselin et Ploërmel.
Quelles seront ses retombées ?
Le projet devrait créer 80 à 90 emplois, dont une cinquantaine présente tout le long des quatorze mois de travaux prévus, avec à la clé des nuitées et repas dans le secteur. De quoi augmenter la consommation dans les commerces locaux. La maintenance sera ensuite assurée par trois employés à temps plein. Le parc devrait également rapporter 500 000 € d'impôts par an aux collectivités locales.
Y a-t-il des oppositions ?
Oui, la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) a déjà fait savoir qu'elle s'oppose à ce projet de parc éolien qu'elle juge « inacceptable », estimant qu'il s'agit « d'une atteinte insupportable aux paysages ». « L'aire d'étude comprend déjà 25 parcs existants ou instruits. Nous demandons grâce ! Nous refusons de voir nos campagnes transformées en paysages industriels ! », explique Anne-Marie Robic, déléguée de la SPPEF pour le Morbihan. Elle craint également une atteinte au patrimoine historique comme le camp des Rouets et le château des Forges.
Où en est le projet ?
À l'enquête publique. Le projet est actuellement présenté en mairie des Forges. Jusqu'au vendredi 6 décembre, les riverains peuvent y consulter le dossier d'étude d'impact et faire consigner leurs observations. Ensuite, le commissaire enquêteur rendra un avis ainsi que le conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst), avant que le préfet puisse donner ou non son accord. Si tous les feux sont verts, les travaux pourraient commencer au printemps prochain pour une mise en service fin 2015.
Publié le 12/11/2013, Olivier CLÉRO.
Les éoliennes se situeront dans un triangle de 331 hectares entre Lanouée, Mohon et La Grée-Saint-Laurent. | |
Le groupe Louis Dreyfus prévoit de créer un parc de seize éolienne dans la forêt de Lanouée qu'il a rachetée en 2007.
Pourquoi ? Comment ?
Où se situeront les éoliennes ?
Elles seront installées dans le tiers Sud-Est du massif forestier de Lanouée. Un triangle de 331 hectares entre Lanouée, Mohon et La Grée-Saint-Laurent. L'étude d'impact souligne que toutes les éoliennes se situeront à plus d'un kilomètre des habitations les plus proches. Une douzaine de kilomètres de routes seront nécessaires pour en permettre l'accès, dont 6,5 km de nouvelles voies.
Quelle taille auront-elles ?
Il s'agira d'un parc formé de 16 ou 17 éoliennes hautes de 178 à 186 mètres avec des rotors de 101 à 103 mètres de diamètres suivant les modèles choisis, trois constructeurs sont actuellement en concurrence. D'une puissance de 3 mégawatts chacune, elles devraient pouvoir fournir une puissance totale de 51 mégawatts, soit la consommation de 50 000 personnes (70 % de la population du pays de Ploërmel). Ce parc serait ainsi le plus puissant de Bretagne, détrônant celui de La Gacilly et ses onze éoliennes.
Qui porte le projet ?
C'est la société Les Moulins de Lohan, filiale de Ressources forestières, l'exploitant du groupe Louis Dreyfus, propriétaire de la forêt de Lanouée. Ce projet constitue le volet éolien d'une plateforme de production et de distribution d'énergie à partir du vent et de la biomasse de la forêt. Le groupe étant également impliqué dans les projets de chaufferies biomasse de Josselin et Ploërmel.
Quelles seront ses retombées ?
Le projet devrait créer 80 à 90 emplois, dont une cinquantaine présente tout le long des quatorze mois de travaux prévus, avec à la clé des nuitées et repas dans le secteur. De quoi augmenter la consommation dans les commerces locaux. La maintenance sera ensuite assurée par trois employés à temps plein. Le parc devrait également rapporter 500 000 € d'impôts par an aux collectivités locales.
Y a-t-il des oppositions ?
Oui, la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF) a déjà fait savoir qu'elle s'oppose à ce projet de parc éolien qu'elle juge « inacceptable », estimant qu'il s'agit « d'une atteinte insupportable aux paysages ». « L'aire d'étude comprend déjà 25 parcs existants ou instruits. Nous demandons grâce ! Nous refusons de voir nos campagnes transformées en paysages industriels ! », explique Anne-Marie Robic, déléguée de la SPPEF pour le Morbihan. Elle craint également une atteinte au patrimoine historique comme le camp des Rouets et le château des Forges.
Où en est le projet ?
À l'enquête publique. Le projet est actuellement présenté en mairie des Forges. Jusqu'au vendredi 6 décembre, les riverains peuvent y consulter le dossier d'étude d'impact et faire consigner leurs observations. Ensuite, le commissaire enquêteur rendra un avis ainsi que le conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst), avant que le préfet puisse donner ou non son accord. Si tous les feux sont verts, les travaux pourraient commencer au printemps prochain pour une mise en service fin 2015.
Pour Info :
Parc Eolien Les Moulins du Lohan