Ses effets néfastes sur la santé des riverains se confirment. Encore mal documenté, le syndrome de l’éolienne décrit par l’Académie nationale de médecine se caractérise par une atteinte visuelle, sonore… et psychologique.
En réduisant la pollution atmosphérique, les éoliennes contribuent à diminuer le risque de maladies respiratoires (asthme, BPCO), de cancers et de maladies cardiovasculaires. Mais cet atout trouve un contrepoint : les riverains qui y sont exposés seraient de plus en plus nombreux à souffrir de troubles fonctionnels. Répertorié sous le terme de « Syndrome de l’éolienne », il se caractérise par :
- des troubles auditifs : le bruit généré par l’éolienne se compose en partie d’infrasons. Inaudibles par l’humain, ceux-ci ne font pas plus de bruit que le battement du cœur transmis dans notre corps par l’oreille interne. Mais en provoquant « des phénomènes de résonnance dans les cavités thoraciques ou de pulsations ressenties », ces infrasons peuvent se traduire en vibrations, constantes donc entêtantes ;
- une fragilité visuelle : la stimulation lumineuse fractionnée à cause de la rotation des pales peut induire un risque épileptique. Les clignotements des feux de signalisation viennent aussi perturber le confort visuel des personnes fragiles ;
- une sensibilité psychologique qui se manifeste par l’altération de la qualité du sommeil, des épisodes de stress, de dépression, d’anxiété, des troubles de la mémoire, une perte d’intérêt pour autrui, une baisse des performances professionnelles… ;
- la perturbation des systèmes neurologique (vertiges, céphalées, acouphènes), endocrinien (sécrétion altérée d’hormones stéroïdes…) et cardiovasculaire (hypertension artérielle, maladies cardiaques ischémiques, tachycardie…). Tous ces symptômes sont à considérer, même s’ils sont souvent le fruit de « susceptibilité individuelle (…) », comme le rappelle l’Académie nationale de médecine. L’ANSES confirmait d’ailleurs, au mois d’avril, l’absence de symptômes spécifiques associés à la proximité des éoliennes.
Des mesures pour atténuer le syndrome
Toujours est-il que l’académie propose aujourd’hui des mesures pour améliorer le quotidien des riverains de ces structures :
- autoriser la construction d’éoliennes seulement dans les endroits ayant fait l’objet d’un consensus de la population concernée ;
- faciliter la concertation entre les plaignants et les informer en amont de chaque projet de construction, sur le fonctionnement et donc l’impact potentiel des éoliennes ;
- systématiser les contrôles de conformité acoustique et fixer la périodicité de ces derniers par arrêté ;
- encourager les innovations technologiques susceptibles de restreindre le bruit émis par la rotation des pales ;
- entreprendre une étude épidémiologique sur les nuisances sanitaires répertoriées pour améliorer précisément l’impact de ce syndrome des éoliennes.
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