http://www.rfgenealogie.com/s-informer/infos/1914-18/des-eoliennes-menacent-un-champ-de-bataille-australien
Voilà un projet éolien qui ne passe pas : six "moulins à vent" doivent être installés sur le site du champ de bataille australien de Bullecourt, près d'Arras. C'est un lieu de mémoire, où entre 3 et 4.000 soldats australiens, anglais et aussi allemands ont été tués et n'ont jamais été retrouvés.
« Aux premiers coups de pioche, ils vont tomber sur des corps, c’est certain, rapporte au journal 20 Minutes, un agriculteur du village voisin de Riencourt-lez-Cagnicourt. Combien de cadavres risquent d’être broyés par les bulldozers ? C’est triste, alors qu’on n’arrête pas de commémorer le sacrifice de tous ces soldats. »
Le projet d'ailes géantes est porté par la société Eolis-Les quatre chemins, filiale d’Engie Green, dans un village "déjà encerclé par les parcs éoliens", dénonce le maire Gérard Crutel. Une première mouture avait déjà été rejetée par la municipalité en juillet 2015.
La presse australienne s'en était émue à l’époque, un article avait dénoncé cette "profanation de sépultures", sans que l’ambassade d’Australie à Paris, toutefois, ne réagisse, apprend-t-on dans l'article du quotidien. "La prochaine étape sera la présentation du projet auprès de la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites, en présence de défenseurs du patrimoine, d’architectes des Bâtiments de France", explique Engie Green.
A l'heure du Centenaire, des centaines de familles débarquent chaque année d'Australie pour se recueillir à Bullecourt, venus honorer la mémoire de leurs morts tombés sur le sol français. Sur le lieu de la bataille se trouve un Mémorial, à 600 mètres du futur parc éolien. Il est dédié aux 10.000 victimes de la bataille, des cérémonies s'y tiennent depuis 30 ans.
Dans la région, le sujet australien va bientôt revêtir un caractère d'actualité prononcé, puisque le président de la République ira inaugurer le 25 avril prochain, le nouveau centre de mémoire australien Sir John Monash à Villers-Bretonneux dans la Somme à une cinquantaine de kilomètres au sud du projet éolien.
Drôle de manière de commémorer les morts de la Grand Guerre. Une polémique inédite entoure un projet d’implantation d’éoliennes dans le Pas-de-Calais. Le maire de Riencourt-lez-Cagnicourt, un village près d’Arras, voit d’un mauvais œil l’arrivée de ces six nouvelles ailes géantes sur sa commune et la commune voisine, Noreuil.
Un lieu de mémoire
D’abord parce que son village est « déjà encerclé » par les parcs éoliens, note Gérard Crutel. Mais surtout parce que le site d’implantation choisi est un lieu de mémoire : des milliers d’Australiens ont combattu sur cet ancien champ de bataille, en 1917, il y a tout juste cent ans.
(A lire aussi : Pourquoi des soldats de la guerre 14-18 n'auront peut-être jamais de sépultures)
Le projet, porté cette fois par la société Eolis-Les quatre chemins, filiale d’Engie Green, avait déjà été rejeté par la municipalité en juillet 2015. A l’époque, un article était même paru dans la presse australienne pour dénoncer cette « profanation de sépultures », sans que l’ambassade d’Australie à Paris, toutefois, ne s’émeuve.
Inscription au Patrimoine mondiale de l’unesco ?
« Aux premiers coups de pioche, ils vont tomber sur des corps, c’est certain, témoigne un agriculteur du village. Combien de cadavres risquent d’être broyés par les bulldozers ? C’est triste, alors qu’on n’arrête pas de commémorer le sacrifice de tous ces soldats avec les cérémonies du centenaire. »
Ce projet d’éolienne s’inscrit aussi dans un contexte où les sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale font l’objet d’une demande d’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco. « La prochaine étape sera la présentation du projet auprès de la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites, en présence de défenseurs du patrimoine, d’architectes des Bâtiments de France », explique Engie Green.
En attendant, la présentation au public du projet doit avoir lieu, vendredi soir à Noreuil, puis lundi à Riencourt. L’enquête publique doit se tenir du 27 septembre à la fin du mois d’octobre. Et les morts ne s’expriment pas.
Archive :
- Riencourt-les-Cagnicourt : Ils ne veulent pas d’éoliennes sur le champ de bataille de Bullecourt (10/05/2015)
« Aux premiers coups de pioche, ils vont tomber sur des corps, c’est certain, rapporte au journal 20 Minutes, un agriculteur du village voisin de Riencourt-lez-Cagnicourt. Combien de cadavres risquent d’être broyés par les bulldozers ? C’est triste, alors qu’on n’arrête pas de commémorer le sacrifice de tous ces soldats. »
Le projet d'ailes géantes est porté par la société Eolis-Les quatre chemins, filiale d’Engie Green, dans un village "déjà encerclé par les parcs éoliens", dénonce le maire Gérard Crutel. Une première mouture avait déjà été rejetée par la municipalité en juillet 2015.
La presse australienne s'en était émue à l’époque, un article avait dénoncé cette "profanation de sépultures", sans que l’ambassade d’Australie à Paris, toutefois, ne réagisse, apprend-t-on dans l'article du quotidien. "La prochaine étape sera la présentation du projet auprès de la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites, en présence de défenseurs du patrimoine, d’architectes des Bâtiments de France", explique Engie Green.
A l'heure du Centenaire, des centaines de familles débarquent chaque année d'Australie pour se recueillir à Bullecourt, venus honorer la mémoire de leurs morts tombés sur le sol français. Sur le lieu de la bataille se trouve un Mémorial, à 600 mètres du futur parc éolien. Il est dédié aux 10.000 victimes de la bataille, des cérémonies s'y tiennent depuis 30 ans.
Dans la région, le sujet australien va bientôt revêtir un caractère d'actualité prononcé, puisque le président de la République ira inaugurer le 25 avril prochain, le nouveau centre de mémoire australien Sir John Monash à Villers-Bretonneux dans la Somme à une cinquantaine de kilomètres au sud du projet éolien.
- Pas-de-Calais : Quand un projet d'éoliennes empiète sur un lieu de mémoire de la Guerre 14-18 (08/09/2017)
La mairie d’une petite commune du Pas-de-Calais s’insurge contre l’installation d’éoliennes sur un ancien champ de bataille devenu lieu de mémoire pour les Australiens…
- Un projet d’implantation de six éoliennes doit voir le jour près d’Arras, sur un lieu de mémoire de la Première Guerre mondiale.
- Un Mémorial australien se trouve près du futur parc d’éoliennes.
- Cet ancien champ de bataille abrite encore entre 3 et 4.000 corps de soldats qui n’ont jamais été retrouvés.
Un lieu de mémoire
D’abord parce que son village est « déjà encerclé » par les parcs éoliens, note Gérard Crutel. Mais surtout parce que le site d’implantation choisi est un lieu de mémoire : des milliers d’Australiens ont combattu sur cet ancien champ de bataille, en 1917, il y a tout juste cent ans.
Le projet, porté cette fois par la société Eolis-Les quatre chemins, filiale d’Engie Green, avait déjà été rejeté par la municipalité en juillet 2015. A l’époque, un article était même paru dans la presse australienne pour dénoncer cette « profanation de sépultures », sans que l’ambassade d’Australie à Paris, toutefois, ne s’émeuve.
Pourtant, à 600 mètres du futur parc éolien se dresse un Mémorial australien dédié aux quelque 10.000 victimes de la bataille de Bullecourt, le village voisin. Depuis plus de 30 ans, des cérémonies ont lieu chaque année avec la visite de centaines de familles venues du bout du monde pour honorer la mémoire de leurs morts tombés sur le sol français.
Un vaste cimetière
« La préservation du patrimoine et les enjeux paysagers étant essentiels pour les porteurs du projet, l’implantation a été définie de telle sorte que l’impact paysager soit minime par rapport au Mémorial. Nous sommes aussi en contact régulier et permanent avec l’ambassade d’Australie », se défend Engie Green.
Par ailleurs, le lieu est un vaste cimetière : environ 3 à 4.000 corps de soldats allemands, anglais ou australiens portés disparus durant cette bataille de 1917 n’ont jamais été retrouvés et gisent encore sous terre. L’existence de plusieurs fosses communes -comme celles découvertes à Fromelles, près de Lille, en 2008- est avérée mais la localisation reste difficile à cerner.
Un vaste cimetière
« La préservation du patrimoine et les enjeux paysagers étant essentiels pour les porteurs du projet, l’implantation a été définie de telle sorte que l’impact paysager soit minime par rapport au Mémorial. Nous sommes aussi en contact régulier et permanent avec l’ambassade d’Australie », se défend Engie Green.
Par ailleurs, le lieu est un vaste cimetière : environ 3 à 4.000 corps de soldats allemands, anglais ou australiens portés disparus durant cette bataille de 1917 n’ont jamais été retrouvés et gisent encore sous terre. L’existence de plusieurs fosses communes -comme celles découvertes à Fromelles, près de Lille, en 2008- est avérée mais la localisation reste difficile à cerner.
Inscription au Patrimoine mondiale de l’unesco ?
« Aux premiers coups de pioche, ils vont tomber sur des corps, c’est certain, témoigne un agriculteur du village. Combien de cadavres risquent d’être broyés par les bulldozers ? C’est triste, alors qu’on n’arrête pas de commémorer le sacrifice de tous ces soldats avec les cérémonies du centenaire. »
Ce projet d’éolienne s’inscrit aussi dans un contexte où les sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale font l’objet d’une demande d’inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco. « La prochaine étape sera la présentation du projet auprès de la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites, en présence de défenseurs du patrimoine, d’architectes des Bâtiments de France », explique Engie Green.
En attendant, la présentation au public du projet doit avoir lieu, vendredi soir à Noreuil, puis lundi à Riencourt. L’enquête publique doit se tenir du 27 septembre à la fin du mois d’octobre. Et les morts ne s’expriment pas.
Archive :
- Riencourt-les-Cagnicourt : Ils ne veulent pas d’éoliennes sur le champ de bataille de Bullecourt (10/05/2015)
http://www.lavoixdunord.fr/archive/recup%3A%252Fregion%252Friencourt-les-cagnicourt-ils-ne-veulent-pas-ia29b0n2818952
Des habitants se mobilisent contre un projet éolien sur le site de la bataille de Bullecourt. Là où, en mai 1917, dix mille Australiens ont payé de leur vie notre liberté. Ils comprennent l’enjeu économique, mais veulent défendre avant tout le devoir de mémoire, ainsi que leur environnement proche.
Dans la plaine venteuse, Christian Manteuffel apprécie la vue, depuis ses fenêtres, sur les champs et la chapelle, où vient d’être posée une plaque commémorative de la bataille de Bullecourt (notre édition du 6 mai). « Dix mille Australiens ont été tués ici, des volontaires venus se battre pour notre liberté. »Des habitants se mobilisent contre un projet éolien sur le site de la bataille de Bullecourt. Là où, en mai 1917, dix mille Australiens ont payé de leur vie notre liberté. Ils comprennent l’enjeu économique, mais veulent défendre avant tout le devoir de mémoire, ainsi que leur environnement proche.
Une ombre plane au-dessus de la mémoire de l’histoire. En fin d’année dernière, les habitants du village ont eu vent d’un projet éolien. Là, sur les lieux de la bataille. « Il y en a plein autour, il y a eu un projet à Bullecourt, on n’est pas allé à l’encontre mais aujourd’hui il faut que ce soit fait d’une façon plus rationnelle, et pas sur un site de mémoire. », explique Christian Manteuffel, qui a créé en novembre 2014 l’association Les 7 clochers, « pour la préservation du patrimoine historique et environnemental du village et de ses environs ».
On pourrait reprocher à Christian Manteuffel de monter au créneau pour préserver son environnement direct. Mais outre sa voisine, secrétaire de l’association, Les 7 clochers rassemblent au-delà du village.
L’intérêt des Manteuffeul pour la Grande Guerre ne date pas d’hier. Le couple a habité entre Albert, Bapaume et Péronne pendant une dizaine d’années et s’est intéressé de près à la bataille de la Somme. « En voyant tous ces bus anglo-saxons, canadiens sur les sites commémoratifs, j’ai découvert que le devoir de mémoire était tout autre là-bas qu’ici », expose Christian. En arrivant il y a trois ans à Riencourt-les-Cagnicourt, le couple continue de s’intéresser à l’histoire : « Je ne savais pas ce qu’était l’Anzac Day. On ne l’apprend pas à l’école. Je me suis intéressé à ça, au site de Bullecourt. » Christian Manteuffel est toujours impressionné par ces étrangers qui viennent « en pèlerinage. » Il agit avant tout pour la mémoire, mais aussi l’environnement et la santé des riverains. « J’ai rencontré des représentants du promoteur Maya Eolis. Ils veulent implanter six éoliennes de 150 mètres de haut. Le site recevrait une classification industrielle, avec ce que ça implique. Quand la municipalité a changé, le maire s’est trouvé devant le fait accompli. Le projet est à l’état embryonnaire. C’est maintenant qu’il faut agir. »