Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

samedi 1 décembre 2018

Cantal : Eoliennes : Du pain béni pour les lobbies, et un tombeau pour les ruraux

Témoignage de Franck Cardaliaguet, Jardinier-Grimpeur Elagueur dans le Cantal.

Je m’appelle, Franck, j’ai 31 ans, et je suis Cantalou. Je me suis récemment installé dans le petit village de Siran. Toute la journée, je roule dans ma camionnette équipée, et je me déplace chez les particuliers pour élaguer, tailler, entretenir. Je m’occupe des résidences secondaires, et il y en a beaucoup dans ma région, car, après l’agriculture, notre second revenu, c’est le tourisme. 


Récemment, un projet d’éoliennes de 200 mètres de haut vient d’être lancé sur les communes de Glénat et de Siran. Chez nous, dès qu’il s’agit d’écologie, on est plutôt pour : notre département est excédentaire en électricité, car nous avons des barrages, et nous sommes peu consommateurs en pesticides. On essaie de préserver ce que la nature nous a offert. Alors je me suis dit « pourquoi pas ». 


Mais dans le Cantal, on prend son temps : on réfléchit. On pèse le pour et le contre, et ce n’est pas parce que les boîtes privées qui construisent les éoliennes nous envoient des messieurs en jolis costumes et sillonnent les campagnes pour nous dissuader de protester qu’on va se laisser embobiner si facilement. Et d’ailleurs, c’est cette façon qu’ils ont de « vendre leur produit comme une belle voiture neuve », qui, personnellement, m’a dérangé. Il y avait un truc qui me chiffonnait. Pourquoi toutes ces brochures en papier glacé, ces réunions avec Power point à l’appui, si les éoliennes c’est bon pour nous et pour la planète ? Et ils en dépensent du fric et de l’énergie pour nous convaincre ! A Siran, on parle de 110 000 euros de « compensations », proposées pour aider le stade de foot ! Compensations ou pots de vin ? 


Je me suis donc posé deux questions très auvergnates : 


Première question :
- D’où sort tout cet argent ?
Réponse : des taxes sur les énergies. Taxes sur le diesel, taxes sur votre facture d’électricité.
Les subventions de l’Etat avoisinent les 150 milliards d’euros. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est la loi : 25 euros de subvention de l’état par mégawatt pour l’éolien terrestre, et 115 pour le off shore.
EDF est obligée de racheter plus cher l’électricité des éoliennes. Ce sont les taxes que nous payons qui permettent à des entreprises privées de s’organiser. Et plus ces entreprises construisent d’éoliennes, plus on paye de taxes, plus leur bénéfice augmente. Normal, puisque le prix de l’électricité est artificiellement gonflé grâce à nous. Donc c’est rudement intéressant comme montage financier. On appelle cela un « effet d’aubaine ». La bonne aubaine en effet ! Que les éoliennes soient rentables ou non sur le long terme, ce n’est pas la question actuelle. Aujourd’hui, ce qui est intéressant pour les lobbies, c’est d’en planter le plus possible. 


Deuxième question :
- Dans quelles poches finit tout cet argent ?
Réponse : Dans celle du promoteur privé qui a pour actionnaires : des fonds de pension britanniques, allemands, suisses…eh oui, il faut bien les rémunérer…
L’argent file également à l’exportation, puisque l’électricité produite est majoritairement exportée. ( je ne le savais pas, mais l’électricité, ça s’exporte et nos voisins en sont friands)


Donc je résume : 

- La gare de Laroquebrou va fermer. L’école de Glénat va fermer. La première boulangerie est à 10 km : Je roule au diesel parce que je suis un rural. Je paye.
- Quand j’éteins ma lumière le soir et je suis fier d’appartenir à un département excédentaire en électricité. Je paye quand même.
- On m’installe des éoliennes de 200 mètres de haut sur ma commune et ma maison perd 25 % minimum de sa valeur si je veux la revendre. Je paye.
- Mes clients, les touristes, envisagent de déménager et de ne pas revenir si le projet des éoliennes se construit. Je n’ai plus de haies à tailler. Je paye.
- Dans 10 ou 15 ans, les éoliennes sont en bout de course, il faut les démanteler. 450 000 euros par éoliennes. Les lobbies sont tenus de provisionner seulement 50 000 euros pour ce démantèlement. Le propriétaire du champ ne peut pas payer une telle somme, c’est ma commune qui devra payer. J’appartiens à la commune. Il y aura 5 éoliennes. 5 x 450 000 = 2 millions 250 000. Je paye.

Elle est pas belle la vie ? On nous donne la pelle pour creuser notre tombe et nous la prenons. Mais plus on réfléchira et plus on partagera nos réflexions et moins on se fera avoir.

PS : Pour ceux qui voudraient vérifier par eux-mêmes les chiffres que j’avance, lisez simplement ceux de la cour des comptes, rapport d’avril 2018, ainsi que la CRE, commission de régulation de l’énergie ( délibération de juillet 2017).
Et pour ceux qui se demandent pourquoi je parle de lobbies pour les éoliennes, je vous invite à lire le témoignage d’une agricultrice bio, publié par Sioux Berger, qui explique très bien comment les installateurs d’aérogénérateurs arnaquent les propriétaires de terrains sur lesquels ils vont installer leurs machines.


Témoignage recueilli par Sioux Berger