Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

mardi 27 novembre 2018

Projets éoliens sur champs de bataille

Ils étaient nos grands-pères, nos arrières-grands-pères, leurs amis, leurs voisins. 

Ils ont quitté leur travail, leur famille, leur village pour combattre des envahisseurs. 

Ils ont donné leur vie pour qu'aujourd'hui nous ayons la nôtre. 

Ils ont lutté pour protéger leur pays.

Les corps de beaucoup de nos ancêtres sont encore enfouis sous terre dans la région des Hauts-de-France.

Une centaine d'années plus tard, de nouveaux envahisseurs viennent en force s'accaparer nos territoires. A coup de pelleteuses ils souhaitent installer des zones d'éoliennes industrielles et in fine massacrer et profaner ces cimetières.

Au nom de quoi ? Pour une production d'électricité "verte" ridicule ? Surtout au nom du Dieu Argent. 

Laissons les dépouilles de ces soldats reposer en paix ! N'ont-ils pas assez souffert eux et leur famille ? 


Mesdames et Messieurs les "politiques", les édiles, les "verdâtres", ne validez pas cela. 

N'avez-vous donc aucun respect pour ces pauvres gens ? 

N'ont-ils pas aussi combattu pour vous, pour la liberté dont vous disposez aujourd'hui ?

Vous avez, nous avons un devoir de mémoire envers ces anciens combattants. 


A notre tour combattons l'ennemi !

V&T

Dans la presse

01/12/18 : Mobilisés en masse contre l’éolien, à Le Sourd
http://www.lunion.fr/126081/article/2018-12-01/mobilises-en-masse-contre-l-eolien-le-sourd
Lemé  : Dans le cimetière de Le Sourd, à Lemé, qui abrite des milliers de sépultures de militaires morts entre 1914 et 1918, les anti-éoliens ont dit leur colère.
Ils l’avaient dit. Ils l’ont fait. Avec Valérie Bernardeau, de SOS éolien, et Jean-Hugues Pointier, mais aussi la conseillère régionale Isabelle Ittelet, une soixantaine d’habitants, propriétaires de gîtes en Thiérache ou anti-éoliens venus des départements voisins étaient présents samedi 1er décembre 2018 dans le cimetière classé de Le Sourd. Il était question de défendre les lieux contre l’implantation du parc éolien de l’Arc en Thiérache, sorti des cartons il y a plus de dix ans et qui, malgré moult passages en justice, est toujours sur pied.
Bientôt une réunion organisée par la conseillère régionale Isabelle Ittelet, en Thiérache, contre l’éolien

Les opposants s’étranglent : « On nous parle de classer ce cimetière à l’Unesco. Ce projet a été inscrit dans le Pacte pour la Réussite Sambre-Avesnois-Thiérache. Et à côté de ça, on est prêts à implanter des éoliennes qui vont défigurer le passage à proximité ? Et, pour les construire, on va creuser en profondeur et exhumer des dépouilles. C’est un ancien terrain de guerre, ici » ,résumait Jean-Hugues Pointier, -co-organisateur du rassemblement dans le cimetière, puis dans la salle attenante à la mairie de Lemé.
Valérie Bernardeau a rappelé les études, comme celles menées au Portugal, sur l’impact des éoliennes sur la santé humaine, avant de mentionner que « les vaches, elles aussi sont perturbées. Comme par hasard, en Loire-Atlantique, une agricultrice a constaté que ses vaches allaient mieux et reprenaient à boire de l’eau – ce qu’elles avaient arrêté subitement de faire - lorsque les éoliennes étaient en panne. »
D’autres intervenants, de la Fédération Environnement durable (Fed), notamment, ont redit « l’aberration de produire une électricité qu’on ne peut pas stocker ». La conseillère régionale Isabelle Ittelet, comme elle l’avait déclaré le mois dernier au cours d’une réunion en mairie de Dorengt, commune aussi concernée par l’éolien, et pour laquelle l’enquête publique est en cours, a dit : « Nous avons dépassé le minimum de 30 % d’énergie renouvelable fixé par le Grenelle de l’environnement, ici, dans les Hauts-de-France. Croyez-moi, votre parole est entendue. Xavier Bertrand s’oppose à l’implantation d’autres éoliennes. Sur le territoire de la Région, 2 000 sont implantées. 800 autres sont en cours d’étude. Cela suffit. Nous ne voulons pas gâcher le paysage de la Thiérache, qui mise sur son tourisme pour se développer. »
La conseillère régionale entend organiser un moratoire et une réunion publique en Thiérache avant la fin de l’année.


30/11/18 : Aisne : Les opposants au parc éolien de Le Sourd-Lemé crient à «la profanation d’État»
http://www.courrier-picard.fr/152338/article/2018-11-30/les-opposants-au-parc-eolien-de-le-sourd-leme-crient-la-profanation-detat
Un parc éolien est autorisé à l’horizon de la nécropole franco-allemande en Thiérache. Alors que le cimetière espérait un classement Unesco. Contestation en vue.
Des éoliennes près du cimetière 14-18 de Le Sourd-Lemé, considéré comme remarquable, ç’en est trop. Dans cette nécropole, reposent depuis un siècle, 2088 soldats de la Grande Guerre, dont 727 Allemands, parmi lesquels des officiers de la noblesse prussienne et le petit-fils du chancelier Bismarck, 1333 Français, 25 Russes, 2 Italiens et 1 Roumain. La plupart des combattants sont morts dès le début de la guerre, lors de la bataille dite de Guise de fin août 1914. « Ces éoliennes proches des nécropoles sont incompatibles avec la quiétude d’un lieu de recueillement et de mémoire. C’est un manque de respect envers les morts pour la France et pour tous les soldats des autres nationalités tombés sur ces champs de bataille. Il y va de l’honneur de notre pays et de la dignité que nous devons à nos morts au combat », écrivent les organisateurs dans leur appel.
Appel à la mobilisation générale
À peine trois semaines après le centenaire de l’Armistice, deux généraux, dont un quatre étoiles, des anciens combattants, des élus locaux, des citoyens et des militants anti-éoliens de longue date, sont attendus samedi 1° décembre, en rase-campagne, près du bourg de Le Sourd (entre Guise et Vervins), pour combattre l’implantation possible d’éoliennes. Le projet de « l’Arc en Thiérache » initié en 2008 et longtemps contesté, a en effet été accepté par le juge administratif, en appel, à Douai en juin 2016. Sur place, des panneaux annonçant l’imminence des travaux, rappellent l’arrêté du préfet de région de Picardie, autorisant dès 2011 la construction de huit éoliennes de 135 mètres de haut sur les territoires de Chevennes, Lemé et Sains-Richaumont. En riposte, une affiche des organisateurs appelle « à la mobilisation générale contre la surdensification éolienne en Hauts-de-France ».
Présidente de « SOS danger éolien », Valérie Bernardeau domiciliée à Puisieux-et-Clanlieu et le Vervinois Jean-Hugues Pointier, officier de l’armée à la retraite, sont à l’origine d’un rassemblement qualifié « de patriotes » contre ces nouveaux mâts géants qui pourraient demain coiffer le drapeau tricolore et la croix de fer sommitale. Valérie Bernardeau a invité officiellement le président de Région Xavier Bertrand, qui ne cesse de clamer son opposition à l’éolien.
Emmanuel Macron et le classement à l’UNESCO
« C’est le premier cimetière franco-allemand et l’un des seuls de la Première Guerre mondiale. C’est un lieu unique qui forme un belvédère avec une vue dégagée qui rend compte du champ de bataille », souligne Jean-Hugues Pointier qui a fini sa carrière militaire avec le grade de commandant. Depuis quelques mois, il est aussi le référent départemental Aisne du parti Debout la France (de Nicolas Dupont-Aignan). L’ancien officier n’a pas peur de s’écorcher les cordes vocales : « S i les huit éoliennes sont installées, dont trois à proximité du cimetière, ce sera une profanation d’État ! » Et pour lui ç’en sera inévitablement fini des chances d’un classement du site au registre de l’Unesco. « Et dire que le président Macron est venu dans ce même territoire de Thiérache célébrer le centenaire de l’Armistice à La Flamengrie et qu’il avait évoqué le classement Unesco », grogne Jean-Hugues Pointier. Le maire de Le Sourd, Marc Leclère, participera au rassemblement. Il a d’ailleurs adressé un mail au président Macron. « Des éoliennes défigureraient le paysage et ruineraient les chances d’un classement à l’Unesco, ce que le président s’est engagé à défendre », insiste Marc Leclère.
Les opposants au projet éolien sur le site de la sanglante bataille de Guise s’insurgent aussi à l’idée d’imaginer de futurs travaux au milieu des plaines alentours. « Le plus insupportable, c’est que des exhumations de dépouilles se produiront immanquablement en toute connaissance de cause. (…) Les travaux de terrassement entraîneront des fouilles beaucoup plus profondes qu’un labour de surface, pour les socles d’éoliennes, pour les chemins d’accès et pour les enfouissements des câbles électriques », dénoncent-ils.
« Mais pourquoi le juge a accepté et comment le préfet de Région a-t-il pu signer, je n’arrive pas à comprendre. C’est un manque de respect », s’étrangle Valérie Bernardeau, qui s’inquiète d’un autre projet éolien géant dans l’Aisne lui revenant dans les oreilles et « qui fait froid dans le dos ».
Jean-Hugues Pointier a adressé une lettre à la secrétaire d’État aux Anciens combattants, Geneviève Darieusseq, et au préfet de l’Aisne, pour demander l’annulation du projet de l’Arc en Thiérache, ainsi qu’un moratoire et une nouvelle étude du parc de Macquigny qui serait situé dans l’environnement de la nécropole nationale de la Désolation à la sortie sud de Guise. Et il se dit déjà prêt à écrire aux ambassadeurs d’Allemagne, de Russie et d’ailleurs. Hugues Pointier sait très bien que le gouvernement australien a pesé pour faire reculer un projet éolien près du site de Villers-Bretonneux dans la Somme.
Le rassemblement contre les éoliennes est fixé à 14 h samedi 1° décembre, près du cimetière militaire de Le Sourd-Lemé.
D’autres projets éoliens rejetés par les préfets
Le préfet de l’Aisne Nicolas Basselier a signé un arrêté le 9 janvier 2018 pour refuser l’exploitation d’un autre parc éolien sur le territoire de Chaudun dans le Soissonnais. Là où, pour l’histoire, a été tué le fils unique de Jean Jaurès, officier de l’armée française en juin 1918. Le représentant de l’État considérant dans ce dossier « la présence à proximité du projet de plusieurs lieux de souvenir : monument de la victoire de 1918 sur la RN2, la nécropole militaire de Vauxbuin, l’observatoire du général Mangin, la Butte Chalmont. Ces lieux permettent de définir le plateau du Soissonnais comme un paysage mémoriel propice au recueillement lié aux batailles de la Première Guerre mondiale et qui constitue un patrimoine immatériel qu’il convient de préserver ». Toujours en janvier 2018, le préfet de la Somme prenait lui aussi un arrêté contre un projet éolien à Thézy-Glimont dans la Somme, près du mémorial des Australiens de Villers-Bretonneux. Les éoliennes prévues à 7,5 km du mémorial « contribueront à dégrader la qualité paysagère fortement liée à la mémoire des champs de bataille (…) et dénatureront le caractère des lieux », pouvant ainsi « porter atteinte au caractère symbolique du mémorial ».

26/11/18 : Aisne : Vent debout contre l’éolien près du cimetière de Lemé
http://www.lunion.fr/124925/article/2018-11-26/vent-debout-contrel-eolien-pres-du-cimetiere-de-leme
Samedi, les anti-éoliens seront au cimetière militaire de Le Sourd. Ils diront que construire un parc éolien juste à côté de ce lieu susceptible d’être classé par l’Unesco est irrespectueux.
Pas question de se laisser abattre. Ce n’est pas parce que l’association anti-éoliennes SOS éolien a perdu lors de son dernier recours en justice qu’elle s’apprête à baisser les bras. Non. Valérie Bernardeau, la figure de proue du mouvement n’a pas encore abattu toutes ses cartes dans son combat contre l’État au sujet du parc éolien de l’Arc en Thiérache situé à Lemé et dans les communes environnantes de Macquigny, entre autres.
Si le cimetière de Le Sourd (situé sur la commune de Lemé) a déjà servi d’argument pour éloigner le projet éolien, avec ses 2 088 sépultures de soldats, surtout en cette période de célébration du Centenaire de la Première Guerre mondiale et d’hommage aux Poilus, cela n’a pas suffi. Plus de dix ans que le projet continue de résister, malgré les nombreux détours par le tribunal. Cette fois, la conférence de presse pour alerter de l’incongruité se passera carrément dans le cimetière. Ce sera samedi. Et l’incongruité que dénonceront les militants de l’association, c’est tout simplement le fait que l’État, par la voix du président de la République, en déplacement en Thiérache les 7 et 8 novembre, s’est montré favorable à une inscription du site (ainsi que de celui de la nécropole d’Effry, près d’Hirson) au patrimoine mondial de l’Humanité, par le biais de l’Unesco.
«Le plus insupportable, c’est que des exhumations de dépouilles se produiront immanquablement»
Jean-Hugues Pointier, un des opposants au projet d’éoliennes
« Or, s’étrangle Jean-Hugues Pointier, un des opposants au projet, aux côtés de Valérie Bernardeau, qui dit éolien, dit pales d’éoliennes clignotantes, mastodontes de fer et d’acier au-dessus du cimetière, et, immédiatement, abandon du classement Unesco ! » Mais ce n’est pas tout. L’appel à un rassemblement contre l’implantation d’éoliennes près du cimetière de Le Sourd concerne celui de la Désolation, situé sur le territoire de la commune de Macquigny. Le message des organisateurs est limpide :« Ces éoliennes proches des nécropoles ne sont pas compatibles avec la quiétude d’un lieu de recueillement et de mémoire. C’est un manque de respect envers les morts pour la France et envers tous les soldats des autres nationalités tombés sur ces champs de bataille. Il y va de l’honneur de notre pays et de la dignité que nous devons à nos morts au combat », résume Jean-Hugues Pointier. Au-delà de cet attachement évident au lieu de mémoire, les anti-éoliens organisateurs du rassemblement de samedi veulent demander l’annulation du projet de l’Arc en Thiérache ainsi qu’un moratoire et une nouvelle étude des implantations du Parc de Macquigny. S’il faut rentrer dans le détail, rappelons avec les organisateurs que « le plus insupportable, c’est que des exhumations de dépouilles se produiront immanquablement en toute connaissance de cause. Tout comme à Verdun, de nombreuses dépouilles de soldats français mais aussi d’autres nationalités sont encore ensevelies à l’emplacement des champs de surface. » Pour compléter le propos, Jean-Hugues Pointier ajoute : « Ces terres, qui ont été rendues à la culture, ont certes subi un labour de surface. Mais les travaux de terrassement entraîneront des fouilles beaucoup plus profondes pour les socles des éoliennes, pour les chemins d’accès et pour les enfouissements des câbles électriques. » Afin d’exposer ces arguments en direct lors de la conférence de presse de samedi, les opposants au projet éolien de l’Arc en Thiérache ont invité au préfet de l’Aisne et à la secrétaire d’État auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire. Le rassemblement est ouvert à tous.
Appel à un rassemblement contre l’implantation d’éoliennes. Rendez-vous est donné au cimetière militaire de Le Sourd, sur la commune de Lemé, sur la D773 entre Le Sourd et Colonfay, samedi 1er décembre, à 14 heures.

26/11/18 : Aisne : Menace éolienne sur les sites de mémoire de la Grande Guerre dans l’Aisne
http://www.sppef.fr/2018/11/26/menace-eolienne-sur-les-sites-de-memoire-de-la-grande-guerre-dans-laisne/?fbclid=IwAR1TYUMAuo_g4jHx4PrCANtkTu5ndxQBGGB2y2QqBEoFiAdXhopBVdqG23Y
C’est entre Soissons, première capitale de la France, Ville d’Art et d’Histoire, et la majestueuse Forêt de Retz, un des plus grands massifs forestiers à proximité immédiate de la métropole parisienne, que s’est joué le sort de la Grande Guerre, en juillet 1918.
Ici, les grandes étendues de cultures céréalières et betteravières du plateau Soissonnais s’étendent à perte de vue. L’œil n’est arrêté que par l’orée de la forêt, quelques fermes fortifiées (on est en terre d’invasion), les alignements d’arbres qui borde la RN2 et le clocher du village de Chaudun. Les villages du Soissonnais sont habituellement construits en fond de vallée ou en rebord de plateau, Chaudun est l’exception qui confirme la règle, un des seuls villages de la région situés en plein milieu du plateau.

Pour bien comprendre l’importance de ce site, il nous faut revenir 100 ans en arrière. Fin juin 1918, les Alliés sont dans une situation critique : les Allemands enfoncent la ligne de front du Chemin des Dames le 27 mai. Quatre jours plus tard, ils atteignent Château-Thierry et franchissent la Marne. Paris n’est plus qu’à 100 km. Après 4 années de guerre et plus d’un million de morts, la France se retrouve dans la même situation catastrophique qu’à l’automne 1914.
Cependant, dans les premiers jours de juin, les Alliés arrivent à stopper l’avance allemande au sud de Soissons, sur une ligne allant d’Ambleny à Longpont, non loin de Chaudun, au prix de pertes très lourdes. Malgré cela, les Allemands pensent que les Alliés sont neutralisés. L’empereur d’Allemagne Guillaume II estime que la victoire est à portée de main.
C’était sans compter la contre-offensive préparée dans le plus grand secret par le général Foch, commandant en chef des forces alliées. La tour d’observation en bois construite par le général Mangin dans la forêt de Retz, permettant d’observer les lignes allemandes sans être vu, est un des éléments qui facilitèrent la préparation de cette contre-offensive.
Le 18 juillet 1918, à 4h35 du matin, la 10ème armée du général Mangin, avec l’aide de troupes américaines et britanniques, sort de la forêt au niveau de la commune de Chaudun, avec près de 400 chars, appuyée par des centaines d’avion. L’attaque surprend totalement les allemands qui à partir de ce moment ne feront que reculer. C’est donc ici à Chaudun que débuta cette seconde bataille de la Marne qui mènera les Alliés à la victoire et à l’armistice quelques mois plus tard.

Après la guerre, un monument à la mémoire de la victoire est érigé en bordure de la nationale 2. Ce monument est une version géante des bornes sculptées Moreau-Vauthier qui jalonnent le front et en marquent la ligne de juillet 1918, lors d’une des dernières offensives alliées. Surmonté d’un casque Adrian posé sur couronne de lauriers, le monument comprend, sur ses faces, un texte « A la gloire des soldats français et alliés qui ont combattu victorieusement sur ce plateau du 29 mai au 25 juillet 1918 ». Encore aujourd’hui, de nombreux américains viennent visiter ce monument, en mémoire de leurs 40 000 compatriotes qui combattirent ici le 18 juillet 1918.
Cependant, depuis les années 1970, le doublement de la RN2 et les remembrements agricoles avaient rendu le monument difficilement accessible. Une restauration était de plus devenue nécessaire. C’est dans le cadre d’un projet labellisé par la mission Centenaire, que le monument a été déplacé de quelques centaines de mètres, et rénové, afin de le rendre accessible au plus grand nombre.
Pour accompagner le visiteur, des panneaux d’information ont été implantés près du monument. Ce dernier a comme il se doit été inauguré dans son nouvel emplacement le 18 juillet 2018 en présence de nombreux élus et des généreux donateurs qui ont permis de mener à bien ce projet.

L’observatoire du Général Mangin a de son côté été l’objet d’un deuxième projet inauguré également ce 18 juillet 2018. La tour d’origine, faite entièrement en bois, n’avait pas résisté à l’épreuve du temps. Seule une stèle marquait son emplacement dans la forêt de Retz.
Dans le cadre du Centenaire, la Communauté de communes de Retz-en-Valois a pris la décision de reconstruire cet observatoire, afin de permettre aux visiteurs de visualiser la ligne de Front telle que le Général Mangin a pu la contempler lors de la contre-offensive du 18 juillet 1918 qui a conduit à l’Armistice du 11 novembre. La scénographie mise en place dans les 8 étages que compte la tour reconstruite fait bien sûr la part belle à l’histoire et aux événements de 1918, mais aussi à l’environnement naturel forestier (canopée, observation du sol etc.).
Du haut de l’observatoire, le visiteur peut observer les alentours sur 360 degrés, la canopée mais aussi au-delà les champs cultivés et les villages, où se sont déroulés les événements de 1918.

Ces deux projets menés dans le cadre du centenaire ont entre autre but de développer le tourisme de mémoire dans la région, avec pour objectif d’être inscrit dans des circuits plus vaste incluant d’autres lieux emblématiques de la Grande Guerre situés non loin. On peut citer par exemple le monument des Fantômes de Landowski sur la Butte-Chalmont à Oulchy-le-Château, à seulement 20 km de là.
C’est dans ce contexte que 2 ans seulement avant les célébrations du Centenaire, le promoteur éolien WPD a demandé l’autorisation de construire et d’exploiter un parc éolien de 5 machines de 150 m de haut en bout de pâle, en plein milieu du champ de bataille de Chaudun, de part et d’autre de la Nationale 2.
La carte ci-dessous montre la position des éoliennes projetées par rapport au monument de la victoire de Chaudun dans son nouvel emplacement (en rouge) et par rapport à la Tour Mangin reconstruite.
Il est indéniable que ces 5 machines industrielles, avec leurs gigantesques pâles en mouvement, attireront le regard du visiteur, qu’il contemple le champ de bataille de 1918 depuis le monument de la victoire ou du haut de l’observatoire Mangin. Ces éoliennes ne pourront que réduire à néant les efforts consentis pour mettre en valeur ces sites de mémoires, attirer les touristes et laisser aux générations futures des espaces propices au recueillement et à la réflexion.
Une enquête publique concernant ce projet éolien s’est tenu à Chaudun en décembre 2016. Grâce à la mobilisation du public, des élus des communes et communautés de communes voisines, de l’association Soissonnais 14-18 et de la Société Historique de Soissons, le commissaire enquêteur a donné un avis défavorable.
Monsieur le Préfet de l’Aisne a également été sensible à la préservation de cet espace de mémoire, en refusant l’autorisation d’exploiter pour ce parc éolien, en janvier 2018. L’arrêté préfectoral stipule entre autre :
Nous pensions que pour un temps, le plateau de Chaudun, paysage mémoriel propice au recueillement, serait épargné par les éoliennes industrielles. C’était sans compter sur l’acharnement du promoteur éolien WPD. En effet nous venons d’apprendre qu’un recours contre la décision du Préfet a été déposé au Tribunal Administratif d’Amiens le 8 mai 2018.
Notre association A3PES (Association pour la Promotion et la Préservation des Paysages et de l’Environnement du Soissonnais) a décidé d’intervenir en défense sur ce recours, avec le soutien de plusieurs acteurs du territoire.
Pour élargir un peu le propos, il faut préciser que le site de Chaudun n’est hélas pas le seul lieu de mémoire du sud de l’Aisne menacé par l’implantation d’éoliennes industrielles : la Butte-Chalmont et ses Fantômes est elle-même menacée par plusieurs projets éoliens dont le plus proche (situé à Grand-Rozoy) ne serait qu’à 3 km du site ; les carrières de Confrécourt près de Vic-sur-Aisne, où les soldats français trouvèrent refuge à l’arrière du Front seront bientôt environnées de plusieurs parcs éoliens, sur les communes de Tartiers et de Selens entre autres… Même le Chemin des Dames, un peu plus au nord, ne sera bientôt plus épargné.
Pour les générations futures, pour ne pas oublier après ces années de commémoration du Centenaire, il est de notre devoir de préserver l’intégrité et la sérénité de ces lieux de mémoires et ne pas les livrer à la voracité des promoteurs éoliens.
Régine Le Courtois-Nivart, présidente de l’A3PES (Association pour la Promotion et la Préservation des Paysages et de l’Environnement du Soissonnais), association adhérente de Sites & Monuments
Avec la participation de Denis Rolland, président de la Société Historique de Soissons, et Jean-Luc Pamart, président de l’Association Soissonnais 14-18.