Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

vendredi 30 novembre 2018

Cantal : Témoignage de Jean Pierre Lamouroux, Ferme de Manclaux

recueilli par Sioux Berger

«L’arnaque aux éoliennes sévit dans nos campagnes. Les pigeons, c’est nous !»


Je m’appelle Jean-Pierre Lamouroux, et je suis agriculteur dans le Cantal. Avant de rencontrer les promoteurs, je ne savais pas que l’implantation des éoliennes étaient organisées par des sociétés privées. Je ne savais pas non plus que ces promoteurs cherchaient des terrains à louer sur toute la France pour y implanter les aérogénérateurs. Louer des terrains, le plus possible, et surtout ne pas les posséder, pour ne pas être responsable dans les années à venir. 


Voici mon histoire : Il y a quelques années, j’ai accepté de signer une promesse de bail avec la société privée BXX qui cherche à installer des éoliennes un peu partout en France en utilisant la crédulité des agriculteurs.


Je précise que toutes les sociétés d’installation fonctionnent de la même façon.
En apparence, le projet était très intéressant pour moi financièrement : on me promettait 8000 euros par aérogénérateur installé. Je n’ai donc pas trop regardé les petites lignes. 


Voilà comment ça s’est passé. : la société BXX est venue me voir pour me faire signer une promesse de bail. A l’oral, et devant témoin, ils m’ont dit à l’oral que cela signifiait que si, après étude des terrains, ma parcelle était retenue, j’allais pouvoir toucher 8000 euros par éolienne, chaque année, pendant 30 ans. L’étude me donnait donc le temps de réfléchir, mais il fallait que je signe tout de suite.
J’ai donc signé. Le promoteur avait l’air rassurant. Ensuite, je me suis aperçu que cette promesse était comme un piège qui se refermait sur ma famille. Voici ce que j’ai découvert :


- Les 8000 euros promis par éolienne et pendant 30 ans, c’était uniquement si les aérogénérateurs tournaient 100 % du temps. Hors c’est impossible, surtout chez nous : le vent est rare, et il faut ajouter les jours de grand-froid, quand les pâles givrent, et les jours de vent trop fort, où elles sont également stoppées. Alors dans une région comme le Cantal, grand froid, grand vent ou pas de vent du tout, les arrêts sont fréquents ! Mais ils se sont bien gardés de me le dire, et le montant n’était pas indiqué de façon claire et nette sur le bail, il dépendait d’un savant calcul. 


- En tout petit, il était écrit que le bail valait pour trente ans, renouvelables. Or, l’espérance de vie d’une éolienne est de 15 ans, et, en tant que propriétaire du terrain, je suis responsable de son démantèlement. Et comme le promoteur ne fait qu’installer mais revend l’exploitation à des investisseurs ensuite, eh bien les 450 000 euros de démantèlement par éolienne, c’est pour ma pomme. 


-Ensuite, la société m’a affirmé à l’oral que j’avais le temps de réfléchir et de changer d’avis. En réalité, il n’en était rien. En effet j’ai découvert avec stupeur que la promesse de bail valait bail et entrait en vigueur le jour même de la signature !! Alors, quand j’ai voulu me rétracter, je me suis aperçu que ça allait être très difficile : j’ai fait appel à un avocat.


Mais ce n’est pas tout. 


Avec mon épouse, nous n’avons pas d’enfants, et nous souhaitions vendre notre ferme. Or, avec le contrat qui nous liait aux éoliennes, la propriété devenait invendable : les futurs acheteurs ne voulaient pas prendre le risque de se retrouver avec une dette de près de 450 000 euros pour le démantèlement dans 10 ou 15 ans, car rien n’indiquait sur notre contrat qu’une telle somme serait prise en charge. C’est donc un troisième mensonge qui se dégageait de ce contrat. On ne m’avait pas dit que mes terres ne vaudraient plus rien !


Donc, nous avons voulu nous rétracter. A priori c’était impossible, des voisins à nous ont essayé, c’est pot de terre contre pot de fer. Mais comme le promoteur m’avait affirmé que la rétractation serait possible devant des témoins, il a été obligé de le faire, et nous remercions notre avocat pour son aide. Ce genre de publicité, ils n’aiment pas trop…ils savent manier la loi pour qu’elle soit toujours en leur faveur : dans la limite, juste ce qu’il faut. 


La suite est digne d’un film …. Ils sont revenus. Et ils ont accepté de déchirer la promesse de bail. Ensuite, ils ont fait une chose bien étrange : ils ont pris le document coupé en deux, et ils nous ont demandé de le brûler dans la cour de la ferme en leur présence. Pour qu’on ne puisse jamais fournir d’original à qui que ce soit. Je précise cependant que j’ai conservé une copie.


Voilà, j’espère que mon témoignage servira à d’autres propriétaires terriens. Ne vous faites pas avoir : on nous prend pour des pigeons. Méfiez-vous des promoteurs qui circulent dans nos campagnes. Ils fonctionnent tous de la même façon, l’Etat leur donne quartier libre et les subventions qui vont bien. L’ intérêt de ces promoteurs, c’est de planter le plus d’éoliennes possibles, puis de revendre le tout à des fonds de pension ou investisseurs étrangers. Notre sort à nous, ils s’en fichent. 


Merci de faire circuler. Les témoignages sont rares car les avocats des promoteurs très puissants.

Jean Pierre Lamouroux, Ferme de Manclaux
 

"Il vous suffit de taper le nom de ce monsieur sur internet pour vérifier son identité. Il habite sur la commune de Trizac dans le cantal." Sioux Berger