Si des suivis environnementaux ont été menés sur de nombreux parcs éoliens français entre 1997 et 2015 par des bureaux d’études et des associations naturalistes, aucune analyse globale et consolidée n’avait été réalisée jusqu’ici. Pour répondre à ce besoin, la LPO a compilé et analysé pendant un an 197 rapports de suivis réalisés sur un total de 1 065 éoliennes réparties sur 142 parcs français. Elle a ainsi récolté une masse de données importante mais a également constaté l'existence d'un certain nombre d’indicateurs limités : distribution géographique disparate, suivis parfois décorrélés des cycles biologiques des espèces identifiées, disparité des méthodologies mises en œuvre.
Un constat à prendre en compte pour limiter les risques
La mortalité demeure hétérogène
Le nombre de cas de collisions constatées est extrêmement variable d’un parc à l’autre et apparaît relativement faible au regard de l’effort de prospection mis en œuvre : 37 839 prospections documentées ont permis de retrouver 1 102 cadavres d’oiseaux. L’estimation de la mortalité réelle (prenant notamment en compte la durée de persistance des cadavres et le taux de détection) varie selon les parcs de 0,3 à 18,3 oiseaux tués par éolienne et par an, des résultats comparables à ceux obtenus aux Etats-Unis (5,2 selon Loss et al, 2013) ou au Canada (8,2 selon Zimmerling et al., 2013).
Les passereaux en migration et les rapaces nicheurs sont les espèces les plus impactées
Les migrateurs, principalement des passereaux, représentent environ 60 % des cadavres retrouvés. Les roitelets à triple bandeau et les martinets noirs, impactés principalement lors de la migration postnuptiale, sont les espèces les plus dénombrées sous les éoliennes françaises. Les rapaces diurnes, représentant 23 % des cadavres retrouvés – principalement pendant la période de nidification – forment le deuxième cortège d’oiseaux impacté par les éoliennes.
Statut de protection et état de conservation
Sur les 97 espèces retrouvées, 75 % sont officiellement protégées en France. 10,2 % des cadavres appartiennent à des espèces inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux tels que le Faucon crécerellette, le Milan royal, le Milan noir ou le Busard cendré et 8,4 % appartiennent à des espèces considérées comme menacées sur la liste rouge française à l’instar du Gobemouche noir, du Bruant jaune, etc…
Sur les 97 espèces retrouvées, 75 % sont officiellement protégées en France. 10,2 % des cadavres appartiennent à des espèces inscrites à l’Annexe I de la Directive Oiseaux tels que le Faucon crécerellette, le Milan royal, le Milan noir ou le Busard cendré et 8,4 % appartiennent à des espèces considérées comme menacées sur la liste rouge française à l’instar du Gobemouche noir, du Bruant jaune, etc…
L’implantation des éoliennes dans ou à proximité des ZPS (Natura 2000) génère la plus grande mortalité
La mortalité directe due aux éoliennes est au moins deux fois plus importante dans les parcs situés à moins de 1 000 m des Zones de Protection Spéciale (zones Natura 2000 au titre de la Directive Oiseaux) et elle y affecte bien plus qu’ailleurs les espèces patrimoniales.
Les parcs les plus anciens – ceux mis en service avant 2004 – étant plus souvent que les autres situés dans des espaces naturels et à proximité des ZPS, il conviendra d’être très vigilant pour toute démarche qui consisterait à simplifier leur renouvellement sans prise en compte sérieuse des enjeux biodiversité.
La LPO préconise 4 mesures
↦ Élaborer sans plus tarder un protocole de suivi robuste applicable à tous les parcs éoliens afin de conforter dans le temps le suivi de l’impact des parcs en fonctionnement.
↦ Mieux prendre en compte les migrateurs nocturnes lors du développement des projets éoliens.
↦ Préserver les espaces vitaux des rapaces diurnes, premières victimes des éoliennes au regard de leurs effectifs de population.
↦ Refuser l’implantation d’éoliennes à l’intérieur et à proximité des ZPS.
La LPO sera particulièrement vigilante sur les projets de simplification des autorisations préalables annoncés par le nouveau gouvernement, en particulier s'agissant du renouvellement des parcs les plus anciens.
Pour Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO : « les transitions énergétiques ne peuvent s'exonérer de la prise en compte de la biodiversité et sont condamnées à réussir ensemble ».
Plus d’informations
Consultez le communiqué de presse
Téléchargez l’étude (http://eolien-biodiversite.com/IMG/pdf/eolien_lpo_2017.pdf)
Consultez la position de la LPO sur les énergies renouvelables 😏
Les autres impacts potentiels de l’éolien sur la biodiversité ne sont pas pris en compte dans cette étude (dérangement des oiseaux et impacts sur les chiroptères) exclusivement consacrée aux oiseaux.
https://www.migraction.net/index.php?m_id=22006&item=6 |
A consulter :
- Les stratégies des migrateurs
Calendriers de migration ...
Les deux cartes présentées dans ce paragraphe concernent les couloirs migratoires en France ; elle ne sont proposées qu'à titre indicatif, car la réalité est beaucoup plus complexe. Chaque espèce, et souvent même, chaque population géographique d'une même espèce, migre suivant des modalités qui lui sont propres. ......
https://www.migraction.net/index.php?m_id=22006&item=6
- Les routes migratoires des oiseaux passant par la France
.... La France est située sur la branche occidentale du système de migration de trois milliards d’oiseaux se rendant des régions paléarctiques vers les régions afro-tropicales. - Les routes migratoires des oiseaux passant par la France
Les deux cartes présentées dans ce paragraphe concernent les couloirs migratoires en France ; elle ne sont proposées qu'à titre indicatif, car la réalité est beaucoup plus complexe. Chaque espèce, et souvent même, chaque population géographique d'une même espèce, migre suivant des modalités qui lui sont propres. ......
http://lymeaware.free.fr/lyme/Websave/maladiesatiques/www.maladies-a-tiques.com/Texte%20p3.htm
Autres articles :
- Les éoliennes tuent plus d'oiseaux près des zones protégées (27/06/2017)
- Quel impact des éoliennes sur la mortalité des oiseaux ? (25/06/2017)
Pour la première fois, la Ligue de protection des oiseaux a mené une étude approfondie sur la cohabitation de l'éolien et des oiseaux. L'association préconise des recommandations pour les futures implantations de parcs.
C'est la première analyse globale faite sur le sujet. La Ligue de Protection des oiseaux (LPO) a épluché les rapports de naturalistes et de bureaux d'étude réalisés entre 1997 et 2015 sur les 1 065 éoliennes implantées sur tout le territoire français. Au total, 1 102 cadavres d'oiseaux tués par les machines ont été analysés.
Les oiseaux migrateurs et les rapaces particulièrement touchés
Ce résultat est comparable à ce qui se passe aux États-Unis ou au Canada. En France, ce sont les roitelets à triple bandeau et les martinets noirs qui sont les plus touchés, mais aussi les migrateurs, comme les passereaux, et les rapaces diurnes. La LPO a ainsi retrouvé 97 espèces différentes dans ces victimes, dont 75% sont protégées.
L'association reconnaît que tous les parcs ne font pas le même nombre de dégâts. Les plus anciens, proches des sites Natura 2000, sont les plus mortels pour les oiseaux. Elle demande donc à ce que les autorisations de prolongation de ces parcs ne soient pas automatiques et de ne pas oublier les oiseaux de nuit aussi pour l'implantation de nouvelles éoliennes.
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S’il est "relativement faible", le nombre d'oiseaux retrouvés morts à la suite d'une collision avec des éoliennes est "extrêmement variable" d'un parc à l'autre et deux fois plus important à proximité des zones protégées de type Natura 2000, a indiqué la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) dans une étude publiée le 20 juin. L’association formule aussi plusieurs recommandations pour limiter l’impact des éoliennes sur la mortalité des oiseaux.
Quel est l’impact des éoliennes sur la mortalité des oiseaux ? Pour la première fois, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a réalisé une étude approfondie sur le sujet dont les résultats ont été publiés le 20 juin. L’association, qui a compilé 197 rapports de suivis des impacts de 1.065 éoliennes implantées en France dans 142 parcs, pointe d’abord une mortalité hétérogène. L'estimation de la mortalité réelle varie, selon les parcs, de "0,3 à 18,3 oiseaux tués par éolienne et par an", précise-t-elle. Pour elle, le nombre de collisions constatées "apparaît relativement faible au regard de l'effort de prospection mis en oeuvre", soit 37.839 recherches documentées ayant permis de retrouver 1.102 cadavres d'oiseaux.
Surmortalité due aux parcs anciens près des zones protégées
Toutefois, la LPO souligne que "la mortalité directe due aux éoliennes est au moins deux fois plus importante dans les parcs situés à moins de 1.000 mètres des zones de protection spéciale", de type Natura 2000. Les parcs éoliens les plus anciens étant plus souvent que les autres situés à proximité d'espaces naturels protégés, "il conviendra d'être très vigilant" lors du renouvellement des autorisations de ces infrastructures, estime donc l’association. "Les transitions énergétiques ne peuvent s'exonérer de la prise en compte de la biodiversité et sont condamnées à réussir ensemble", souligne dans un communiqué Allain Bougrain-Dubourg, le président de la LPO.
Migrateurs et rapaces diurnes, principales victimes
La mortalité par collision avec une éolienne a principalement concerné des passereaux en migration (60%). Les roitelets à triple bandeau et les martinets noirs, touchés principalement lors de la migration postnuptiale, sont les espèces les plus dénombrées sous les éoliennes françaises. Les rapaces diurnes représentent quant à eux 23% des cadavres retrouvés - surtout en période de nidification - soit le deuxième cortège d’oiseaux victimes des éoliennes. Parmi les 97 espèces touchées, 75% sont protégées en France, tels le faucon crécerellette, le milan royal, le milan noir ou le busard cendré.
Pour limiter l'impact des éoliennes sur la faune, la LPO formule plusieurs recommandations. Elle conseille ainsi d’"élaborer sans plus tarder un protocole de suivi applicable à tous les parcs éoliens afin de conforter dans le temps le suivi de l’impact des parcs en fonctionnement ", de "mieux prendre en compte les migrateurs nocturnes lors du développement des projets éoliens", de "préserver les espaces vitaux des rapaces diurnes" et de "rejeter l'implantation d'éoliennes à l'intérieur et à proximité des zones de protection spéciale".
Quel est l’impact des éoliennes sur la mortalité des oiseaux ? Pour la première fois, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) a réalisé une étude approfondie sur le sujet dont les résultats ont été publiés le 20 juin. L’association, qui a compilé 197 rapports de suivis des impacts de 1.065 éoliennes implantées en France dans 142 parcs, pointe d’abord une mortalité hétérogène. L'estimation de la mortalité réelle varie, selon les parcs, de "0,3 à 18,3 oiseaux tués par éolienne et par an", précise-t-elle. Pour elle, le nombre de collisions constatées "apparaît relativement faible au regard de l'effort de prospection mis en oeuvre", soit 37.839 recherches documentées ayant permis de retrouver 1.102 cadavres d'oiseaux.
Surmortalité due aux parcs anciens près des zones protégées
Toutefois, la LPO souligne que "la mortalité directe due aux éoliennes est au moins deux fois plus importante dans les parcs situés à moins de 1.000 mètres des zones de protection spéciale", de type Natura 2000. Les parcs éoliens les plus anciens étant plus souvent que les autres situés à proximité d'espaces naturels protégés, "il conviendra d'être très vigilant" lors du renouvellement des autorisations de ces infrastructures, estime donc l’association. "Les transitions énergétiques ne peuvent s'exonérer de la prise en compte de la biodiversité et sont condamnées à réussir ensemble", souligne dans un communiqué Allain Bougrain-Dubourg, le président de la LPO.
Migrateurs et rapaces diurnes, principales victimes
La mortalité par collision avec une éolienne a principalement concerné des passereaux en migration (60%). Les roitelets à triple bandeau et les martinets noirs, touchés principalement lors de la migration postnuptiale, sont les espèces les plus dénombrées sous les éoliennes françaises. Les rapaces diurnes représentent quant à eux 23% des cadavres retrouvés - surtout en période de nidification - soit le deuxième cortège d’oiseaux victimes des éoliennes. Parmi les 97 espèces touchées, 75% sont protégées en France, tels le faucon crécerellette, le milan royal, le milan noir ou le busard cendré.
Pour limiter l'impact des éoliennes sur la faune, la LPO formule plusieurs recommandations. Elle conseille ainsi d’"élaborer sans plus tarder un protocole de suivi applicable à tous les parcs éoliens afin de conforter dans le temps le suivi de l’impact des parcs en fonctionnement ", de "mieux prendre en compte les migrateurs nocturnes lors du développement des projets éoliens", de "préserver les espaces vitaux des rapaces diurnes" et de "rejeter l'implantation d'éoliennes à l'intérieur et à proximité des zones de protection spéciale".
- Quel impact des éoliennes sur la mortalité des oiseaux ? (25/06/2017)
Pour la première fois, la Ligue de protection des oiseaux a mené une étude approfondie sur la cohabitation de l'éolien et des oiseaux. L'association préconise des recommandations pour les futures implantations de parcs.
C'est la première analyse globale faite sur le sujet. La Ligue de Protection des oiseaux (LPO) a épluché les rapports de naturalistes et de bureaux d'étude réalisés entre 1997 et 2015 sur les 1 065 éoliennes implantées sur tout le territoire français. Au total, 1 102 cadavres d'oiseaux tués par les machines ont été analysés.
Les oiseaux migrateurs et les rapaces particulièrement touchés
Ce résultat est comparable à ce qui se passe aux États-Unis ou au Canada. En France, ce sont les roitelets à triple bandeau et les martinets noirs qui sont les plus touchés, mais aussi les migrateurs, comme les passereaux, et les rapaces diurnes. La LPO a ainsi retrouvé 97 espèces différentes dans ces victimes, dont 75% sont protégées.
L'association reconnaît que tous les parcs ne font pas le même nombre de dégâts. Les plus anciens, proches des sites Natura 2000, sont les plus mortels pour les oiseaux. Elle demande donc à ce que les autorisations de prolongation de ces parcs ne soient pas automatiques et de ne pas oublier les oiseaux de nuit aussi pour l'implantation de nouvelles éoliennes.
http://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/quel-impact-des-eoliennes-sur-la-mortalite-des-oiseaux_2251239.html
- ÉOLIENNES : QUEL IMPACT SUR LA MORTALITÉ DES OISEAUX ?(23/06/2017)
Jade PANOSSIAN
- ÉOLIENNES : QUEL IMPACT SUR LA MORTALITÉ DES OISEAUX ?(23/06/2017)
Jade PANOSSIAN
La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) a publié, mardi 20 juin, une étude nationale inédite sur la mortalité des oiseaux due aux éoliennes. Selon l’association, les éoliennes présentent un risque plus important pour les oiseaux dans les zones “natura 2000”. Toutefois, le taux de mortalité reste faible.
Bien que des suivis environnementaux aient été menés sur de nombreux parcs éoliens français entre 1997 et 2015, aucune analyse globale n’avait été réalisée. C’est pour cela que la LPO a compilé et analysé pendant un an, 197 rapports de suivis réalisés sur un total de 1065 éoliennes et ce, réparties sur 142 parcs français. La ligue a pu constater un certain nombre d’indicateurs limités : distribution géographique disparate, suivis parfois décorrélés des cycles biologiques des espèces identifiées et la disparité des méthodologies mises en oeuvre. Mais elle a ainsi pu récolter une masse de données importantes.
Le nombre de cas de collisions constatées par la LPO est variable d’un parc à l’autre. Il apparaît aussi relativement faible face à l’effort de prospection mis en oeuvre. C’est plus de 37 839 documents qui ont permis de retrouver 1 102 cadavres d’oiseaux. L’estimation de la mortalité réelle, elle, varie selon les parcs éoliens de 0,3 à 18,3 oiseaux tués par an. Ces résultats sont comparables à ceux relevés aux États-Unis et au Canada.
Les espèces les plus touchées sont les rapaces nicheurs et les passereaux
60% des cadavres retrouvés sont principalement des passereaux. Les Roitelets à triple bandeau et les martinets noirs sont les espèces les plus nombreuses au pied des éoliennes françaises. Quant aux rapaces diurnes, ils représentent 23% des cadavres retrouvés. Sur les 97 espèces d’oiseaux, 75% sont officiellement protégées en France. À noter que 10,2% des cadavres sont des espèces inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux. On retrouve donc le Faucon crécerellette, le Milan royal, le Milan noir et le Busard cendré. 8,4% d’entre eux sont considérés comme des espèces menacées sur la liste rouge française.
Cette mortalité due aux éoliennes est deux fois plus importante dans les parcs situés à moins de 1 000 mètres des zones de protection spéciales (ZPS), appelées aussi zones Natura 2000. À savoir que les parcs les plus anciens, mis en service avant 2004, sont plus souvent situés dans des espaces naturels et à proximité de ZPS.
Les mesures préconisées par la LPO
Suite à ce constat, l’association demande donc de refuser l’implantation de parcs éoliens dans les zones de protection spéciales et ce, dans une zone tampon d’au moins un kilomètre. Les ZPS représentent d’ailleurs 8% du territoire métropolitain. La Cour de justice de l’Union européenne avait jugé en 2011, qu’une réglementation nationale interdisant l’implantation d’éoliennes en zones Natura 2000 n’était pas contraire au droit communautaire.
L’association préconise également de ne pas implanter des éoliennes à proximité des sites de reproduction et de préserver les espaces vitaux de ces espèces. “Aucun suivi n’a permis de démontrer l’efficacité de dispositifs techniques visant à réduire leur mortalité par collision avec les éoliennes”, explique la LPO, dans son communiqué. Elle suggère aussi de prendre en compte les principales voies de déplacement des espèces migratoires, mais aussi des migrations nocturnes pour la mise en place de nouveaux projets éoliens.
Concrètement la LPO demande que des radars ornithologiques soient déployés plus fréquemment à l’échelle des projets mais également dans le cadre de la planification régionale.
Ne pas réhabiliter certains parcs éoliens
De nombreux parcs éoliens arrivent en fin de vie, surtout que de nombreux contrats d’achat d’électricité ont une durée de 15 ans et arrivent bientôt à terme. “Il s’agit là d’une opportunité unique de réduire l’impact du parc éolien français sur l’avifaune en faisant le choix de ne pas remplacer certaines éoliennes très problématiques”, indique la LPO.
Celle-ci souhaite donc élaborer “un protocole de suivi robuste applicable à tous les parcs éoliens” afin de conforter dans le temps le suivi de l’impact des parcs en fonctionnement. Bien qu’un protocole ait été reconnu en 2015, celui-ci ne précise ni les périodes, ni les surfaces, ni la fréquence de prospection.
Bien que des suivis environnementaux aient été menés sur de nombreux parcs éoliens français entre 1997 et 2015, aucune analyse globale n’avait été réalisée. C’est pour cela que la LPO a compilé et analysé pendant un an, 197 rapports de suivis réalisés sur un total de 1065 éoliennes et ce, réparties sur 142 parcs français. La ligue a pu constater un certain nombre d’indicateurs limités : distribution géographique disparate, suivis parfois décorrélés des cycles biologiques des espèces identifiées et la disparité des méthodologies mises en oeuvre. Mais elle a ainsi pu récolter une masse de données importantes.
Le nombre de cas de collisions constatées par la LPO est variable d’un parc à l’autre. Il apparaît aussi relativement faible face à l’effort de prospection mis en oeuvre. C’est plus de 37 839 documents qui ont permis de retrouver 1 102 cadavres d’oiseaux. L’estimation de la mortalité réelle, elle, varie selon les parcs éoliens de 0,3 à 18,3 oiseaux tués par an. Ces résultats sont comparables à ceux relevés aux États-Unis et au Canada.
Les espèces les plus touchées sont les rapaces nicheurs et les passereaux
60% des cadavres retrouvés sont principalement des passereaux. Les Roitelets à triple bandeau et les martinets noirs sont les espèces les plus nombreuses au pied des éoliennes françaises. Quant aux rapaces diurnes, ils représentent 23% des cadavres retrouvés. Sur les 97 espèces d’oiseaux, 75% sont officiellement protégées en France. À noter que 10,2% des cadavres sont des espèces inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux. On retrouve donc le Faucon crécerellette, le Milan royal, le Milan noir et le Busard cendré. 8,4% d’entre eux sont considérés comme des espèces menacées sur la liste rouge française.
Cette mortalité due aux éoliennes est deux fois plus importante dans les parcs situés à moins de 1 000 mètres des zones de protection spéciales (ZPS), appelées aussi zones Natura 2000. À savoir que les parcs les plus anciens, mis en service avant 2004, sont plus souvent situés dans des espaces naturels et à proximité de ZPS.
Les mesures préconisées par la LPO
Suite à ce constat, l’association demande donc de refuser l’implantation de parcs éoliens dans les zones de protection spéciales et ce, dans une zone tampon d’au moins un kilomètre. Les ZPS représentent d’ailleurs 8% du territoire métropolitain. La Cour de justice de l’Union européenne avait jugé en 2011, qu’une réglementation nationale interdisant l’implantation d’éoliennes en zones Natura 2000 n’était pas contraire au droit communautaire.
L’association préconise également de ne pas implanter des éoliennes à proximité des sites de reproduction et de préserver les espaces vitaux de ces espèces. “Aucun suivi n’a permis de démontrer l’efficacité de dispositifs techniques visant à réduire leur mortalité par collision avec les éoliennes”, explique la LPO, dans son communiqué. Elle suggère aussi de prendre en compte les principales voies de déplacement des espèces migratoires, mais aussi des migrations nocturnes pour la mise en place de nouveaux projets éoliens.
Concrètement la LPO demande que des radars ornithologiques soient déployés plus fréquemment à l’échelle des projets mais également dans le cadre de la planification régionale.
Ne pas réhabiliter certains parcs éoliens
De nombreux parcs éoliens arrivent en fin de vie, surtout que de nombreux contrats d’achat d’électricité ont une durée de 15 ans et arrivent bientôt à terme. “Il s’agit là d’une opportunité unique de réduire l’impact du parc éolien français sur l’avifaune en faisant le choix de ne pas remplacer certaines éoliennes très problématiques”, indique la LPO.
Celle-ci souhaite donc élaborer “un protocole de suivi robuste applicable à tous les parcs éoliens” afin de conforter dans le temps le suivi de l’impact des parcs en fonctionnement. Bien qu’un protocole ait été reconnu en 2015, celui-ci ne précise ni les périodes, ni les surfaces, ni la fréquence de prospection.
http://actualites.reponse-conso.fr/limpact-eoliennes-mortalite-oiseaux/
- Oiseaux: éloigner les éoliennes des zones protégées (22/06/2017)
- Oiseaux: éloigner les éoliennes des zones protégées (22/06/2017)
Les éoliennes ne doivent plus être implantées à proximité des zones de protection spéciale (ZPS), estime la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Selon le bilan national qu’elle a publié mardi 20 juin, la mortalité y serait deux fois plus élevée chez les oiseaux.
Extrait : La LPO a analysé 197 rapports de suivi effectués entre 1997 et 2015 sur 1.065 éoliennes réparties dans 142 parcs français. Ces rapports font état de 1.102 cadavres d’espèces, pour une mortalité variant entre 0,3 et 18,2...
http://www.journaldelenvironnement.net/article/oiseaux-eloigner-les-eoliennes-des-zones-protegees,83914
- La LPO publie une étude nationale sur la mortalité des oiseaux due aux éoliennes (21/06/2017)
L'association montre dans une étude inédite que les éoliennes présentent un risque plus important pour les oiseaux dans les zones Natura 2000. Elle préconise l'implantation des parcs en dehors de ces zones.Extrait : La LPO a analysé 197 rapports de suivi effectués entre 1997 et 2015 sur 1.065 éoliennes réparties dans 142 parcs français. Ces rapports font état de 1.102 cadavres d’espèces, pour une mortalité variant entre 0,3 et 18,2...
http://www.journaldelenvironnement.net/article/oiseaux-eloigner-les-eoliennes-des-zones-protegees,83914
- La LPO publie une étude nationale sur la mortalité des oiseaux due aux éoliennes (21/06/2017)
La multiplication des éoliennes donne parfois des sueurs froides aux associations de protection des paysages mais aussi aux naturalistes du fait des dégâts occasionnés aux chauves-souris et aux oiseaux. "Les transitions énergétiques ne peuvent s'exonérer de la prise en compte de la biodiversité et sont condamnées à réussir ensemble", estime toutefois Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
L'association de protection de la nature a publié mardi 20 juin une première étude approfondie sur la mortalité des oiseaux imputable aux éoliennes sur l'ensemble du territoire national. Cette expertise ne prend toutefois pas en compte l'impact des aérogénérateurs sur les chauve-souris, ni leurs impacts indirects sur l'avifaune. Les conclusions sont loin d'être accablantes pour les installations de production d'énergie renouvelable (EnR). Mais l'étude révèle une grande hétérogénéité de résultats selon les sites, qui conduit l'association à un certain nombre de préconisations en termes d'implantation et de réhabilitation des parcs en fin de vie.
Mortalité deux fois plus importante
L'étude estime la mortalité due aux éoliennes entre 0,3 et 18,3 oiseaux tués par éolienne et par an. Des chiffres proches de ceux constatés aux Etats-Unis (5,2) ou au Canada (8,2). "C'est la confirmation de ce que toutes les études françaises et internationales montrent : la mortalité n'est pas aussi importante que ça et ne remet pas en cause l'état de conservation des oiseaux", réagit Guillaume Wendling, pilote de la commission environnement de France Energie Eolienne (FEE).
L'étude relève toutefois une grande hétérogénéité entre les parcs, la mortalité étant au moins deux fois plus importante dans ceux situés à proximité des zones de protection spéciale (ZPS). Ce qui paraît logique puisque ces zones sont classées dans le réseau Natura 2000 au titre de la directive Oiseaux en raison précisément de leur intérêt ornithologique.
Quant aux espèces impactées, "81% des cadavres retrouvés appartiennent à des espèces protégées ou présentant une préoccupation majeure quant à leur état de conservation", rapporte l'étude. Il est constaté que les espèces les plus fragiles sont également davantage affectées dans les sites Natura 2000.
En valeur absolue, les deux espèces qui paient le plus lourd tribut sont le Roitelet à triple bandeau et le Martinet noir. Les passereaux migrateurs sont particulièrement impactés. Rapportés à leur population, ce sont en revanche les rapaces diurnes comme les Faucons crécerelle et crécerellette, les Milans noir et royal, le Busard cendré ou la Buse variable qui sont les principales victimes des pales. L'étude pointe aussi une très forte sensibilité des mouettes et goélands. "Ceci devra être pris en compte dans le cadre du développement des parcs éoliens en mer", avertit la LPO.
Interdire les éoliennes dans les sites Natura 2000
Suite à ce constat, l'association demande de refuser l'implantation des parcs éoliens dans les zones de protection spéciale et dans une zone tampon d'au moins 1 km autour de ces zones. C'est ce que font déjà quinze des anciennes régions métropolitaines, relève l'étude. Les ZPS ne couvrant que 8% du territoire métropolitain, une telle obligation ne remettrait pas en cause les objectifs nationaux de développement de l'éolien, estime l'association. D'autre part, la Cour de justice de l'Union européenne avait jugé en 2011 qu'une réglementation nationale interdisant l'implantation d'éoliennes en zones Natura 2000 n'était pas contraire au droit communautaire.
"Une telle interdiction irait à l'encontre des préconisations de la Commission européenne qui estime qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre les deux", fait toutefois valoir Guillaume Wendling de la FEE. La démonstration de la LPO est en effet orientée pour parvenir à cette position de principe d'interdiction en zone Natura 2000, estime le directeur Environnement et technique du développeur WPD.
Afin d'éviter les collisions de rapaces avec les éoliennes, l'association préconise également de ne pas implanter les éoliennes à proximité des sites de reproduction et de préserver les espaces vitaux de ces espèces. En effet, "aucun suivi n'a permis de démontrer l'efficacité de dispositifs techniques visant à réduire leur mortalité par collision avec les éoliennes", explique-telle. Les principales voies de déplacement des espèces migratoires comme le Milan royal doivent également être évitées et identifiées, ajoute l'association.
L'étude suggère également une meilleure prise en compte de la migration nocturne lors du développement des projets éoliens. Les solutions avancées ? Déployer plus fréquemment des radars ornithologiques à l'échelle des projets mais également dans le cadre de la planification régionale et privilégier des implantations parallèles aux couloirs de migration.
Ne pas remplacer certaines éoliennes problématiques
La LPO demande enfin de porter une attention particulière à la réhabilitation des parcs en fin de vie, d'autant que de nombreux contrats d'achat d'électricité d'une durée de 15 ans vont arriver progressivement à échéance. Les parcs les plus anciens sont en effet ceux qui sont le plus fréquemment situés dans des zones Natura 2000. "Il s'agit là d'une opportunité unique de réduire l'impact du parc éolien français sur l'avifaune en faisant le choix de ne pas remplacer certaines éoliennes très problématiques", estime l'étude.
La LPO se dit par ailleurs particulièrement vigilante sur les projets de simplification des autorisations préalables, en particulier s'agissant du renouvellement des parcs les plus anciens, qui ne prendraient pas sérieusement en compte les enjeux de biodiversité. En cas de remplacement des anciennes turbines par des éoliennes de plus grande dimension, l'association demande aussi à ce que les études d'impact analysent "en détail les hauteurs de vol des espèces utilisant le site" et conduisent à choisir "les hauteurs de mâts et les longueurs de pales propres à limiter les risques de collision".
Autre préconisation de l'association naturaliste : élaborer "un protocole de suivi robuste applicable à tous les parcs éoliens" afin de conforter dans le temps le suivi de l'impact des parcs en fonctionnement. Le ministre en charge des installations classées a reconnu en 2015 un protocole de suivi environnemental des parcs éoliens terrestres, admet la LPO. Mais, pour les rares espèces soumises à un suivi de mortalité, celui-ci ne précise ni les périodes, ni les surfaces, ni la fréquence de prospection, déplore l'association.
"Il est utile de réviser ce protocole de suivi car les données dataient un peu", admet Guillaume Wendling, mais il ne faut pas oublier le principe de proportionnalité ni faire fi du travail de collecte de données d'ores et déjà mené par les gestionnaires de parcs éoliens et les bureaux d'études, prévient le représentant de la filière éolienne.
L'association de protection de la nature a publié mardi 20 juin une première étude approfondie sur la mortalité des oiseaux imputable aux éoliennes sur l'ensemble du territoire national. Cette expertise ne prend toutefois pas en compte l'impact des aérogénérateurs sur les chauve-souris, ni leurs impacts indirects sur l'avifaune. Les conclusions sont loin d'être accablantes pour les installations de production d'énergie renouvelable (EnR). Mais l'étude révèle une grande hétérogénéité de résultats selon les sites, qui conduit l'association à un certain nombre de préconisations en termes d'implantation et de réhabilitation des parcs en fin de vie.
Mortalité deux fois plus importante
L'étude estime la mortalité due aux éoliennes entre 0,3 et 18,3 oiseaux tués par éolienne et par an. Des chiffres proches de ceux constatés aux Etats-Unis (5,2) ou au Canada (8,2). "C'est la confirmation de ce que toutes les études françaises et internationales montrent : la mortalité n'est pas aussi importante que ça et ne remet pas en cause l'état de conservation des oiseaux", réagit Guillaume Wendling, pilote de la commission environnement de France Energie Eolienne (FEE).
L'étude relève toutefois une grande hétérogénéité entre les parcs, la mortalité étant au moins deux fois plus importante dans ceux situés à proximité des zones de protection spéciale (ZPS). Ce qui paraît logique puisque ces zones sont classées dans le réseau Natura 2000 au titre de la directive Oiseaux en raison précisément de leur intérêt ornithologique.
Quant aux espèces impactées, "81% des cadavres retrouvés appartiennent à des espèces protégées ou présentant une préoccupation majeure quant à leur état de conservation", rapporte l'étude. Il est constaté que les espèces les plus fragiles sont également davantage affectées dans les sites Natura 2000.
En valeur absolue, les deux espèces qui paient le plus lourd tribut sont le Roitelet à triple bandeau et le Martinet noir. Les passereaux migrateurs sont particulièrement impactés. Rapportés à leur population, ce sont en revanche les rapaces diurnes comme les Faucons crécerelle et crécerellette, les Milans noir et royal, le Busard cendré ou la Buse variable qui sont les principales victimes des pales. L'étude pointe aussi une très forte sensibilité des mouettes et goélands. "Ceci devra être pris en compte dans le cadre du développement des parcs éoliens en mer", avertit la LPO.
Interdire les éoliennes dans les sites Natura 2000
Suite à ce constat, l'association demande de refuser l'implantation des parcs éoliens dans les zones de protection spéciale et dans une zone tampon d'au moins 1 km autour de ces zones. C'est ce que font déjà quinze des anciennes régions métropolitaines, relève l'étude. Les ZPS ne couvrant que 8% du territoire métropolitain, une telle obligation ne remettrait pas en cause les objectifs nationaux de développement de l'éolien, estime l'association. D'autre part, la Cour de justice de l'Union européenne avait jugé en 2011 qu'une réglementation nationale interdisant l'implantation d'éoliennes en zones Natura 2000 n'était pas contraire au droit communautaire.
"Une telle interdiction irait à l'encontre des préconisations de la Commission européenne qui estime qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre les deux", fait toutefois valoir Guillaume Wendling de la FEE. La démonstration de la LPO est en effet orientée pour parvenir à cette position de principe d'interdiction en zone Natura 2000, estime le directeur Environnement et technique du développeur WPD.
Afin d'éviter les collisions de rapaces avec les éoliennes, l'association préconise également de ne pas implanter les éoliennes à proximité des sites de reproduction et de préserver les espaces vitaux de ces espèces. En effet, "aucun suivi n'a permis de démontrer l'efficacité de dispositifs techniques visant à réduire leur mortalité par collision avec les éoliennes", explique-telle. Les principales voies de déplacement des espèces migratoires comme le Milan royal doivent également être évitées et identifiées, ajoute l'association.
L'étude suggère également une meilleure prise en compte de la migration nocturne lors du développement des projets éoliens. Les solutions avancées ? Déployer plus fréquemment des radars ornithologiques à l'échelle des projets mais également dans le cadre de la planification régionale et privilégier des implantations parallèles aux couloirs de migration.
Ne pas remplacer certaines éoliennes problématiques
La LPO demande enfin de porter une attention particulière à la réhabilitation des parcs en fin de vie, d'autant que de nombreux contrats d'achat d'électricité d'une durée de 15 ans vont arriver progressivement à échéance. Les parcs les plus anciens sont en effet ceux qui sont le plus fréquemment situés dans des zones Natura 2000. "Il s'agit là d'une opportunité unique de réduire l'impact du parc éolien français sur l'avifaune en faisant le choix de ne pas remplacer certaines éoliennes très problématiques", estime l'étude.
La LPO se dit par ailleurs particulièrement vigilante sur les projets de simplification des autorisations préalables, en particulier s'agissant du renouvellement des parcs les plus anciens, qui ne prendraient pas sérieusement en compte les enjeux de biodiversité. En cas de remplacement des anciennes turbines par des éoliennes de plus grande dimension, l'association demande aussi à ce que les études d'impact analysent "en détail les hauteurs de vol des espèces utilisant le site" et conduisent à choisir "les hauteurs de mâts et les longueurs de pales propres à limiter les risques de collision".
Autre préconisation de l'association naturaliste : élaborer "un protocole de suivi robuste applicable à tous les parcs éoliens" afin de conforter dans le temps le suivi de l'impact des parcs en fonctionnement. Le ministre en charge des installations classées a reconnu en 2015 un protocole de suivi environnemental des parcs éoliens terrestres, admet la LPO. Mais, pour les rares espèces soumises à un suivi de mortalité, celui-ci ne précise ni les périodes, ni les surfaces, ni la fréquence de prospection, déplore l'association.
"Il est utile de réviser ce protocole de suivi car les données dataient un peu", admet Guillaume Wendling, mais il ne faut pas oublier le principe de proportionnalité ni faire fi du travail de collecte de données d'ores et déjà mené par les gestionnaires de parcs éoliens et les bureaux d'études, prévient le représentant de la filière éolienne.
... et pour l'humain, on fait quoi ???????