Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

vendredi 1 février 2019

Mes deux chiens sont morts et je maudis le soleil


Témoignage de Michel Gardien, Chanteloup. (Bretagne)

Je m’appelle Michel Gardien, et j’habite en Bretagne, sur la commune de Chanteloup. Je suis artisan, je m’occupe d’adapter des véhicules pour des personnes à mobilité réduite. Lorsqu’avec ma femme nous avons acheté notre maison en 2004, je ne pensais pas qu’un jour je maudirais les jours de beau temps, les matins d'hiver. Tout cela à cause des éoliennes.

On a commencé à parler de la construction du parc et de son « étude » en 2008. Mais on s’est vite aperçus qu’en fait, tout était déjà prévu à l’avance, et dans le dos des habitants, puisque les agriculteurs propriétaires de terrains avaient déjà des promesses de baux de location bien avant 2008. Bref, on n’avait pas notre mot à dire. 5 éoliennes ont été installées, dont deux à 500 mètres de chez nous. Et le cauchemar a commencé en 2017, année de la mise en fonctionnement de ces foutus aérogénérateurs. J’avais pensé qu’on serait gênés par le bruit, c’est un peu le cas, mais grâce aux doubles vitrages plus épais que j’ai fait installer, ça va. Je n’avais pas pensé que le problème viendrait du soleil. Notre maison est orientée sud, et lorsque le soleil se lève, les pâles des éoliennes passent devant lui. En moins d’une seconde, c’est un peu comme si quelqu’un éteignait et allumait la lumière à toute allure. Un peu comme dans une discothèque, quand le DJ lance le stroboscope sur la boule à facettes. C’est un supplice silencieux que je subis dès que je suis chez moi. Nous fermons tous les volets. Nous n’avons pas d’autre choix que de vivre dans le noir quand le soleil est présent, surtout lorsque nous gardons nos petits-enfants, car nous avons très peur pour leur santé, depuis ce qui est arrivé à nos deux chiens. Les problèmes de santé ont débuté avec la mise en route des éoliennes. Ils se sont mis à avoir des comportements étranges : ils tournaient en rond autour de la maison, et puis brusquement ils s’arrêtaient, et ne tenaient plus sur leurs pattes. Je les ai emmenés chez le vétérinaire. Il a suspecté des crises d’épilepsie, il nous a donné un traitement, mais ça lui a semblé curieux et très subi pour des chiens qui avaient 8 et 6 ans, sans problème de santé auparavant. 

Deux mois après la mise en service des éoliennes, le premier de mes boxers, Enza, mourait, c’était en mai 2017. Ensuite, ce fut le tour du mâle Guizmo. On était en train de fêter noël en famille, et il a perdu connaissance. J’ai appelé les urgences vétérinaires. Le service de nuit a essayé de me rassurer. Au matin du 25 je suis allé consulter chez le vétérinaire de garde, il lui a fait une injection et un traitement médicamenteux, mais j’y suis retourné le 26 car je trouvais que son état avait empiré. Il lui a donné un autre traitement. Malgré les soins, le 27 décembre, il était mort. Le vétérinaire a trouvé ça tellement étrange, qu’il a ordonné une autopsie, pour vérifier si mon chien n’avait pas été empoisonné. Mais il n’a rien trouvé. Bien entendu, je l’ai interrogé au sujet des éoliennes, et le vétérinaire m’a dit qu’il se posait la même question que moi, mais qu’il ne pouvait rien prouver à lui tout seul. Il était certain en revanche que la mort des deux animaux était liée à un problème neurologique. Et il a rajouté : « on ne peut rien prouver, mais… ne reprenez pas d’animaux ».

Depuis, je n’ai plus de chien. Et le petit village se vide peu à peu. Sur les 6 maisons en première ligne face aux éoliennes, 4 ont été mises en vente. Bien sûr, les prix s’effondrent. Ma voisine, madame Thomas, a été hospitalisée un certain temps puis elle est allée séjourner chez sa fille car elle commence à avoir des problèmes de santé neurologiques elle-aussi.

Pour faire entendre mes droits, je me suis rendu à la gendarmerie de Bain de Bretagne. Mais ils ont refusé de prendre ma plainte, et m’ont conseillé d’aller au tribunal de Rennes. Le gendarme qui m'a reçu, Mr Codet, a entendu ma déposition : il m’a demandé de le tenir informé des suites de mon affaire par curiosité. Mais il était très sceptique quant au fait que je puisse me faire entendre. Il faudrait que je me rende à la préfecture et que je prenne un avocat, que je dépose une plainte au tribunal. Tout cela est très compliqué et je suis bien seul à me battre face aux promoteurs. D’ailleurs, sur la commune de Chanteloup, ce n’est pas terminé avec les aérogénérateurs. Il y aurait un projet de 5 éoliennes au nord de notre habitation, juste derrière. Nous allons être totalement cernés.

Nous, les habitants, nous sommes des gouttes d’eau face à ces géants. Promoteurs, actionnaires. Ils se fichent bien de notre santé. Pour me faire entendre, il me reste la photo de mes chiens, et les films que j’ai réalisés chez moi. Imaginez-vous un instant installés dans mon salon avec un bon bouquin. 

Témoignage recueilli par Sioux Berger