Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

lundi 1 novembre 2021

Quand les vaches meurent au pays du fromage

Cerné par les éoliennes : 32 naissances : 17 décès.

Témoignage de Laurent Mège (63)

Je m’appelle Laurent Mège et je suis auvergnat. Je vis au cœur des volcans d’Auvergne, sur la ferme familiale, la terre de mes parents, grand-parents, arrière-grand-parents, et aieux : Nous avons toujours vécu là, au lieu-dit de La Plaine, sur la commune de Tortebesse.

Si j’ose témoigner aujourd’hui, c’est pour que la parole se libère, car ici dans ma région, je ne suis pas le seul à souffrir et à voir mes bêtes mourir. Autour de moi, il y a de très nombreux éleveurs et agriculteurs victimes des éoliennes : cette invention verte qu’on dit écologique.

Je voudrais que vous regardiez un instant la carte de mon canton. Je sais, on dirait plus un ticket de caisse qu’une carte d’un joli coin de montagne. Eh oui, les chiffres que vous voyez écrits partout autour de chez moi, ce sont autant d’éoliennes qui s’implantent. Au total, autour des beaux volcans photographiés dans les magazines ou sur les bouteilles de Volvic, il va y en avoir 249. Elles clignotent partout dans la nuit qui n’est plus noire, et le bruit autour de ma maison est infernal.
Mais comme si ce n’était pas suffisant de voir la terre de mes ancêtres détruite par ces machines bruyantes dressées dans le paysage, nous, les agriculteurs, nous subissons une double peine. Tout a commencé en 2015. Depuis une dizaine d’années, j’avais repris tranquillement l’exploitation de mes parents avec mon épouse, et nous avions peu à peu étendu notre cheptel de vaches laitières. Nous étions passés de 60 à 114 hectares, et nous possédions 70 vaches. La production était bonne et régulière. Nous avons donc construit un second bâtiment, et après le décès de mes parents, j’ai même restauré un corps de ferme pour vivre au plus près de mon élevage.

Tout a basculé en 2015. Six éoliennes ont vu le jour sur la commune de Saint Julien Puy Lavèze. Les machines ont commencé à tourner, et ma production laitière s’est effondrée : elle a été divisée par deux. J’ai également constaté que mes bêtes se nourrissaient de plus en plus, mais sans grossir. Au contraire, elles maigrissaient, puis mouraient subitement. J’ai rapidement perdu une trentaine d’animaux. Bien entendu, j’ai fait venir le vétérinaire pour tâcher de comprendre pourquoi leur santé était si mauvaise. Ensemble, nous avons effectué des analyses qui ont révélé que les vaches ne fixaient pas les minéraux de l’ alimentation donnée. J’ai donc essayé de les supplémenter, mais sans succès.

Alors j’ai racheté des génisses, et le cercle infernal a continué. Les bêtes arrivaient en parfaite santé, puis déclinaient peu à peu, se mettaient à boiter, et mouraient subitement.

L’hécatombe s’est accentuée en 2016 et 2017 lorsque deux nouveaux parcs éoliens ont vu le jour, à Prondines et Briffon, avec certaines machines à moins de 500 mètres de mon exploitation. Au total, je suis cerné par 18 aérogénérateurs . Les symptômes étranges se sont aussi multipliés : dans notre élevage, les animaux vivent dehors, et ils peuvent rentrer librement en salle de traite. Les vaches ont commencé à ne plus vouloir mettre un sabot dans la stabulation, et à ne plus jamais se coucher, même dans les prés. Il faut savoir qu’une vache laitière aime se reposer lorsqu’elle a passé deux ou trois heures à brouter de l’herbe. Les miennes ne se couchent quasiment jamais, et elles se tassent sur la barrière des pâturages comme pour me dire « s’il te plaît, tu peux nous sortir de là, on ne se sent pas bien ».

Mais que puis-je faire pour les aider puisque nous sommes cernés ? La situation semble être encore aggravée par la présence des nombreux ruisseaux qui circulent sur les parcelles que j’occupe, et je pense que les postes de livraison électriques n’arrangent pas non plus la situation : nous vivons à 500 mètres de ces deux installations qui ont été construites pour recevoir l’électricité des éoliennes. De plus, les aérogénérateurs sont installés à plus de 1000 mètres sur les montagnes, et notre ferme est située en dessous, à 940 mètres. Cette localisation semble accentuer encore l’état de santé des animaux, ainsi que le bruit qui est augmenté par l’effet cuvette.

Cet été, avec le vent et l’humidité, la situation a été catastrophique. J’ai perdu 17 génisses sur 32.

Plus étrange encore, j’ai observé que depuis l’installation de ces machines le cycle de reproduction des vaches est pour le moins bizarre : certaines laitières se mettent à avoir des chaleurs, j’ai des génisses carrément stériles, et je constate un déséquilibre dans les naissances mâles-femelles : cette année, sur 35 naissances, je n’ai eu que deux mâles. Tandis que je supporte le bruit infernal des turbines et des pâles, je me demande : quel sera l’impact de ces mâts sur la santé de nos enfants ? Personne ne semble s’en inquiéter. Nous qui vivons en permanence au pied de ces machines, nous souffrons de maux de têtes et d’insomnies chroniques… mais ce doit être psychologique, tout comme les carcasses d’animaux morts que l’on ramasse.

Ce qui est certain, c’est qu’à ce rythme notre chère Auvergne, le pays du fromage, a du souci à se faire.

Ma ferme, ce n’est pas seulement l’histoire de ma vie, c’est l’héritage de ma famille, l’essence même de notre région et de sa tradition fromagère.
J’espère que mon témoignage sera entendu. Il faut avoir le courage de parler, car un scandale sanitaire se prépare en silence. Pensez-y, lorsque vous verrez à la télé une jolie publicité pour l’énergie verte. Pensez à nous, qui ramassons dans les prés les vaches mortes tombées au pied des pâles.

Témoignage recueilli par Sioux Berger
21 octobre 2021

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✦ Puy-de-Dôme : 152 vaches sont mortes en quatre ans chez Laurent Mège à Tortebesse, la faute aux éoliennes ?
Extrait : A Tortebesse, dans le Sancy, un éleveur a perdu 152 vaches en quatre ans. Laurent Mège voit son troupeau de montbéliardes se décimer et il met en cause les éoliennes installées près de chez lui.
https://www.francebleu.fr/emissions/zoom-info/pays-d-auvergne/152-vaches-sont-mortes-en-quatre-ans-chez-laurent-mege-a-tortebesse-la-faute-aux-eoliennes