Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

lundi 31 octobre 2016

7 élus démissionnent

DOUBS (25)  : Le projet éolien de trop !


Comment vendre du vent à prix d'or

Une petite fille qui court dans les champs en fleurs, un TGV qui file entre les blés ondoyants, un paysage de neige éclairé par un soleil d’hiver, un coucher de soleil coloré au bord de l’eau... Toutes ces belles images comportent un élément de décor commun : des éoliennes. Les promoteurs de cette énergie propre ont réussi une opération de marketing impressionnante : donner à ces grands moulins à vent une image de pureté et de douceur. Le raisonnement qui les accompagne a tout, lui aussi, pour convaincre.
Pour promouvoir leur éclosion, un peu partout en France, la démonstration semble limpide : dans le cadre du protocole de Kyoto, la France doit répondre à l’injonction européenne de produire au moins 21 % d’énergie verte à l’horizon 2010, et l’éolien est sa meilleure chance d’y arriver. Selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), qui défend les entreprises du secteur, « près de 10 000 mégawatts [MW] seront opérationnels en 2010, représentant environ 4 000 éoliennes réparties sur tout le territoire, permettant de répondre à 5 % de la consommation nationale d’électricité » . La puissance installée atteint aujourd’hui 2 000 MW et double chaque année depuis trois ans.
Les éoliennes sont ainsi devenues les spadassins géants de la lutte contre le réchauffement climatique, puisque, une fois bien calées dans leur socle de béton, elles ne rejettent pas de gaz à effet de serre. Seul bémol : en France, près de 80 % de l’électricité produite est d’origine nucléaire, et ne provoque donc aucun rejet de gaz à effet de serre. Les anti-éoliens ripostent donc par un rapide calcul : 5,6 % seulement du CO2 engendré par l’activité en France provient de l’électricité. En 2010, si l’éolien fournit 5 % de la consommation électrique, comme l’assure le SER, il contribuera donc seulement à réduire de 0,28 % (5 % de 5,6 %) les rejets de CO2 dans l’atmosphère...
L’objection, largement relayée par les dizaines d’associations de lutte contre l’éolien, pourrait sembler mesquine si l’éolien n’était devenu, en même temps qu’un symbole de pureté énergétique, une aubaine financière pour toute une série d’acteurs.
Les arguments employés par les fonds d’investissement dans l’éolien parlent d’eux-mêmes. L’un d’entre eux, Eolfi, vante ainsi « des avantages fiscaux » , « des risques limités » , ajoutant que « la visibilité est totale » et que « le risque commercial est nul » . Eolfi évoque un rendement net de 7 à 9 % par an, tandis que d’autres promettent des rentabilités allant de 8 à 15 %. Autrement dit : enrichissez-vous en contribuant à la sauvegarde de la planète et des générations futures. Un beau programme !
André Antolini, président du SER après avoir dirigé SIIF Energies, pionnier de l’éolien en France, est rompu à l’art du lobbying. Ancien président de la Fédération nationale des promoteurs-constructeurs, il fréquente depuis longtemps les couloirs de l’Assemblée nationale et du Sénat. Conscient qu’en France il vaut souvent mieux faire pitié qu’envie, il tente de minimiser l’effet d’aubaine qu’il a contribué à créer en faveur des industriels du vent. « Un mégawatt installé coûte entre 1,3 et 1,5 million d’euros, dont 70 % pour l’achat de la machine, 20 % pour le génie civil et les travaux de raccordement et 10 % pour les études diverses , estime notre lobbyiste. Comme le prix des machines a augmenté de 15 %, le tarif garanti permet une rentabilité de 6 à 10 % par an selon le site, ce qui n’a rien d’exceptionnel. Et encore, avec le réchauffement climatique, on vient de passer deux mauvaises années. » Une évaluation qui fait s’étrangler Didier Wirth, président du Comité des parcs et jardins et vice-président de Vent de colère, la plus virulente des associations de lutte contre les éoliennes. Ce polytechnicien affable, propriétaire des magnifiques jardins du château de Brécy, dans le Calvados, a lui aussi ses réseaux dans la haute administration et leur soumet inlassablement un calcul qui, assure-t-il, démonte l’arnaque : « Une éolienne rapporte environ 150 000 euros par an, dont 5 000 vont rémunérer le propriétaire du terrain où elle est installée, et 10 000 à 15 000 partent en taxe professionnelle. Restent 135 000 euros. Cela fait un retour sur investissement brut de 13 % garanti sur quinze ans avec EDF comme garant. Vu que les projets sont généralement financés à 80 % par de l’emprunt, si vous vous offrez une éolienne à 1 million d’euros, les 800 000 euros empruntés à la banque vont engendrer 40 000 euros de frais financiers par an, à soustraire aux 135 000 euros que vous rapporte la vente du courant électrique. Au final, vous empochez chaque année 95 000 euros, soit un retour de 45 % sur le capital investi ! »
En tout cas, une longue chaîne professionnelle, des constructeurs d’éoliennes jusqu’aux développeurs et aux exploitants, en passant par les bureaux d’études, se montre très motivée par ce gisement d’argent vert en pleine expansion. Pourtant, mener à bien un projet éolien n’est pas de tout repos, d’autant plus que la moitié des permis de construire finalement accordés est frappée par des recours déposés par des associations. Surtout, il faut en amont convaincre des propriétaires terriens de couler quelque 1 000 tonnes de béton dans leurs champs, et les collectivités locales - mairies ou communautés de communes - de déposer un dossier en préfecture. Depuis le 14 juillet, en effet, c’est le préfet qui décide de la mise en place d’une zone de développement éolien ou ZDE, sur proposition des élus. Hors des ZDE, pas de salut : le prix de rachat garanti par EDF ne peut s’appliquer. Bien souvent, cette phase préparatoire s’entoure d’une certaine discrétion, pour ne pas s’attirer les foudres des riverains. Ce n’est que lors de l’enquête publique, préalable au permis de construire, que les populations sont informées de ce qui les attend.
Toutefois, convaincre les élus des zones rurales n’est, le plus souvent, pas très difficile. Dans la plupart des réunions de promotion des éoliennes, l’argument mis en avant est celui des finances publiques : une machine engendre entre 10 000 et 15 000 euros de taxe professionnelle par an. De quoi renflouer les caisses de collectivités souvent dépourvues de moyens. De plus, il arrive qu’intérêts public et privé soient étroitement mêlés, puisque les conseils municipaux sont souvent composés d’agriculteurs, lesquels possèdent des terres qui tout à coup peuvent rapporter gros : entre 3 000 et 5 000 euros de location annuelle par engin installé. L’association Basse-Normandie environnement a dénombré pas moins de douze cas de conflits d’intérêts sur 25 sites où des éoliennes sont prévues ou déjà installées. « Trois des cinq éoliennes posées près de chez moi sont sur des terrains d’élus ou d’anciens élus qui ne se sont pas représentés , raconte Auguste Dupont, habitant de Saint-Pierre-d’Arthéglise, dans la Manche, dont la villa est située à moins de 500 mètres d’une éolienne. Moi, ma maison est toute fissurée et invendable. » Jean-Pierre Leroy, président d’Ajon en colère, qui proteste contre l’installation de ces machines à vent au sud de Caen, dans le Calvados, raconte lui aussi le mélange des genres auquel il assiste : « Cinq éoliennes sont implantées sur un terrain qui appartient au père d’un élu. » Une histoire qui se reproduit à l’identique un peu partout dans l’Hexagone.
Des cadeaux aux uns et aux autres
Pour mieux faire passer la pilule - notamment le bruit occasionné et la détérioration des paysages -, il est prévu, dans l’étude d’impact qui précède chaque examen de permis de construire, des « mesures compensatoires » . Il s’agit souvent de l’enfouissement de certains réseaux électriques. Ou encore du suivi de l’avifaune, car les grandes pales n’épargnent ni les oiseaux ni les chauves-souris. Ainsi, à Sauveterre, dans le Tarn, les promoteurs ont mis sur la table 20 000 euros pour financer un « suivi ornithologique » sur cinq ans. A Albine, dans le même département, l’étude réalisée promet, entre autres, 14 000 euros pour la surveillance de l’avifaune et l’évaluation sur un an du risque de collision. Avec, en prime, 4 000 euros pour « le suivi des chiroptères » (chauves-souris). Qui se chargera de ces études ? Le parc naturel régional et... la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). « La LPO du Tarn est payée par le promoteur pour faire une synthèse dans son étude d’impact lors de l’instruction du permis de construire, comme à Sauveterre. Elle y préconise elle-même les mesures compensatoires et d’accompagnement dont elle va bénéficier. A Albine, l’étude avifaune prévoit un schéma similaire. Résultat : les enjeux "très forts" ou "risqués" dans les études initiales deviennent petit à petit "acceptables" ou "modérés" moyennant de petits ajustements , dénonce Christiane Pinelli, de la Fédération environnement durable du Tarn. Mais tous les comités départementaux de la LPO ne réagissent pas ainsi. Dans l’Aude, ils ont refusé de s’associer au projet... » Au siège national de la LPO, Yann André, chargé de mission et de coordination sur les éoliennes, confirme que certaines associations départementales de la LPO peuvent être rémunérées comme experts : « C’est ce qui permet de mieux contrôler les projets, mais cette collaboration reste à la discrétion de chaque association. A l’échelon national, nous ne touchons pas un centime. »
La LPO défend des intérêts antagonistes à ceux des riverains. Alors que ces derniers veulent que les parcs éoliens, s’ils existent, soient le plus éloignés possible des habitations, l’association amie des oiseaux veut au contraire préserver les zones naturelles et les grands parcs. Au traditionnel « Pas dans mon jardin », la LPO rétorque en quelque sorte : « Plutôt dans votre jardin que dans les couloirs de migration. »
Pour mettre tout le monde d’accord, les promoteurs multiplient les cadeaux aux uns et aux autres. Aux mesures compensatoires qui leur sont imposées s’ajoutent des gratifications supplémentaires qui enchantent les maires. Le journaliste de télévision Henri Sannier est aussi maire d’Eaucourt, une petite commune de la Somme installée en bordure d’autoroute, qui avait sur son territoire un moulin picard en ruine. Grand militant de l’éolien, Henri Sannier a fait installer six machines et paie de sa personne lors de réunions publiques organisées dans sa région pour tenter de convaincre les récalcitrants. « Je ne l’ai pas fait pour l’argent que cela rapporte à la commune mais parce que je suis un fan des énergies renouvelables. » Et d’enfoncer le clou : « Je préfère des éoliennes à une porcherie industrielle, et j’aime autant que les 90 000 euros par an tombent dans les caisses d’Eaucourt plutôt qu’ailleurs et que nous ayons à subir la pollution visuelle sans bénéficier des contreparties financières. Car le constructeur nous a donné plus de 30 000 euros et le développeur a consenti une enveloppe pour l’enfouissement des réseaux. Nous avons aussi pu restaurer notre moulin et le transformer en musée du Vent. Dans leurs négociations, les maires peuvent demander beaucoup, puisque les éoliennes rapportent beaucoup. » En Allemagne, où les éoliennes fleurissent sur tout le territoire à la suite de l’engagement pris par Gerhard Schröder, en 1998, de sortir progressivement du nucléaire civil, les promoteurs se sont montrés encore plus « clientélistes » dans certains villages, où ils offraient de 50 à 100 euros aux familles à chaque naissance, mariage et obtention d’un diplôme !
Mais il arrive que sur le tableau de l’énergie pure et verte le vernis craque un peu. Dans l’Aveyron, le « projet de centrale éolienne du pays belmontais » est présenté, sur le papier, comme un modèle d’intégration et de concertation. Mais il a subi un revers lorsque des riverains ont découvert que les deux actionnaires « à parts égales » de la société d’exploitation, le français Total et l’allemand Harpen, n’étaient pas tout seuls. 15 % de la SAS Eoliennes de Mounès étaient détenus par une société civile (M West) qui avait elle-même pour actionnaire des cascades de sociétés offshore domiciliées aux îles Vierges britanniques, un paradis fiscal opaque situé dans les Caraïbes. En novembre 2006, à la suite de nombreuses protestations sur ce montage étrange, la société civile M West sortait du capital de la SAS Eoliennes de Mounès en revendant ses actions, à parité, à Total et à Harpen.
Certains opposants aux éoliennes supposent que ces montages compliqués pourraient trouver leur utilité au moment du démantèlement des éoliennes, dont la durée de vie est estimée entre quinze et vingt ans. Cette opération coûteuse est en effet à la charge de l’exploitant. Que se passe-t-il si celui-ci se montre défaillant ? C’est bien tout le problème, car le décret annoncé depuis plusieurs années et qui doit fixer les conditions de constitution des garanties financières n’a jamais vu le jour. Or un cas d’école existe déjà dans l’Aude, sur le site de Sallèles-Limousis. Avec le slogan « 7,5 MW dans le vent du Cabardès », la société Energies nouvelles Sallèles-Limousis, détenue à la fois par Edev, une filiale d’EDF, par Cegelec et par le constructeur néerlandais WindMaster, a mis en service dix éoliennes en 1998. Un projet financé à hauteur de 18 % par le conseil régional du Languedoc-Roussillon et par l’Ademe, pour environ 150 000 euros. Mais l’aventure tourne court, en raison de la faillite de WindMaster, le fabricant et coactionnaire. « Des défauts sont apparus sur les pales en 2001 puis en 2002 avec bris partiel [...], peut-on lire sur le site Internet des éoliennes de Sallèles-Limousis. Une solution est en cours d’étude pour changer les pales, mais rien n’est simple puisque le fabricant WindMaster a fait faillite en 1999. »
Rien n’est simple, en effet. A ce jour, les éoliennes en panne n’ont toujours pas été démontées. Trois sur dix ont perdu leurs pales, qui pèsent tout de même chacune 2 tonnes et dont les débris jonchent les champs avoisinants. Les deux actionnaires « survivants », Cegelec et Edev, qui n’ont pas donné suite à nos demandes d’entretien, demeurent inertes... tant qu’une nouvelle autorisation d’exploiter n’aura pas été délivrée.
En 2006, le maire a demandé au préfet de l’Aude de bien vouloir créer, pour respecter la nouvelle législation, une zone de développement éolien sur la commune : « La société exploitante a sollicité une société [SIIF Energies France] pour réhabiliter le site. Ce projet de réhabilitation consiste en l’obtention d’un nouveau permis de construire. Une fois ce permis acquis par SIIF Energies France, il sera procédé au démantèlement des éoliennes existantes et à la reconstruction du parc éolien avec du matériel actuel. » Le 12 juillet, Didier Jocteur-Monrozier, président de l’Association de défense des collines du Minervois et par ailleurs expert-comptable, a expédié une lettre recommandée au président d’EDF : « Notre association , y écrit-il , a particulièrement apprécié le chantage d’EDF, qui tiendra les obligations de ENSL si elle obtient, au travers de SIIF Energies, la garantie de nouveaux permis de construire. N’est-ce pas une façon particulièrement malhonnête de contourner la législation qui impose la remise en état du site en fin d’exploitation et qui est, d’après les études d’impact, garantie ? »
Le pari éolien est aussi celui-là : espérer que les exploitants et leurs actionnaires seront aussi purs que l’énergie qu’ils fabriquent.
Publié le  | Modifié le  Le Point
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2007-08-09/comment-vendre-du-vent-a-prix-d-or/920/0/195728

Le dossier noir des énergies vertes

Dossier de la revue « Sciences et vie » du mois de Mars 2008.

http://acgepb.c.a.f.unblog.fr/files/2010/05/scienceviemars08.pdf


Perturbation de la réception des ondes radioélectriques par les éoliennes

Rapport réalisé en 2002 par l’Agence Nationale des Fréquences à la demande du ministre chargé de l’Industrie


Perturbation de la réception des ondes radioélectriques par les éoliennes

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Les perturbations dues aux éoliennes proviennent de leur capacité à réfléchir et diffracter les ondes électromagnétiques. Le rayon réfléchi ou diffracté va se combiner avec le trajet direct allant de l’émetteur vers le récepteur et potentiellement créer une interférence destructive, c’est-à-dire une altération du signal utile (voir Figure 1). C’est un phénomène assez général qui peut se produire aussi dans le cas de la présence d’un immeuble ou d’un hangar de grande taille, notamment lorsque des métaux sont utilisés dans la construction du bâtiment. Dans le cas des éoliennes, il existe deux facteurs aggravants : Les éoliennes sont, par nature, installées dans des zones dégagées et sur des pylônes élevés. Leurs pales représentent une surface importante et contiennent souvent des éléments conducteurs, ce qui accroît leur capacité à réfléchir les ondes radioélectriques. Les pales des éoliennes, en tournant, vont générer une variation en amplitude du signal brouilleur. La plupart des récepteurs ont alors plus de difficultés à discriminer le signal brouilleur du signal utile ; l’impact subjectif du brouillage est alors accentué avec des images fantômes sur un poste de télévision par exemple. À noter qu’en plus de cette modulation d’amplitude, la rotation des pales crée aussi, par effet doppler, une modulation de la phase du signal.
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http://ecolo.org/documents/documents_in_french/eolienne_brouill_radio.pdf

Impact des antennes relais et des éoliennes sur la santé des hommes et des animaux

Points de vue d'IGREF

Le développement des nouvelles technologies, comme les éoliennes ou les antennes que nécessite notamment la téléphonie mobile, induisent de nouvelles formes de pollution qui se propagent par les failles du sol et peuvent avoir un impact négatif sur la santé des hommes et des animaux ; dans cet article, Alexandre Rusanov nous fait part de son expérience qui l’a conduit à comprendre le lien entre certaines de ces installations et des troubles observés chez l’homme ou l’animal puis à proposer des voies pour corriger la situation.
L’article que l'on va lire pourra surprendre car il se penche sur des problèmes dont l'origine est mal connue et qui sont, à ce jour, rarement pris en compte ; pourtant ces problèmes sont réels et il est logique de penser que la multiplication, récente et à grande échelle, des antennes et des éoliennes avec leur mise à la terre induit des champs qui modifient les équilibres naturels du sol et ont des effets sur la biosphère. Il est à noter que la prise de conscience de la réalité de ces phénomènes progresse, mais davantage pour la santé humaine que pour celle des animaux [1] Le monde rural est particulièrement concerné, notamment les élevages lorsque les animaux sont concentrés (porcherie, salle de traite) ; les animaux sont en effet en contact direct avec le sol. On prête légitimement une grande attention à la santé humaine, alors que les éleveurs ont plus de mal à faire prendre en compte les troubles que subit leur cheptel ; on a tendance à les attribuer à des causes alimentaires, génétiques, bactériennes ou à mettre en cause la technicité de l’éleveur qui se voit conseiller des traitements inopérants car ne corrigeant pas le mal. C’est pour aider de tels éleveurs qu’il nous a semblé utile d’exposer la situation et nous remercions le comité de rédaction de publier cet article dans la Revue du GREF. Alexandre Rusanov, est ingénieur géologue d’origine russe, diplômé de l’Université de l’amitié des peuples à Moscou, titulaire d’un mastère spécialisé pour l’ingénierie informatique de l’Ecole nationale d’ingénieurs de Brest. Il vit actuellement en Bretagne. Il a d’abord travaillé sur la liaison entre les failles du sol et les dommages causés par les tremblements de terre, ainsi que sur l’impact de l’activité de ces failles sur les ouvrages et les bâtiments dans les régions non sismiques dans le but de conseiller les urbanistes comme les prospecteurs. Ses connaissances scientifiques, alliées à une sensibilité développée, l’ont amené par la suite à s’intéresser aux troubles observés dans son environnement, créés par le sol et les nouvelles technologies. Il a alors développé, avec l’aide de l’association Prosantel présidée par Jean Uguen (Pleyber-Christ, Finistère), un protocole d’analyse et de traitement de ces troubles et a fondé la SARL TELLUS (rusanov@tellus29.com)pour répondre aux demandes d’intervention. En effet, la réalité des nuisances d’origine électromagnétique commence à être admise, à défaut d’être, pour le moment, quantifiable. Dominique Danguy des Déserts (ENGREF 1971) a collaboré à la rédaction du présent article ; il est ingénieur général du génie rural des eaux et des forêts au Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux. Les chiffres entre [ ] renvoient à la bibliographie ; photos et dessins sont, sauf indication contraire, d’Alexandre Rusanov, désigné dans la suite de l’article comme « l’auteur ».






Réseaux et subventions : les coûts cachés de l'électricité issue d'énergies intermittentes

Les Annales des Mines
La Gazette de la Société et des Techniques
N°69 - novembre 2012

Réseaux et subventions : les coûts cachés de l'électricité issue d'énergies intermittentes

Par Aurélien Gay et Marc Glita, Ingénieurs des Mines




Implantations dangereuses de l’éolien

https://www.fichier-pdf.fr/2016/03/08/armand-de-callata-le-danger-des-eoliennes/


Compte-rendu d’une interview d’Armand de Callataÿ par RTL (25 février 2016, détails en annexe).

Présentations volontairement manipulées
En tant qu’ingénieur, un rapide examen de la justification des éoliennes m’a montré à l’époque que le discours éolien diffusait non seulement des informations erronées mais dévoyait systématiquement les explications, comme on le faisait dans la propagande politique, sauf qu’il s’agissait ici, non pas de tromper sur la valeur respective du capitalisme ou du socialisme mais sur la rentabilité des projets éoliens.
En science, les chercheurs choisissent les meilleurs concepts permettant d’expliquer clairement un domaine. La présentation usuelle de l’éolien est basée sur le principe inverse. On choisit les concepts qui embrouillent au maximum la compréhension et l’orientent dans un sens voulu.
Par exemple, de nombreuses publications des lobbies éoliens confondent les puissances (en MW) avec les énergies (en MWh), des concepts très différents. Les éoliennes ne fonctionnent que 16,7% du temps en Wallonie et dans le centre de l’Allemagne (soit 1460 h/an). On doit donc comparer un parc éolien de 6 éoliennes de 3 MW (18 MW) qui produit 26 GWh, avec une centrale thermique de 3,3 MW, qui produit la même énergie en 8760 h/an, et n’a pas besoin de centrales d’appoint. C’est ainsi qu’on fait croire que l’éolien devient plus important que le nucléaire.

Confusion sur le mot renouvelable
Prenons comme premier exemple le mot « renouvelable ». Les lobbies éoliens mettent dans cette catégorie quatre énergies très différentes. L’hydraulique (1) fournit une énergie constante et permet même le stockage de l’énergie s’il y a des barrages. La biomasse (2) peut être ajoutée à cette catégorie. Par contre, l’éolien (3) et le solaire (4) sont des énergies intermittentes ayant des caractéristiques très différentes.
Pour fournir la demande d’électricité, qui est assez constante, le gérant du réseau doit faire fonctionner des centrales d’appoint pour éviter les pannes d’électricité pendant les périodes sans vent pendant laquelle il achète de l’énergie thermique, toujours disponible, à 40 €/MWh. L’énergie intermittente a une moindre valeur sur le marché, disons, 20 €/MWh.
Tout document où est mentionné le mot renouvelable est ambigu, ayant des significations multiples. Le mot renouvelable ne peut donc pas être admis dans une étude scientifique ou pour une décision sur la gestion de l’énergie.

Confusion sur le mot pollution
Prenons le mot « pollution » comme autre exemple.
La pollution peut correspondre aux fumées émises par la combustion du charbon ou par les moteurs diesel. Cette pollution est appelée ici pollution chimique. La pollution chimique pourrait raccourcir la vie de plusieurs millions d’Européens chaque année (et dix fois plus dans le reste du monde). On tente de combattre cette pollution en installant des filtres qui nettoient les particules contenues dans les fumées. Il faut en plus des filtres chimiques pour supprimer ou réduire des gaz nocifs tels que les oxydes d’azote.
Les moteurs ont un meilleur rendement si l‘on augmente le taux de compression, mais cela produit plus d’oxydes d’azote. Les moteurs diesel ont un bon rendement grâce à un taux de compression élevé mais sont donc bien plus dangereux pour la santé que l’essence. La Belgique a favorisé le diesel pour les camions et ensuite, pour les voitures. L’air de la Belgique a ainsi été rendu très dangereux.
Les impressionnants nuages sortant des tours de refroidissement des centrales électriques, y compris des centrales nucléaires, sont des nuages de vapeur d’eau sans danger.
Les écologistes ont catégorisé le CO2 comme un polluant équivalent aux oxydes d’azote, une erreur majeure de catégorisation. Les gens peuvent supporter de forts taux de CO2, par exemple, ceux qui travaillent dans les serres. Le CO2 n’est pas un polluant chimique. Le CO2 est un gaz naturel bénéfique qui améliore la végétation. Ceux qui n’ont pas compris la différence sont inaptes pour s’occuper d’environnement. La propagande éolienne confond les différents types de pollutions d’une manière délibérée.
Pour des raisons politiques, des partis ont mélangé la gestion de l’énergie, un problème économique et d’ingénierie, et la gestion de l’environnement, un problème lié aux sciences de la vie. Le résultat est que les deux problèmes sont tous deux mal gérés en raison de confusion entre les critères.
À égalité de circonstances, prendre des décisions qui diminuent le CO2 au lieu de réduire la pollution chimique augmente le nombre de morts par pollution et est donc criminel.

Confusion sur les coûts, taxes et subsides
Quel est le coût de l’électricité éolienne ou photovoltaïque comparé à celui des centrales thermiques nucléaires ou au gaz ? Ici aussi les concepts sont choisis pour embrouiller les calculs. Pour comparer des technologies différentes, il faut estimer le coût avec une des technologies étudiée et en éliminant ce qui change les prix pour la communauté, comme des taxes ou des subsides. Ensuite, il faut refaire le calcul avec l’autre technologie. Les deux prix peuvent ensuite être comparés sauf s’il s’agit de cas spéciaux.
Pour pouvoir comparer les prix, il faut aussi un marché où les participants sont égaux. Ce n’est pas le cas pour l’éolien et le solaire car ces énergies ont droit à des prix fixes (des certificats verts) pour leur production. Ils sont choisis en priorité pour la production payée. Le prix des énergies intermittentes varie suivant le moment de production, pouvant être négatif durant la nuit, ce qui permet des manipulations modifiant les prix réels.
Le calcul est simplifié ici en supposant que les subsides (certificats verts) permettent de rendre compétitif l’éolien avec le thermique.
Ce prix plus bas compense le coût d’un backup pour les moments où il n’y a pas de production. L’énergie intermittente a une valeur de 20 €/MWh. L’éolien reçoit un certificat vert par MWh. Son coût est donc de l’ordre de 80 €/MWh (prix d’un CV, Certificat Vert). Le producteur reçoit donc de l’ordre de 100 €/MWh. Le coût de l’intermittent pour la communauté est donc de 80 €/MWh. Ce coût est 4 fois plus élevé que sur un marché libre. L’éolien revient au moins 4 fois plus cher aux habitants de la région que l’électricité thermique.
Les pertes de valeur pour les maisons voisines d’un parc éolien ne sont pas comptabilisées, ni la perte de valeur touristique ou rurale. L’addition d’éolien nécessite des investissements pour le réseau électrique. De nombreuses autres aides à l’investissement éolien et à la production modifient et camouflent encore le coût exorbitant de l’éolien.
Le surcoût de l’éolien est automatiquement payé par une augmentation du prix de l’électricité pour tous les consommateurs. Le calcul complet est assez compliqué car il faut tenir compte de ce qui est de l’investissement et du remboursement progressif du capital initial par des versements de CV étagés sur 15 ans.
Comment les lobbies éoliens sont-ils arrivés à faire voter les lois qui permettent ces transferts automatiques des dettes de l’éolien sur les factures de tout le monde ? Comment les lobbies réussissent-ils encore à faire construire des nouvelles éoliennes aux frais des consommateurs, éoliennes qui vont appauvrir les habitants de la région ?
Ce sont les méthodes de persuasion des lobbies éoliens qui sont la plus étonnante innovation quand on étudie cette technologie. L’étude des renouvelables est donc inséparable de celle du montage idéologique qui l’accompagne et des techniques de relations publiques pour faire agir les gens contre leur propre intérêt.
L’arnaque est assez compliquée, ce qui permet aux lobbies de la nier, comme s’il s’agissait d’une théorie fumeuse du complot.

Les progrès technologiques de l’éolien
Les promoteurs éoliens construisent des éoliennes de plus en plus grandes et de plus en plus puissantes. Elles atteignent 200 m de haut et ont des puissances de 6 MW, 3 fois la puissance des éoliennes de 2 MW construites en 2010. Elles deviennent ainsi plus productives et aussi plus gênantes. Les lobbies éoliens appellent cela un progrès technologique. Ils prétendent aussi que les éoliennes deviennent de plus en plus rentables mais ne vont pas jusqu’à accepter de réduire les subsides. Toute menace de suppression des subsides est aussitôt combattue par les lobbies éoliens et leurs médias en proclamant que l’on veut détruire cette industrie qui apporte des emplois. L’éolien apporte des emplois mais faire casser des cailloux en produirait plus car on évite les pertes d’argent dues aux productions déficitaires de l’éolien. Les pays ont des réticences à faire des estimations sérieuses des coûts réels, car cela pourrait mesurer l’étendue de sommes perdues dans le renouvelable et lever l’opacité de ces comptes.
Le capital éolien aurait pu être utilisé autrement pour créer des emplois rentables qui amélioreraient durablement la situation économique et entraînerait un véritable boom économique qui produirait plus d’emplois et enrichirait plus les habitants.
Les dynamos et moteurs électriques ont fait de grand progrès techniques grâce à la disponibilité de puissants aimants permanents (au néodyme et aux autres terres rares). Ces systèmes permettent d’avoir de moteurs ayant un excellent rendement à régime variable. Cela a permis de construire des voitures électriques efficaces et des aspirateurs pesant moins de 3 kilos pour remplacer les lourds appareils domestiques usuels. Les éoliennes, équipées d’une tonne d’aimants permanents en terres rares, ont un bon rendement à tous les régimes de vent mais un bon rendement ne permet pas de tirer de l’énergie quand le vent est trop faible.

Risques des éoliennes
Ce progrès technologique est-il un progrès pour la société ? Les éoliennes plus grandes sont aussi plus bruyantes. Elles augmentent la gravité des accidents. Un organisme irlandais fait une comptabilité minutieuse des accidents d’éoliennes dans le monde, du moins de ce qui est signalé. Les chiffres cités sont les accidents depuis l’ère des éoliennes tripales.
http://www.caithnesswindfarms.co.uk/AccidentStatistics.htm
Il est arrivé qu’après un bris de pale, une de celles-ci a été projetée à plus de 1600 mètres. Ces pales de plus de 6 tonnes traversent les toits ou les murs. Les gens habitant à moins de 2 km d’un parc éolien sont en danger, jour et nuit, et ce danger augmente avec la taille des éoliennes. Il y a eu 337 bris de pales. Les pales détachées peuvent tomber sur des routes proches, un accident relativement fréquent.
Un autre type d’accident est l’effondrement d’un mat. 169 mats d’éoliennes se sont ainsi effondrés. Ces éoliennes peuvent tomber sur des routes si celles-ci passent à moins de 150 m du pied des éoliennes (200 m pour les grandes éoliennes).
Le graphique joint, tiré des statistiques du Caithness, donne le nombre d‘éoliennes (ligne ocre) qui se sont effondrées par année (ici de 2001 à 2015). La tendance augmente comme montré par la ligne bleue. Comme il y a de plus en plus d’éoliennes dans le monde, on pourrait en déduire qu’il y a une réduction du nombre de ces accidents par éolienne mais il n’y pas assez de cas pour des statistiques significatives. Le vieillissement des éoliennes apporte une nouvelle incertitude qui pourrait changer la fréquence des accidents. Suivant qu’il s’agit de centrales nucléaires ou d’éoliennes, les avis sur la dégradation avec l’âge dépendent plus des idéologies que d’études scientifiques.
Le nombre d’accidents augmente non seulement chez les ouvriers de l’éolien (97 cas) mais aussi chez des personnes privées, tels que des voisins n’étant pas enrôlés dans l’industrie éolienne (68 cas). L’éolien a jusqu’à présent provoqué 1826 accidents dont plusieurs ont été mortels (164 tués, en plus de nombreux blessés graves).
Le transport des énormes éoliennes a été la cause de nouveaux types d’accidents graves. Un accident de ce genre a tué 17 personnes d’un coup (en 2012 au Brésil).
On découvre le caractère nocif pour la santé des grandes éoliennes car elles produisent des infrasons. Les infrasons ne sont pas directement perçus mais l’imagerie par résonance magnétique permet de détecter, en scannant des cerveaux de personnes soumises à des infrasons, que des zones du cerveau réagissent à ces sons. Cela explique le paradoxe que des infrasons non perçus empêchent néanmoins un bon sommeil. La proximité d’éoliennes est dommageable à la santé de nombreux riverains, ce dont ceux-ci se plaignent mais que les lobbies éoliens continuent à nier.
La nacelle des éoliennes contient de l’ordre d’une tonne d’huile de lubrification, un liquide inflammable. 262 éoliennes ont pris feu alors que les pompiers ne pouvaient pas éteindre ces feux projetant des débris enflammés depuis 100 m de haut, feux qui se propagent parfois au voisinage.
Jusqu’ici, aucun progrès n’a permis d’améliorer sensiblement la rentabilité de l’éolien. La technologie n’évolue presque pas et on n’entrevoit aucune avancée qui rendrait les éoliennes plus rentables et plus compétitives par rapport aux autres sources d’énergie. Actuellement, seul le photovoltaïque est encore pire que l’éolien.
Les voitures électriques ne sont pas en compétition équitable car elles ne payent pas les énormes taxes sur l’essence (plus de 50% du prix). Le photovoltaïque n’est pas en compétition équitable avec le thermique car il ne paye ni pour le réseau assurant la permanence de l’alimentation, ni pour les taxes et les frais sur l’électricité.
Un industriel pourrait avoir de l’électricité à un meilleur prix s’il avait sa propre centrale électrique au gaz ou au pétrole. Mais l’État ne permet cette indépendance car l’économie provient principalement du fait qu’il évite les taxes.
Pour estimer le coût d’une production industrielle, on doit additionner le prix des combustibles, proportionnel à la production, et le prix d’amortissement des investissements, soit le coût de construction d’une éolienne, de son installation et de son raccordent électrique. Il semble que les écoles wallonnes n’enseignent pas ce calcul de rentabilité, pourtant indispensable à toute fonction d’entrepreneur et à toute discussion avec des syndicats ou des gouvernements à propos des salaires, des taxes et des prix de vente.
Jouant sur l’ignorance des citoyens, les lobbies du renouvelable peuvent alors prétendre que le vent et le soleil sont gratuits alors que ces technologies demandent de grands investissements ayant une faible durée de vie (15 ans).

Les méthodes des lobbies du renouvelable
Les activités des lobbies éoliens sont intéressantes à étudier, du moins si l’on veut comprendre comment bénéficier d’arnaques ou comment les éviter. Les escrocs qui ont conçu cette arnaque sont connus mais ils sont décédés depuis lors. L’un était Ken Lay, le mystificateur qui a organisé la plus vaste faillite frauduleuse jamais conçue, la faillite de la société américaine Enron. Sa mort (d’une crise cardiaque) a entraîné la fin des poursuites par la justice. L’autre escroc est récemment décédé en Chine où il s’était réfugié. Il s’agit de Maurice Strong, un canadien qui a été le principal organisateur de l’arnaque au renouvelable quand il avait des responsabilités à l’ONU. Les premières méthodes pour favoriser les énergies dites durables ont été introduites par l’ONU pendant les « Sommets de la Terre » dont Maurice Strong était le secrétaire. Strong a innové en confiant à des ONG bien subsidiées les relations publiques et la propagande pour l’alarmisme climatique, avec la collaboration de médias sous contrôle.
L’histoire des nouvelles idées sur l’énergie et les renouvelables montre quelques principes utiles pour ceux qui se consacrent aux relations publiques. Le plus important est de s’assurer le contrôle des médias, ce qui permet de diffuser les concepts faussés qui justifient les buts des lobbies, comme la lutte contre un soi-disant réchauffement anthropique de la planète et les catastrophes que pourraient apporter un climat modifié par l’homme.
Le contrôle des médias permet de remercier les hommes politiques qui supportent les décisions favorables aux lobbies. Les médias les font connaître et élire, un mécanisme qui n’est pas considéré comme de la corruption .

La science remplacée par la propagande
La maîtrise des médias permet de faire passer des messages. Pour citer un exemple vécu, on m’a demandé, en tant qu’ingénieur, de parler de l’éolien. J’ai été interviewé durant 10 minutes. Les réalisateurs ont inclut moins d’une minute de mon interview dans un reportage sur 4 nouvelles éoliennes de La Louvière, éoliennes installées dans un zoning industriel à proximité d’une autoroute. Le but caché de l’interview semble avoir été de montrer que la technologie éolienne est en progrès, ce qui est vrai, mais pas sur le plan crucial de la rentabilité.
Le reportage est visible sur :
http://www.rtl.be/info/regions/hainaut/quatre-eoliennes-placees-juste-a-cote-de-l-autoroute-a-la-louviere-le-risque-est-nul--797825.aspx
La seule de mes phrases qui était audible dans ce court extrait est : « Dans le passé, les éoliennes cassaient beaucoup plus ». Après ma phrase reconnaissant des progrès technologiques, la suite de ce montage TV montre des représentants de l’industrie éolienne expliquant que ces progrès suppriment les risques d’accidents, ce que je n’avais pas dit et que les statistiques démentent. Un promoteur et quelques politiciens y affirment cependant que le risque est nul et qu’il n’y a donc aucun danger.
Pourquoi cette phrase a-t-elle été sélectionnée par un producteur TV ? Les sites Internet de RTL et de RTBF font deviner une raison. Un problème des responsables semble être que l’implantation éolienne choisie est juste à côté de l'autoroute et pourrait donc être dangereuse si une éolienne s’effondrait sur la route ou si une pale se détachait et aboutissait sur ces routes fréquentées. Le but du reportage pourrait avoir été d’établir médiatiquement que cela ne présente pas de danger.
Comme d’autres implantations similaires sont en projet, le ministre wallon a annoncé qu’on peut réduire les distances pour installer des éoliennes (Maxime Prévost, ministre des travaux publics en Wallonie). Le prochain CoDT pourrait être modifié pour faciliter des implantations sur des zoning industriels ou proche des infrastructures publiques.
Qui paye pour les éoliennes ?
La page Internet référée ci-dessous montre que la décision d’installer un parc de 15 MW (6 éoliennes de 2,5 MW) entraîne automatiquement une augmentation des factures d’électricité wallonnes de 27 millions d’euros, soit 1,8 million par MW.
http://www.leseoliennes.be/politique/costeole.htm
Si des nouveaux règlements (un CoDT réformé et rétroactif pour la Louvière) autorisent d’installer des éoliennes dans les zonings industriels et à la limite des infrastructures publiques, les promoteurs auraient, d'ici à 2020, un potentiel d'implantation de près de 65 nouvelles éoliennes (3 MW) dans des zonings wallons d'ores et déjà identifiés, soit 195 MW. Cela réduirait le pouvoir d’achat des Wallons de 351 millions d’euros. Pour le million de familles wallonnes, chacune perdrait 351 euros. Grâce à la collaboration des médias, les citoyens ne s’apercevraient de rien et continueraient à voter pour les dirigeants qui les ruinent.
Ces 351 millions d’euros (encore évitables) se retrouveraient en subsides pour les promoteurs éoliens. L’usage de cette manne n’est pas transparent, mais intéresse les lobbies éoliens et ceux qui y sont associés.
http://www.rtbf.be/info/regions/hainaut/detail_la-louviere-4-eoliennes-inaugurees-a-proximite-de-garocentre?id=9224793
Tenant compte des autres éoliennes déjà installées et du photovoltaïque, les projets de renouvelable coûteront bien plus que 1000 euros par famille wallonne, ce qui explique en partie la crise économique en Belgique et, pour des raisons similaires, en Europe. Les Wallons pourraient protester comme Serge Gainsbourg ainsi : Chaque ménage wallon devrait brûler deux billets de 500 euros. L’argent dilapidé serait le même mais il profiterait ici à la communauté.

Les projets ruineux du renouvelable
La Belgique (fédérale) est le seul pays ayant présenté un programme sérieux à la COP21 pour sa gestion de l’énergie, misant sur le nucléaire, la technologie qui a le plus d’avenir et qui est financièrement soutenable.
Les plans futurs des lobbies pour promouvoir des renouvelables ne sont pas justifiés par des considérations environnementales et sont inutiles en Belgique, laquelle émet très peu de gaz à effet de serre grâce au nucléaire.
Il serait intéressant qu’on explique pourquoi l’électricité est deux fois plus chère en Europe qu’aux USA et qu’on en tienne compte dans les politiques de l’énergie.
La biomasse est en concurrence avec l’usage de la terre pour l’agriculture et ne peut pas être étudiée sérieusement sans inclure les implications agricoles et forestières.
A la COP21, il a été demandé aux pays de déterminer leurs contributions volontaires aux projets pour le climat (INDC : Intended Nationally Determined Contribution).
Les lobbies éoliens prennent déjà prétexte de la COP21 dans laquelle la Wallonie n’est pas encore entraînée. La COP21 ne fixe pas des objectifs à la Wallonie (ces objectifs sont volontairement émis par les pays et non obligatoires). La Belgique devrait d’abord décider quelles entités (fédérales ou régionales, gouvernements et/ou parlements) et quelles régions (flamande, bruxelloise ou wallonne) pourront émettre ces promesses et seront ainsi rendues responsables devant leur citoyens régionaux qui devront débourser les subsides que cela entraînerait.
Déjà les lobbies éoliens annoncent que le futur CoDT sera une manière de remplir les objectifs fixés à la Wallonie lors de la COP21: que 13% de l’énergie consommée proviennent de sources renouvelables d'ici à 2020, mais ces objectifs sont encore évitables pour sauver l’économie. Il faudrait que les parlementaires ne soient plus influencés par ces lobbies.
Si l’économie était prise au sérieux pour améliorer notre futur pouvoir d’achat, les énergies éoliennes et solaires devraient être bannies en Belgique, étant plus chères que les autres solutions et n’ayant pas d’autres justifications qui résistent à une désintoxication médiatique. Seule l’énergie hydraulique est une énergie renouvelable utile mais la Belgique n’a pas de montagnes où exploiter cette énergie qui représente plus de 20% de l’énergie dans d’autres pays (Norvège, Suède, Suisse, France). Mettre tous les pays d’Europe dans la même catégorie pour le renouvelable est une des innombrables stupidités encore présentes dans l’organisation de l’Europe.
L’Europe ne semble pas capable de résoudre ses propres contradictions. On espère que les pays membres ne soient pas contraints de sortir de l’Europe pour repartir avec une organisation raisonnable créée par une nouvelle Europe protégée des lobbies et des manipulations médiatiques. Pour le moment, on ne voit pas d’autres moyens de résoudre les problèmes d’une organisation européenne mal conçue.

Annexe : Interview RTL, 25 février 2015
Ce texte est un compte-rendu d’une interview (25 février 2016).
J’étais interviewé par la RTL en tant que créateur du site internet http://leseoliennes.be. Le présentateur (RTL) et son caméraman sont venus à Bruxelles m’interviewer.
Je me suis intéressé aux éoliennes de 2007 à 2014 quand Electrabel a voulu installer un parc éolien près de ma maison, proche de La Roche en Ardenne.
Le texte est un aperçu de ce que j’ai essayé de dire mais sans en avoir le temps, car les interviewers évitaient d’approfondir les problèmes.
Sites alternatifs :
http://www.msn.com/fr-be/video/celebrites/la-louvi%C3%A8re-quatre-%C3%A9oliennes-%C3%A9rig%C3%A9es-%C3%A0-proximit%C3%A9-dun-zoning-industriel/vi-BBq3t97
http://www.lavenir.net/cnt/dmf20160226_00785996
Le site de l’Avenir écrit : Selon l’IDEA, le nouveau projet pourrait s’intégrer dans le cadre des dernières évolutions du Code de Développement Territorial (CoDT) qui vise à accueillir à terme des éoliennes au sein des parcs d’activité économique et ainsi accroître le développement économique de la Région. «Le cadre éolien doit encore évoluer pour faciliter l’implantation d’éoliennes au sein des zonings industriels wallons», a-t-on d’ailleurs indiqué au sein de l’intercommunale.



dimanche 30 octobre 2016

LES PROBLEMES DES EOLIENNES, LA BIODIVERSITE EN DANGER

http://www.epaw.org/documents/biodiversite-en%20danger_GG-2.pdf

La densité humaine et la pression dévastatrice exercée sur notre planète aboutissent, entre autres, au réchauffement climatique que nul ne peut contester maintenant. Les Etats essayent, par de grandes « Conférences mondiales », suivies de peu ou pas d’effets, de ralentir ou contrer ce réchauffement. La première conférence date de 1979, le Protocole de Kyoto de 1997 (entré en vigueur en 2005), la Conférence de Copenhague de 2009 qui fut un échec, la 16éme Conférence des parties, en 2010, s’est achevée sur un sentiment d’impuissance, la 18éme, en 2012, voit le renoncement de pays très polluants et, pour couronner le tout, le Sommet mondial sur le climat de 2014 n’a fait que montrer l’opposition « pays du nord » et « pays du sud » ! Ce réchauffement climatique est attribué aux « gaz à effet de serre » émis par les diverses activités humaines. Solution proposée pour diminuer ces émissions : l’abandon progressif des sources d’énergie fossiles et le développement des énergies renouvelables, dont l’énergie éolienne. De nombreux pays développés ont misé sur cette forme d’énergie, mais pas toujours de façon cohérente d’ailleurs, comme l’Allemagne qui, parallèlement abandonne l’énergie nucléaire et a ré-ouvert des mines de charbon pour alimenter des centrales thermiques, avec comme conséquence une forte augmentation des émissions de gaz carbonique, d’où l’augmentation d’émissions d’un gaz à effet de serre !! Nous avons déjà abondamment parlé des effets négatifs des éoliennes pour l’homme : bruit pour les habitants de proximité, défiguration des paysages, prises d’intérêt de certains élus qui en font installer sur des terrains dont ils sont propriétaires, prix prohibitif de l’électricité produite qu’EDF doit acheter et qui se répercute sur nos factures, fonctionnement irrégulier des appareils selon le vent ou son absence, sans parler des temps de maintenance, des blocs de béton enfouis profondément dans le sol pour supporter les machines et qu’il n’est pas prévu de déconstruire à la cessation d’activité. Mais il est d’autres effets néfastes largement minimisés dans notre pays, qui sont les impacts sur la biodiversité. Les travaux d’implantation d’éoliennes modifient le sol, donc la flore, supprimant par ailleurs des surfaces non négligeables qui doivent être entretenues avec une végétation basse. Mais les plus gros dégâts sont sur l’avifaune, avec des milliers d’oiseaux tués chaque année, ainsi que de très nombreuses chauve-souris dont les populations sont déjà mal en point - Indiquons au passage que le maintien en pelouse des surfaces d’implantation des éoliennes favorise certaines espèces de petits rongeurs qui constituent les proies de beaucoup d’espèces de rapaces, ce qui augmente la fréquentation des sites par ces derniers et, par conséquence, la probabilité d’accidents. Ceci n’est ni une élucubration ni une vue de l’esprit, mais une triste réalité. Curieusement, en France, aucune étude n’a été réalisée pour évaluer, à l’échelle du pays, l’impact des éoliennes sur l’avifaune, notamment sur les grands rapaces, alors que d’autres pays l’ont fait et l’ont publié. C’est le cas des Etats-Unis, de l’Espagne, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne. Placer des éoliennes dans les couloirs de passage (déplacements locaux ou migratoires) est une atteinte grave à la biodiversité et une violation des lois et décrets protégeant ces espèces. Faut-il rappeler que plusieurs de ces grands rapaces font l’objet de coûteux Plans Nationaux d’Action, ou encore de Plans d’Action de l’Union Européenne. La France, qui a mis la protection de la biodiversité en exergue, ferait bien de faire respecter ses propres lois. Comment expliquer les 8 projets éoliens qui doivent s’implanter sur les Monts de l’Escandorgue dans l’Hérault, site de nidification d’un couple d’Aigle royal, entre autres, espèce très protégée ; ce massif est situé, en outre, sur un Corridor de Migration et de Dispersion des grands rapaces régulièrement emprunté par 4 espèces de vautours récemment réintroduites aux frais du contribuable : Vautour fauve, Vautour moine, Gypaëte barbu, Percnoptère d’Egypte. 3.000 Aigles royaux ont été tués par les éoliennes en Californie, 1.000 à 2.000 Vautours sont tués chaque année en Espagne, etc… Difficile de dénombrer les espèces plus petites et les chauves-souris qui disparaissent rapidement sous l’action des nécrophages. Si en Californie la Centrale d’Altamon Pass comporte des centaines d’éoliennes, ce n’est pas le cas en Espagne où les centrales comptent en moyenne une dizaine d’éoliennes, et pourtant !! On nous oppose des mesures d’atténuation d’impact sur l’avifaune, mais elles se révèlent non efficaces. C’est d’ailleurs pour cela que le gouvernement américain, jamais à court d’idées, émet des « eagle take permits » ou permis pour tuer des aigles, et ce pour éviter aux compagnies éoliennes de payer des amendes pour destruction d’espèces protégées. Ce n’est-il pas mieux comme ça ??? Protéger la biodiversité nécessaire à la survie de notre planète : faudraitil que les actes soient en accord avec les déclarations. Pour lutter contre le réchauffement climatique, les éoliennes ne seraient-elles pas un remède pire que le mal ?
G. GROLLEAU Ornithologue 03.2015

Protéger les oiseaux ou travailler pour les professionnels de l'éolien ? Les ambiguïté de la LPO.

Vol d'oiseaux migrateurs © Getty
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Résumé : Dans le numéro daté du 4 décembre 2013, Le Canard Enchaîné sous la signature du Professeur Canardeau instruit un procès à charge contre la LPO Hérault, l’accusant de se vendre à EDF EN (EDF Energie Nouvelle) en acceptant de travailler pour cette entreprise, de réaliser des études d’impacts et des « suivis de mortalité » pour elle et de refuser d’en rendre publics les résultats. Cette association cautionnerait ainsi le parc d’éoliennes de son client EDF EN sur le causse d’Aumelas dans l’Hérault alors que ce parc se révèle être, en fait, un redoutable hachoir à oiseaux et à chauves-souris. La LPO a répondu à ces accusations par un long communiqué dans lequel elle dément certaines affirmations du Canard et justifie sa volonté de travailler avec les industriels de l’éolien. Après avoir expliqué pourquoi les éoliennes industrielles de plus de 100 mètres de haut sont implantées dans des zones naturelles ou semi-naturelles, cet article commente l’article du Canard et la réponse de la LPO. Il ne s’agira pas de décider si la LPO est vendue ou non à EDF mais de montrer que ce qui est en cause, c’est une divergence profonde d’appréciation sur l’éolien industriel terrestre, son impact actuel et potentiel sur les populations d’oiseaux ou de chauves-souris appartenant à des espèces fragiles et/ou menacées d’extinction et plus largement sur la biodiversité. La LPO accepte cet éolien et considère que l’enjeu est de le rendre compatible avec la sauvegarde de la biodiversité, tandis qu’à l’inverse, le Professeur Canardeau estime, implicitement, que ces parcs éoliens ne peuvent être que de gigantesques machines à tuer volatiles sauvages et chauves-souris que la LPO devrait avoir pour souci premier de sauvegarder. Pour un écologiste et plus largement pour un protecteur de la nature, c’est cette controverse qui est la plus importante et c’est à elle que sera consacrée la dernière partie de cet article. Une association de protection des oiseaux et plus largement de la nature peut-elle être favorable à l’éolien industriel, terrestre ou maritime et remplir efficacement sa mission première? Le cas du Causse d’Aumale incline fortement à penser que non. Cette réponse négative sera confortée à partir d’une étude de cas sur deux genres emblématiques dont la survie même est menacée par les parcs éoliens.

Pourquoi les parcs d’éoliennes industrielles sont édifiés en pleine nature
Les parcs ou fermes d’éoliennes industrielles perturbent gravement la vie et la santé de riverains des sites où elles sont implantées même si tous ne sont pas affectés de la même façon, ni avec la même intensité. Certains écologistes – mais pas tous heureusement ! – refusent de le reconnaître, qu’ils soient prisonniers de leurs mythes ou les représentants du lobby des énergies du vent. En France, les nuisances des aérogénérateurs font l’objet d’une semi reconnaissance par les pouvoirs publics. Elles valent aux aérogénérateurs d’être classés comme des ICPE au grand regret des députés EE/LV comme Denis Baupin qui ont tenté, en vain, leur faire ôter ce statut. Du fait du règlement lié à ce statut d’ICPE, les fermes d’éoliennes industrielles ne peuvent être édifiées à moins de 500 mètres des zones habitées. Ce qui est un minimum. Une distance bien supérieure (2km) serait nécessaire si l’on prend en compte les effets des ultrasons émis. Ces effets sont controversés mais ils ne le sont ni plus ni moins que les nuisances des antennes relais et des ondes électromagnétiques contre lesquels EE/LV lève l’étendard de la santé publique, offrant sur ces questions, un relais politique justifié aux lanceurs d’alerte et à leurs associations. Malheureusement, rien de tel pour les lanceurs d’alerte sur les nuisances des aérogénérateurs et leurs associations. EE/LV fait la sourde oreille et l’autruche. Deux poids, deux mesures !
Comme, heureusement, on ne peut édifier ces gigantesques brasseurs de vent près des zones habitées mais que l’on ne les implante pas non plus dans des zones industrielles où pourtant leur présence serait un moindre mal, il ne reste que les zones naturelles ou semi-naturelles, les lignes de crêtes des collines, autant de sites que fréquentent toute une faune et notamment, dans le sud du Massif central, des rapaces appartenant à des espèces protégées à l’avenir incertain. Non seulement les éoliennes sont des hachoirs à oiseaux et à chauves-souris, mais installées dans leur espace vital, elles perturbent aussi gravement leurs comportements, mettant en danger la survie de ces espèces fragiles. Ces fermes d’éoliennes sont des installations industrielles. En plus des gigantesques brasseurs de vent qui dénaturent les paysages, il faut ajouter le percement de pistes d’accès, les raccordements au réseau, etc…Tout cela sur les territoires de vie d’une faune sauvage. Les espèces les plus sensibles au dérangement qui sont souvent aussi les plus menacées quittent les lieux. Peut-on compter sur la LPO pour les défendre et combattre ces fermes éoliennes réalisées ou en projet dans des zones restées à l’état naturel ou semi-naturel qu’elles artificialisent ?

Le réquisitoire du Canard enchaîné contre la LPO de l’Hérault
Il semblerait bien que l’on ne peut pas compter sur la LPO de l’Hérault… Sous le titre « Les oiseaux sont au courant. Quand les défenseurs de la nature se vendent à EDF… », Le Canard Enchaîné du 4 décembre lance un sacré pavé dans la mare de cette association. Selon Le Canard, dans le Sud du Massif central, en 2001 « pour constituer le dossier d’enquête publique portant sur l’installation de 11 éoliennes sur le causse d’Aumelas (Hérault), la filiale spécialisée EDF Energies nouvelles demande à la Ligue de protection des oiseaux de l’Hérault une étude d’impact sur la faune. » A la suite de cette étude d’impact, l’enquête publique fut positive comme il se doit. Elle l’aurait été de toute façon et les 11 éoliennes ont été construites, rejointes par 13 autres en 2009 «adoubées elles aussi par une étude d’impact de la LPO » Ces éoliennes se sont révélées être des hachoirs à oiseaux : « depuis 2010, 7 busards cendrés, 28 chauves-souris, 13 faucons crécerellettes ont été retrouvés morts à leur pied », chiffres d’autant plus inquiétants qu’au sol, les animaux morts sont consommés rapidement et que l’on retrouve très peu de cadavres. La LPO refuserait de communiquer sur ces chiffres car elle assure le suivi de ces éoliennes pour l’électricien et elle lui serait liée par une clause de confidentialité. Selon les sources du Canard, la LPO toucherait 500 euros par jour à raison de deux jours par semaine pour ce suivi. Dans ces conditions, chacun comprendra qu’il n’est pas étonnant que la LPO « fasse la muette » alors qu’EDF s’apprête à ajouter sept nouvelles éoliennes à son parc tout en tenant pour lettre morte les recommandations qu’elle aurait faites pour éviter de renforcer l’hécatombe. Il se trouve aussi que l’ancien directeur de la LPO Hérault est devenu « responsable environnement » chez EDF qui a aussi embauché l’ornithologue qui était chargé du suivi de mortalité sur les éoliennes de ce parc. Dans ce département, au moins les défenseurs de la nature ou du moins les salariés de la LPO se vendent bel et bien à EDF.

La réponse de la LPO
La LPO a répondu à ces accusations par un long communiqué, mais sans demander de droit de réponse dans Le Canard, du moins pour l’instant.
Dans ce communiqué la LPO dément, au moins en partie, certaines informations du Canard. Elle nie que la LPO Hérault ait été chargée de l’étude d’impact sur la faune par EDF EN en 2001 : « La LPO Hérault n'existait pas en 2001 (création du groupe LPO en 2003, puis de l'association locale en 2006). Elle n'a donc pas pu réaliser les expertises naturalistes à l'époque. Les premières éoliennes ont été construites en 2006. » Qui a donc réalisé ces expertises ? Une autre association locale de la LPO, la LPO nationale ou bien encore un bureau d’étude n’ayant rien de commun avec l’association et ses groupes locaux ?
L’association affirme aussi que «la LPO Hérault est opposée à la construction de nouvelles éoliennes à Aumelas… contrairement à ce que l'article laisse penser » sans préciser quelle forme a pris cette opposition et si elle se traduit par une action juridique. En tout cas, cette opposition n’a pas empêché la LPO Hérault de faire visiter le site à l’occasion de la Semaine du Développement Durable de 2013, comme on peut le lire avec photo à l’appui sur sa page Facebook : « la LPO Hérault a accompagné pour le CPIE du Bassin de Thau, l'association des amis de la nature de Clapiers sur le parc éolien du Causse d'Aumelas » Cette visite guidée (bénévole ?) ne peut se concevoir sans l’accord de l’exploitant. L’aurait-il donné s’il avait été en mauvais termes avec la LPO Hérault ? Si, par exemple elle avait diligenté une action juridique en cours contre lui ?

En ce qui concerne le suivi de mortalité sur les éoliennes du Parc, la LPO explique que c’est à sa demande qu’il y a eu « la mise en place d'un suivi environnemental dédié aux recherches de collisions en 2010. » Elle reconnait avoir été retenue pour la réalisation de ce suivi par EDF EN : « Ainsi, suite à la découverte des 2 cas de mortalité [de faucons crécerellettes] en 2011, une étude a été mise en œuvre entre la LPO Hérault et la société EDF-EN » Elle précise que « ce suivi se poursuit depuis lors, la LPO Hérault comptabilisant les 13 cas connus fin 2013 » confirmant ainsi les informations et les chiffres du Canard.

Par ailleurs, le communiqué précise que « la LPO Hérault, appuyée par la LPO France, a demandé au Préfet de l'Hérault, responsable au titre des installations classées du bon fonctionnement des éoliennes, de mettre en demeure l'exploitant d'agir efficacement pour faire cesser ces mortalités. Sans réponse de sa part, la LPO Hérault et la LPO France ont déposé un recours gracieux sur le même thème, recevant cette fois-ci une réponse encourageante mais non suffisante. » Le communiqué indique aussi que l’association ne compte pas en rester là : « La LPO Hérault et la LPO France poursuivent leurs actions pour qu'à terme ces parcs éoliens ne soient plus impactants pour les rapaces et les chauves-souris du Causse d'Aumelas. Elles étudient toutes les possibilités, y compris juridiques pour contraindre l'exploitant à stopper ces mortalités». On ne demande qu’à le croire, mais on ne peut s’empêcher de penser que la LPO se met ainsi dans une position pour le moins délicate et l’on s’étonne que son client, EDF EN continue de recourir à ses services !

Quant au recrutement de ses permanents par EDF, la LPO se contente de dire qu’il s’agit d’un choix personnel de chacun d’eux et « si leur choix personnel reste libre, la LPO se réjouit de constater que des écologues de qualité soient intégrés au sein de ces structures afin de mieux prendre en compte le respect de la nature». Ce qui est quelque peu naïf : un écologue très compétent n’est pas nécessairement respectueux de la nature. Il fera ce pourquoi on le paye… Mais pour la communication du groupe industriel, un écologue qui a fait ses classes à la LPO est manifestement un plus ! Il semble que ces cas ne soient pas les seuls et qu’avoir été un ornithologue à la LPO est un argument massue sur un CV pour être recruté par un opérateur éolien ! Cette sorte de « porosité » entre la LPO et les opérateurs éoliens donne tout de même à penser…
Pour assumer ses tâches de protection des oiseaux, gérer ses réserves, ses centres de soins, mener ses actions juridiques, ses actions de sensibilisation, on conçoit qu’il faut à la LPO un personnel compétent, des moyens matériels et donc des financements ; que les bénévoles et les cotisations d’adhérents ne suffisent pas. En se faisant prestataire de service pour des entreprises qui construisent des installations qui massacrent ceux qu’elle est censée protéger, l’association risque non seulement de perdre de son efficacité, mais aussi un peu de son âme. C’est dommage car dans bien des domaines, la LPO fait beaucoup pour la protection des oiseaux et plus généralement de la biodiversité.

Une différence d’appréciation sur l’éolien à la racine de la polémique entre la LPO et ses accusateurs
Pourtant ce n’est pas du tout ainsi que la LPO voit les choses. Elle est consciente des impacts écologiques des grandes infrastructures telles les routes, autoroutes, lignes électriques. Pour autant, elle ne se donne pas pour objectif de les remettre en question, sauf ponctuellement lorsque des espèces patrimoniales ou menacées risquent d’être gravement impactées par l’infrastructure en cause ; ou bien encore lorsque que ces infrastructures existantes ou en projet dégradent une réserve naturelle, ou un écosystème particulièrement riche en espèces. Mais dans la plus part des cas, elle proposera des aménagements pour rendre ces infrastructures les moins nocives possibles pour les oiseaux et au-delà pour la biodiversité.
Dans le cas des éoliennes, l’objectif de la LPO est d’autant moins de remettre en cause les fermes d’éoliennes industrielles que, comme elle l’affirme et en quelque sorte le revendique dès le début de sa réponse, elle et ses associations membres « travaillent avec les industriels de l'éolien » parce qu’elle est « par principe, […] favorable au développement de l'énergie éolienne en tant qu'énergie renouvelable. En revanche, elle ne soutient pas les projets qui impactent l'avifaune remarquable et les chiroptères ». On notera qu’il n’est pas question de protéger des éoliennes l’avifaune « ordinaire » (pauvres corbeaux et autres pies...) alors qu’il s’agit de protéger les «chauves-souris » sans restriction d’espèces. La raison de cette différence de traitement est que toutes les espèces de chauves-souris sont protégées en France. Il y en a trente-quatre dont une bonne moitié sont en danger d’extinction et sur les listes rouges nationales et / ou de l’UICN.
Pour la LPO, il n’est donc pas du tout question de combattre l’éolien industriel. Simplement, « elle s'engage plus particulièrement à accompagner le développement des éoliennes en France afin que celles-ci ne soient pas un facteur supplémentaire de perte de biodiversité ». Pour la LPO « La transition énergétique ne [peut] se faire au détriment des oiseaux ou des chauves-souris. » Certes, mais c’est tenir pour acquis que l’éolien industriel est une composante essentielle de la transition énergétique et qu’il est compatible avec la biodiversité pour peu que l’on choisisse avec discernement les lieux d’implantation et que l’on prenne quelques dispositions et précautions. Deux postulats discutables. Au-delà de quelques désaccords factuels accessoires, c’est en fait le second postulat qui est en cause dans la charge du Canard enchaîné. Les fermes d’éoliennes d’EDF NE sont de redoutables hachoirs à oiseaux et travailler pour cet industriel ou pour toute entreprise construisant des parcs d’éoliennes du même type, c’est pactiser avec « l’ennemi », c’est trahir la cause : « « C’est hallucinant : d’un côté, la LPO reçoit de l’argent public pour sauvegarder le faucon crécerellette, et, de l’autre, elle travaille pour un opérateur qui les massacre ! » s’indigne notre ami des oiseaux » Les constructeurs et gestionnaires de parcs d’éoliennes industrielles ne peuvent qu’être des « massacreurs d’oiseaux » et de chauves-souris pour l’informateur du Canard et pour l’auteur de l’article qui adopte le point de vue de ce dernier. Ils n’ont peut-être pas tort. Une association de protection des oiseaux et de la nature peut-elle être « par principe » favorable au développement de l’éolien industriel terrestre ?

Le cas des faucons crécerellettes du causse d'Aumelas
Il y a une sorte de double, voire triple jeu de la LPO et/ou de ses groupes locaux qui fait qu’il est difficile dans le cas de l’éolien de distinguer entre ce qui est l’action de la LPO en tant qu’association de défense des oiseaux, des chauves-souris et de la biodiversité, son action en tant que prestataire de service des opérateurs d’énergie éolienne ou en tant que prestataire de service du Ministère de l’environnement pour Plan national action Faucon Crécerellette (PNAFC) dont elle est l’opérateur. Après la découverte des cadavres des faucons au pied d’une éolienne de l’opérateur sur le causse d’Aumelas, la LPO en tant que prestataire de service d’EDF EN pour le suivi mortalité, se félicite «[qu’] un travail qui se veut constructif a été mis en œuvre entre la LPO 34 et la société EDF-EN France afin : 1) de préciser la compréhension de l’impact évolutif de ces éoliennes sur cette espèce ; 2) de préciser les connaissances sur l’exploitation évolutive du causse par les crécerellettes : mise en œuvre d’une étude ciblée sur l’exploitation des habitats de chasse du causse situés sur, ou à proximité immédiate, des parcs éoliens du causse d’Aumelas, en complément des suivis sur les autres espèces nicheuses réalisés par la LPO 34 pour l’ensemble des Sociétés Projet du causse d’Aumelas représentées par EDF EN France ; 3) d’engager des mesures pour réduire voire supprimer les incidences de ce parc sur l’espèce, grâce notamment aux résultats de l’étude ciblée citée ci-dessus. » (« Mission Rapace » de la LPO) La LPO s’en félicite d’autant plus que « outre l’ensemble de ces mesures, EDF EN France et la LPO 34 ont décidé de doubler la fréquence des suivis mortalité (deux passages hebdomadaires à partir de 2012 contre un seul de 2008 à 2011) afin d’affiner les résultats de ces suivis et de vérifier que les découvertes de 2011 ne sous-estimaient pas les cas de mortalité. » Au tarif indiqué par le Canard de 500€ par jour ? Ce parc éolien sur le causse d’Aumelas, classé Zone d’intérêt floristique et faunistique, est certes un mauvais coup porté aux populations de faucons crécerellettes mais c’est aussi une très bonne affaire pour la LPO en tant que prestataire de service de l’électricien. On remarquera qu’il n’est pas question ici, pour la LPO, de condamner l’opérateur.

Le ton change lorsque de prestataire de service pour EDF EN, la LPO coiffe la casquette de prestataire de service du Ministère de l’environnement en tant qu’ «opérateur» du Plan national action Faucon Crécerellette. Le journal de liaison de ce plan, Le Faucon crécerellette (n°16/17-Avril 2013, p. 13) publie le « Relevé de décisions du Comité de pilotage du PNAFC du 4 décembre 2012 concernant les éoliennes du Causse d’Aumelas » comité dont la LPO est la cheville ouvrière étant donné son rôle d’opérateur de ce plan. Or ce «comité de pilotage du Plan National d’Actions Faucon Crécerellette (PNAFC) constate que la société EDF-EN est en situation d’illégalité du fait de la destruction de cinq Faucons crécerellette en 2011 et 2012 par collision avec les éoliennes du parc d’Aumelas dont elle est gestionnaire. » Elle aurait dû déposer une demande de dérogation auprès du CNPN pour avoir été par son activité cause de la destruction d’individus d’une espèce vulnérable strictement protégée et présenter dans son dossier « les actions qui seront mises en œuvre pour réduire cet impact. » Ce qu’elle n’a pas fait. De plus le comité de pilotage s’oppose à l’extension de ce parc éolien : «Du fait de ces cas de mortalités sur une espèce menacée bénéficiant d’un plan d’actions national, le comité de pilotage du PNAFC s’inquiète du projet d’extension de ce parc éolien pour lequel un permis de construire a été délivré. » Le comité de pilotage exige que l’exploitant du parc éolien prenne des mesures : « il est impératif qu’EDF-EN prenne des mesures concrètes pour limiter les mortalités avant la prochaine saison de reproduction qui débute en mars 2013 avec par exemple l’installation de système d’effarouchement (de type DT-Bird ou autre), l’arrêt du fonctionnement des éoliennes aux périodes sensibles... » Le comité de pilotage menace : « Il est dans la responsabilité d’EDF-EN de résoudre ce problème de mortalité. A défaut, une plainte au pénal pourrait être déposée pour tout nouveau cas de mortalité constaté en lien avec le fonctionnement du parc éolien du causse d’Aumelas. » Les mesures recommandées par le Comité et son opérateur sont restées lettre morte ou presque. Seules deux éoliennes ont été équipées du dispositif d’effarouchement indiqué et aucune ne s’est arrêtée de moudre du vent chaque fois qu’il y en avait ! Combien d’oiseaux tués depuis ? Combien de procès intentés à EDF EN, et par qui ? La LPO en tant qu’association en prendra-t-elle l’initiative, s’y joindra-t-elle ?
Il ne faudrait pas oublier que ce parc d’éoliennes est implanté au sein d’un site classé d’importance communautaire (SIC/Natura 2000). Dans son intervention lors du premier séminaire sur l’énergie éolienne et la protection de la biodiversité en septembre 2010, Henri-Pierre Roche brosse un panorama quasi idyllique de l’état de la biodiversité sur le causse d’Aumelas aux alentours du parc éolien et dresse un impressionnant catalogue des mesures prises et notamment des mesures compensatoires pour la perte de terrain de chasse des grands rapaces. Henri-Pierre Roche intervenait, non pas en tant qu’ancien directeur de la LPO Hérault mais en tant que le « chargé d’étude ornithologiques chez EDF EN » qu’il était devenu et c’était avant la découverte du carnage sur la population de faucons crécerellettes.
Il a fallu que ce soit le représentant d’une DREAL, c’est-à-dire d’une administration, qui vienne mettre un bémol à l’enthousiasme d’Henri-Pierre Roche en rappelant d’abord que « Lorsque l’on arrive au stade des mesures compensatoires, c’est que le parc portera atteinte à l’environnement de façon certaine. » Cette certitude de l’atteinte portée à la nature par l’installation contraste avec l’incertitude de la pertinence et de l’efficacité des mesures compensatoires mises en œuvre : «En revanche, poursuit le représentant de la DREAL Nord-Pas de Calais, la mise en œuvre de ces mesures ne signifie pas qu’elles auront forcément un impact positif sur la préservation de la biodiversité. C’est pourquoi les mesures de réduction et d’évitement doivent être mises en place en priorité. » (p. 40) Il soulève enfin un point d’une importance capitale : « Concernant les sites Natura 2000, les mesures compensatoires revêtent d’autres aspects que celles contenues dans les études d’impact. Sur ces sites, si les impacts touchent les espèces ou habitats prioritaires, le projet doit justifier de son intérêt public majeur et c’est à la Commission européenne qu’il revient d’instruire le dossier. » Ce qui n’a, à ma connaissance, pas été fait dans le cas de l’érection du premier groupe d’éoliennes du parc de l’Aumelas.
Ce qui ne semble pas être fait non plus pour ce qui concerne les demandes d’extension. D’ailleurs concernant l’étude d’impact pour l’extension de 2011 ; la Dreal reproche à ses auteurs de « mêler » « les habitats et espèces d’intérêt communautaire et les espèces patrimoniales ou protégées hors Natura 2000. L’étude des incidences doit présenter une analyse site par site et se concentrer sur chaque habitat et sur chaque espèce d’intérêt communautaire », ce qui n’a pas été réalisé.
La Dreal avait vu juste en reprochant, en 2011, à l’étude d’impact de ne pas avoir étudié, comme elle aurait dû le faire, « plus complétement les enjeux vis-à-vis des rapaces, notamment l’aigle royal (stationnement régulier sur le site), l’aigle de Bonelli (sédentaire et nicheur), le faucon crécerellette (chasseur régulier), les oiseaux (pie-grièche méridionale), mais également trois espèces de chauves-souris (Grand Rhinolophe, Minioptère de Schreibers, Petit Murin) ». En effet, c’est cette même année qu’a été constatée l’hécatombe de faucons crécerellettes et de chauves-souris.
En lisant cet avis de la Dreal, on constate que ces parcs éoliens sur le causse de l’Aumelas ne menacent pas seulement les chauves-souris ou les oiseaux. Il y a la présence de pelouses sèches d’intérêt communautaire prioritaire qui abritent une plante, l’Aristoloche Pistoloche, espèce très menacée, en régression dramatique, unique plante-hôte de ce merveilleux papillon qu’est la Proserpine qui du coup est lui-même très menacé. On se rend compte aussi du caractère bâclé de l’étude d’impact « adoubée par la LPO » selon le Canard non démenti par cette association qui conteste seulement avoir été chargée des études naturalistes du projet initial. On se rend compte enfin combien les documents présentés à l’enquête publique sont (volontairement ?) mal faits, touffus, peu précis voire même erronés. Il y avait là et il y a peut-être encore largement matière à contentieux susceptibles de faire annuler les extensions et même l’ensemble de ce parc éolien. Mais il est évident que la LPO n’est guère en mesure d’ester en justice en s’appuyant sur des insuffisances dont elle est en partie responsable, du moins si c’est bien elle qui a réalisé les enquêtes naturalistes pour les extensions de ce parc.
Dans son « discours d’ouverture » du deuxième « séminaire national sur l’énergie éolienne et la protection de la biodiversité » Allain Bougrain-Dubourg regrette que « des espèces sensibles [soient] menacées par des projets ou des parcs existants ». Il dénonce en particulier les parcs éoliens du Languedonc-Roussillon : « je pense notamment à la situation en Languedoc-Roussillon, haut lieu de la biodiversité Française et particulièrement sous la pression d’un développement peu rationnel. » Mais pour enrayer ce développement de l’éolien dans un haut lieu de la biodiversité Française, la LPO a-t-elle fait tout ce qu’elle aurait pu et dû faire si n’avait pas existé ce partenariat, quasi-compagnonnage ente la LPO et EDF EN ? C’est pourtant de ce partenariat que se félicite Bougrain-Dubourg dans ce même discours, partenariat qu’il veut renforcer.

À vouloir « accompagner le développement des éoliennes en France afin que celles-ci ne soient pas un facteur supplémentaire de perte de biodiversité » en tant qu’association protectrice des oiseaux tout en travaillant avec les industriels de l’éolien ou avec les ministères comme prestataire de service pour se financer mais en affirmant avoir là aussi le même objectif, la LPO mélange les genres au risque d’être suspectée de conflit d’intérêt puisqu’un conflit d’intérêt « peut être défini comme le fait, pour une personne physique ou morale exerçant une activité professionnelle ou disposant d'un mandat électif, de s'être placée dans une situation pouvant susciter un doute sur les mobiles de ses décisions. » Avec, dans le cas de la LPO, une ambiguïté irrémédiable : est-ce la protection des oiseaux qui influent sur ses évaluations et préconisations ou sont-ce ses intérêt d’expert rémunéré au service des groupes d’industriels éoliens ?


Pourquoi les anti-nucléaires ont confiance dans les expertises de la CRIIRAD dans le domaine du nucléaire ? Tout simplement parce que cette association ne s’est pas affirmée favorable par principe au développement de l’énergie nucléaire. Lorsque l’on sait, grâce en grande partie aux données et aux études publiées ou diffusées par la LPO d’ailleurs, que l’éolien industriel fait peser des menaces graves pour les oiseaux et de façon plus générale pour la biodiversité, il est difficile de faire confiance à cette association dont la raison d’être serait de les protéger mais qui affirme son attachement de principe au développement de cet éolien dont, de plus, elle tire profit en tant que prestataire de services naturalistes.

Le cas des chauves-souris
On remarquera que dans sa réponse la LPO reconnait la découverte des cadavres de 13 faucons crécerellettes mais ne mentionne ni ceux des busards cendrés, ni ceux des 28 chauves-souris. Pourtant les chauves-souris sont les plus nombreuses parmi les victimes recensées des éoliennes, sur ce causse comme ailleurs. Il semblerait que ces pauvres bêtes éprouvent une attirance fatale pour les aérogénérateurs sans que l’on sache pourquoi. C’est ainsi que l’on peut lire dans un document mis en ligne sur le site du programme national « Eolien-Biodiversité » : « Le pouvoir attractif des éoliennes sur les chauves-souris est pressenti. » (sic. Souligné par moi) En effet de nombreuses études confortent si fortement ce pressentiment que celui-ci est bien prêt de se transformer en un fait bien établi. Par contre, la lecture de compilations de la littérature pertinente oblige à conclure que l’on ne connait pas le pourquoi de cette attraction. Comme le résume le site cité « Les hypothèses sont variées à ce propos. On peut évoquer la curiosité supposée des pipistrelles, la confusion possible des éoliennes avec les arbres, l’utilisation des éoliennes lors de comportements de reproduction, l’attraction indirecte par les insectes eux même attirés par la chaleur dégagée par la nacelle ou l'éclairage du site…. » Il apparaît dès lors bien difficile de trouver des mesures pour réduire les impacts d’un parc d’éoliennes sur les populations de chauve-souris vivant sur le site ou à proximité. Il semblerait que pour certaines espèces comme les noctules et les pipistrelles, la mortalité augmente avec la hauteur des mâts mais personne ne propose de réduire leur hauteur. Bien au contraire, on édifie des éoliennes de plus en plus hautes qui atteignent aujourd’hui les 150 mètres. Inversement les machines à hélices avec des mats courts sont un danger pour des espèces volant à basse altitude comme les Rhinolophes et les petits Myotis. Or, ces petites machines commencent à être diffusées aux particuliers ou aux collectivités !


Enfin, le lieu d’implantation des éoliennes influe beaucoup sur leur dangerosité pour les chauves-souris. Les éoliennes les plus tueuses sont situées sur une crête pas très éloignée de la lisière d’un bois ou d’une forêt. Proximité d’un bois ou non, les crêtes sont choisies préférentiellement pour l’implantation de ces machines…

Consolons-nous cependant, dans le Protocole d’étude chiroptérologique sur les projets de parcs éoliens coédité par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), France Energie Eolienne (FEE), la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) et la LPO, il est proposé comme mesure d’accompagnement, lorsque sera réalisé un projet de parc éolien présumé dangereux pour les chauves-souris, que « en cas de risque fort pressenti et afin d’enrichir la connaissance scientifique sur la thématique «éolien et chauves-souris », un suivi de la fréquentation de l’aire d’étude rapprochée par les chiroptères ou un suivi de mortalité sous les éoliennes » Aller rechercher avec ou sans chien les cadavres de malheureuses chauves-souris au pied de ces mâts qui n’ont rien de cocagne, voilà une mesure propre à faire baisser la pression qu’exerce les aérogénérateurs sur ces espèces fragiles ! Est-ce la LPO qui se chargera de ce travail deux jours par semaine, à 500 euros la journée, selon les tarifs révélés par le Canard enchaîné ?

Il est tout de même curieux qu’en cas de « risque fort pressenti » il ne soit pas proposé de renoncer purement et simplement au projet, ou bien dans le cas d’un parc existant au démontage des éoliennes tueuses. La justice a bien prescrit une telle mesure contre dix éoliennes géantes dans le Nord-Pas-de-Calais au motif de « dégradation de l’environnement résultant d’une dénaturation d’un paysage bucolique et champêtre » (Cf. l’édito de Thierry Jaccaud dans L’écologiste, n°41 – Vol. 14 n°3, Automne 2013) A fortiori, cela devrait être le cas lorsque les faits sont bien établis. Rappelons que toutes les espèces de chauves-souris présentes en France sont intégralement protégées par l'arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux mammifères protégés sur l'ensemble du territoire. De cet arrêté et de l'arrêté ministériel du 23 avril 2007, il résulte qu’il est interdit « de détruire, mutiler, capturer, enlever, perturber intentionnellement ou de naturaliser toutes les espèces de Chauves-souris ainsi que de détruire, altérer ou dégrader leur milieu ». Détruire, mutiler, perturber intentionnellement des chauves-souris ; détruire, altérer ou dégrader leur milieu, c’est précisément ce que font les opérateurs qui construisent leurs parc d’éoliennes sur les territoires de vie de ces chiroptères. Bien entendu, comme toujours, des dérogations sont prévues notamment pour « des raisons impératives d'intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique » Mais il resterait à prouver non pas que l’éolien en général mais que tel ou tel parc d’éoliennes tueuses de chauves-souris a un intérêt public « majeur », ce qui est pour la plupart d’entre eux loin d’être évident. On s’étonnera donc du peu d’actions en justice intentées par la LPO ou auxquelles elle s’est associée demandant le démontage pur et simple des éoliennes tueuses.

Une défense efficace des populations de chauves-souris demande une remise en cause, au moins au cas par cas d’un prétendu « intérêt public majeur » de tel ou tel parc d’éoliennes qui les décime. Mais que propose donc comme mesures la LPO ? Il semble que sa mesure « phare » serait l’installation de dispositifs d’effarouchement… On mesurera le caractère dérisoire de cette mesure au regard des destructions, altérations des milieux de vie de ces espèces et des perturbations que les dispositifs proposés peuvent causer à leurs comportements, accroissant les pressions qu’elles subissent et mettant leur perpétuation en danger! Par contre, elle a un énorme avantage pour l’opérateur propriétaire du site : il y aura moins, voire plus du tout de cadavres de chauves-souris au pied des mats de ses aérogénérateurs !
Ainsi que le constate sur son site le Muséum d’Histoire naturelle de Bourge « l’éolien industriel terrestre est sans conteste un sujet sensible où se heurtent des enjeux environnementaux comme la réduction du CO2 et la protection de la biodiversité, le tout dans un contexte économique tendu. » Dans un tel contexte, une défense efficace des chauves-souris n’est guère compatible avec une position de principe en faveur du développement de l’éolien industriel terrestre.
Le cas des aigles royaux du sud du Massif central
Dans leur ouvrage sur l’aigle royal, Bernard Ricau et Vincent Decorde le disent sans ambages : « l’apparition depuis quelques années, dans les zones d’arrière-pays, sur les crêtes des collines, d’alignements d’éoliennes de grande dimension, avec les indispensables voies d’accès et réseaux de transport de l’énergie électrique produite, pose un nouveau problème aux aigles présent dans ces contrées » Ils détaillent les risques que font courir ces installations à cette espèce dont une population se reconstituait dans le Massif central, sur la frange méridionale de ce massif constituée par les grands causses et les Cévennes au sens large. Il y a d’abord les risques de mortalité directe. Et en premier lieu ceux d’un heurt par l’extrémité des pales tournant à grande vitesse qui sectionnent tout volatile venu au contact. Les accidents de ce type sont bien documentés dans le sud de l’Espagne. C’est là que « se concentrent avant la traversée de la méditerranée par le détroit de Gibraltar, les flux d’oiseaux en migration provenant de toute l’Europe de l’Ouest. Les nombreuses installations éoliennes de cette région sont la cause d’une mortalité directe et croissante au fur et à mesure que ces infrastructures se développent » (p. 277) Les auteurs citent également une étude américaine menée dans une zone de très forte densité d’aigles royaux nicheurs mais aussi où la densité de turbines aériennes est également élevée. Les résultats montrent la nocivité de ce type d’installation pour ces rapaces : « Sur 179 aigles « marqués » en Janvier 1994 dans cette région par les biologistes (…) on estimes que 4 ans après, entre 33 et 45 individus (sur les 99 retrouvés morts) ont été tués par collision ou électrocution avec les fermes éoliennes. » Ceci montre que les risques de « mortalité directe » sont suffisamment élevés pour mettre en danger les espèces sensibles et à faible effectif comme l’aigle royal. Il semblerait cependant que les aigles prennent conscience de la dangerosité de ces machines et cherchent à les éviter, bien que « des comportements contraires ont toutefois été occasionnellement rapportés » (p. 278) A ces risques de collisions s’ajoutent des risques d’électrocution par contact avec les câbles des réseaux si ces câbles ne sont pas enterrés.
Mais les auteurs montrent que le danger le plus grave pour les aigles royaux consiste en « la diffusion spatiale des parcs éoliens » de leurs dessertes et des installations annexes qui « stérilisent massivement et définitivement les espaces de crête que fréquentent intensément ces oiseaux, et réduit dramatiquement leurs territoires » avec les conséquences qui en découlent. Les auteurs citent le cas d’un couple fixé sur son site de nidification depuis plus de quatre ans qui a cessé de fréquenter le plateau où les éoliennes étaient en construction, perdant ainsi une grande partie de son terrain de chasse bien située près de ses aires. « Dès l’installation des premières éoliennes, la nidification de ce couple, régulière avec succès depuis trois ans au moins, s’est poursuivie, mais le succès de reproduction est devenu nul ; les oiseaux paradant de plus en plus tard avant la ponte et les œufs n’éclosant pas. » Il faut dire qu’une fois les éoliennes en service, ils devaient les survoler par le haut ou les contourner, difficilement les jours de grand vent, pour rejoindre leur nid depuis les territoires plus éloignés où ils s’étaient rabattus pour chasser. Leur vie était devenue tellement infernale dans ces lieux rendus inhospitaliers qu’ils les ont quittés et sont allés s’installer sur un autre territoire « occupé jusqu’à peu auparavant par des Aigles de Bonelli ». La conclusion des auteurs est pessimiste. « Voilà pourquoi le développement de cette production d’énergie renouvelable crée une redoutable difficulté pour l’avenir des grands rapaces si leurs besoins vitaux ne sont pas pris en compte dans les décisions de ces implantations ». Dans les régions où les grands rapaces sont présents, il faudrait singulièrement limiter l’essor de ces fermes d’éoliennes industrielles puisque pour ne pas leur nuire, il faudrait se restreindre à n’implanter que quelques parcs éoliens « sur les limites de territoire bien marquées entre couples » Et même cette hypothèse devrait être vérifiée « par des expérimentations préalables à toute décision ». On n’en est loin ! Il faut donc conclure que « la multiplication actuelle des projets d’installations éoliennes de grandes dimensions, dans des régions de collines et de plateaux où les Aigles royaux reconstituent lentement leurs effectifs, suscite donc une inquiétude sur la pérennité de populations viables de ce grand oiseau » (p.279) Entre les parcs éoliens et l’Aigle royal, il faut choisir !

Conclusion
Comme ces deux dernières études de cas sur des espèces emblématiques le montrent à l’évidence, un protecteur des oiseaux, des chauves-souris et plus généralement de la biodiversité ne peut se contenter « d’accompagner le développement des éoliennes en France afin que celles-ci ne soient pas un facteur supplémentaire de perte de biodiversité », ce qui constitue « l’engagement » de la LPO. Il faut limiter le développement de cet éolien de façon drastique car les sites les plus convoités sont aussi les plus sensibles. On ne peut pas œuvrer efficacement à cette limitation si on est par principe favorable au développement de cette forme d’énergie comme l’est la LPO. Il ne suffit pas de ne pas soutenir « les projets qui impactent l'avifaune remarquable et les chiroptères », il faut les combattre résolument.

Tout à la fois protéger les oiseaux et la nature et soutenir le développement de la filière énergétique éolienne est difficilement compatible. Le développement de cette dernière entre trop souvent en conflit avec les exigences de la protection de la nature et ces conflits ne peuvent que s’exacerber au fur et à mesure de la montée en puissance de la filière, synonyme de multiplication de fermes d’éoliennes avec des mâts de plus en plus hauts et donc de bouleversements d’écosystèmes naturels ou semi naturels sensibles, d’intrusions dans les territoires des espèces sauvages qui s’efforcent d’y survivre. Dès qu’il est question d’éolien, ne comptons pas sur la LPO. Son engagement en faveur de cet éolien, ses relations avec les industriels du secteur ne lui permettent pas d’engager une défense résolue et efficace pour défendre les oiseaux, les chauves-souris et la nature.

http://www.jfdumas.fr/Proteger-les-oiseaux-ou-travailler-pour-les-industriels-de-l-eolien-les-ambiguites-de-la-LPO_a237.html