de Alison Haré , posté dans : Dossier Energies renouvelables, Eolien
A l’heure où la transition écologique est dans toutes les bouches et que la loi impose une part d’énergie renouvelable à plus de 30% de la consommation finale d’ici à 2030, le débat persiste, notamment sur l’éolien. Les politiques soutiennent, les habitants refusent le plus souvent. Pourquoi ?
L’éolien en France
On connaît tous le principe de l’éolien. Il s’agit d’utiliser le vent pour faire tourner des pâles (le plus souvent 3) qui vont alors mettre en mouvement un alternateur, produisant ainsi de l’électricité.En France, on compte environ 5 000 éoliennes, qui vont fournir 4% de l’électricité. Les objectifs pour 2020 seraient d’attendre les 10%.
En termes de puissance raccordée au réseau, le parc éolien français se situe au 4ème rang européen avec une puissance de 10 312 MW. En 2015, ce sont 21.1 TWh qui ont été produits par les parcs éoliens français.
Mais si sur le papier, l’éolien semble intéressant, pourquoi autant de controverses ?
Lobby de l’éolien et intérêts des élus : où est l’écologie ?
Depuis les arrêtés du 17 Novembre et du 23 Décembre 2008, EDF est dans l’obligation de racheter pendant 15 à 20 ans toute la production d’électricité fournie par les éoliennes. Le coût de rachat est fixé à 82€/MWh, soit 2 fois plus cher que le marché. Le problème étant que ce sont les français qui payent la compensation du prix payé par EDF. En effet, par l’intermédiaire de la taxe CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité), chaque français paye aux alentours de 20€ par an pour compenser le prix de l’éolien, représentant 12 à 15% de la facture. Au total, ce sont 5 Milliards d’euros par an que les français déboursent, sans vraiment le savoir pour un surcoût pourtant imposé par l’Etat à EDF (et non aux citoyens).
En plus de cela, il semblerait que les opérations de mise en place d’éoliennes soient plutôt de bons investissements. En moyenne, le retour sur investissement des installations est aux alentours de 7 et 8 ans du fait d’un tarif préférentiel et de facilitations de l’Etat. Et le marché de l’éolien se porte bien puisqu’il s’élève à 3 milliards d’euros par an. De quoi inciter de grosses firmes à investir le marché et pas uniquement dans le but de produire de l’électricité verte.
Et si une majorité de citoyens n’est pas d’accord pour mettre des éoliennes près de chez eux, comment les entreprises font elles pour réussir à les mettre en place ?
En plus de cela, il semblerait que les opérations de mise en place d’éoliennes soient plutôt de bons investissements. En moyenne, le retour sur investissement des installations est aux alentours de 7 et 8 ans du fait d’un tarif préférentiel et de facilitations de l’Etat. Et le marché de l’éolien se porte bien puisqu’il s’élève à 3 milliards d’euros par an. De quoi inciter de grosses firmes à investir le marché et pas uniquement dans le but de produire de l’électricité verte.
Et si une majorité de citoyens n’est pas d’accord pour mettre des éoliennes près de chez eux, comment les entreprises font elles pour réussir à les mettre en place ?
Parce qu’il est promis aux élus des sommes intéressantes et des mesures compensatoires pour refaire vivre des communes souvent en difficultés financières. Refaire des routes, des écoles, des espaces publics aux frais des entreprises d’éoliennes, c’est s’assurer l’acceptation des habitants sans forcément qu’ils comprennent toutes les connaissances, positives et négatives du projet.
Nuisance de l’éolien : premier refus des habitants
Utiliser le vent, une ressource gratuite et renouvelable, pour produire de l’électricité est une très bonne chose. Mais n’oublions pas qu’une éolienne c’est le plus souvent un mât de près de 100 mètres et dont le fonctionnement des pâles est optimal lorsque la vitesse est de 50km/h. Cela engendre donc des nuisances sonores (par le mouvement de rotation des pâles) et des nuisances visuelles importantes. Il est d’ailleurs mis en avant dans de nombreux cas qu’une maison aux abords de champs d’éoliennes perdait entre 10 et 20% de son prix.
Certains spécialistes soulignent également le « syndrome éolien » observés chez certaines personnes habitant proche d’éoliennes. Si ce syndrome n’est pas reconnu officiellement, il entrainerait céphalées, dépression, conjonctivites, saignements de nez… du fait du bruit et des infrasons.
Si l’OMS et l’Académie de médecine française préconise une distance éolienne-habitation de 1 500 m, la loi ne prévoit qu’un minimum de 500 m de distance. Pourquoi ? Parce qu’imposer ne serait-ce que 1 000 m entre une éolienne (basé sur une étude de l’AFSSET) et la moindre habitation priverait 85% des terres d’une installation éolienne. Peu intéressant donc…
Agriculteurs et habitants se sont rassemblés dans ce projet et ce sont finalement 380 personnes qui sont actionnaires dans ce projet à ce jour.
Energie partagée, qui est à la fois une association et un outil d’investissement citoyen pour accompagner des projets citoyens de production d’énergie renouvelable, a également investit 100 000€ dans ce projet.
Le gros problème actuellement réside dans le fait que malgré un développement des projets de production d’énergies renouvelables, il n’y a aucune baisse du nucléaire. Rajouter des parcs éoliens n’importe où sans diminuer drastiquement les consommations énergétiques du pays est un non-sens. Car l’augmentation de la part des énergies renouvelables ne sert actuellement qu’à compenser les augmentations de consommation énergétique.
Il est donc essentiel de changer les mentalités. L’éolienne est une très bonne alternative mais elle n’est pas transposable partout. Et pourquoi ne pas développer plus fortement l’éolien offshore ? (😠😡) La suite dans un prochain article.
Source: médiapart.fr
Certains spécialistes soulignent également le « syndrome éolien » observés chez certaines personnes habitant proche d’éoliennes. Si ce syndrome n’est pas reconnu officiellement, il entrainerait céphalées, dépression, conjonctivites, saignements de nez… du fait du bruit et des infrasons.
Si l’OMS et l’Académie de médecine française préconise une distance éolienne-habitation de 1 500 m, la loi ne prévoit qu’un minimum de 500 m de distance. Pourquoi ? Parce qu’imposer ne serait-ce que 1 000 m entre une éolienne (basé sur une étude de l’AFSSET) et la moindre habitation priverait 85% des terres d’une installation éolienne. Peu intéressant donc…
Un projet citoyen en alternative
Les projets d’éoliennes ne sont pas que des projets de grosses firmes, qui s’installent en promettant des « gros-sous ». L’association Atout Vent par exemple a récemment mis en place un parc éolien citoyen dans le Maine et Loire. Il est composé de 5 éoliennes d’une puissance de 2.5 MW chacune. Cet engagement citoyen permet de fournir actuellement 7 100 foyers dans la région (hors chauffage élec), avec la capacité de production de 23 000 MWh/an (soit la consommation de 10 000 foyers) pour un investissement global de 21.8 Millions d’euros.Agriculteurs et habitants se sont rassemblés dans ce projet et ce sont finalement 380 personnes qui sont actionnaires dans ce projet à ce jour.
Energie partagée, qui est à la fois une association et un outil d’investissement citoyen pour accompagner des projets citoyens de production d’énergie renouvelable, a également investit 100 000€ dans ce projet.
Le gros problème actuellement réside dans le fait que malgré un développement des projets de production d’énergies renouvelables, il n’y a aucune baisse du nucléaire. Rajouter des parcs éoliens n’importe où sans diminuer drastiquement les consommations énergétiques du pays est un non-sens. Car l’augmentation de la part des énergies renouvelables ne sert actuellement qu’à compenser les augmentations de consommation énergétique.
Il est donc essentiel de changer les mentalités. L’éolienne est une très bonne alternative mais elle n’est pas transposable partout. Et pourquoi ne pas développer plus fortement l’éolien offshore ? (😠😡) La suite dans un prochain article.
Source: médiapart.fr