http://www.epaw.org/documents/biodiversite-en%20danger_GG-2.pdf
La densité humaine et la pression dévastatrice exercée sur notre planète
aboutissent, entre autres, au réchauffement climatique que nul ne peut contester
maintenant. Les Etats essayent, par de grandes « Conférences mondiales »,
suivies de peu ou pas d’effets, de ralentir ou contrer ce réchauffement. La
première conférence date de 1979, le Protocole de Kyoto de 1997 (entré en
vigueur en 2005), la Conférence de Copenhague de 2009 qui fut un échec, la
16éme Conférence des parties, en 2010, s’est achevée sur un sentiment
d’impuissance, la 18éme, en 2012, voit le renoncement de pays très polluants et,
pour couronner le tout, le Sommet mondial sur le climat de 2014 n’a fait que
montrer l’opposition « pays du nord » et « pays du sud » !
Ce réchauffement climatique est attribué aux « gaz à effet de serre »
émis par les diverses activités humaines.
Solution proposée pour diminuer ces émissions : l’abandon progressif des
sources d’énergie fossiles et le développement des énergies renouvelables, dont
l’énergie éolienne. De nombreux pays développés ont misé sur cette forme
d’énergie, mais pas toujours de façon cohérente d’ailleurs, comme l’Allemagne
qui, parallèlement abandonne l’énergie nucléaire et a ré-ouvert des mines de
charbon pour alimenter des centrales thermiques, avec comme conséquence
une forte augmentation des émissions de gaz carbonique, d’où l’augmentation
d’émissions d’un gaz à effet de serre !!
Nous avons déjà abondamment parlé des effets négatifs des éoliennes
pour l’homme : bruit pour les habitants de proximité, défiguration des paysages,
prises d’intérêt de certains élus qui en font installer sur des terrains dont ils sont
propriétaires, prix prohibitif de l’électricité produite qu’EDF doit acheter et qui se
répercute sur nos factures, fonctionnement irrégulier des appareils selon le vent
ou son absence, sans parler des temps de maintenance, des blocs de béton
enfouis profondément dans le sol pour supporter les machines et qu’il n’est pas
prévu de déconstruire à la cessation d’activité.
Mais il est d’autres effets néfastes largement minimisés dans notre pays,
qui sont les impacts sur la biodiversité.
Les travaux d’implantation d’éoliennes modifient le sol, donc la flore,
supprimant par ailleurs des surfaces non négligeables qui doivent être
entretenues avec une végétation basse. Mais les plus gros dégâts sont sur
l’avifaune, avec des milliers d’oiseaux tués chaque année, ainsi que de très
nombreuses chauve-souris dont les populations sont déjà mal en point -
Indiquons au passage que le maintien en pelouse des surfaces d’implantation
des éoliennes favorise certaines espèces de petits rongeurs qui constituent les proies de beaucoup d’espèces de rapaces, ce qui augmente la fréquentation des
sites par ces derniers et, par conséquence, la probabilité d’accidents.
Ceci n’est ni une élucubration ni une vue de l’esprit, mais une triste
réalité. Curieusement, en France, aucune étude n’a été réalisée pour évaluer, à
l’échelle du pays, l’impact des éoliennes sur l’avifaune, notamment sur les
grands rapaces, alors que d’autres pays l’ont fait et l’ont publié.
C’est le cas des Etats-Unis, de l’Espagne, de la Grande-Bretagne, de
l’Allemagne. Placer des éoliennes dans les couloirs de passage (déplacements
locaux ou migratoires) est une atteinte grave à la biodiversité et une violation
des lois et décrets protégeant ces espèces. Faut-il rappeler que plusieurs de ces
grands rapaces font l’objet de coûteux Plans Nationaux d’Action, ou encore de
Plans d’Action de l’Union Européenne.
La France, qui a mis la protection de la biodiversité en exergue, ferait
bien de faire respecter ses propres lois.
Comment expliquer les 8 projets éoliens qui doivent s’implanter sur les
Monts de l’Escandorgue dans l’Hérault, site de nidification d’un couple d’Aigle
royal, entre autres, espèce très protégée ; ce massif est situé, en outre, sur un
Corridor de Migration et de Dispersion des grands rapaces régulièrement
emprunté par 4 espèces de vautours récemment réintroduites aux frais du
contribuable : Vautour fauve, Vautour moine, Gypaëte barbu, Percnoptère
d’Egypte.
3.000 Aigles royaux ont été tués par les éoliennes en Californie, 1.000 à
2.000 Vautours sont tués chaque année en Espagne, etc… Difficile de
dénombrer les espèces plus petites et les chauves-souris qui disparaissent
rapidement sous l’action des nécrophages.
Si en Californie la Centrale d’Altamon Pass comporte des centaines
d’éoliennes, ce n’est pas le cas en Espagne où les centrales comptent en
moyenne une dizaine d’éoliennes, et pourtant !!
On nous oppose des mesures d’atténuation d’impact sur l’avifaune, mais
elles se révèlent non efficaces. C’est d’ailleurs pour cela que le gouvernement
américain, jamais à court d’idées, émet des « eagle take permits » ou permis
pour tuer des aigles, et ce pour éviter aux compagnies éoliennes de payer des
amendes pour destruction d’espèces protégées.
Ce n’est-il pas mieux comme ça ???
Protéger la biodiversité nécessaire à la survie de notre planète : faudraitil
que les actes soient en accord avec les déclarations. Pour lutter contre le
réchauffement climatique, les éoliennes ne seraient-elles pas un remède pire
que le mal ?
G. GROLLEAU
Ornithologue
03.2015