Avec ses 220 parcs éoliens, le Grand Est est la région qui réunit la plus forte concentration d'éoliennes. Elle assure un quart de la production électrique éolienne française. Mais certains maires crient désormais leur ras-le-bol. En cause, notamment : leurs conditions de démantèlement.
Ah, l'éolien ! Écologique, silencieux. Quoi de plus beau que ces majestueuses éoliennes qui parsèment nos champs et nos campagnes ? Car dans le Grand Est, les éoliennes ont la côte. Avec 220 parcs et plus de 1300 éoliennes, dont la plus grande partie est installée en Champagne-Ardenne, la région en a la plus forte concentration et assure un quart de la production électrique éolienne française.
Une tendance qui n'est à priori pas prête de changer : alors que d'ici à 2025, le gouvernement vise un objectif de 15.000 éoliennes, l'année dernière, la DREAL estimait que près de 500 éoliennes avait été autorisées et devait bientôt être construit. A termes, les services régionaux du ministère du développement durable estimaient que la production en Mégawatts devrait quasiment doubler d'ici à 2020(de 4.564 Gigawatts en juin 2017 à 8.373 pour 2020).
Pour les maires des communes concernés, l'installation d'un parc d'éoliennes peut être une bonne nouvelle : c'est en tout cas, la garantie de retombées économiques non-négligeables. A Dommartin-Varimont (Marne), à l'est de Châlons-en-Champagne, les éoliennes rapportent à la commune environ 20.000 euros par an.
"Pour nous, participer au développement durable, c'est quelque chose d'important, mais il faut reconnaître que pour les habitants, pour accepter que le parc soit situé à proximité de chez eux, c'est effectivement l'aspect financier qui est importants pour eux, pour nous"
- Benoît Roth, le maire de Dommartin-Varimont -
Dix turbines supplémentaires devraient d'ailleurs faire leur apparition sur les terrains du village. Des modèles d'éoliennes plus perfectionnées que les premières, installées en 2005. "Aujourd'hui, on est sur des éoliennes qui ont une technologie plus avancée, avec une émergence acoustique bien inférieur à ce qu'on a pu connaître en 2005" assure l'édile, rassuré par les explications du porte-parole de l'un des plus grands promoteurs européens, Eurocape. Un promoteur qui ne cache pas son intérêt pour la région "c'est un territoire où on a énormément de place, où on a du vent, un beau plateau. Un faisceau convergent de critères techniques" explique Bertrand Badel.
Les regrets de certains maires
Pourtant, pour certains maires, le rêve peut virer au cauchemar. C'est le cas d'Isabelle Pestre. Comme beaucoup d'élus, l'édile de Chaussée-sur-Marne (entre Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François) a cru à cette énergie dite verte. Jusqu'au jour où il a fallu commencer à démanteler des éoliennes en fin de vie, notamment pour les remplacer par des éoliennes nouvelles générations. "Quand j'ai reçu le permis de construire, je me suis inquiétée du devenir de l'ancienne éolienne" raconte l'élue "on ne parlait pas du socle de béton armé".
Car une éolienne ne se réduit pas à son mât haut de près de 100 mètres. Il y a comme qui dirait une partie immergée de l'iceberg : 1.000 tonnes de béton, 20 tonnes de ferraille, et des fondations de 15 mètres de diamètre. Le socle permet notamment à l'éolienne de "tenir" debout, malgré les vents qu'elle est précisément là pour affronter. Hors, "la loi impose un arasement à moins un mètre par rapport au sol naturel. C'est-à-dire qu'on laisse le béton armée avec un mètre au-dessus, on considère que tout va bien et on recouvre". Inacceptable pour Isabelle Pestre.
Une énergie parfois très critiquée
Mais l'élu n'a pas le pouvoir de refuser l'installation d'une éolienne nouvelle génération sur son territoire. "Le maire peut donner son avis, mais du moment que les services de l'Etat poursuivent l'instruction et ne trouvent pas d'écueil dans le projet ou qu'il n'y a pas de nuisance particulière, le permis est accordé" explique-t-elle.
Les opposants des éoliennes critiquent également l'irrégularité de leur production d'énergie. Pour Alban d'Arguin, auteur de l'ouvrage "Eoliennes, un scandale d'Etat", "c'est une énergie qui est aléatoire, qui dépend du vent. Dans notre pays, le vent souffle à peu près 20 % du temps" raconte-t-il "Qu'est-ce qu'on fait pendant les 80% restants?".
Voir notre reportage
Pour les maires des communes concernés, l'installation d'un parc d'éoliennes peut être une bonne nouvelle : c'est en tout cas, la garantie de retombées économiques non-négligeables. A Dommartin-Varimont (Marne), à l'est de Châlons-en-Champagne, les éoliennes rapportent à la commune environ 20.000 euros par an.
"Pour nous, participer au développement durable, c'est quelque chose d'important, mais il faut reconnaître que pour les habitants, pour accepter que le parc soit situé à proximité de chez eux, c'est effectivement l'aspect financier qui est importants pour eux, pour nous"
- Benoît Roth, le maire de Dommartin-Varimont -
Dix turbines supplémentaires devraient d'ailleurs faire leur apparition sur les terrains du village. Des modèles d'éoliennes plus perfectionnées que les premières, installées en 2005. "Aujourd'hui, on est sur des éoliennes qui ont une technologie plus avancée, avec une émergence acoustique bien inférieur à ce qu'on a pu connaître en 2005" assure l'édile, rassuré par les explications du porte-parole de l'un des plus grands promoteurs européens, Eurocape. Un promoteur qui ne cache pas son intérêt pour la région "c'est un territoire où on a énormément de place, où on a du vent, un beau plateau. Un faisceau convergent de critères techniques" explique Bertrand Badel.
Les regrets de certains maires
Pourtant, pour certains maires, le rêve peut virer au cauchemar. C'est le cas d'Isabelle Pestre. Comme beaucoup d'élus, l'édile de Chaussée-sur-Marne (entre Châlons-en-Champagne et Vitry-le-François) a cru à cette énergie dite verte. Jusqu'au jour où il a fallu commencer à démanteler des éoliennes en fin de vie, notamment pour les remplacer par des éoliennes nouvelles générations. "Quand j'ai reçu le permis de construire, je me suis inquiétée du devenir de l'ancienne éolienne" raconte l'élue "on ne parlait pas du socle de béton armé".
Car une éolienne ne se réduit pas à son mât haut de près de 100 mètres. Il y a comme qui dirait une partie immergée de l'iceberg : 1.000 tonnes de béton, 20 tonnes de ferraille, et des fondations de 15 mètres de diamètre. Le socle permet notamment à l'éolienne de "tenir" debout, malgré les vents qu'elle est précisément là pour affronter. Hors, "la loi impose un arasement à moins un mètre par rapport au sol naturel. C'est-à-dire qu'on laisse le béton armée avec un mètre au-dessus, on considère que tout va bien et on recouvre". Inacceptable pour Isabelle Pestre.
Une énergie parfois très critiquée
Mais l'élu n'a pas le pouvoir de refuser l'installation d'une éolienne nouvelle génération sur son territoire. "Le maire peut donner son avis, mais du moment que les services de l'Etat poursuivent l'instruction et ne trouvent pas d'écueil dans le projet ou qu'il n'y a pas de nuisance particulière, le permis est accordé" explique-t-elle.
Les opposants des éoliennes critiquent également l'irrégularité de leur production d'énergie. Pour Alban d'Arguin, auteur de l'ouvrage "Eoliennes, un scandale d'Etat", "c'est une énergie qui est aléatoire, qui dépend du vent. Dans notre pays, le vent souffle à peu près 20 % du temps" raconte-t-il "Qu'est-ce qu'on fait pendant les 80% restants?".
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