Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

mardi 27 avril 2021

Scandale sanitaire des ondes : faire taire les agriculteurs en démolissant leurs fermes.

Témoignage de Patrick Pilon

Je m’appelle Patrick Pilon et j’étais éleveur dans la Sarthe, sur la commune de Saint Longis. Je suis fils d’agriculteur. Je veux parler aujourd’hui pour vous raconter comment mes lapins sont morts, mais pas uniquement. Il y a un an, j’avais déjà souhaité témoigner pour expliquer comment on réussissait à faire taire les agriculteurs victimes du scandale sanitaire des ondes.

J’avais raconté comment j’avais perdu la totalité de mon élevage de lapins, comment il ne me restait plus que les yeux pour pleurer. Mais je ne me suis pas découragé, et j’ai voulu démontrer la nocivité des ondes. Pour cela, il fallait faire des études sur les cages des lapins, et nous étions proches du but.
Mais aujourd’hui, les bulldozers sont arrivés et ils ont commencé à détruire toutes nos preuves. On m’avait pris mes lapins, voilà qu’à présent on démolit les installations. Pas vu, pas pris, circulez, y’a rien à voir et rien à entendre.
Alors, pour qu’un agriculteur de plus ne soit pas mort pour rien, regardez bien cette image, et imaginez qu’on fasse ça chez vous, sur votre maison.

Avril 2021
Témoignage recueilli par Sioux Berger


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Pour ceux qui ne connaissent pas encore l’histoire de Patrick, je publie ici à nouveau le premier témoignage de Patrick Pilon.
Ecoutez son témoignage et vous comprendrez comment on fait taire les agriculteurs.

« Dans mon enfance, j’ai toujours été au contact des animaux, mes parents élevaient des vaches laitières, et tout petit déjà, j’avais des lapins et des cochons d’Inde. C’est tout naturellement que je me suis tourné vers ce métier, et j’ai commencé à travailler en 1989. J'ai rencontré un éleveur qui m'a rapidement proposé de m'associer pour agrandir son élevage, et, lorsque celui-ci a pris sa retraite, c’est ma femme qui a racheté ses parts. Ce détail a son importance pour la suite du désastre, car pour ce rachat, nous nous sommes endettés sur nos biens propres. C’est pourquoi aujourd’hui je n’ai pas de crainte à m’exprimer puisque de toute façon, j’ai tout perdu : ma ferme est en liquidation judiciaire.
Notre descente aux enfers a débuté en 2011, mais au départ, je ne me suis pas trop inquiété. Cette année-là, l’antenne relai placée à 200 mètres de chez moi est passée en 3 G. Mes lapins ont commencé à avoir des problèmes de santé. Et puis c’est en 2014 que tout s’est aggravé : le passage à la 4G a été totalement catastrophique sur mon élevage. Mes bébés lapins naissaient fragiles, ne survivaient pas après le sevrage. Ils avaient des problèmes intestinaux, leur système immunitaire était atteint. Et puis, ils se nourrissaient mais ne grossissaient pas, ou s’alimentaient difficilement. Pour vous donner une idée, un lapin qui vient d'être sevré consomme environ 20 grammes de nourriture au cours de la première heure, puis 10 grammes dans les heures suivantes. Mes bébés mettaient presque 5 heures pour avaler seulement 20 grammes…

En 2018, j’ai dû solliciter ma banque car je commençais déjà à perdre de l’argent. Celle-ci a accepté de me suivre si j’effectuais un suivi de mes animaux chaque semaine, pour trouver d’où venait le problème. Ils ont eu confiance en moi, et je les en remercie. J’ai respecté le contrat, mais malgré toutes les investigations, tout le monde a jeté l’éponge : mes lapins mouraient, et personne ne savait pourquoi…Le géobiologue de la chambre d'agriculture de la Sarthe a souligné que l'antenne avait un effet négatif sur mes animaux : il y avait bel et bien une corrélation étrange entre les différentes dates d’augmentations de la puissance sur l’antenne, et l’état de mes animaux. Mais personne n’a pris ce constat en considération.

Depuis que le malheur a frappé mon élevage, je me suis bien sûr intéressé aux phénomènes des champs électromagnétiques, et électriques, et j’ai découvert qu’il existait un organisme, qui avait été créé pour se pencher sur la question électrique dès 1999 : le GSPE ( Groupe Permanent de Sécurité Electrique )…j’ai appris qu’à cette époque déjà, on reconnaissait l’impact des lignes haute tension sur les élevages. Cet organisme avait été créé pour leur venir en aide, et modifier les mises à la terre si besoin.

Je me suis donc dit que j’allais appeler au secours, en posant sur la table tous les facteurs électriques et électromagnétiques : une antenne relai à 200 mètres, une ligne à haute tension à 70 mètres, un transformateur à 400. J’ai alors découvert plusieurs choses étonnantes. Tout d’abord, pour solliciter cet organisme, il fallait que la chambre d’agriculture reconnaisse qu’il y avait un problème de cet ordre. Or, ..........., il fallait que le « fauteur de trouble » fasse partie de cet organisme « indépendant » pour qu’on puisse m’aider. Donc, en gros, si les opérateurs téléphoniques appartenaient au GPSE on pouvait me venir en aide, s’ils n’en faisaient pas partie c’était impossible. Et comme les opérateurs téléphoniques ne sont pas dans le GPSE, c’est qu’il n’y a pas de problème avec les antennes, et s’il n’y a pas de problème, eh bien il n’y a pas de solution…Vous me suivez ? J’ai donc fouillé un peu plus loin, et je me suis aperçu que, à part RTE et Enedis, la Fédération pour les éoliennes s’était inscrit au GPSE. Or il y a de nombreux éleveurs en détresse qui subissent les méfaits des champs électromagnétiques éoliens et leurs bêtes sont malades. Coup de chance pour eux ? Sont-ils mieux lotis que moi ? Eh bien non ! Pourquoi ? c’est tout simple : je résume, pour que cela montre à quel point les agriculteurs n’ont pas voix au chapitre :
- Si vous avez un élevage avec des animaux malades, des problèmes électriques, vous appelez « SOS GPSE » et vous pointez du doigt un « fauteur ». une éolienne, une ligne à haute tension, une antenne relai.
- En admettant que la chambre d’agriculteur accepte de vous suivre, on vous écoute.
- Si le fauteur appartient au GPSE, c’est lui qui va aider et enquêter. Il est donc juge et parti. Inutile de vous dire qu’il va trainer les pieds pour reconnaître qu’il y a un problème de santé publique. Donc, toi, agriculteur, fais-toi aider par celui qui assassine ton troupeau à petit feu, et ne t’attend pas à des miracles.
- Si le fauteur n’appartient pas au GPSE, eh bien c’est qu’il n’y a pas de problème… puisqu’il n’y a pas de fauteur. Donc, toi, agriculteur, passe ton chemin et enterre tes bêtes. Le problème des champs électromagnétiques n’existe pas.
Vous avez compris ? Alors vous réalisez pourquoi il ne me reste que les yeux pour pleurer.

Mais je n’ai rien à perdre, et je ne me tairai pas. Je parle aujourd’hui, je parlerai demain, j’ai écrit aux ministres de l’écologie, l’ancienne comme la nouvelle. J’ai créé un site internet, et j’ai la chance que mon liquidateur judiciaire porte plainte pour moi. Eh bien oui, je ne peux plus porter plainte moi-même, puisque ma ferme n’existe plus et que mes lapins sont morts…encore quelque chose d’étonnant dans ce pays : si les animaux sont morts et l’entreprise disparue, eh bien il n’y a plus de préjudice. Pas vu, pas pris.

Je continuerai à parler car il y a trop de désespoir dans nos campagnes, et sans doute trop d’argent en jeu. Et lorsque les lapins meurent, aucun scientifique n’accepte de se pencher sérieusement sur le problème des ondes. Partout, on ajoute des couches de champs électromagnétiques sans aucune étude sur notre santé. Antennes, éoliennes, lignes à haute tension, transformateurs, si les lapins, les vaches sont touchés, la vie humaine l’est aussi.

Témoignage recueilli par Sioux Berger
Septembre 2020