Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

jeudi 19 janvier 2023

Mes vaches sont perturbées et l’Elysée le sait

 


Mon nom est Jean-François Maquigny. 

Dans ma famille on est agriculteur depuis 1850. Nous habitons à Moreuil, dans la Somme. Je possède une centaine de vaches laitières, et j’ai repris l’exploitation de mes parents dans les années 80.

Je me suis intéressé à l’éolien quand un premier permis de construire a été accordé en 2010 sur une zone rouge interdite à tout parc, avec un avis négatif de la DREAL pour atteinte à la biodiversité. Mes problèmes ont commencé lorsque celui-ci a été mis en fonctionnement à un kilomètre de chez moi. Je tiens à préciser que je suis aussi entouré de plusieurs antennes 4G. L’attitude de mes bêtes est devenue étrange et incontrôlable. Le troupeau, pris de panique, se jette régulièrement et sans raison sur les barrières. Quand ils sont au pâturage, les animaux sont victimes des mêmes troubles : lorsque nous voulons les rentrer pour la traite, les vaches refusent de s’approcher des bâtiments et sont même capables de passer au-dessus de quatre ou cinq hommes qui les poussent. Guider le troupeau est devenu vraiment dangereux. J’étais très inquiet, car, entre-temps, deux autres parcs à moins de 600 mètres de chez moi devaient voir le jour. Lorsque ceux-ci ont démarré, les problèmes se sont aggravés : sur une parcelle que je possède et qui se situe à moins de 300 mètres des aérogénérateurs, je constate malheureusement des avortements à la pelle, et le comportement de mes vaches ne s’est pas amélioré.

Dès le départ, j’ai tout fait pour en parler aux pouvoirs publics. Dans un premier temps, j’ai contacté Barbara Pompili qui, à l’époque, était secrétaire d’Etat. Je me suis ensuite rendu à Clermont-Ferrand, au sommet de l’élevage, et j’ai réussi à parler à Emmanuel Macron. Il m’a adressé à son conseiller environnement, monsieur Paul Delduc. Après quelques échanges téléphoniques, nous sommes convenus d’un rendez-vous à l’Elysée. Nous avons discuté du dossier pendant une bonne heure. Monsieur Delduc m’a dit qu’il avait connaissance des problèmes et il a décidé de faire intervenir à la fois la ministre de l’Écologie, Elisabeth Borne, et la préfète de région. Madame Borne a demandé une enquête au GPSE. (Groupement Pour la Sécurité Electrique). Le GPSE a constaté des troubles. J’étais donc satisfait d’avoir été entendu, jusqu’au moment où j’ai découvert que le rapport qui m’avait été remis était profondément différent de celui qui m’avait été rapporté par l’inspecteur : Je n’ai pas retrouvé les paroles de l’expert dans le dossier remis à l’Elysée. Les faits avaient été grandement atténués !

Entre temps, la préfecture et la DDPP (Direction Départementale Pour la Protection des Populations) ont débloqué des fonds afin de faire placer des caméras dans le bâtiment ainsi que dans les pâtures dans le but d’observer le bétail. Ils ont aussi nommé un vétérinaire en charge de constater les avortements et les pathologies de mes bêtes. Un géobiologue s’est aussi déplacé et il a pu déterminer précisément quelles étaient les éoliennes les plus impactantes.

En août 2022, j’ai été convoqué à la préfecture d’Amiens pour faire un bilan des observations caméras et vétérinaires. La préfecture a reconnu qu’il y avait bien des troubles, mais ils m’ont informé qu’ils avaient pris la décision de poursuivre l’enquête : j’ai donc « obtenu »… trois années d’études complémentaires. Et j’ai claqué la porte.

Le conseiller environnement de Monsieur Macron, Paul Delduc, m’a clairement fait comprendre que les lois pour promouvoir les énergies renouvelables étaient votées pour 20 ans, et qu’on ne pouvait absolument pas les modifier, plus rien faire pour les arrêter.

Dans 10 ans, il y aura encore plus d’éoliennes, mais des éleveurs, il n’en restera plus beaucoup.

 

Témoignage recueilli par Sioux Berger Janvier 2023