Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

mercredi 15 mars 2017

Moselle : Energie verte et vent de discorde


Bientôt 47 éoliennes dans les environs de Boulay


Par Jean-Marie MATHE • Correspondant de La Semaine • 14/03/2017

35 aujourd'hui, 47 dans quelques mois. Les éoliennes se multiplient sur le territoire entourant Boulay. Trop pour certains citoyens : une association pour la préservation de la ruralité du pays boulageois vient de se créer à Halling-les-Boulay.

Avec 6 500 mégawatts en fonctionnement, l'éolien français est loin derrière l'Allemagne et l'Espagne. En augmentation constante, 25 000 mégawatts sont prévus en 2020. La région Grand Est est la première de France en terme de puissance et de nombre de mâts éoliens installés, avec 1 300 éoliennes d'une puissance totale de plus de 2 600 mégawatts, soit 24% de la puissance française (voir La Semaine de Metz N°596). Actuellement, la Moselle dispose de 21 parcs éoliens : le premier en Pays boulageois remonte à 2006 et celui de Téterchen avec six éoliennes.
33 éoliennes marquent aujourd’hui le paysage boulageois sur les bans de Téterchen, Niedervisse, Boulay et Momerstroff. Le promoteur Eolec, une société allemande, a un projet de 12 nouvelles machines dans le secteur allant de Narbéfontaine à Helstroff.
Celui-ci a été présenté en 2013 aux habitants d'Halling-les-Boulay, commune d'une centaine d'âmes associée à Boulay depuis 1973. Projet accueilli très favorablement, aux dires d'André Boucher, maire de Boulay, répétés le 30 novembre dernier au préfet, lors de sa venue dans les locaux de la CCPB (communauté de communes du Pays boulageois).


‘‘On se sent saturé’’

Le projet a été confirmé lors du conseil municipal du 18 avril 2016. Suite à cette décision, des habitants de Halling créent d'abord un collectif qui devient en juin l’association pour la préservation de la ruralité du Pays boulageois. « Sans nouvelle du projet depuis 2013, nous avons décidé de créer cette association pour défendre le patrimoine du Pays boulageois, sa campagne, sa douceur de vivre face à des intérêts économiques privés », explique André Massonnet, le trésorier. « Nous avons accepté les premières éoliennes sans contester dans le cadre des énergies renouvelables ; mais, désormais, on se sent saturé d'éoliennes. » Création d'une page Facebook (« Eoliennes Pays-Boulay »), distribution de tracts dans les villages environnants, pétition en attendant le site internet et une réunion d'information sont les priorités, vu le déficit d'informations officielles sur ce projet.
Les membres de la nouvelle association n'ont jamais été contre les éoliennes ni contre la nécessité de compléter le parc nucléaire par des sources d'énergie de type solaire et hydrauliques ; mais les 12 nouveaux mâts de 80 mètres annoncés ne passent pas. Le maire d'Helstroff-Macker, village voisin, a peut-être réglé le problème en organisant, en septembre 2014 (voir La Semaine N° 493), une consultation populaire qui a largement rejeté l'installation des trois machines prévues.
Bientôt 47 éoliennes
Selon l’association, ces 12 éoliennes sont surdimensionnées. Et nombreuses : quatre sur le ban de Halling, cinq pour Momerstroff-Narbéfontaine et trois pour Helstroff, soit un total de 47 éoliennes dans un rayon de dix kilomètres autour de Boulay, sans oublier le projet sur Denting-Le Ban Saint-Jean.

‘‘Intérêts personnels’’


Des paysages jugés dégradés, une dévalorisation des biens et des études qui montreraient les dégâts sur la faune. Mais aussi et surtout, des nuisances pour les riverains : sommeil perturbé, bruit et lumières clignotantes d’après certains d’entre eux. « Les élus n'ont que l'argument financier et défendent leurs propres intérêts. Les éoliennes sont d'ailleurs très souvent implantées sur leurs terrains. C'est l'anarchie au gré des intérêts personnels », tonne Franck-Emmanuel Ros, le vice-président, qui se pose aussi des questions sur la rentabilité réelle de ces machines, des coûteuses subventions offertes pour leur implantation et du prix de leur démentèlement.