Stop à l'éolien industriel

Stop à l'éolien industriel
Un fléau d'une ampleur internationale s'abat, depuis quelques années, sur notre pays. Aidés par nos élus, les promoteurs éoliens se sont accaparés nos territoires et nos vies. Devant le massacre de notre patrimoine, un vent de colère s'élève partout sur l'hexagone. Il est grand temps de dire "STOP" à ce carnage.

vendredi 13 octobre 2017

La feuille d'automne, emportée par le vent, en rondes monotones, tombe en tourbillonnant

OCCITANIE : 

https://reporterre.net/Fou-mais-vrai-la-police-poursuit-un-manifestant-pour-jet-de-feuilles-d-origine

Fou mais vrai : la police poursuit un manifestant pour « jet de feuilles d’origine végétale »

Le tribunal de grande instance de Rodez a instruit le procès d’un militant anti-éolien, accusé de « violences volontaires » « avec jet de feuilles d’origine végétale ». La police a porté plainte. 


Reporterre a assisté à l’audience.

  • Rodez (Aveyron), correspondance

Les camarades de Solidaires sont passés dire bonjour avec leur sono, en marge de la manifestation des fonctionnaires. Dans le hall du tribunal de grande instance de Rodez, ce mardi 10 octobre, les robes noires chuchotent et s’amusent en regardant dehors : « Ce sont les zadistes. » Une vingtaine de personnes sont venues soutenir le militant jugé aujourd’hui.

« Ce ne sera pas très long, vu la teneur des faits », lance le juge, en préambule. Puis il s’adresse à l’accusé, Xavier Auboux, électricien intérimaire dans le sud de l’Aveyron : « Vous avez participé le 21 janvier dernier à une manifestation à Rodez, contre l’implantation d’éoliennes. » Comme Reporterre l’a raconté, cette manifestation joyeuse et festive sillonna la ville jusqu’à se terminer devant la préfecture de Rodez où les manifestants étaient invités à « apporter de la terre pour enfouir leurs projets ».

Et c’est ce qu’ils firent, vidant des sacs de terre, branches, feuilles humides juste devant les forces de l’ordre. L’ambiance se tendit alors. Ça se frottait, se bousculait au premier rang et quelques coups furent échangés. Un policier tentant d’attraper une banderole fut frappé avec un bout de bois et reçu des coups de pied. En réponse, les CRS sortirent brutalement de l’intérieur du bâtiment et aspergèrent de gaz lacrymogènes les manifestants (et leurs collègues policiers) jusqu’à ce que le groupe reculât, puis, après une prise de parole au mégaphone et un verre de vin chaud, se dispersât.


Deux heures plus tard, alors qu’il s’apprêtait à quitter la ville avec ses camarades dans son camion, Xavier Auboux fut interpellé par des policiers qui l’avaient repéré. Ils trouvèrent sur lui un Opinel, une arme de catégorie D dont le port est interdit par la loi. Voilà de quoi le placer en garde à vue quelques heures. D’abord accusé d’avoir frappé le policier au sol, il a vite été disculpé de cette première accusation par la caméra de vidéosurveillance. « Que les choses soient claires, insiste le procureur lors de l’audience du 10 octobre, il n’y a pas d’ambigüité : il y a eu des coups contre un policier, mais vous n’êtes pas poursuivi pour ça. »

« C’est dégradant, avilissant »

Alors, pourquoi se retrouve-t-il neuf mois plus tard sur le banc des accusés de ce tribunal ? « Sur la vidéo, on vous voit déverser un sac de feuilles sur un policier », affirme le juge. « Non, sur le tas qui était déjà à terre », conteste le manifestant. Mais voilà. Un policier a porté plainte contre lui pour « violences volontaires aggravées avec jet de feuilles d’origine végétale sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Violence qui n’entraîne pourtant aucune interruption temporaire de travail ni avis médical.

À première vue loufoque, cette accusation prend un peu plus de sens à l’écoute de l’avocate de la partie civile, Me Gosset. Si elle abandonne rapidement l’hypothèse de violences physiques, difficilement défendable matériellement, elle estime néanmoins qu’il y a eu « des violences psychologiques ». Elle décrit ainsi cinq policiers « dont aucun n’a fait preuve d’agressivité » face à une trentaine de manifestants décrits comme « virulents ». Et voici Xavier, avec son sac de feuilles, ou plutôt, selon l’avocate : « De la tourbe, un peu pourrie, c’est tout un symbole : la police-poubelle. » Aussi, si la cause est noble — « un transformateur sur un terrain comme ça, c’est vrai, c’est une vraie usine » —, en agissant ainsi, Xavier n’a « pas servi sa cause ». L’avocate réclame 500 euros d’amende et les frais de procédure.

Le procureur se fait plus solennel encore : réaffirmant son « attachement à la liberté de manifester », il rappelle que celle-ci a « nécessairement une limite : le respect de l’ordre public ». Et de pointer la montée dangereuse depuis quelques années « d’une frange de la population qui, sous couvert d’idées politiques, va tenter de s’en prendre à des policiers et commettre des dégradations ». Alors certes, pour Xavier, il n’y a pas eu de coups et de violences physiques, mais il sermonne : « Vous ne pouvez pas jeter des feuilles sur un individu. C’est la même idée qu’un crachat, ça déconsidère la personne en face de vous, c’est dégradant, avilissant. » Il termine par un parallèle douteux avec le contexte des violences terroristes envers les policiers « qui servent de cible » même si selon la formule consacrée, il n’y a « pas d’amalgame ». Et enfin, de conclure pédagogiquement — « Vous êtes allé au-delà des limites » — en requérant à son tour 500 euros d’amende.

« Aucun avis médical, aucun arrêt de travail du policier ayant porté la plainte »

Face à ce discours très moralisateur, l’avocat de la défense, Me Sébastien Etcheverrigaray, venu de Montpellier, demande à ce qu’on « ne fasse pas un procès politique, de l’Amassada ou de la manifestation du 21 janvier » et qu’on juge uniquement sur « les faits qui incombent » à son client.

L’avocat pense que l’enquête a été menée à charge : « On va essayer d’incriminer M. Auboux pour les violences qui ont été commises sur un autre policier. » Et de s’exclamer : « Heureusement que nous avons la vidéo, sans cela, sur la seule foi des accusations policières, mon client aurait pu être jugé pour des violences qu’il n’avait pas commises. »

Me Etcheverrigaray conclut en demandant la relaxe. Car, pour qu’il y ait violence, même psychologique, il faut un élément matériel, le sac plein de feuilles, et un élément intentionnel. « Non caractérisé, car il n’y a aucun avis médical, aucun arrêt de travail du policier ayant porté la plainte », Xavier persistant durant toute l’audience à nier « toute volonté de nuire » et avoue son « incompréhension, avec des chefs d’inculpation qui changent du soir au matin ».

À la sortie, les militants ne peuvent s’empêcher de plaisanter sur la létalité supposée des feuilles : « Il faut vraiment avoir une méconnaissance totale du processus de décomposition des feuilles pour dire que c’était de la tourbe ! » dit l’un. Pour Xavier, « c’est un procès contre une manifestation, parce qu’on embête avec notre opposition au projet de transformateur ». Au milieu du groupe, Bruno Ladsous, venu représenter les collectifs aveyronnais anti-éoliens en soutien à Xavier : « C’était une manifestation au départ pacifique où des femmes, des enfants et des vieillards ont reçu des jets de gaz lacrymogènes et des violences policières inadmissibles. »


Lui-même avait ce jour-là « apporté un peu de terre qu [il a] versée sur le tas, c’était une manière de montrer qu’on ne respecte pas l’intégrité de nos territoires ». Et d’ajouter : « Nous aussi, on aurait pu porter plainte pour des violences ! » Des témoignages ont été recueillis sur la brutalité soudaine des CRS à la fin de l’affrontement. Mais la lettre de protestation envoyée au préfet est restée sans réponse. Comme les nombreuses plaintes contre les violences policières survenues ces derniers mois et dernières années. Et comme ces « feuilles d’origine végétale », qui chutent dangereusement des arbres chaque automne. Gageons que, d’ici au délibéré, le 14 novembre, elles n’auront blessé personne.

Autres articles sur le même sujet : 

13/10/17 : 

- AVEYRON: UN HOMME JUGÉ POUR "JET DE FEUILLES D'ORIGINE VÉGÉTALE" SUR UN POLICIER

Un militant anti-éolien était jugé mardi au tribunal de grande instance de Rodez pour "violences volontaires aggravées avec jet de feuilles d'origine végétale sur personne dépositaire de l'autorité publique". Les faits s'étaient déroulés lors d'un rassemblement en janvier dernier.

C'est un procès pas comme les autres qui s'est déroulé mardi 10 au tribunal de grande instance de Rodez, dans l'Aveyron. Un homme comparaissait pour "violences volontaires aggravées avec jet de feuilles d'origine végétale sur personne dépositaire de l'autorité publique".

En janvier dernier, ce militant avait participé à une manifestation à Rodez contre l'implantation d'éoliennes. Le rassemblement s'était terminé devant la préfecture. A l'occasion de cet événement totalement pacifique, les participants étaient invités à "apporter de la terre pour enfouir leurs projets" selon Reporterre.

Des branches, de la terre ou encore des feuilles ont donc été déversées aux pieds des policiers, postés devant l'administration où se terminait le cortège. Mais l'acte n'a pas plu aux forces de l'ordre et quelques coups ont été échangés entre les deux parties avant que des CRS dispersent la foule à renfort de gaz lacrymogènes.

Tous les manifestants avaient fini par partir sans demander leur reste et l'incident avait vite été clos. Mais alors que Xavier Auboux, le militant qui comparaissait mardi, quittait la ville, celui-ci a été arrêté par quelques policiers qui l'avaient repéré. Muni d'un Opinel, arme de catégorie D, il a alors été placé en garde à vue et accusé d'avoir frappé l'un des policiers présents un peu plus tôt lors de la rixe.

Il n'en était rien, comme l'ont prouvé les vidéos des caméras de vidéosurveillance. Mais le policier concerné a tout de même voulu porter plainte contre cet électricien intérimaire pour "violences volontaires aggravées avec jet de feuilles d'origine végétale sur personne dépositaire de l'autorité publique". Cependant la victime n'a eu aucun jour d'arrêt de travail ni d'avis médical.

Son avocate pointe surtout du doigt la violence "psychologique" de l'acte de Xavier Auboux sur son client. Le militant a en effet déversé un sac de feuilles sur le policier ou plutôt "de la tourbe, un peu pourrie, c'est tout un symbole: la police-poubelle", a expliqué Me Gosset.

Xavier Auboux risque 500 euros d'amende et les frais de procédure alors que son défenseur a demandé la relaxe, il sera fixé le 14 novembre prochain.



- Aveyron : jugé pour avoir jeté des feuilles lors d'une manifestation
http://www.cnewsmatin.fr/france/2017-10-13/aveyron-juge-pour-avoir-jete-des-feuilles-lors-dune-manifestation-766893

Xavier Auboux, un électricien intérimaire, est jugé pour «violences volontaires» «avec jet de feuilles d'origine végétale». Des faits qui se seraient produits lors d'une manifestation le 21 janvier dernier à Rodez.

Avec d'autres manifestants, l'homme, convoqué au tribunal de Rodez mardi 10 octobre, avait protesté contre l'implantation d'éoliennes à Saint-Victor-et-Melvieu, dans l'Aveyron, et avait été invité à «apporter de la terre pour enfouir» le projet, rapporte Reporterre, qui avait assisté au rassemblement.

Le groupe avait alors vidé des sacs contenant de la terre et des feuilles devant la préfecture de Rodez, protégée par des policiers, avec qui des altercations ont eu lieu. «Ça se frottait, se bousculait au premier rang et quelques coups furent échangés. Un policier tentant d'attraper une banderole fut frappé avec un bout de bois et reçut des coups de pied, écrit le magazine. En réponse, les CRS sortirent brutalement de l'intérieur du bâtiment et aspergèrent de gaz lacrymogènes les manifestants.»

C'est à l'issue du rassemblement que Xavier Auboux avait été interpellé pour avoir frappé un policier, fait qu'il a toujours nié. Les policiers avaient en outre trouvé en sa possession un Opinel, une arme de catégorie D, ce qui lui avait valu d'être placé en garde à vue.


«Violences volontaires aggravées avec jet de feuilles d'origine végétale»


Mardi lors du procès, le procureur a reconnu que le jeune électricien n'était pas poursuivi pour avoir frappé un force de l'ordre, il a été disculpé par la vidéosurveillance. Mais parce qu'on le voit «déverser un sac de feuilles sur un policier», qui a déposé plainte contre lui pour «violences volontaires aggravées avec jet de feuilles d'origine végétale sur personne dépositaire de l'autorité publique».


Pour l'avocate du policier, qui réclame une amende de 500 euros contre Xavier Auboux et le remboursement des frais de procédure, il y eu des «violences psychologiques». Tandis que pour le procureur, qui a requis une amende de 500 euros, le jeune homme est «allé au-delà des limites».
Pour l'accusé, il s'agit d'«un procès contre une manifestation, parce qu’on embête avec notre opposition au projet de transformateur». 


La délibération sera rendue le 14 novembre prochain.



Lire

👉Violences policières : Témoignages de manifestants présents le 21 janvier

https://douze.noblogs.org/post/2017/01/24/violences-policieres-temoignages-de-manifestants-presents-le-21-janvier/

Mise à jour du 14/11/2017

14/11/17 : Aveyron : Rodez : 500 euros d'amende pour avoir jeté des feuilles mortes sur un policier
Un militant écologiste a été reconnu coupable de « violences volontaires » sur un fonctionnaire de police, par le tribunal de Grande Instance de Rodez. L'homme avait jeté des feuilles d’arbres sur un policier le 21 janvier à Rodez, à la fin d’une manifestation.
Le tribunal de Grande Instance de Rodez a tranché, Xavier Haudoux, un militant anti-éolien a donc été jugé coupable de « violences volontaires avec jet de feuilles d’origine végétale» sur un fonctionnaire de police. Il écope de 500 euros d'amende et de 300 euros au titre de dommages et intérêt versés à la victime. Il devra également payer 300 euros de frais d'avocat.
Le 21 janvier dernier, à la fin d’une manifestation à Rodez contre le projet d’installation d’un transformateur RTE à Saint-Victor et Melvieu dans le Sud Aveyron, l'homme et plusieurs autres participants avaient déversé de la terre et des feuilles aux pieds des policiers venus sécuriser l'entrée de la Préfecture de l'Aveyron.
Mais l'acte n'avait pas plu aux forces de l'ordre et quelques coups avaient alors été échangés entre les deux parties avant que des CRS dispersent la foule à renfort de gaz lacrymogènes.
Le prévenu sera le seul manifestant à avoir été arrêté puis placé en garde à vue. Un des policiers a porté plainte pour "violences volontaires aggravées avec jet de feuilles d'origine végétale sur personne dépositaire de l'autorité publique". Précisons que la victime n'a eu aucun jour d'arrêt de travail.
De nombreux manifestants étaient venus ce 14 novembre pour soutenir le prévenu. Xavier Auboux a affirmé qu'il n'avait ''aucune intention de nuire, de blesser. C’était dans un moment de chahut." Le Procureur de la République a qualifié ce geste de " violence psychologique à l'égard d'une personne dépositaire de de l'autorité publique."
Xavier Haudoux devrait faire appel de la décision.