L'association de défense du cadre de vie Sainte-Victoire a de nouveau attaqué le projet devant le tribunal administratif de Toulon, et sollicite l'appui du maire d'Aix.
Après plus de dix années de procédures, qui se sont soldées par un échec devant le Conseil d'État en 2015, ils repartent au combat. Charles et Camille Rouy, vignerons, propriétaires du Château d'Ollières, ont déposé, via leur association de Défense du cadre de vie Sainte-Victoire (Decavi), un nouveau recours auprès du tribunal administratif de Toulon, pour attaquer l'autorisation de défrichement accordée fin novembre par le préfet du Var à la société Provencialis. Laquelle envisage de construire un parc éolien de 22 aérogénérateurs de 125 mètres de haut, pales comprises, sur les crêtes d'Artigues et d'Ollières, à 11 kilomètres à vol d'oiseau du pic des Mouches, plus haut sommet de la montagne Sainte-Victoire.
"Prendre en compte le risque incendie"
Vigoureusement opposés à ce projet, les Rouy mettent en avant deux arguments principaux. Outre la destruction du cadre de vie et d'espèces protégées, "il y a un autre volet important, celui de la protection incendie, avance Camille Rouy. Si un feu se déclare dans une zone d'éoliennes, les machines empêchent le travail des Canadair. Or le secteur d'Artigues a justement été touché cet été par un incendie." La Decavi n'est pas seule dans sa bataille : elle a déposé son recours conjointement avec la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF). Elle travaille également avec d'autres associations environnementales pour déposer un mémoire complémentaire.
"Nous ne lâcherons pas", assure Camille Rouy, toujours combative. Après avoir attaqué le permis de construire dès 2008, le Conseil d'État avait pourtant débouté, en 2015, les opposants, considérant notamment que le projet n'avait pas d'impact significatif sur la perception du massif Sainte-Victoire. Le dossier est revenu à la surface deux ans plus tard, avec cette fameuse demande d'autorisation de défrichement déposée au mois d'octobre par la société (voir encadré). Un nouvel acte administratif ouvrant la voie à de nouveaux recours.
"Nous avons pris cela comme une seconde chance".
En attendant la décision du tribunal administratif de Toulon, l'association Decavi a sollicité un rendez-vous auprès de Maryse Joissains. En fin d'année dernière, le maire d'Aix avait pris l'initiative de faire approuver par les élus municipaux et du pays d'Aix, une motion contre ce projet de parc éolien qui, selon elle, "dénature l'un des paysages les plus emblématiques de la Provence". "Nous souhaitons la rencontrer, déjà pour la remercier d'avoir donné une ampleur régionale à ce dossier que l'on veut trop souvent cantonner au département du Var, précise Camille Rouy. D'autre part, nous aimerions lui exposer le projet plus en détail." Un appui politique qui pourrait, espère l'association, faire pencher la balance de son côté.
Autorisation de défrichement
Par arrêté en date du 16 novembre 2017, le préfet du Var a autorisé, sous conditions, la réalisation des travaux de défrichement portant sur une surface de 2,5 hectares. Rappelons que la Dreal, l'Autorité environnementale, avait, lors de la procédure de consultation publique, émis un avis réservé ; par ailleurs, 161 observations avaient été apportées (dont 58 exprimant une position favorable).
Parmi les conditions posées par les services de l'État, les travaux de défrichement devront être encadrés par un écologue ; la société devra mettre en oeuvre les mesures de compensations écologiques liées à la destruction du criquet hérisson, espèce endémique de Provence.
La société Provencialis, qui défend la nécessité d'un tel projet dans une région déficitaire en énergie, avait toujours mis en avant sa volonté de présenter un projet "transparent et exemplaire."
Voir sur ce blog :
"Non aux éoliennes !" dans le Var :
https://ventsetterritoires.blogspot.fr/2017/12/non-aux-eoliennes-dans-le-var.html
"Prendre en compte le risque incendie"
Vigoureusement opposés à ce projet, les Rouy mettent en avant deux arguments principaux. Outre la destruction du cadre de vie et d'espèces protégées, "il y a un autre volet important, celui de la protection incendie, avance Camille Rouy. Si un feu se déclare dans une zone d'éoliennes, les machines empêchent le travail des Canadair. Or le secteur d'Artigues a justement été touché cet été par un incendie." La Decavi n'est pas seule dans sa bataille : elle a déposé son recours conjointement avec la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France (SPPEF). Elle travaille également avec d'autres associations environnementales pour déposer un mémoire complémentaire.
"Nous ne lâcherons pas", assure Camille Rouy, toujours combative. Après avoir attaqué le permis de construire dès 2008, le Conseil d'État avait pourtant débouté, en 2015, les opposants, considérant notamment que le projet n'avait pas d'impact significatif sur la perception du massif Sainte-Victoire. Le dossier est revenu à la surface deux ans plus tard, avec cette fameuse demande d'autorisation de défrichement déposée au mois d'octobre par la société (voir encadré). Un nouvel acte administratif ouvrant la voie à de nouveaux recours.
"Nous avons pris cela comme une seconde chance".
En attendant la décision du tribunal administratif de Toulon, l'association Decavi a sollicité un rendez-vous auprès de Maryse Joissains. En fin d'année dernière, le maire d'Aix avait pris l'initiative de faire approuver par les élus municipaux et du pays d'Aix, une motion contre ce projet de parc éolien qui, selon elle, "dénature l'un des paysages les plus emblématiques de la Provence". "Nous souhaitons la rencontrer, déjà pour la remercier d'avoir donné une ampleur régionale à ce dossier que l'on veut trop souvent cantonner au département du Var, précise Camille Rouy. D'autre part, nous aimerions lui exposer le projet plus en détail." Un appui politique qui pourrait, espère l'association, faire pencher la balance de son côté.
Autorisation de défrichement
Par arrêté en date du 16 novembre 2017, le préfet du Var a autorisé, sous conditions, la réalisation des travaux de défrichement portant sur une surface de 2,5 hectares. Rappelons que la Dreal, l'Autorité environnementale, avait, lors de la procédure de consultation publique, émis un avis réservé ; par ailleurs, 161 observations avaient été apportées (dont 58 exprimant une position favorable).
Parmi les conditions posées par les services de l'État, les travaux de défrichement devront être encadrés par un écologue ; la société devra mettre en oeuvre les mesures de compensations écologiques liées à la destruction du criquet hérisson, espèce endémique de Provence.
La société Provencialis, qui défend la nécessité d'un tel projet dans une région déficitaire en énergie, avait toujours mis en avant sa volonté de présenter un projet "transparent et exemplaire."
Voir sur ce blog :
"Non aux éoliennes !" dans le Var :
https://ventsetterritoires.blogspot.fr/2017/12/non-aux-eoliennes-dans-le-var.html