Elles se dressent, tournent et font parler. Elles symbolisent la “transition énergétique” chère à Ségolène Royal. C'est la nouvelle pomme de discorde qui oppose la “France d'en bas” aux industriels d'en haut : les éoliennes et certains promoteurs qui ne manquent pas d'air.
« Vous savez, la tour Eiffel défigure aussi le Champ-de-Mars ! » Pas peu fier de son bon mot, le maire de Clerval (Doubs) relativise les dégâts au paysage qu'occasionneront les sept éoliennes prévues pour surmonter la colline dite « Côte d'Armont », visibles et audibles de plusieurs villages voisins - mais pas du sien, auquel le terrain appartient. Les opposants ? « Il y en a toujours qui sont contre ; que ce soit l'autoroute, les lignes à haute tension ou maintenant les éoliennes. C'est l'Etat qui a décidé la transition énergétique. Il faut donc l'appliquer. Et ici, l'Etat, c'est moi. » Rompez !
Dans le village d'Anteuil, de l'autre côté de la colline, on ne décolère pas. « C'est Clerval qui va récolter les avantages et nous, les nuisances », clament les habitants, rassemblés au sein d'une association activiste locale. « Nous ne sommes pas contre l'éolien par principe. La preuve, c'est que pour celles-là, nous n'avons rien dit !, explique leur président, avisant les sept aérogénérateurs qui dominent l'autre versant de la vallée. Mais là, on veut nous encercler avec une nouvelle rampe de moulins, à 500 m à peine de nos...