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lundi 18 juin 2018

Cantal : Énergie éolienne : un nouveau projet qui fait débat

http://www.cantal-destination.com/docs/2428-7-puy-mary-grand-site-de-france.jpg
https://actu.fr/auvergne-rhone-alpes/aurillac_15014/cantal-energie-eolienne-nouveau-projet-fait-debat_17276525.html

Les habitants de Siran et Glénat ont récemment été informés d'un projet de construction de sept éoliennes au Camp Amarugue situé à cheval sur leurs communes respectives.

Si les municipalités de Siran et Glénat avaient bien donné leur accord à la société Valorem en février 2017 et novembre 2017 pour réaliser une étude de faisabilité préalable à la construction d’un parc éolien sur leur territoire, leurs administrés semblaient tomber des nues les 31 mai et 1er juin dernier lorsqu’ils ont découvert la nature et l’ampleur du projet. Lors des réunions publiques auxquelles ils affirment avoir été conviés au dernier moment par un simple mot dans leur boîte aux lettres, les habitants de Siran et Glénat ont en effet appris que pas moins de sept éoliennes d’une hauteur de 200 mètres (l’équivalent de la tour Montparnasse à Paris) pourraient être construites à deux pas de chez eux dans les années à venir.

Stupeur et colère
Propriétaire d’un gîte de standing à Glénat, un entrepreneur local souhaitant rester anonyme ne décolère pas : « Aucune information n’a été donnée aux habitants pendant près d’un an et demi. Tout a été fait dans notre dos, est-ce cela la transparence de la démocratie ? » Avant de préciser avec inquiétude « L’une des éoliennes sera située à moins de 900 mètres de mon établissement. Sa présence va gâcher le paysage, faire fuir les clients et déprécier la valeur immobilière du bâtiment d’environ 50 %»

Les représentants dépêchés par Valorem pour présenter le projet n’auront guère apaisé ses craintes : « ils ont passé la soirée à nous vanter les bienfaits des énergies vertes en éludant systématiquement les questions qui fâchent (pollution visuelle et sonore, atteinte au patrimoine, impact écologique…). Les photomontages présentés étaient soigneusement sélectionnés pour minimiser la présence des éoliennes et aucune prise de vues n’a été effectuée à partir d’une habitation directement concernée ».

Une manne financière pour les communes
Du côté de la société bordelaise, on se veut rassurant. Pour Marie-Gabrielle Mollandin, chargée de projet, « tout est fait pour que le parc s’intègre le plus sereinement possible dans le quotidien des habitants et dans l’environnement. Les éoliennes respectent largement la distance minimale d’éloignement des habitations et les progrès technologiques réalisés ces dernières années les rendent moins bruyantes ».(😡) Selon elle, « la configuration du terrain devrait permettre au parc de se fondre assez discrètement dans le paysage et l’impact sur le potentiel touristique de la région sera probablement négligeable »(😡). Les élus de Siran et Glénat, plutôt séduits par les arguments de Valorem et la possibilité de contribuer au développement des énergies renouvelables dans le Cantal, se disent majoritairement favorables au projet. Il faut dire que ce dernier représente pour leurs communes respectives une manne financière plutôt substantielle, à savoir 67 800 € par an pour Siran et 27 200 € par an pour Glénat.

Un débat nécessaire
Pour autant rien ne permet de dire que le projet ira bien à son terme. Ainsi, le maire de Siran, Henri Farges, précise : « le Conseil municipal est assez divisé sur l’avenir de Camp Amarugue. Le débat doit avoir lieu en prenant en compte l’avis des populations et en envisageant clairement toutes les conséquences positives et négatives que la construction éventuelle de ces éoliennes pourrait avoir pour la commune et la Châtaigneraie en général. Je ne garantis pas que nous soyons toujours favorables à ce projet lorsque nous devrons rendre un avis définitif à la demande de la préfecture ». Par ailleurs, les opposants aux projets ont commencé à faire entendre leur voix avec le soutien de l’association Vent de la Châtaigne. Une réunion à laquelle ont participé environ 80 personnes a ainsi eu lieu vendredi 8 juin à Siran pour recueillir l’avis des habitants et examiner toutes les options possibles. Pour Damien Chaumat, le président de l’association, il s’agissait surtout d’informer la population sur la nature des lois qui encadrent la construction des éoliennes : « les codes qui régissent l’industrie éolienne sont très souples et parfois obsolètes. Les normes qui s’appliquaient il y a 10 ans à des constructions de 150 mètres sont-elles adaptées aux éoliennes qui pourraient fleurir non seulement à Siran mais aussi à Parlan ou Marcolès ? ». Selon lui, il est nécessaire de s’interroger sur l’efficacité de ces parcs éoliens à faible rendement énergétique alors que le Cantal affiche actuellement un bilan excédentaire en matière d’électricité.