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samedi 4 février 2017

Parpeville (Aisne)


Publié le 15/02/2017  

Parpeville (02) : le maire valide un projet d'éolien, le conseil municipal dénonce un conflit d'intérêt

Les projets éoliens suscitent de plus en plus d'opposition dans les campagnes.... 

À Parpeville, dans l'Aisne, le maire et son conseil municipal sont en désaccord quant à un projet envisagé sur le territoire de la commune.

En Picardie, on fait pousser des betteraves et des éoliennes... Or ces équipement suscitent de plus en plus d'aigreur dans nos campagnes. Des collectifs se montent, des municipalités se divisent... C'est le cas à Parpeville, dans l'Aisne, où le maire et son conseil sont à couteaux tirés.

Le conseil municipal s'oppose à l'unanimité à un projet d'éolienne proposé par un promoteur allemand. Le maire, lui, aurait signé en son nom et sur ses terres personnelles une autorisation de bail sans en parler à son conseil municipal.

Conflit d'intérêt"

"Le problème aujourd'hui se situe au niveau de l'intérêt d'installer autant de parcs éoliens autour de la ville au détriment de la population et ce pour le bénéfice d'un ou deux grands propriétaires terriens. Il y a confusion entre ses intérêts personnels et l'intérêt général", s'indigne Jean-Louis Doucy, membre de l'association "Vent de folie".

La mairie, elle, n'a pas souhaité s'expliquer. La seule information que nous avons obtenue est un message téléphonique du maire Eric Marchand : "Le conseil municipal a refusé la réunion publique d'information et a refusé de débattre. Je n'ai rien à ajouter"

Dans l'Aisne, près de 600 mâts sont déjà construits ou à l'étude. C'est un des départements où l'éolien est le plus développé, après la Somme, la Marne, le Pas-de-Calais et l'Aube. 



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Publié le 12/02/2017  

Parpeville (02) : les éoliennes isolent le maire face à son conseil

Dans le petit village du canton de Ribemont, rien ne va plus au conseil municipal. Le maire se retrouve seul face à un front anti-éolien. Chronique d’un projet qui ne passe pas.
À Parpeville, on ne rigole pas avec les éoliennes. Au point que le maire, Éric Marchand, semble aujourd’hui le seul à les défendre face à son conseil municipal entièrement opposé à tout projet.
L’histoire remonte à plusieurs mois déjà. « Un soir d’avril-mai, la veille d’une réunion de conseil, il me dit qu’il avait signé [avec un promoteur] », relate Jean-Louis Doucy. Or, dans le petit village du canton de Ribemont, les éoliennes font quasi l’unanimité contre. Une association, Vent de folie, s’est même créée en 2010. Plusieurs de ses membres actifs – dont Jean-Louis Doucy – avaient rejoint la liste d’Éric Marchand quand il s’est présenté aux municipales de 2014.

Une prise illégale d’intérêt ?

Difficile donc de désormais défendre l’installation de mâts connaissant la position de ses colistiers. D’autant qu’il s’est lui-même opposé en 2013 à l’un des parcs voisins. Lors de l’enquête publique pour une implantation sur Mont-d’Origny et Origny-Sainte-Benoite, il évoquait les « différentes nuisances : visuel, bruits, flashs nocturnes, perturbations TV »…
Cette fois, le nouveau projet concernerait les propres terres du premier magistrat, relèvent des membres de son conseil. Soit un loyer de plusieurs milliers d’euros par éolienne installée. Une manne financière pour l’agriculteur, mais qui peut conduire à s’exposer à une « prise illégale d’intérêts ». L’homme se serait toutefois mis en retrait depuis le début de la polémique. « Il ne prend plus trop part aux discussions sur les projets, parce que lui a signé », temporise une élue.

« Tout le monde a voté contre, sauf lui »

L’édile, lui, refuse désormais de s’exprimer. « Je n’ai plus d’explication à donner, nous répond-il. Je n’ai pas envie de revenir dessus. » Mais dans son petit village de 200 habitants, c’est l’incompréhension. « J’ai assisté une fois à la réunion [du conseil, ndlr.], relate une des administrées. Je venais pour autre chose. Tout le monde a voté contre les éoliennes sauf lui. Et c’était très chaud. »
Petit à petit, l’ambiance s’est délitée. Des courriers et informations n’auraient pas été transmis au conseil. La majorité des élus décident de boycotter les vœux du premier magistrat. La goutte d’eau fut d’ailleurs cette cérémonie, fin janvier. « Il a fait cinq pages sur les éoliennes, résume la retraitée. C’était beaucoup trop long. » Au point qu’un des élus, excédés, a présenté sa démission. « Suite à cette journée, j’ai rédigé ma lettre, confirme ce dernier, préférant garder l’anonymat. Je n’approuve pas cette façon de faire. »

« Lui dit que ça va aider la commune »

Les habitants, eux, se tiennent à distance de la polémique. « Je ne suis pas plus que ça en colère contre le maire, défend un de ses administrés. Lui dit que ça va aider la commune. Le problème est là. » Car, à l’heure des baisses de dotations d’État, les municipalités cherchent toute aide financière. « L’argument du maire, c’est qu’on va avoir des éoliennes tout autour de Parpeville et que nous, on n’en aura même pas, on n’en profitera pas. »
Mais l’homme, qui réside dans le village depuis 65 ans, ne croit guère aux retombées. Il voit surtout la multiplication des projets. « La première fois, ça m’a presque amusé. Là, c’est de la folie ! »
« C’est une histoire de fric », s’agace un autre habitant. Ce retraité d’EDF est arrivé il y a 5 ans dans la commune. Il ne sait rien des dissensions internes au conseil municipal. Toutefois, dès qu’on parle d’éoliennes, il le dit net : « Je suis contre. » Une réponse qui revient souvent dans la bouche des habitants. Pour eux, trop de parcs ont « poussé » autour de Parpeville.
En attendant, la situation est bloquée au conseil municipal. Une réunion doit se tenir prochainement. Une motion de défiance n’est pas exclue.

Deux projets en débat

Quand on parle d’éoliennes autour de Parpeville, difficile de s’y retrouver entre les projets simplement évoqués, ceux en route et ceux effectivement en phase de construction. Les opposants du village avancent surtout la crainte d’un « encerclement ».
Mais il y a aussi ceux qu’ils pensaient enterrés et qui reviennent : en 2008, la société RES envisageait ainsi l’implantation de 5 mâts à Parpeville, dans le cadre du parc dit de « Vieille carrière ». Le préfet de l’époque n’avait alors pas accordé de permis de construire. L’affaire a été conduite devant le tribunal administratif pour aboutir finalement à une annulation de la décision. Retour du dossier donc entre les mains du représentant de l’État.

« Les opposants ont leurs raisons. Mais.... »

Malgré ces huit années de combat, le promoteur refuse de faire machine arrière, malgré le vent contre au conseil municipal. « Les opposants ont leurs raisons, explique Serge Derotus, responsable régional chez RES. On est en démocratie. Mais nous pensons que le projet est faisable et que les opposants ont une lecture biaisée. »
En attendant, le dossier est en cours d’instruction à la préfecture de l’Aisne. Et cette dernière assure qu’aucun autre n’a été déposé pour le village du canton de Ribemont. Mais une autre société, WPD, a bien montré le bout de son nez. « Aujourd’hui, on est en réflexion/concertation avec les habitants, avec des élus, des riverains », confirme cette dernière. Le parc concerne en fait la commune voisine de Pleine-Selve. « Et on pensait à une extension », comprenant deux mâts « maximum » sur Parpeville. Mais le promoteur envisagerait déjà de se retirer, « en raison du climat » actuel au sein de la municipalité.

Prise illégale d’intérêts

En 2015, plus de 20 dossiers ont été déposés auprès des procureurs de Laon et Saint-Quentin par des opposants aux éoliennes. Chacun concerne ce qu’ils estiment être des « prises illégales d’intérêt ». Elles visent notamment les élus qui négocient des mâts sur leurs propres terres.
Ces derniers sont susceptibles d’être poursuivis en justice s’ils « particip[ent] à une séance du conseil municipal au cours de laquelle un débat, en dehors de tout vote, aurait lieu sur le projet d’ensemble d’implantation d’éoliennes sur le territoire de la commune ». Les dossiers déposés sont toujours entre les mains de la justice.




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Parpeville : des conseillers municipaux se rebellent contre le maire



Publié le 03/02/2017


Le sujet de la discorde : le projet éolien auquel certains conseillers sont opposés. Un élu aurait donné sa démission. « D’autres devraient suivre. »

Jean-Louis Doucy a donné sa version dans un communiqué.

Jean-Louis Doucy, élu à Parpeville, souhaite donner sa version des faits. Les propos tenus par le maire Éric Marchand lors de la cérémonie des vœux ne passent pas. Le premier magistrat avait regretté que le conseil ait refusé de discuter avec certains promoteurs au sujet du projet éolien. L’un d’eux s’en explique.

« Au cours de la cérémonie des vœux, Monsieur le maire de Parpeville a cru bon de dire tout le bien qu’il pensait de l’éolien et tout le mal qu’il pensait de ses conseillers municipaux au motif que ceux-ci sont fermement opposés à l’implantation d’un nouveau parc éolien dans la commune. Cette attitude est regrettable et elle met en exergue les conséquences dévastatrices de l’industrie du vent sur nos territoires et nos communes rurales. En effet, l’éolien industriel ne se contente pas de détériorer notre environnement et de menacer notre santé, il génère la corruption et participe à la désintégration du tissu social », a fait savoir Jean-Louis Doucy dans un communiqué.

Ce dernier indique également que les conseillers municipaux ont été pris au dépourvu : «Jusqu’à l’annonce, voici huit mois, d’un projet d’implantation d’éoliennes dont notre premier magistrat avait malencontreusement oublié de préciser qu’il se situait sur ses propres terres et celles de son grand ami, maire de Pleine-Selve, le conseil municipal de Parpeville fonctionnait dans la plus parfaite sérénité. Lorsque Monsieur le maire a jugé bon d’informer ses collègues, il avait signé les promesses de bail avec le promoteur depuis six mois. Depuis, il se refuse à tenir informé le conseil et la population de la teneur du projet, du nombre d’éoliennes qu’il est prévu d’installer, lesquelles viendront s’ajouter aux centaines de machines déjà prévues aux alentours du village. »

Jean-Louis Doucy explique aussi que lors de la cérémonie, « Monsieur le maire a aussi omis de préciser que son appétence pour l’éolien était à géométrie variable et qu’il continuait de s’opposer à l’implantation d’un autre parc sur les terres d’autres familles d’agriculteurs ».

Conséquences
: « L’un des rares conseillers municipaux présents à cette cérémonie a immédiatement remis sa démission au premier magistrat de la commune ». « D’autres pourraient survenir prochainement », selon Jean-Louis Doucy.



Voir aussi

- Eolien : «Ils nous ont raflé 22 millions d’euros pendant le week-end pascal» (05/04/2016)
http://m.aisnenouvelle.fr/region/eolien-ils-nous-ont-rafle-22-millions-d-euros-ia16b0n351365

- Images de Picardie - Association Vent de Folie, anti-éolien

- Délibération adoptée par le conseil municipal de Parpeville le 16 juin 2015 dans le cadre du projet MAIA EOLIS - Le Mont Hussard à Origny Sainte Benoite (16/06/2015)

PARPEVILLE veut sortir du Schéma Régional Eolien (15/12/2014)

- La guerre du vent est déclarée dans l'Aisne (07/04/2013)

- Parcs éoliens de Picardie 👿👿
http://picardie.ademe.fr/sites/default/files/files/Mediatheque/Publications/guide-parcs-eoliens-picardie.pdf