Revue de presse et autres infos

lundi 23 janvier 2017

Nouvelle Aquitaine : Lot-et-Garonne (47) (I)

- Éoliennes : de nouveaux projets pourraient s’implanter dans le Lot-et-Garonne
Publié le  par sudouest.fr Lot-et-Garonne.

Après le Marmandais, la société Vents d’Oc s’intéresse à plusieurs autres communes du département : Paulhiac, Gavaudun et Loubès-Bernac.

Le Lot-et-Garonne, comme le reste de l’Aquitaine, n’est pas particulièrement connu pour faire partie des territoires les plus ventés de l’Hexagone… et pourtant, une société originaire de l’Hérault se penche de plus en plus sur le département.

Après un projet de huit éoliennes dans la forêt du Mas-d’Agenais, présenté en octobre, Vents d’Oc s’est rapproché de plusieurs autres municipalités dans le but d’installer de nouveaux parcs éoliens. C’est le cas à Pauilhac et à Gavaudun, dans le Nord-Est du département mais également à Loubès-Bernac, dans le Pays de Guyenne.

Les élus, contactés par le journal, veulent se donner le temps de la réflexion et échanger avec les habitants avant de donner le feu vert.


http://www.sudouest.fr/2017/01/23/eoliennes-de-nouveaux-projets-pourraient-s-implanter-dans-le-lot-et-garonne-3131141-3794.php




- Lot-et-Garonne : l’éolien cherche un vent nouveau
Publié le par Élodie Viguier et Pierre-Antony Épinette.

Vents d’Oc projette pour l’heure l’implantation de dix éoliennes en Monflanquinois, trois en Pays de Guyenne et huit en Marmandais, dans la forêt massaise.
Après Le Mas-d’Agenais et Caumont, la société Vents d’Oc s’intéresse au Monflanquinois et au Pays de Guyenne.
Doucement mais sûrement. Vents d’Oc, spécialisée dans les énergies renouvelables, avance ses pions en Lot-et-Garonne. Après le Marmandais, où le projet d’installer huit éoliennes dans la forêt massaise a été discuté en octobre dernier, la société héraultaise s’intéresse désormais au Monflanquinois et au Pays de Guyenne. À commencer par la commune de Paulhiac, où on apprend dans le dernier bulletin municipal que Vents d’Oc a contacté le maire, puis rencontré le Conseil municipal le 8 décembre. « Rien n’est décidé, nous avons justement parlé de ce dossier dans le bulletin car c’est un sujet sur lequel il faut associer la population. J’ai toujours fonctionné comme ça », garantit le premier édile, Marcel…
http://www.sudouest.fr/2017/01/23/l-eolien-cherche-un-vent-nouveau-3129783-3744.php



Vent d'opposition à Paulhiac (47) contre un projet de parc éolien
Publié le 23/01/2017

La société Vents d'Oc envisage d'installer 7 éoliennes à Montagnac, Gavaudun et Paulhiac. Si les élus ont des avis partagés, des riverains, eux, sont déjà farouchement opposés.

Molly, la jeune épagneule, renifle la sente qui court à travers la prairie et mène au sous-bois. Dans les derniers rayons d'un samedi ensoleillé, campé au milieu du champ qui domine le corps de sa ferme achetée il y a 23 ans à «Bernadou», commune de Paulhiac, Mike Wood, Anglais de 81 ans, promène son index sur une carte d'état-major. Le doigt fait le tour d'une zone hachurée, qui ressemble à une feuille de houx, pointant une quinzaine de taches orange : «Toute la semaine, je suis allé faire du porte-à-porte. Aucun des propriétaires de ces maisons, les plus proches du projet, n'était au courant.»

D'un coup de menton, Mike désigne les bois, devant lui : «Il y en aurait 7, réparties sur environ 3 kilomètres. Et la plus proche de chez moi serait à 500 mètres. Sept engins avec des mâts de 100 mètres de haut et des pales de 50 mètres.»

Depuis une semaine, depuis son intervention remarquée lors de la cérémonie des vœux de son «copain», le maire de Paulhiac, Marcel Calmette, Mike Wood incarne malgré lui l'opposition naissante et déjà grandissante à un projet encore balbutiant et rien moins qu'incertain : un parc de 7 éoliennes, installé aux confins des communes de Paulhiac donc (3 engins), de Gavaudun (3) et de Montagnac-sur-Lède (1).

Depuis une semaine Mike, lui, prend «des cachets pour dormir» et a le sentiment d'avoir au-dessus de la tête, là sur la crête, «une épée de Damoclès», en forme de moulin à vent moderne. «On a choisi, il y a 23 ans de venir passer notre retraite ici, après être tombé amoureux de ce coin de Lot-et-Garonne.» Son épouse, Judith, amoureuse de la nature, est elle aussi éprise de «ce trésor qu'il faut protéger. C'est notre patrimoine commun, une richesse inégalable

Un petit paradis
Il faut avouer, que l'endroit, au nord de Monflanquin, couvert de bois, de chênes, de pin, vallonné et vert, abritant ici une église médiévale, là une vieille bâtisse de pierres dorées, est effectivement un petit paradis. «On a beau être Anglais, j'ai beau le rester dans un coin de mon cœur, désormais nous sommes d'ici», déclare Mike comme on déclare sa flamme. «On est impliqué dans la vie locale, on sait qu'on ne repartira plus en Angleterre. On veut finir nos jours ici. Mais pas à côté d'éoliennes.»

Depuis une semaine, Mike et Judith ont amassé des dizaines de documents, consultés des sites, sur le «business de l'éolien», son «vernis durable», «les conséquences sur la santé», pour étayer leur opposition au projet. En parcourant les bois qui doivent accueillir les éoliennes, Mike argumente : «Il s'agit de projets privés, subventionnés par l'Europe, c'est-à-dire nous. Je préférerais que l'agent soit utilisé pour sécuriser les centrales nucléaires existantes.» À la question de savoir s'il n'est justement pas pour le développement d'énergies alternatives et durables, il acquiesce : «Oui, mais pas à côté d'habitations, pas au détriment de l'environnement et de la nature. Des études affirment que l'implantation d'éoliennes a des conséquences pour la santé dans un rayon de 2 km. On abîme le paysage, on construit des routes pour entretenir le parc éolien, on creuse des tranchées pour relier au réseau électrique. Ce genre d'équipement est nécessaire, mais pas dans des endroits où les gens vivent.»

«Le combat de ma vie»
Il s'arrête, montre les sous-bois : «Ici, on vient faire du cheval, chercher des champignons, chasser. il y a de palombières installées aux alentours : si les éoliennes sont érigées, les palombes ne passeront plus. S'ils avaient voulu choisir l'endroit le moins approprié pour installer des éoliennes, ils n'auraient pas fait mieux.» Rugbyman du temps de sa jeunesse pour deux saisons en réserve à Cahors au tournant des années 1960 («j'ai joué avec Alfred Roques, le pépé du Quercy») avant de revenir en Angleterre pour enseigner le français, Mike a retrouvé la gnac du terrain : «Je le sais maintenant : ce combat, c'est le combat de ma vie. Oui, je défends mon intérêt. mais mon intérêt est le même que beaucoup d'autres habitants ici. Mon intérêt, c'est le même que les propriétaires qui vivent à proximité de la zone choisie et qui ont peur de voir leur bien perdre de la valeur. Mon intérêt c'est celui des habitants qui aiment la nature ici, qui aiment faire du cheval, se promener, aller à la chasse. Je défends mon intérêt, mais je ne suis pas le seul. Et nous ne nous arrêterons pas.»

«Pour décider, il faut s'informer»
Depuis une semaine, Marcel Calmette passe son temps au téléphone : «Il y a quelque chose d'irrationnel dans cette affaire», souffle l'élu. «On parle d'un projet, de quelque chose qui n'est pas décidé. Et les gens s'opposent comme si les éoliennes allaient être construites demain sans qu'on leur ai dit quoi que ce soit».

L'affaire remonte à l'an passé. Le maire de Paulhiac reçoit un premier appel d'une entreprise qui se dit intéressée par implanter des éoliennes sur le territoire de la commune : «Ils devaient nous recontacter pour venir sur place. On a plus jamais eu de nouvelles.» Puis une seconde entreprise démarche à nouveau le maire : «Et cette fois, une responsable de Vents d'Oc, c'est le nom de cette société basée à Montpellier et spécialisée dans les parcs éoliens et les fermes solaires, est venue nous présenter le projet, à une de mes adjointes et à moi», explique Marcel Calmette.

Réunion publique ?
«Elle disait qu'ils pensaient que le secteur autour de Paulhiac était propice à l'installation de 7 éoliennes. Je lui ai proposé de revenir s'expliquer devant le conseil municipal pour qu'on puisse donner un avis en toute connaissance de cause, avant d'organiser une réunion publique pour informer la population et qu'elle aussi puisse s'exprimer. J'ai même rédigé quelques lignes dans ma lettre municipale. Il n'y avait donc aucune volonté de ma part de cacher quoi que ce soit. On était là, c'est-à-dire à attendre le retour de la représentante de Vents d'oc, lorsque j'ai présenté mes vœux et que Mike a lu une lettre pour dire son opposition radicale (lire ci-contre). Depuis, c'est de la folie.»

Marcel Calmette assurait jeudi vouloir toujours organiser cette réunion publique : «Je suis quelqu'un de raisonnable et de responsable. Quand je dois prendre une décision, je veux le faire en connaissance de cause, entendre tous les points de vue. C'est pour ça que je voulais que Vents d'Oc vienne présenter son projet de parc éolien. Pour qu'on en débatte ensuite entre élus et population. Si les désagréments sont plus importants que les bénéfices, évidemment qu'on refusera. Mais pour le savoir, il faut s'informer.»

Une manne pour les propriétaires et les communes
Selon nos informations, le maire de Montagnac, Yvon Setze (Debout la France), aurait exprimé son opposition catégorique au projet de parc éolien de Vent d'Oc qui prévoit l'implantation d'une éolienne sur sa commune. A Paulhiac (lire par ailleurs), le dossier n'est pas encore venu devant le conseil municipal, le maire Marcel Calmette (PS) plaidant la semaine dernière pour davantage d'informations et une concertation publique avant de se prononcer. Éric Congé (PS), le maire de Gavaudun, dont la commune pourrait accueillir 3 engins, a, lui, une position différente : «On ne peut pas vouloir plus d'énergie renouvelable et demander que ce soit toujours les autres qui accueillent les outils de productions. À titre personnel, je suis favorable à l'installation d'éoliennes.» Pour l'heure, la commune de Gavaudun ne s'est toutefois pas encore prononcée pour : le conseil municipal a en revanche, début décembre, adopté une délibération, de justesse et à la faveur de la voix prépondérante du maire, justement, pour autoriser une étude mesurant la réalité du gisement de vent. Un mât de mesure devrait donc être posé prochainement pour mesurer la vitesse, la force, l'intensité du vent, sur une année environ, afin d'établir la rentabilité du projet. 

Dans la perspective d'une concrétisation du projet, des propriétaires de parcelles ont déjà été approchés par Vents d'Oc : «On leur propose un loyer de 700 euros par mois pendant 20 ou 30 ans», expliquent les élus. «Pour des bois qui sont peu ou pas exploités et des gens qui ont parfois des revenus très modestes, on peut comprendre que cela soit un argument de poids», reconnaît Éric Congé. D'ailleurs le maire de Gavaudun ne s'en cache pas non plus : «Oui, l'argument financier pèse. Le parc générerait environ 100 000 € de taxes annuelles pour la commune, la communauté de communes et le département. Pour Gavaudun, il s'agirait d'un revenu fiscal estimé entre 20 000 et 30 000 euros par an. C'est 10 % du budget annuel de la commune. Quand on met 20 ou 30 000 euros de notre proche, on peut espérer environ 100 000 euros d'investissements. Pour des communes comme les nôtres, qui n'ont pas d'entreprises, pas de commerces et peu de budget à consacrer à des équipements communaux, c'est évidemment un élément à prendre en compte. Mais au final, si la somme des inconvénients est supérieure à celles des bénéfices, on s'opposera au projet, évidemment.» En attendant, Éric Congé estime de toute façon que le parc ne verra pas le jour : «Montagnac est opposé. A Paulhiac, l'opposition commence déjà à prendre de l'importance. S'il ne reste que les trois éoliennes de Gavaudun sur les 7 du départ, le projet ne se fera pas.» 

À 2 millions d'euros le raccordement au réseau électrique jusqu'à Fumel, le calcul semble en effet implacable. À suivre…



Marmandais : des projets d’éoliennes voient le jour
Publié le par Élodie Viguier.

« Les pales vont faire fuir les palombes. Elles vont prendre un nouveau couloir migratoire »

La société Vents d’Oc démarche les communes du secteur pour installer des éoliennes. Malgré l’accueil favorable des maires, les paloumayres restent très vigilants.

Huit éoliennes dans la forêt lot-et-garonnaise. C’est le projet de la société Vents d’Oc, basée à Montpellier, qui a démarché deux communes en Marmandais cet été. Le Mas-d’Agenais pourrait ainsi en abriter six, et Caumont-sur-Garonne deux. Le tout sur huit hectares (le massif en fait 1 200 au total, NDLR). Si le projet n’en est qu’à ses balbutiements, il a d’ores et déjà créé quelques tensions, notamment lors du dernier Conseil municipal du Mas-d’Agenais. Le maire Francis Duthil – tout comme son homologue de Caumont, Pierre Imbert – se dit favorable à l’implantation de ces générateurs d’électricité bien souvent controversés, car jugés pour être bruyants, et disgracieux.