Mars 2020
Je m’appelle Daniel Dutour et je suis apiculteur en Normandie depuis 20 ans. J’ai suffisamment d’expérience et de ruches pour avoir un œil critique sur ce qu’il se passe actuellement.
Je tiens aujourd’hui à témoigner, même si je sais que nous avons rarement le dernier mot : nous, les petits exploitants, « petits terriens » comme je nous appelle. La plupart du temps, tous les moyens sont bons pour nous faire taire.
Voici ce que j’ai constaté sur mon exploitation.
Voici ce que j’ai constaté sur mon exploitation.
Début juin 2019, cinq éoliennes de 145 mètres de haut ont été mises en route autour de chez moi, à une distance de 700 mètres de mes ruches.
Habituellement, la vieille reine est poussée par les abeilles et l’essaim forme une boule compacte à quelques mètres de la ruche. Cet été là, l’essaimage ne s’est pas du tout passé normalement après la mise en route des éoliennes : la moitié des insectes de la ruche a bien essaimé, mais elles ne se sont pas regroupées, elles étaient comme déboussolées, c’était comme si vous aviez donné un coup de pied dans l’essaim. Les abeilles se sont retrouvées posées un peu partout dans ma cour et dans notre haie, sans parvenir à créer un nouvel essaim.
Il faut savoir que les abeilles ont une façon de communiquer bien à elles : elles se parlent entre elles notamment par les vibrations et des infrasons imperceptibles pour nous, entre 0 et 500 HZ. Ce mode de communication est très important notamment entre les ouvrières et la reine. Mais lorsque des éoliennes de plus de 100 mètres de haut se mettent à tourner, ces aérogénérateurs émettent des infrasons de mêmes fréquences et les abeilles ne peuvent plus communiquer… Alors, que fait-on ?
Je rappelle que les abeilles sont cruciales pour la survie de l’humanité et qu’elles sont déjà mises à mal par bon nombre de polluants. Mais si on ajoute à cela des aérogénérateurs partout dans les campagnes, il n’y aura bientôt plus d’apiculteurs…ni d’abeilles…
Personnellement, en tant que « petit terrien », je n’ai qu’une seule chose à dire aux industriels de l’agriculture et des campagnes : arrêtons le massacre.
Lorsque de belles études prouveront que nous avions raison, il sera trop tard.