Revue de presse et autres infos

dimanche 8 décembre 2019

LA REALITE DANS L'INDRE

LE MAGAZINE DIGITAL du PATRIMOINE de l'INDRE

Anne-Marie DELLOYE,  déléguée VMF de l'INDRE

Laurence FRAISSIGNES, vice présidente de "Vent contraire


Dans le sud de l'INDRE à ARGENTON jusqu'aux portes de la ville, depuis 2004 cela fait seize ans que les riverains se battent pour ne pas avoir d'éoliennes proches des habitations. 
Deux projets de parcs industriels d'éoliennes refusés par les préfets. 
Malgré cela la décision du Préfet et des organismes concernés donc de l'Etat, l'autorité du Préfet est remis en cause, ce qui est grave. la Société Solaterra fait appel de cette décision au tribunal de Bordeaux et le combat continue via les avocats. Sans oublier les interventions de nombreux parlementaires à l'Assemblée Nationale et au Sénat !

Éolien dans l’Indre : stop, ça suffit !


Le nombre croissant d’éoliennes installées sur le territoire de l’Indre inquiète nombre d’habitants, de propriétaires et d’acteurs du tourisme. Le point avec Laurence Fraissignes, vice-présidente de l’association Vent contraire, et Anne-Marie Delloye, déléguée VMF de l’Indre.

Propos recueillis par Marguerite Ledoux

Décrivez-nous la situation dans l’Indre en matière d’éolien…

> Laurence Fraissignes : Au moins 200 projets d’implantation d’éoliennes ont été lancés ces dernières années, essentiellement dans le nord-est du département. Depuis plus de dix ans, nous allons au contentieux pour empêcher les projets d’aboutir. Mais malheureusement, les promoteurs ont presque toujours gain de cause, les maires étant souvent attirés par une manne financière facile. Ce n’est pourtant pas faute d’alerter les préfets lors des commissions départementales des sites, perspectives et paysages [un collège d’experts nommés par arrêté préfectoral amenés à se prononcer sur les projets d’aménagement d’un territoire dont ceux concernant les éoliennes, ndlr] sur les nombreuses nuisances pour les riverains et l’impact sur le développement du tourisme et le prix de l’immobilier. L’Indre est un très bon élève en matière d’éolien. Nous disons : stop, ça suffit !

> Anne-Marie Delloye : Pour qu’un parc éolien soit rentable, il faut installer au moins une douzaine d’aérogénérateurs. Une première implantation en entraîne forcément d’autres à proximité. Alors que le Loiret, le Loir-et-Cher et l’Indre-et- Loire sont protégés, l’implantation d’éoliennes envahit l’Indre, département rural peu peuplé et relativement pauvre. C’est un véritable rouleau compresseur.

Actuellement, quelles sont vos inquiétudes ?

> Anne-Marie Delloye : La première version du schéma régional éolien (SRE) avait exclu la présence d’éoliennes dans le pays de George Sand, le parc naturel régional de la Brenne, zone humide d’importance internationale, et la Vallée des peintres, qui a été fréquentée par les impressionnistes. Mais les politiques n’ont pas tenu leurs promesses, et aujourd’hui ces paysages sont menacés par plusieurs projets. Entre « l’attractivité du territoire » et l’implantation des éoliennes, il faudra choisir, mais il y a une parfaite antinomie entre les deux.

> Entre « l’attractivité du territoire » et l’implantation des éoliennes, il faudra choisir, mais il y a une parfaite antinomie entre les deux.  Anne-Marie Delloye
> Laurence Fraissignes : Ce qui pose problème, c’est la distance minimale autorisée entre habitation et éolienne, qui est de 500 mètres, c’est-à-dire au bout de votre jardin ! Nombre de ces engins mesure aujourd’hui près de 200 mètres de haut, le périmètre de protection devrait être d’au moins de 1 500 à 2 000 mètres, comme c’est le cas dans d’autres pays. Nous sommes particulièrement inquiets au sujet de projets d’implantation d’éoliennes à proximité des châteaux de Valençay, de Bouges et d’autres monuments historiques.

Quelles actions menez-vous sur le terrain ?


> Laurence Fraissignes : Nous allons à la rencontre des maires des communes concernées pour leur expliquer en quoi le développement des éoliennes est une aberration pour le tourisme. Une enquête menée il y a deux ans par l’association des hébergeurs touristiques de l’Indre et des départements limitrophes l’a d’ailleurs confirmé. Les touristes interrogés ont répondu à une large majorité qu’ils changeraient de destination si des éoliennes étaient visibles depuis leur lieu d’hébergement… Et pour montrer aux Parisiens, dont beaucoup possèdent des résidences secondaires dans l’Indre, qu’une éolienne est aussi haute qu’un gratte-ciel, nous nous sommes rassemblés au pied de la tour de Montparnasse (haute de 209 mètres). Le combat continue !