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lundi 15 avril 2019

Le coup de gueule d’un ingénieur

« Certains départements vont être rayés de la carte »

Je m’appelle André Bex, et je suis ingénieur. J’ai exercé mon métier dans différents secteurs industriels, notamment dans la métallurgie, où j’ai été dirigeant de PME.
Les exemples que je vais donner ci-après sont situés en Auvergne, et plus précisément dans le Cantal, où des projets de parcs éoliens sont à l’étude sur deux petites communes, Siran et Glénat. Mais mon raisonnement est applicable pour n’importe quel joli coin de France, surtout lorsque la densité de population est faible. 
Voici le fruit de ma réflexion : J’ai parcouru l’étude de l’ADEME d’octobre 2015, sur lequel s’appuie le gouvernement pour ses projets de transition énergétique, et je souhaite vous en faire un commentaire.
Cette étude, qui va jusqu’à prévoir 100% d’EnR en 2050 est, pour moi, surréaliste : elle prévoit peu de réduction de la consommation d’électricité, et ne prend pas en compte le « réchauffement climatique » que tout le monde envisage.
A terme, près de 50 000 éoliennes devraient être installées en France, avec, dans les zones faiblement venteuses, comme l’Auvergne, des éoliennes de « Nouvelle Génération » de hauteur de mât jusqu’à 250 m, c’est-à-dire 350 m, ou plus, en bout de pales. 
Et pour l’installation de ces parcs éoliens de « Nouvelle Génération », la surface utilisée au sol, pour la seule Auvergne, serait de 1 500 km², soit plus de 61 fois la surface de la commune de Glénat : autrement dit, si on rassemblait ces parcs sur un même lieu, une surface de 39 km de cotés.
Même avec une hypothèse moins surréaliste de 40 % d’EnR, la surface sur la seule Auvergne serait de 600 km², soit plus de 24 fois la surface de la commune de Glénat, ou, si on rassemblait ces parcs sur un même lieu, une surface de 24,5 km de cotés.
Sur un territoire comme notre coin du Cantal, de la Corrèze et du Lot, de tels parcs seront co-visibles où que l’on soit.
De plus, certains sites français étant « protégés » ces parcs seront concentrés dans les zones les moins peuplées, comme la nôtre. 
Vous imaginerez facilement les conséquences des accidents (effondrements, incendies, bris de pales, chute et projection de glace) avec des machines de plus de 350 m de hauteur, situées à 500 ou 600 m des habitations.
Si cette étude devient réalité, même partiellement, nous n’avons plus notre place dans le Cantal, et la valeur de nos biens immobiliers va atteindre sans problème le niveau 0.
Pour ma part, je pense que nous devons tous faire des efforts pour réduire le gaspillage, et, sur ce point, j’ai une sensibilité « écologiste ».
Mais je n’imaginais pas du tout le fanatisme des écologistes qui me semblent prêts à sacrifier des régions entières et ceux qui les habitent.
Je joins à mon commentaire des extraits de l’étude de l’ADEME qui va jusqu’à prévoir 100 % d’EnR en 2050 pour la production d’électricité.
Et j’y ai ajouté une carte de France sur laquelle j’ai noirci les 3 départements du Cantal, de la Corrèze et du Lot, dont la surface correspond, presque, à celle des champs éoliens prévus.
J’ai pu déterminer, par mes calculs, que, pour atteindre les, 4,4 Mw de puissance prévue pour les petites communes de Siran / Glénat, nous devrions arriver à une hauteur de 226 m en bout de pale car le vent y est faible, comme l’ont constaté les études des promoteurs.
Et puis, j’ai trouvé un article des Echos de juillet 2017, qui parle d’un projet aux USA pour une éolienne « offshore » de 500 m de hauteur. Vous avez bien lu !
Même si la mer n’arrive pas encore à Glénat, les technologies utilisées pour produire ce « gigantisme » finiront bien par s’appliquer aux éoliennes terrestres. Soyez persuadés que les promoteurs éoliens ne laisseront pas passer cette occasion.
Je vous laisse réfléchir sur l’avenir de notre beau pays.
Propos recueillis par Sioux Berger