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mercredi 10 octobre 2018

Aisne : L’association Vent de colère de Villers-Saint-Christophe à la recherche d’un second souffle

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c3/Villers-Saint-Christophe_%28Aisne%29_city_limit_sign.JPG/800px-Villers-Saint-Christophe_%28Aisne%29_city_limit_sign.JPG
http://www.courrier-picard.fr/140602/article/2018-10-06/lassociation-vent-de-colere-de-villers-saint-christophe-la-recherche-dun-second

L’association du village axonais proche de la Somme a tenu son assemblée générale vendredi 5 octobre. Le combat est loin d’être terminé concernant le projet de parc éolien à Douilly-Matigny.

Après sa victoire, en 2016, dans son combat contre le projet d’implantation de huit éoliennes sur le territoire de la commune, l’association Vent de colère a été plus en retrait en 2018. Elle a participé à une manifestation anti-éoliens à Péronne, et à quelques réunions en Thiérache à la demande d’opposants contre des projets locaux. « On a eu tendance à s’endormir un peu », a admis son président Jacques Bailly. D’ailleurs, vendredi 5 octobre soir, lors de son assemblée générale, le public était clairsemé dans la salle des fêtes.

Pour 2019, il veut réagir et transformer la petite bise actuelle en un nouveau vent qui soufflera dans un rayon de vingt à trente kilomètres autour de la commune. L’association n’est d’ailleurs plus en colère, mais veut désormais convaincre de la justesse de son combat. Faire du préventif par exemple envers les mairies. « Les élus peuvent nous contacter et nous demander des informations. Nous ne sommes ni pro ni anti éoliens, nous voulons juste informer du scandale écologique et économique de l’éolien. La meilleure façon de lutter contre leur lobby, c’est l’information. De nombreux projets sortent dans le silence », affirme-t-il, exemple à l’appui.


« Nous voulons bien apporter notre aide, mais il faut surtout que les habitants concernés se remuent » 


Jacques Bailly, président de Vent de colère
« C’est malheureux de voir que sur le dossier concernant la commune de Levergies, seulement huit personnes ont donné leur avis lors de l’enquête d’utilité publique. Il y a tour de même 570 habitants dans le village. Il n’y a pas de solution miracle, nous avons fait du porte-à-porte en 2014 pour alerter sur le projet dans la commune Nous voulons bien apporter notre aide, mais il faut surtout que les habitants concernés se remuent. »

Les impacts négatifs des éoliennes sont nombreux selon les membres de l’association : visuels, sonores, mais aussi envers la faune et surtout l’immobilier. Les chiffres fournis par des professionnels indiquent « une baisse de 20 à 30 % de la valeur d’un bien lorsqu’un mât se trouve près de celui-ci. »


L’exemple de Douilly-Matigny dans la somme
Les combats sont souvent longs, comme a pu l’expliquer ensuite Christophe Grisard, le président de l’association pour la sauvegarde de nos villages en Pays Hamois, venu du département voisin de la Somme. Vent de colère soutien cette dernière qui lutte à trois kilomètres de Villers contre un projet d’implantation de parc éolien dans les communes de Douilly et de Matigny. Actuellement le recours pour défendre le patrimoine et le paysage, déposé il y un an par différentes associations et communes des environs, dont Vent de Colère, n’est toujours pas passé devant un juge. « Mais le dossier semble s’accélérer », affirme Christophe Grisard. « Les deux experts que nous avons dépêchés pour étudier les conclusions de ceux qui avaient rendu les leurs dans le dossier d’origine ont été indignés. Leurs propres conclusions sur l’aspect paysager et acoustique vont dans notre sens, voir au-delà. »
Car au final la victoire de 2016 ne serait pas aussi belle pour Vent de colère si d’autres éoliennes viennent à être implantées quelques centaines de mètres plus loin, sur des communes limitrophes.


Une «force de frappe» régionale contre les éoliennes
Christophe Grisard, le président de l’association pour la sauvegarde de nos villages en Pays Hamois, a annoncé lors de l’assemblée la création prochaine en Picardie d’une structure qui regrouperait l’ensemble des associations qui se battent chacune de leur côté contre des projets d’implantation d’éoliennes. « C’est une nouvelle force de frappe, plus puissante, qu’il faudra jumeler à une association d’utilité publique afin de déposer des recours contre les préfectures pour manquement à la loi. Cela afin d’obtenir une évaluation environnementale et évaluer le préjudice sur l’environnement. L’objectif 2020 du schéma régional éolien est déjà atteint à 148 %, et les mâts continuent à pousser inexorablement dans nos campagnes », conclut-il.