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samedi 1 septembre 2018

Seine-Maritime : Dieppe : l'autorité environnementale sceptique sur les éoliennes en mer

https://www.tendanceouest.com/actualite-290089-dieppe-l-autorite-environnementale-sceptique-sur-les-eoliennes-en-mer.html


Les études sur le projet d'éoliennes en mer au large de Dieppe et du Tréport (Seine-Maritime) se poursuivent. Mercredi 29 août 2018, l'Autorité environnementale s'est prononcée avec plusieurs réserves sur l'implantation des 62 éoliennes.

Un nouvel avis dans le projet d'implanter 62 éoliennes en mer au large de Dieppe et du Tréport (Seine-Maritime). Cette fois, c'est l'Autorité environnementale, rattachée au ministère de la Transition écologique et solidaire qui s'est prononcée mercredi 29 août 2018.

Questions sur les impacts
Cet avis vise à "permettre au maître d'ouvrage d'améliorer son projet, à éclairer la décision d'autorisation, au regard des enjeux environnementaux des projets, plans et programmes". Plusieurs remarques sont formulées à l'encontre du porteur du projet.

Notamment la question qui a fait débat depuis la présentation de l'implantation des éoliennes : elles se situeront en partie dans un parc naturel marin. L'Autorité environnementale "recommande à l'État de rappeler les raisons qui ont conduit à considérer la zone du projet comme propice".

Dans son compte rendu, l'instance critique le fait que trois dossiers distincts ont été déposés par chaque maître d'ouvrage du dossier ce qui a pour conséquence un manque d'appréciation des impacts entre chacun d'entre eux. "Les analyses et documents [...] qui ont vocation à tirer des conclusions d'ensemble sous-estiment systématiquement l'addition et l'interaction des effets entre eux et les cumuls d'impact."

"L'absence d'incidence significative dommageable [...] ne peut être démontrée", affirme l'Autorité.

"L'option la plus favorable étant retenue en cas d'incertitude", souligne aussi l'Autorité environnementale qui se montre préoccupée par les conséquences sur les poissons, les mammifères marins et les oiseaux. "En l'état actuel du dossier, l'absence d'incidence significative dommageable du projet vis-à-vis des objectifs de conservation des sites Natura 2000 ne peut être démontrée", conclut l'Autorité environnementale.

Après avoir reporté son avis, l'Agence française pour la biodiversité avait finalement donné un avis favorable au projet d'éoliennes en mer. Ici, l'Autorité environnementale se montre plus sceptique, mais son compte rendu ne bloquera pas le projet qui doit voir le jour en 2021. L'enquête publique doit, elle, démarrer avant la fin de l'année 2018.

Autre article :
31/08/18 : Parc éolien de Dieppe-Le Tréport : les études d'impacts du projet sont encore "insuffisantes"
https://www.actu-environnement.com/ae/news/parc-eolien-dieppe-treport-etudes-impact-insuffisantes-31915.php4
L'Autorité environnementale (Ae) a rendu, le 29 août, son avis sévère sur l'étude d'impact du projet de parc éolien en mer de Dieppe-Le Tréport, situé dans la Manche. Son avis intervient après celui rendu en février dernier par l'Agence française pour la biodiversité (AFB). Celle-ci avait délivré un avis favorable avec réserve au projet. Le porteur du projet - la société Eoliennes en mer Dieppe-Le Tréport (EMDT) - avait en effet renforcé ses études d'impacts, après le vote défavorable au projet, le 20 octobre 2017, par le conseil de gestion du parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale.
L'Autorité environnementale s'est penchée sur trois dossiers distincts préparés par chaque maître d'ouvrage (EMDT, Réseau de transport d'électricité (RTE) et le syndicat mixte du port de Dieppe (SMPD)) complétés par une appréciation des impacts du programme de travaux. Elle constate des "insuffisances importantes" à différentes étapes. L'Ae estime que les impacts résiduels sont "jugés forts pour plusieurs espèces". Or, les dossiers ne proposent que des mesures de suivi ou d'accompagnement, "voire des « engagements », alors que seraient attendues des mesures d'évitement, de réduction ou de compensation complémentaires", pointe l'Autorité.
Plusieurs enjeux, effets ou impacts sont appréciés différemment selon les dossiers. "L'analyse des variantes est partielle ; les analyses et documents (impacts du programme, évaluation des incidences Natura 2000) qui ont vocation à tirer des conclusions d'ensemble sous-estiment systématiquement l'addition et l'interaction des effets entre eux et les cumuls d'impact", énumère-t-elle. En l'"état actuel", l'absence d'incidence "significative dommageable" du projet vis-à-vis des objectifs de conservation des sites Natura 2000 "ne peut être démontrée". Une analyse commune au parc et au raccordement, le cas échéant par modélisation, aurait également été "justifiée" pour certains impacts (turbidité et effets vis-à-vis des d'oiseaux notamment), ajoute l'Ae. Elle recommande par ailleurs de préciser l'analyse des risques naturels dans le dossier RTE, en particulier au niveau de la falaise de Penly.
Le projet fera l'objet d'une enquête publique, cet automne, et concernera notamment les communes riveraines de l'estuaire de la Somme. La mise en service du parc est prévue à partir de 2021.