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samedi 25 août 2018

Projet éolien à Envronville (Seine-Maritime) : Une seconde enquête publique s'ouvre

https://www.lecourriercauchois.fr/actualite-180433-projet-eolien-a-envronville-seine-maritime-une-seconde-enquete-publique-s-ouvre



Si le projet est validé, les éoliennes seront posées à Envronville, mais visibles des terrains des communes voisines

Entre le 7 septembre et le 19 octobre, les riverains du projet de parc de quatre éoliennes à Envronville (pays de Caux, Seine-Maritime) pourront répondre à une nouvelle enquête publique. La première, il y a un an, s'était déroulée dans un climat " d'antagonisme, de suspicion et de méfiance ", selon le commissaire enquêteur. Explications.

Dans le conflit du projet éolien d'Envronville (pays de Caux, Seine-Maritime), c'est une nouvelle bataille qui pourrait bien éclater dans les semaines à venir. Par arrêté du 16 juillet dernier, un nouvel avis prévoit l'ouverture d'une enquête publique pour permettre à la société Ferme éolienne d'Envronville d'obtenir une « autorisation unique » d'exploitation de quatre éoliennes et un poste de livraison sur des terrains privés de la commune située au cœur d'un triangle entre Yvetot, Fauville et Héricourt. Une phase incontournable pour que ce projet polémique (lire ci-contre) dont on parle depuis 2015, voit le jour. Cette étape a pourtant déjà été franchie il y a un an tout juste.


Avis favorable mais annulé

La première enquête publique a donné lieu à un avis favorable du commissaire-enquêteur en novembre 2017. Mais en février 2018, la préfète a prolongé le délai d'instruction du dossier de demande unique pour permettre la tenue d'une nouvelle enquête publique. Est-ce le climat « d'antagonisme, de suspicion et de méfiance » souligné par le commissaire-enquêteur, qui a appelé une seconde enquête ?

« Pas du tout », répond sans égard un responsable de Saméol, le porteur du projet. « Le Conseil d'Etat a annulé un décret portant sur la compétence du préfet de région en tant qu'autorité environnementale pour tous les dossiers ICPE*. Dans les dossiers comme celui que nous avons constitué, ce document d'autorité environnemental jusqu'ici signé par le préfet, n'était donc plus valable », poursuit-il. Il revient désormais aux MRAE, les missions régionales d'autorité environnementale, une instance indépendante, de signer ce document.

L'aval a été obtenu par Saméol qui, en juin, a de nouveau pu déposer son dossier. On prend les mêmes et on recommence ? Pas tout à fait. « Nous en avons profité pour prendre en compte les remarques de la première enquête publique ». Si l'avis du commissaire était favorable, il avait formulé une série de réserves et de recommandations. « La modification majeure, c'est la taille des éoliennes. Le mât va être diminué de 15 mètres par rapport au projet initial », prévient Saméol. Une réduction de 145 à 130 mètres « pour être plus en adéquation avec l'espace au sol et atténuer l'impact visuel des riverains », lit-on dans le rapport.

Un premier pas suffisant pour faire retomber la pression avec les opposants au projet ? Rien n'est moins sûr tant la liste des critiques était longue lors de la première enquête.


*Installations classées pour la protection de l'environnement


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ARCHIVES :
12/09/17 : Seine-Maritime : À Envronville, révolte contre le projet d’implantation d’éoliennes
https://www.paris-normandie.fr/region/a-envronville-revolte-contre-le-projet-d-implantation-d-eoliennes-AN10845713
Envronville. Alors que l’enquête publique vient de commencer, la contestation s’organise contre le projet d’implanter quatre éoliennes à proximité d’habitations et non loin du manoir du Catel.
«Je suis catastrophée. » Christel Liberge scrute l’horizon avec anxiété. Quatre éoliennes doivent se dresser à quelques centaines de mètres de sa maison. « J’ai découvert juste avant les vacances, en consultant le dossier envoyé par la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), que mon jardin se trouvait dans une zone dite de danger, une zone exposée à des projections. À partir du moment où il y a danger, il devrait être formellement interdit d’exploiter quoi que ce soit. Ces éoliennes vont défigurer le paysage et faire perdre de la valeur à nos biens. »
D’autres habitants du village, mais aussi de Bermonville, Hautot-le-Vatois, Cliponville, Saint-Pierre-Lavis et Ecretteville-lès-Baons, sont plus ou moins concernés par ce projet porté par la société Sameole. Pour défendre leurs intérêts, les riverains se sont regroupés au sein de l’association « Caux nature environnement », créée par Christel Liberge. « Nous avons 1 630 adhésions », précise-t-elle.
« On fait tout et n’importe quoi »
Cette association organisera une réunion d’information ce vendredi, à partir de 18 h 30, à la salle des associations d’Ecretteville-lès-Baons. « Le but est d’apporter des réponses aux questions que les gens peuvent se poser mais aussi de les encourager à participer à l’enquête publique. » Celle-ci a débuté le 5 septembre et se terminera le 13 octobre. Le registre des doléances s’annonce épais. Car, excepté pour le maire d’Envronville, François Truptil, qui reconnaît avoir des intérêts personnels dans cette histoire (lire par ailleurs), le projet fait l’unanimité contre lui. Invitées à se prononcer en conseil municipal, toutes les communes voisines ont, en effet, émis un avis défavorable. « Je n’ai rien contre les éoliennes, mais de là à les mettre devant les maisons... », soupire Daniel Drun, maire de Bermonville. « Il y a peut-être moyen de les construire autre part, estime celui de Cliponville, Jean-François Lemesle. Dans le cadre du PLU (Plan local d’urbanisme), on nous impose beaucoup de choses sur la préservation de l’environnement, mais à l’arrivée, on fait tout et n’importe quoi. »
« Ce n’est pas du tout l’emplacement adapté », renchérit Éric Renée, maire d’Ecretteville-lès-Baons, où se trouve le manoir du Catel, classé monument historique. « Le manoir doit rester dans son écrin. On se doit de le protéger, comme on se doit de défendre les intérêts des habitants », ajoute-t-il.
« Quand je pense à toutes les contraintes qu’on nous met pour les constructions nouvelles. C’est un projet isolé, avec seulement quatre éoliennes qu’on va implanter autour de clos masures qu’on veut inscrire au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est complètement aberrant », s’insurge pour sa part Joëlle Lavenu, maire de Saint-Pierre-Lavis.
Le vent de la contestation n’est pas près de s’essouffler.
« Je vais aller au bout des choses »
Malgré la polémique, François Truptil, maire d’Envronville, entend mener à bien le projet de mini-parc éolien. Il avance ses arguments sans concession.
Contre vents et marées, vous continuez à soutenir ce projet éolien...
« Bien sûr. Mais vous savez, les opposants, ce n’est jamais qu’une douzaine d’habitants. Les autres sont pris en otage par l’association. Comme pour chaque projet éolien, où que vous alliez, c’est toujours la même comédie. Tout le monde veut aller en vacances et prendre l’avion mais personne ne veut d’un aéroport près de chez soi. Eh bien pour les éoliennes, c’est pareil. »
Mais ne pouvait-on pas trouver un autre emplacement, plus éloigné des habitations ?
« Non, il n’y a pas d’autre terrain. Ces éoliennes, on ne peut ni les reculer, ni les avancer. C’est là ou c’est rien. Il y a un courant de vent favorable. »
Avec ces éoliennes, des maisons vont perdre de leur valeur, voire devenir quasiment invendables...
« C’est faux. La preuve, une maison située à 700 m du futur parc éolien vient d’être vendue en trois semaines de temps au prix demandé et à sa juste valeur, selon moi. Les acquéreurs sont forcément informés du projet. Dès lors qu’un bien est en vente, le notaire m’envoie un questionnaire pour savoir si le logement est insalubre, s’il y a des marnières, etc. Il n’y a pas de question relative au projet éolien mais moi, je le précise et j’apporte les réponses. Et cela doit être notifié dans le compromis de vente. »
Craignez-vous que l’enquête publique remette en cause ce projet ?
« Je n’en sais rien. Je ne sais même pas quand doit tomber la réponse définitive, qu’elle soit positive ou négative. J’en profite au passage pour dire que si des gens ne sont pas contents des heures d’ouverture de l’enquête publique, ce n’est ni moi, ni le conseil municipal qui les avons choisies, mais la préfecture. Une autre enquête publique est en cours concernant le PLU (Plan local d’urbanisme), mais là, bizarrement, je ne vois personne. Ce PLU concerne pourtant beaucoup plus de personnes que le projet éolien. »
Que répondez-vous à ceux qui vous accusent de conflit d’intérêts ?
« J’ai des intérêts financiers, je ne m’en suis jamais caché. Le poste de livraison est prévu sur mon terrain, tout comme il est prévu que je sois l’exploitant d’une éolienne. Cela pourrait me rapporter 4 000 € par an. Mais je n’attends pas après, je vais survivre avec ou sans ça. C’est avant tout pour la commune qu’il y a un intérêt financier. Avec la baisse des dotations de l’État, il faut bien des rentrées d’argent quelque part. Je vais aller au bout des choses car c’est dans l’intérêt collectif. »
PROPOS RECUEILLIS PAR F. M

08/09/17 : ENVRONVILLE (76) : ENQUÊTE PUBLIQUE SUR LE PROJET ÉOLIEN, LES OPPOSANTS APPELLENT À L’EXPRESSION DES HABITANTS
http://www.lecourriercauchois.fr/actualite-143865-envronville-enquete-publique-sur-projet-eolien-les-opposants-appellent-a-lexpression-des-habitants.html?conn_fb=true&id_fb
Après avoir essuyé deux refus des services de l’État, l’entreprise Saméol avait obtenu la validation du dépôt d’un dossier, en fin d’année dernière, pour la construction et l’installation de quatre éoliennes dans la commune. Rien n’est encore décidé mais la procédure vient d’entrer dans une phase importante, celle de l’enquête publique.
« On aura prévenu » Un commissaire enquêteur est chargé depuis mardi et jusqu’au 13 octobre, de recueillir les avis des habitants d’Envronville et des villages voisins sur ce dossier qui divise dans la commune. Il y a tout juste deux ans, le conseil municipal a autorisé l’entreprise à mener des études. Mais des riverains qui ne veulent pas « voir une éolienne au fond de leur jardin », se sont constitués en association, Caux nature environnement. Ils ont lancé une pétition qui a recueilli 1.600 signatures, multiplié les courriers et les alertes « Maintenant, c’est quasi notre dernière chance de nous exprimer, alors on la saisit et on appelle à la mobilisation de tous ceux qui sont d’accord avec nous », affirme Christelle Liberge, la présidente. Avec six autres membres actifs du bureau, elle épluche le dossier et ne ménage pas ses efforts. « Ce...

Avis de l'autorité environnementale (13/07/2017) 
http://www.normandie.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/eolien_envronville-avis_ae_signe.pdf


Avis délibéré de la mission régionale d’autorité environnementale sur la demande d'exploiter un parc éolien terrestre sur la commune d’Envronville présentée par la société SARL « Ferme Éolienne d’Envronville » (Annule et remplace l’avis N°2017-002196 de 13 juillet 2017) (07/06/2018)